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Post-Bac
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La symbolique des religions monothéistes

Histoire des religions

A retenir :

La religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrés c.-à-d. séparés, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelé l’Eglise, tous ceux qui adhèrent d’après Emile Durkheim.   

On a deux types d’approches de la religion : 

  • La religion définie par ses composants ou contenus : une dimension cognitive (mythes, doctrines) et de régulation des rapports entre l’indivisible et les sociétés (rites, cérémonies, codes, lois).  
  • La religion définie par sa fonction, explicite (ce que les auteurs religieux attendent) ou implicite (expression et structuration du corps social à travers le système symbolique des représentations et des pratiques religieuses). Mais les sociétés sont plus complexes et moins unifiées.  

Sabino Acquaviva et Enzo Pace, donnent définition de la religion : structure symbolique qui naît de l’ordre, de la finalité par rapport au monde. C’est une figure symbolique qui donne du sens. On a des croyances propres à des religions, c’est pour cela qu’on parle de leur contenu. Dans les contenus, on doit prendre en considération les affects car les connaissances acquises sont chargées d’un potentiel affectif. De plus, la sociologue Danièle Hervieu-Léger ajoute à cette définition, l’expression de croyance, une mémoire d’une continuité ainsi que la référence légitimatrice à une version autorisée de cette mémoire c’est-à-dire une tradition. Elle avance le concept de tradition car pour elle, la religion comme croyance doit être assise ou légitimé par une tradition c’est à dire par une autorité qui valide ce contenu d’enseignement. 

Si on entend, la religion comme un système symbolique, on touche à plusieurs pôles : la théologie (discours sur Dieu), la cosmologie, l’anthropologie, la sotériologie (discours sur le salut) et l’eschatologie (discours sur les fins). En bref, elle s’intéresse à l’ensemble des rapports de la réalité, à la conception du monde.  

La cosmologie religieuse

Le Cosmos correspond à la mise en ordre du désordre, s’oppose au Chaos, qui est une situation originelle, primordial de désordre. Lorsqu’on parle de cosmologie aujourd’hui est de l’ordre d’un discours scientifiqu (=discours évolutif depuis la période moderne). 

  • Le rapport de l’être humain au monde est premier. Il s’impose à la conscience et nécessite un déchiffrage. La cosmologie établit la place et les fonctions des êtres.  
  • Les monothéistes dissocient le monde et un Dieu créateur qui organise les éléments par séparation et polarisation. Il y a deux types de récits de cosmologie : le modèle cosmogonique, modèle selon lequel le monde résulte d’un processus d’organisation qui se déroule sans l’intervention d’un créateur mais d’un évènement, processus qui engendre des divinités qui personnifie des choses. On a aussi le modèle créateur qui est le modèle qui illustre le livre de la Genèse, ici un agent créateur intervient qui imprime une volonté créatrice par la parole.  
  • Seules les cosmologies monothéistes accordent à l’être humain une place privilégiée. Le récit de la Genèse affirme que l’être humain est placé dans un statut privilégié. Il est placé au-dessus des autres créer, il est créé après les autres animaux et Adam qui les nomme. Il est interlocuteur direct de Dieu et position de domination par rapport aux autres êtres humains.  
  • Les représentations cosmologiques sont conditionnées par le milieu géographique, culturel et l’expérience historique. On a un lien puissant entre la culture d’une collectivité, la géographie et une histoire qui permet d’expliquer le mythe de la création.  

La création et hétérogénéité de l’espace et du temps 

La genèse, récit fondateur : on a une iconographie juive qui nous montre qu’elle est empruntée à l’iconographie chrétienne. On a une différence du fait que l’image se lit comme un texte hébreu, elle se lit de droite à gauche. A gauche, on trouve le péché originel puis à gauche, on retrouve Adam.  

Dans la tradition monothéiste, il y a aussi l’idée de l’hétérogénéité de l’espace et du temps. Hétérogénéité du temps du fait qu’il y ait des temps qui sont valorisés et d’autres non. Hétérogénéité des espaces car ils sont considérés comme porteur d’éléments particuliers. En effet, on trouve des lieux saints comme Jérusalem avec le mur des lamentions qui est un lieu de rassemblement juif. Du côté chrétien, on a la grotte de Mont Gargano qui est un ancien sanctuaire païen, devenu un lieu de pèlerinage à St Michel au Ve siècle. Il a servi de modèle à l’histoire du Mont St Michel (ou le Mont Tombe). Autre exemple est la chapelle de St Miche d’Aiguilhe fondé en 962, situé sur le site du Puy-en-Velay. Du côté de l’islam, on a le sanctuaire de La Mecque appelé la Ka’aba, axe et centre du monde, construit par Abraham et Ismaël. Ce lieu est devenu un lieu de pèlerinage avec Mohammed. On investit à Jérusalem à travers le Dôme du Rocher (692) qui est appelé le Mont du Temple par les musulmans. Il est ensuite considéré comme le lieu d’ascension de Mohammed. De plus, une grande cité ommeyade est construite à Damas au début du VIIIe siècle. 

La théologie (discours sur le divin)  

Chez les hébreux, Yahvé (YHWH) est le dieu national des juifs. On retrouve d’autre noms de divins comme Elohim (l’éternel), Adonaï (le seigneur), El Shaddaï (le tout puissant). Ceci nous rappelle que du point de vue de la théologie, on a une longue marche vers le monothéisme à partir d’une équivalence entre identité nationale et identité religieuse. Ce qui change progressivement est que ce dieu des hébreux se charge d’une vocation universelle. La singularité juive rend place dans un monde qui n’est pas monothéiste.  

