Définition
Seconde République
Régime politique en France de 1848 à 1852, fondé le 25 février 1848 suite à la révolution de février.
Second Empire
Régime politique autoritaire en France de 1852 à 1870, instauré par Louis-Napoléon Bonaparte après son coup d'État du 2 décembre 1851.
Louis-Napoléon Bonaparte
Président de la République française élu en 1848, qui deviendra Napoléon III, empereur des Français après le coup d'État de 1851.
Le contexte de la Seconde République
En 1848, la Monarchie de Juillet tombe sous la pression des révolutions qui balayaient l'Europe. Le régime du roi Louis-Philippe est renversé lors de la révolution de février 1848. La proclamation de la Seconde République a lieu dans un contexte de crise économique et sociale, et de revendications pour davantage de libertés et de droits politiques. Les tensions entre les différents courants politiques sont vives, ce qui pèse sur la stabilité du nouveau régime.
Les débuts de la Seconde République
La Seconde République est marquée par l'instauration du suffrage universel masculin et l'abolition de l'esclavage. Dès mars 1848, un gouvernement provisoire est formé sous l'égide d'Alphonse de Lamartine. Des réformes importantes, telles que la réduction de la journée de travail, sont mises en œuvre. Cependant, les divergences au sein des républicains entre modérés et socialistes mènent à une instabilité politique croissante. Les élections présidentielles de décembre 1848 voient la victoire de Louis-Napoléon Bonaparte avec une majorité écrasante.
Du coup d'État au Second Empire
Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte organise un coup d'État pour conserver le pouvoir face à l'incapacité de se représenter pour un second mandat présidentiel. Ce coup d'État marque la fin de la Seconde République. Le 14 janvier 1852, une nouvelle Constitution accentue les pouvoirs de l'exécutif. Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III, empereur des Français, inaugurant le Second Empire le 2 décembre 1852. Ce régime autoritaire s'appuiera sur le culte de la personnalité et la suppression des libertés pour imposer sa politique.
Le gouvernement sous le Second Empire
Le Second Empire est caractérisé par un pouvoir exécutif fort et centralisé. Napoléon III dirige le pays d'une main de fer, mais introduit des réformes économiques et sociales qui modernisent la France. Le développement des infrastructures, comme les chemins de fer, et les politiques de grands travaux, notamment à Paris, transforment le paysage économique et urbain du pays. Ce règne autoritaire connaît cependant divers degrés d'ouverture politique, surtout après 1860, avec le renforcement des libertés publiques. Napoléon III essaie de concilier son régime avec les aspirations libérales populaires à l'aide de réformes telles que la liberté de la presse.
La chute du Second Empire
Le Second Empire prend fin en 1870 avec la défaite de Napoléon III lors de la guerre franco-prussienne. La capture de l'empereur entraine la proclamation de la Troisième République et la fin du régime impérial. Les causes de cette chute sont multiples, entre autres l'isolement diplomatique de la France, les tensions sociales internes non résolues, et l'opposition croissante à un régime jugé anachronique face aux aspirations républicaines croissantes. La défaite de Sedan en septembre 1870 signe l'agonie du Second Empire qui n'aurait su résister à cette crise militaire et politique.
A retenir :
La Seconde République, bien que brève, a mis en place des réformes fondamentales comme le suffrage universel masculin et une série de préoccupations sociales et économiques marquantes. Cependant, l'instabilité politique et les oppositions internes ont ouvert la voie au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, transformant la République en un nouvel empire autoritaire. Le Second Empire, sous Napoléon III, fut une période de stabilité apparente mais ébranlée par des tensions politiques internes et des échecs militaires qui ont conduit à sa chute. La transition entre ces deux régimes montre les défis de la France à concilier les aspirations démocratiques avec une gouvernance stable durant le XIXe siècle.