Pour l’Islam, Allah est le nom suprême. Dieu est un, il n’engendre pas, ne se divise pas et n’est pas engendré. Il y a l’idée d’unicité. Dieu se manifeste à travers ces attributs, ces noms. On a 99 noms de Dieu (attributs divin) avec Allah au centre. Montre comment Dieu se révèle à travers ces qualités et ces fonctions. De plus, il y a un monde invisible dans l’islam. En effet, on retrouve dans celui-ci l’ibis qui est le démon, le diable dans la version musulmane. Entre les anges et les démons, il y a les djinns qui sont des êtres ni bons, ni mauvais, vivant dans des zones désertes. Ce sont des êtres qui peuvent être en relation avec les humains mais ils cherchent à induire en erreurs les humains. Ce sont des êtres farceurs, il faut donc les éviter. 

Un corpus de croyances, validé par une tradition 

Un corpus de croyance ne suffit pas à définir une religion mais celle-ci permet à le comprendre. On a une continuité historique qui assure la pérennité de corpus de croyance. 

  • Dieu est un, incorporel, ontologiquement antérieur à tout (source initial/suprême, sans origines)  
  • Dieu est le créateur de l’univers et est le seul a adoré  
  • La prophétie est possible et celle de Moïse est supérieure 
  • La Torah est une révélation divine 
  • Dieu connaît les actions des hommes et récompense les justes et punit les pêcheurs 
  • L’attente de Messie (Mashiah, « oint », celui qui a reçu l’onction de Dieu)  
  • La résurrection des morts 

 La foi chrétienne et règles de foi ou « symbole » 

Jésus est le messie (Christos) attendu par Israël. Il est « Fils de Dieu » et « Seigneur ». Ensuite, Jésus est mort sur la croix et ressuscité le 3e jour pour le salut de tous les morts. De plus, Dieu est un en trois personnes (hypostasis) : Père, Fils, Esprit (Ste Trinité), transcendant et immanent, présent à sa création par l’incarnation du Fils et en chaque croyant par l’Esprit-Saint. Enfin, Jésus inaugure le royaume des cieux (pardon des péchés, résurrection et promesse de vie éternelle).  

Le « symbole des apôtres » est le texte le plus ancien qui résume la vie chrétienne. C’est le « Je crois en Dieu ». Le monde angélique dans le christianisme prend la forme d’un mythe qui est celui de la chute des anges. On a donc des anges bons et des anges mauvais. Il n’y a pas de principe de mal, simplement certains sont dans la lumière divine. 

On parle facilement de Dieu mais on a l’impression qu’entre Dieu et l’Homme, il n’y a rien. Entre l’être et l’être humain, il y a une réalité invisible. Ce monde invisible prend forme dans les religions monothéistes. Plus le monothéisme est développé plus il va amener de la pluralité dans le monde de Dieu.  

Après la captivité de Babylone, on voit de plus en plus apparaître d’être en Dieu et les juifs. C’est ce que l’on va appeler la littérature apocalyptique. On voit apparaître des êtres angéliques qui vont être qualifiés de Séraphins ou Chérubins. On voit bien qu’ils vont empruntés soit des traditions babyloniennes soit égyptiennes. 

La théodicée est le discours sur la réalité qui apparaît comme contradictoire si Dieu tout puissant, bon et juste, comment se fait-il que le mal existe ? Il ne peut pas y avoir de dualisme absolu, pas de combat éternel entre le bien et le mal. L’absolu transcendance de Dieu par rapport au monde nécessite différentes modalités de médiations entre le créateur et la création. C’est pourquoi le monde des anges se développe et apparaissent dans différentes fonctions (assistance, défense etc.). Un système de médiation apparaît dans toute la littérature juive. Des esprits mauvais vont apparaître dans les derniers livres hébraïques comme le livre de Job où il y avait autour de lui des anges et compare devant lui Satan. Cette figure de Satan va devenir en grec Diabolos (ce qui divise), qui est l’inverse de Sumnolos (ce qui réunis). Cela s’applique à l’être humain dans sa relation à Dieu. La puissance de nuisance qui est issu de Dieu corrèle à l’éloignement entre création et créature. Le potentiel de destruction de Dieu fait partie de la religion. Il y a du dualisme car sur le plan humain, il y a du combat spirituel. Cela prend donc l’allure d’un mythe qui est celui de la chute des anges.  

Le vocabulaire de la foi musulmane  

  • Unicité divine (Foi en un Dieu unique, qui est un, indivisible) 
  • Les anges messagers de Dieu  
  • Le Coran est la manifestation terrestre du Verbe divin, un mode de présence du divin. 
  • La tradition prophétique : Dieu envoie des messagers 
  • Les livres révélés : les textes sacrés sont paroles de Dieu.  
  • Eschatologie : résurrection finale et jugement divin.  
  • Islam : don de soi, abandon volontaire à Dieu  
  • muslim : celui qui appartient à Dieu, « soumis ». 

 L’anthropologie (discours sur l’homme) 

L’anthropologie hébraïque 

Adam désigne dans le 1er livre de la Bible, l’être humain Vient de l’hébreu Adamah qui signifie terre, argile, poussière.  

Bâsâr se rapporte à la dimension périssable de l’être humain. 

Ruach désigne l’homme dans sa relation à l’esprit de Dieu. 

L’anthropologie chrétienne 

L’anthropologie chrétienne est soit duelle (esprit-corps ou chair) ou ternaire (esprit-âme-corps). Il y a différentes façons de combiner ce vocabulaire, selon les auteurs grecs, latins. L’être humain est un composé d’éléments périssables et d’une âme promise à l’immortalité. Ce composé humain va se décomposer, un élément retourne à Dieu et qui dans un temps plus ou moins à venir va se recombiner à la dimension corporelle. C’est la particularité de l’anthropologie chrétienne. Cette recombinaison est liée à la dimension eschatologique de vie éternelle.  

L’anthropologie musulmane 

Nafs désigne l’âme en tant que principe vital et forme du corps. A cet égard, l’humain peut être désigné comme âme rationnelle. 

Rûh désigne à la fois l’esprit-souffle divin et l’essence spirituelle créée. 

Une transformation psychologique 

Le Ier siècle donne à une importante transformation psychologique. Le centre de gravité de la religion évolue en direction du discours sur les fins dernières. Pour l’anthropologie, on assiste à une prise en compte de plus en plus du souci de soi. On a tout un processus d’intériorisation de la religion qui se met en place dans cette période. Le mouvement philosophique du stoïcisme et du néo-platonisme visent à acquérir la sagesse.

Enfin, on trouve le pôle du saint qui passe par la pratique. En effet, pour le Saint, il s’agit de se transformer, de changer sa nature qui a été dégradée par le péché, changer sa nature en suivant le Christ. Par conséquent, il passe par la foi qui est en grec est désigné par Pistis. Passe par l’issu de la pratique d’un retour sur soit qui passe aussi par un rapport à l’autre. L’amour de soi n’est pas séparé de l’amour de l’autre. On a ici une démarche éthique qui est première par rapport à la démarche intellectuelle. De plus, on a une insistance sur le progrès morale plus que le progrès intellectuel. Une nouvelle sensibilité fait jour : parler de son moi, psychologie, donner le moyen de se perfectionner etc. Ce qui se produit par rapport aux données de la tradition culturelle de l ‘époque, est qu’on a l’idée d’un élargissement de la personne humaine chez les penseurs juifs puis chrétiens par rapport aux concepts gréco-romains. Ces deux perspectives représentent un élargissement du fait qu’elles ne concernent plus seulement l’intellect mais aussi le corps. Cette dimension corporelle est promise à la résurrection. En d'autres termes, se tourner vers soi pour les juifs, c’est se réformer, c’est à dire procéder avant tout à une réforme morale. On a une réforme éthique qui exige de reconnaître ses fautes et se repentir et donc tenter de se perfectionner. La voix de la réforme est ouverte à tout le monde et ouvre en même temps à l’amour du prochain. 

Deux modèles de salut en tension :  

  • Le salut par la connaissance : divinisation du sujet accomplit sa nature profonde 
  • Le salut par la praxis (sainteté) : le sujet doit transformer sa nature, défini comme coupable ou encline au péché 

Idéal de dépassement de soi et de divinisation : le christianisme prévalue le progrès moral, la conversion pour retrouver l’image divine.  

L’eschatologie (Réalités dernières) 

Deux types :

  • L’eschatologie collective participe de la cosmologie dans la mesure où elle accorde une importance à la représentation du temps, à la représentation d’un nouveau monde, qui est différent.  
  • L’eschatologie individuelle articule les concepts de l’âme ou encore à la part de l’individu qui survit à la mort. Mène diverses opérations : pesée de l’âme, rétribution, aux châtiments etc. 

On a un développement des discours eschatologiques à travers la littérature dites des apocalypses. En grec, apocalysis signifie révélation ou dévoilement. Récits de visions reçus par un saint ou un prophète au cours d’un voyage céleste sous la conduite d’un ange = littérature de crise car elle correspond à une période où il y a une forte attente de la fin du monde mais aussi du règne de Dieu. On a aussi une interprétation générale du monde, de la création jusqu’à la fin. Cette histoire est déterminée par un plan divin, construit sur des périodes successives. On a le schéma suivant : une série de signes célestes et de fléaux ou de calamités, l’avènement d’un agent divin, une guerre entre puissances du bien et du mal, une résurrection, un jugement, une résurrection du culte ou du royaume de Dieu. 

L’eschatologie chrétienne 

Le discours eschatologie chrétien s’inscrit dans une temporalité différente. Le royaume de Dieu n’est pas là mais il est anticipé par l’Église. Le Christ n’est plus là mais le corps de celui-ci est l’Église. On organise également des sacrements pour montrer la puissance divine. Le discours eschatologie est un discours projeter dans une temporalité lointaine d’où l’eschatologique traditionnelle qui se développe au Moyen-Age. 

Représentation de l’eschatologie dans Les trois Marie devant le tombeau vide et la Descente aux Limbes. Le Christ est représenté montrant ses plaies et portant les attributs de la crucifixion. On a une eschatologie finale qui est représentée à travers La résurrection des morts et la pesée des âmes par St Michel. Ici, il pèse les actions des âmes qui vont soit en enfer ou au paradis. Ce qui est en haut représente le Paradis, ici représenté par Abraham. Ce qui est en dessous représente l’enfer, représenté par une marmite ainsi qu’apparition de démons. 

A travers l’image du Paradis, on retrouve la représentation de la Jérusalem céleste. Le Paradis ici est symbolisé par le minéral au centre duquel on retrouve le jardin. Elle devient carrée, qui est la forme du monde.  

L’iconographie du jugement dernier est destinée à impressionner les fidèles. Elle est une iconographie d’avertissement, de mise en garde. On doit se repentir, avoué nos fautes. Ainsi on doit changer nos vies pour être sauver. On insiste sur la réalité des scènes pour impressionner le spectateur. Enfin, le développement du jugement se fait par le retable qui corresponde à des tableaux qui sont reliés entre eux et qui peuvent être repliés par la suite. On a toujours un contraste entre le paradis et l’enfer dans les représentations de Fra Angelico. 

L’eschatologie individuelle : la naissance du purgatoire (XIIe-XVe s.) 

Changement important dans le XIIe siècle avec l’introduction du purgatoire = tout n’est pas réglé au moment de la mort. Ce sort peut encore évoluer dans l’au-delà. Au moment de la mort, il y a un 1er jugement (jugement personnel) et entre celui du jugement final, il y a un certain temps : le temps de purgation, de purification. Mais pour cela, les âmes doivent bénéficier de la prière des vivants. Ce qui est nouveau c’est la notion d’un lieu intermédiaire. Le purgatoire est un lieu d’attente en attendant le sort final mais aussi un lieu de purification par les messes, les prières etc.  Les âmes sont purifiées par le feu ou par l'eau. Sortie du purgatoire par le haut grâce aux prières des vivants. mais possibilité qu’elles soient purifiées par l’eau. De plus, on ne peut sortir du purgatoire seulement par le haut pour le 1er jugement après la mort. Les prières s’adressent d’abord aux saints mais aussi par la suite, au Moyen-Age, à la Vierge et au Christ. On s’adresse fondamentalement aux saint et à la Vierge Marie car ce sont des humains, ont en fait des intercesseur au près du Christ et de Dieu. On a la réversibilité des mérites, on s’adresse aux saints pour qu’ils rééquilibrent les fautes. 

Enfin, on a le développement de tout ce qui concerne la mort, la préparation de la mort du bon chrétien. On doit tout faire pour bien mourir. Dc au m-a garder la foi et en essayant le plus possible de faire les derniers sacrements. Dc développement de texte pour montrer les derniers instants que pouvaient vivre les chrétiens aux derniers moments dans leur vie. 

L’eschatologie musulmane 

Représentation de l’ascension de Mohammed sous la conduite de l’ange Gabriel et des sept cieux. Il visite d’abord les Enfers puis il va visiter les cieux soit les demeures du Paradis = c’est un récit de l’ascension du prophète qui est soit un rêve, soit une vraie ascension. C’est donc que l’Islam serait une reprise en main d’une religion monothéiste et non une nouvelle religion. 

La notion de « religion de salut » (du grec : sôteria) 

Trois idées de base : la condition humaine marquée par le péché, la souffrance, la mort, la vraie vie est ailleurs, sous une autre forme ; le monde présent est objet d’illusion, déchu, voire mauvais ; l’homme est ici en exil, prisonnier de l’ignorance et du péché. Il aspire à l’éveil, à la délivrance et la réalise à travers une démarche morale, spirituelle et ascétique. 

La spécificité des trois monothéismes, la relation du salut est ambiguë. Pour les trois monothéismes, le monde est bon du fait qu’il est créé par Dieu. Ce monde est cependant imparfait et de ce fait le fidèle a besoin du pardon ou de la grâce divine pour être sauvé du péché et du monde. Autre particularité, est la notion de résurrection où l’individu échappe au temps et à la mort. Ainsi, le corps est transfiguré, délivré de la corruption et uni à l’âme. 

A cette religion du salut s’ajoute, dans le christianisme, le rôle du Christ comme celui qui inaugure par sa résurrection le temps eschatologique. Par cette ouverture eschatologique, le baptême apparaît comme un rite à l’initiation chrétienne. De plus, le salut est identifié au sauveur ressuscité d’entre les morts. Enfin, on aperçoit que l’islam hérite de la vision apocalyptique. On est quasiment sur le même registre que la vision juive et chrétienne. De plus, le Coran est un appel à la conversion au pur monothéisme dans les derniers temps. 

Les figures emblématiques 

Une tradition religieuse est un discours qui part du présent qui reconstruit un passé en fonction des besoins et des attentes. Abraham est une figure emblématique des trois monothéistes. Ce dernier ramène la foi monothéiste à Ibrahim. Autre figure est Moïse, figure construite en plusieurs temps : construction du monde d’Israël et retour de Babylone au Ve siècle. Moise est le modèle pour le peuple juif, il le guide. Il a reçu la Torah. De plus, Ezra est le premier lecteur qui fait la lecture de la Torah.  

En ce qui concerne le Christ, on doit distinguer le Jésus de l’Histoire, on n’en sait pas grand-chose et le Jésus de la foi, qui nous a laissé beaucoup de sources. On a la superposition de ces deux Jésus, forme un écran de ce que nous dise les écrits. Les évènements sont racontés dans la foi des disciples de Jésus. Les textes nous renseignent sur des faits qui sont des paroles mais nous donne aussi des informations sur les communautés. Au niveau des représentations, l’image de Jésus est très diverse. Il peut être à la fois philosophe, maître spirituel mais aussi sous la forme d’un adolescent juvénile etc. 

L’image du Mohamed doit beaucoup au modèle de Moïse, inspire son action. On a la particularité que Mohamed est le dernier des prophètes. Il porte avec lui un très grand nombre de figures prophétises.  

CONCLUSION : 

Caractères communs  des trois religions monothéistes

  • Le milieu proche-oriental (géographie et modes de vie) 
  • Une parenté culturelle : les langues et cultures sémitiques 
  • Un fonds théologique et cosmologique : Dieu unique, universel et créateur de l’univers 
  • La révélation par la parole divine  
  • Le prophétisme et/ou le messianisme  
  • La place des Ecritures, à différencier dans les trois religions  
  • Une anthropologie commune qui unit l’âme et le corps 
  • Une perspective eschatologique dans le judaïsme tardif, dans le christianisme et l’islam 
  • Le salut s’obtient par le respect de la loi divine ou par le Christ  
  • Des liens génétiques et historiques 


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La symbolique des religions monothéistes

Histoire des religions

A retenir :

La religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrés c.-à-d. séparés, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelé l’Eglise, tous ceux qui adhèrent d’après Emile Durkheim.   

On a deux types d’approches de la religion : 

  • La religion définie par ses composants ou contenus : une dimension cognitive (mythes, doctrines) et de régulation des rapports entre l’indivisible et les sociétés (rites, cérémonies, codes, lois).  
  • La religion définie par sa fonction, explicite (ce que les auteurs religieux attendent) ou implicite (expression et structuration du corps social à travers le système symbolique des représentations et des pratiques religieuses). Mais les sociétés sont plus complexes et moins unifiées.  

Sabino Acquaviva et Enzo Pace, donnent définition de la religion : structure symbolique qui naît de l’ordre, de la finalité par rapport au monde. C’est une figure symbolique qui donne du sens. On a des croyances propres à des religions, c’est pour cela qu’on parle de leur contenu. Dans les contenus, on doit prendre en considération les affects car les connaissances acquises sont chargées d’un potentiel affectif. De plus, la sociologue Danièle Hervieu-Léger ajoute à cette définition, l’expression de croyance, une mémoire d’une continuité ainsi que la référence légitimatrice à une version autorisée de cette mémoire c’est-à-dire une tradition. Elle avance le concept de tradition car pour elle, la religion comme croyance doit être assise ou légitimé par une tradition c’est à dire par une autorité qui valide ce contenu d’enseignement. 

Si on entend, la religion comme un système symbolique, on touche à plusieurs pôles : la théologie (discours sur Dieu), la cosmologie, l’anthropologie, la sotériologie (discours sur le salut) et l’eschatologie (discours sur les fins). En bref, elle s’intéresse à l’ensemble des rapports de la réalité, à la conception du monde.  

La cosmologie religieuse

Le Cosmos correspond à la mise en ordre du désordre, s’oppose au Chaos, qui est une situation originelle, primordial de désordre. Lorsqu’on parle de cosmologie aujourd’hui est de l’ordre d’un discours scientifiqu (=discours évolutif depuis la période moderne). 

  • Le rapport de l’être humain au monde est premier. Il s’impose à la conscience et nécessite un déchiffrage. La cosmologie établit la place et les fonctions des êtres.  
  • Les monothéistes dissocient le monde et un Dieu créateur qui organise les éléments par séparation et polarisation. Il y a deux types de récits de cosmologie : le modèle cosmogonique, modèle selon lequel le monde résulte d’un processus d’organisation qui se déroule sans l’intervention d’un créateur mais d’un évènement, processus qui engendre des divinités qui personnifie des choses. On a aussi le modèle créateur qui est le modèle qui illustre le livre de la Genèse, ici un agent créateur intervient qui imprime une volonté créatrice par la parole.  
  • Seules les cosmologies monothéistes accordent à l’être humain une place privilégiée. Le récit de la Genèse affirme que l’être humain est placé dans un statut privilégié. Il est placé au-dessus des autres créer, il est créé après les autres animaux et Adam qui les nomme. Il est interlocuteur direct de Dieu et position de domination par rapport aux autres êtres humains.  
  • Les représentations cosmologiques sont conditionnées par le milieu géographique, culturel et l’expérience historique. On a un lien puissant entre la culture d’une collectivité, la géographie et une histoire qui permet d’expliquer le mythe de la création.  

La création et hétérogénéité de l’espace et du temps 

La genèse, récit fondateur : on a une iconographie juive qui nous montre qu’elle est empruntée à l’iconographie chrétienne. On a une différence du fait que l’image se lit comme un texte hébreu, elle se lit de droite à gauche. A gauche, on trouve le péché originel puis à gauche, on retrouve Adam.  

Dans la tradition monothéiste, il y a aussi l’idée de l’hétérogénéité de l’espace et du temps. Hétérogénéité du temps du fait qu’il y ait des temps qui sont valorisés et d’autres non. Hétérogénéité des espaces car ils sont considérés comme porteur d’éléments particuliers. En effet, on trouve des lieux saints comme Jérusalem avec le mur des lamentions qui est un lieu de rassemblement juif. Du côté chrétien, on a la grotte de Mont Gargano qui est un ancien sanctuaire païen, devenu un lieu de pèlerinage à St Michel au Ve siècle. Il a servi de modèle à l’histoire du Mont St Michel (ou le Mont Tombe). Autre exemple est la chapelle de St Miche d’Aiguilhe fondé en 962, situé sur le site du Puy-en-Velay. Du côté de l’islam, on a le sanctuaire de La Mecque appelé la Ka’aba, axe et centre du monde, construit par Abraham et Ismaël. Ce lieu est devenu un lieu de pèlerinage avec Mohammed. On investit à Jérusalem à travers le Dôme du Rocher (692) qui est appelé le Mont du Temple par les musulmans. Il est ensuite considéré comme le lieu d’ascension de Mohammed. De plus, une grande cité ommeyade est construite à Damas au début du VIIIe siècle. 

La théologie (discours sur le divin)  

Chez les hébreux, Yahvé (YHWH) est le dieu national des juifs. On retrouve d’autre noms de divins comme Elohim (l’éternel), Adonaï (le seigneur), El Shaddaï (le tout puissant). Ceci nous rappelle que du point de vue de la théologie, on a une longue marche vers le monothéisme à partir d’une équivalence entre identité nationale et identité religieuse. Ce qui change progressivement est que ce dieu des hébreux se charge d’une vocation universelle. La singularité juive rend place dans un monde qui n’est pas monothéiste.  

Pour l’Islam, Allah est le nom suprême. Dieu est un, il n’engendre pas, ne se divise pas et n’est pas engendré. Il y a l’idée d’unicité. Dieu se manifeste à travers ces attributs, ces noms. On a 99 noms de Dieu (attributs divin) avec Allah au centre. Montre comment Dieu se révèle à travers ces qualités et ces fonctions. De plus, il y a un monde invisible dans l’islam. En effet, on retrouve dans celui-ci l’ibis qui est le démon, le diable dans la version musulmane. Entre les anges et les démons, il y a les djinns qui sont des êtres ni bons, ni mauvais, vivant dans des zones désertes. Ce sont des êtres qui peuvent être en relation avec les humains mais ils cherchent à induire en erreurs les humains. Ce sont des êtres farceurs, il faut donc les éviter. 

Un corpus de croyances, validé par une tradition 

Un corpus de croyance ne suffit pas à définir une religion mais celle-ci permet à le comprendre. On a une continuité historique qui assure la pérennité de corpus de croyance. 

  • Dieu est un, incorporel, ontologiquement antérieur à tout (source initial/suprême, sans origines)  
  • Dieu est le créateur de l’univers et est le seul a adoré  
  • La prophétie est possible et celle de Moïse est supérieure 
  • La Torah est une révélation divine 
  • Dieu connaît les actions des hommes et récompense les justes et punit les pêcheurs 
  • L’attente de Messie (Mashiah, « oint », celui qui a reçu l’onction de Dieu)  
  • La résurrection des morts 

 La foi chrétienne et règles de foi ou « symbole » 

Jésus est le messie (Christos) attendu par Israël. Il est « Fils de Dieu » et « Seigneur ». Ensuite, Jésus est mort sur la croix et ressuscité le 3e jour pour le salut de tous les morts. De plus, Dieu est un en trois personnes (hypostasis) : Père, Fils, Esprit (Ste Trinité), transcendant et immanent, présent à sa création par l’incarnation du Fils et en chaque croyant par l’Esprit-Saint. Enfin, Jésus inaugure le royaume des cieux (pardon des péchés, résurrection et promesse de vie éternelle).  

Le « symbole des apôtres » est le texte le plus ancien qui résume la vie chrétienne. C’est le « Je crois en Dieu ». Le monde angélique dans le christianisme prend la forme d’un mythe qui est celui de la chute des anges. On a donc des anges bons et des anges mauvais. Il n’y a pas de principe de mal, simplement certains sont dans la lumière divine. 

On parle facilement de Dieu mais on a l’impression qu’entre Dieu et l’Homme, il n’y a rien. Entre l’être et l’être humain, il y a une réalité invisible. Ce monde invisible prend forme dans les religions monothéistes. Plus le monothéisme est développé plus il va amener de la pluralité dans le monde de Dieu.  

Après la captivité de Babylone, on voit de plus en plus apparaître d’être en Dieu et les juifs. C’est ce que l’on va appeler la littérature apocalyptique. On voit apparaître des êtres angéliques qui vont être qualifiés de Séraphins ou Chérubins. On voit bien qu’ils vont empruntés soit des traditions babyloniennes soit égyptiennes. 

La théodicée est le discours sur la réalité qui apparaît comme contradictoire si Dieu tout puissant, bon et juste, comment se fait-il que le mal existe ? Il ne peut pas y avoir de dualisme absolu, pas de combat éternel entre le bien et le mal. L’absolu transcendance de Dieu par rapport au monde nécessite différentes modalités de médiations entre le créateur et la création. C’est pourquoi le monde des anges se développe et apparaissent dans différentes fonctions (assistance, défense etc.). Un système de médiation apparaît dans toute la littérature juive. Des esprits mauvais vont apparaître dans les derniers livres hébraïques comme le livre de Job où il y avait autour de lui des anges et compare devant lui Satan. Cette figure de Satan va devenir en grec Diabolos (ce qui divise), qui est l’inverse de Sumnolos (ce qui réunis). Cela s’applique à l’être humain dans sa relation à Dieu. La puissance de nuisance qui est issu de Dieu corrèle à l’éloignement entre création et créature. Le potentiel de destruction de Dieu fait partie de la religion. Il y a du dualisme car sur le plan humain, il y a du combat spirituel. Cela prend donc l’allure d’un mythe qui est celui de la chute des anges.  

Le vocabulaire de la foi musulmane  

  • Unicité divine (Foi en un Dieu unique, qui est un, indivisible) 
  • Les anges messagers de Dieu  
  • Le Coran est la manifestation terrestre du Verbe divin, un mode de présence du divin. 
  • La tradition prophétique : Dieu envoie des messagers 
  • Les livres révélés : les textes sacrés sont paroles de Dieu.  
  • Eschatologie : résurrection finale et jugement divin.  
  • Islam : don de soi, abandon volontaire à Dieu  
  • muslim : celui qui appartient à Dieu, « soumis ». 

 L’anthropologie (discours sur l’homme) 

L’anthropologie hébraïque 

Adam désigne dans le 1er livre de la Bible, l’être humain Vient de l’hébreu Adamah qui signifie terre, argile, poussière.  

Bâsâr se rapporte à la dimension périssable de l’être humain. 

Ruach désigne l’homme dans sa relation à l’esprit de Dieu. 

L’anthropologie chrétienne 

L’anthropologie chrétienne est soit duelle (esprit-corps ou chair) ou ternaire (esprit-âme-corps). Il y a différentes façons de combiner ce vocabulaire, selon les auteurs grecs, latins. L’être humain est un composé d’éléments périssables et d’une âme promise à l’immortalité. Ce composé humain va se décomposer, un élément retourne à Dieu et qui dans un temps plus ou moins à venir va se recombiner à la dimension corporelle. C’est la particularité de l’anthropologie chrétienne. Cette recombinaison est liée à la dimension eschatologique de vie éternelle.  

L’anthropologie musulmane 

Nafs désigne l’âme en tant que principe vital et forme du corps. A cet égard, l’humain peut être désigné comme âme rationnelle. 

Rûh désigne à la fois l’esprit-souffle divin et l’essence spirituelle créée. 

Une transformation psychologique 

Le Ier siècle donne à une importante transformation psychologique. Le centre de gravité de la religion évolue en direction du discours sur les fins dernières. Pour l’anthropologie, on assiste à une prise en compte de plus en plus du souci de soi. On a tout un processus d’intériorisation de la religion qui se met en place dans cette période. Le mouvement philosophique du stoïcisme et du néo-platonisme visent à acquérir la sagesse.

Enfin, on trouve le pôle du saint qui passe par la pratique. En effet, pour le Saint, il s’agit de se transformer, de changer sa nature qui a été dégradée par le péché, changer sa nature en suivant le Christ. Par conséquent, il passe par la foi qui est en grec est désigné par Pistis. Passe par l’issu de la pratique d’un retour sur soit qui passe aussi par un rapport à l’autre. L’amour de soi n’est pas séparé de l’amour de l’autre. On a ici une démarche éthique qui est première par rapport à la démarche intellectuelle. De plus, on a une insistance sur le progrès morale plus que le progrès intellectuel. Une nouvelle sensibilité fait jour : parler de son moi, psychologie, donner le moyen de se perfectionner etc. Ce qui se produit par rapport aux données de la tradition culturelle de l ‘époque, est qu’on a l’idée d’un élargissement de la personne humaine chez les penseurs juifs puis chrétiens par rapport aux concepts gréco-romains. Ces deux perspectives représentent un élargissement du fait qu’elles ne concernent plus seulement l’intellect mais aussi le corps. Cette dimension corporelle est promise à la résurrection. En d'autres termes, se tourner vers soi pour les juifs, c’est se réformer, c’est à dire procéder avant tout à une réforme morale. On a une réforme éthique qui exige de reconnaître ses fautes et se repentir et donc tenter de se perfectionner. La voix de la réforme est ouverte à tout le monde et ouvre en même temps à l’amour du prochain. 

Deux modèles de salut en tension :  

  • Le salut par la connaissance : divinisation du sujet accomplit sa nature profonde 
  • Le salut par la praxis (sainteté) : le sujet doit transformer sa nature, défini comme coupable ou encline au péché 

Idéal de dépassement de soi et de divinisation : le christianisme prévalue le progrès moral, la conversion pour retrouver l’image divine.  

L’eschatologie (Réalités dernières) 

Deux types :

  • L’eschatologie collective participe de la cosmologie dans la mesure où elle accorde une importance à la représentation du temps, à la représentation d’un nouveau monde, qui est différent.  
  • L’eschatologie individuelle articule les concepts de l’âme ou encore à la part de l’individu qui survit à la mort. Mène diverses opérations : pesée de l’âme, rétribution, aux châtiments etc. 

On a un développement des discours eschatologiques à travers la littérature dites des apocalypses. En grec, apocalysis signifie révélation ou dévoilement. Récits de visions reçus par un saint ou un prophète au cours d’un voyage céleste sous la conduite d’un ange = littérature de crise car elle correspond à une période où il y a une forte attente de la fin du monde mais aussi du règne de Dieu. On a aussi une interprétation générale du monde, de la création jusqu’à la fin. Cette histoire est déterminée par un plan divin, construit sur des périodes successives. On a le schéma suivant : une série de signes célestes et de fléaux ou de calamités, l’avènement d’un agent divin, une guerre entre puissances du bien et du mal, une résurrection, un jugement, une résurrection du culte ou du royaume de Dieu. 

L’eschatologie chrétienne 

Le discours eschatologie chrétien s’inscrit dans une temporalité différente. Le royaume de Dieu n’est pas là mais il est anticipé par l’Église. Le Christ n’est plus là mais le corps de celui-ci est l’Église. On organise également des sacrements pour montrer la puissance divine. Le discours eschatologie est un discours projeter dans une temporalité lointaine d’où l’eschatologique traditionnelle qui se développe au Moyen-Age. 

Représentation de l’eschatologie dans Les trois Marie devant le tombeau vide et la Descente aux Limbes. Le Christ est représenté montrant ses plaies et portant les attributs de la crucifixion. On a une eschatologie finale qui est représentée à travers La résurrection des morts et la pesée des âmes par St Michel. Ici, il pèse les actions des âmes qui vont soit en enfer ou au paradis. Ce qui est en haut représente le Paradis, ici représenté par Abraham. Ce qui est en dessous représente l’enfer, représenté par une marmite ainsi qu’apparition de démons. 

A travers l’image du Paradis, on retrouve la représentation de la Jérusalem céleste. Le Paradis ici est symbolisé par le minéral au centre duquel on retrouve le jardin. Elle devient carrée, qui est la forme du monde.  

L’iconographie du jugement dernier est destinée à impressionner les fidèles. Elle est une iconographie d’avertissement, de mise en garde. On doit se repentir, avoué nos fautes. Ainsi on doit changer nos vies pour être sauver. On insiste sur la réalité des scènes pour impressionner le spectateur. Enfin, le développement du jugement se fait par le retable qui corresponde à des tableaux qui sont reliés entre eux et qui peuvent être repliés par la suite. On a toujours un contraste entre le paradis et l’enfer dans les représentations de Fra Angelico. 

L’eschatologie individuelle : la naissance du purgatoire (XIIe-XVe s.) 

Changement important dans le XIIe siècle avec l’introduction du purgatoire = tout n’est pas réglé au moment de la mort. Ce sort peut encore évoluer dans l’au-delà. Au moment de la mort, il y a un 1er jugement (jugement personnel) et entre celui du jugement final, il y a un certain temps : le temps de purgation, de purification. Mais pour cela, les âmes doivent bénéficier de la prière des vivants. Ce qui est nouveau c’est la notion d’un lieu intermédiaire. Le purgatoire est un lieu d’attente en attendant le sort final mais aussi un lieu de purification par les messes, les prières etc.  Les âmes sont purifiées par le feu ou par l'eau. Sortie du purgatoire par le haut grâce aux prières des vivants. mais possibilité qu’elles soient purifiées par l’eau. De plus, on ne peut sortir du purgatoire seulement par le haut pour le 1er jugement après la mort. Les prières s’adressent d’abord aux saints mais aussi par la suite, au Moyen-Age, à la Vierge et au Christ. On s’adresse fondamentalement aux saint et à la Vierge Marie car ce sont des humains, ont en fait des intercesseur au près du Christ et de Dieu. On a la réversibilité des mérites, on s’adresse aux saints pour qu’ils rééquilibrent les fautes. 

Enfin, on a le développement de tout ce qui concerne la mort, la préparation de la mort du bon chrétien. On doit tout faire pour bien mourir. Dc au m-a garder la foi et en essayant le plus possible de faire les derniers sacrements. Dc développement de texte pour montrer les derniers instants que pouvaient vivre les chrétiens aux derniers moments dans leur vie. 

L’eschatologie musulmane 

Représentation de l’ascension de Mohammed sous la conduite de l’ange Gabriel et des sept cieux. Il visite d’abord les Enfers puis il va visiter les cieux soit les demeures du Paradis = c’est un récit de l’ascension du prophète qui est soit un rêve, soit une vraie ascension. C’est donc que l’Islam serait une reprise en main d’une religion monothéiste et non une nouvelle religion. 

La notion de « religion de salut » (du grec : sôteria) 

Trois idées de base : la condition humaine marquée par le péché, la souffrance, la mort, la vraie vie est ailleurs, sous une autre forme ; le monde présent est objet d’illusion, déchu, voire mauvais ; l’homme est ici en exil, prisonnier de l’ignorance et du péché. Il aspire à l’éveil, à la délivrance et la réalise à travers une démarche morale, spirituelle et ascétique. 

La spécificité des trois monothéismes, la relation du salut est ambiguë. Pour les trois monothéismes, le monde est bon du fait qu’il est créé par Dieu. Ce monde est cependant imparfait et de ce fait le fidèle a besoin du pardon ou de la grâce divine pour être sauvé du péché et du monde. Autre particularité, est la notion de résurrection où l’individu échappe au temps et à la mort. Ainsi, le corps est transfiguré, délivré de la corruption et uni à l’âme. 

A cette religion du salut s’ajoute, dans le christianisme, le rôle du Christ comme celui qui inaugure par sa résurrection le temps eschatologique. Par cette ouverture eschatologique, le baptême apparaît comme un rite à l’initiation chrétienne. De plus, le salut est identifié au sauveur ressuscité d’entre les morts. Enfin, on aperçoit que l’islam hérite de la vision apocalyptique. On est quasiment sur le même registre que la vision juive et chrétienne. De plus, le Coran est un appel à la conversion au pur monothéisme dans les derniers temps. 

Les figures emblématiques 

Une tradition religieuse est un discours qui part du présent qui reconstruit un passé en fonction des besoins et des attentes. Abraham est une figure emblématique des trois monothéistes. Ce dernier ramène la foi monothéiste à Ibrahim. Autre figure est Moïse, figure construite en plusieurs temps : construction du monde d’Israël et retour de Babylone au Ve siècle. Moise est le modèle pour le peuple juif, il le guide. Il a reçu la Torah. De plus, Ezra est le premier lecteur qui fait la lecture de la Torah.  

En ce qui concerne le Christ, on doit distinguer le Jésus de l’Histoire, on n’en sait pas grand-chose et le Jésus de la foi, qui nous a laissé beaucoup de sources. On a la superposition de ces deux Jésus, forme un écran de ce que nous dise les écrits. Les évènements sont racontés dans la foi des disciples de Jésus. Les textes nous renseignent sur des faits qui sont des paroles mais nous donne aussi des informations sur les communautés. Au niveau des représentations, l’image de Jésus est très diverse. Il peut être à la fois philosophe, maître spirituel mais aussi sous la forme d’un adolescent juvénile etc. 

L’image du Mohamed doit beaucoup au modèle de Moïse, inspire son action. On a la particularité que Mohamed est le dernier des prophètes. Il porte avec lui un très grand nombre de figures prophétises.  

CONCLUSION : 

Caractères communs  des trois religions monothéistes

  • Le milieu proche-oriental (géographie et modes de vie) 
  • Une parenté culturelle : les langues et cultures sémitiques 
  • Un fonds théologique et cosmologique : Dieu unique, universel et créateur de l’univers 
  • La révélation par la parole divine  
  • Le prophétisme et/ou le messianisme  
  • La place des Ecritures, à différencier dans les trois religions  
  • Une anthropologie commune qui unit l’âme et le corps 
  • Une perspective eschatologique dans le judaïsme tardif, dans le christianisme et l’islam 
  • Le salut s’obtient par le respect de la loi divine ou par le Christ  
  • Des liens génétiques et historiques 


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