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La Révolution Francaise

HISTOIRE. 1ère THEME 1 – L’Europe face aux révolutions.

Manuel scolaire : Nathan Cote 2019.

CHAPITRE 1 - La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation.


Introduction :

L’Ancien Régime :

  • La monarchie absolue
  • Du latin absolutus, participe passé de absolvere, « détacher », « délier » (sens qu’on retrouve dans absoudre : exempter de peine, enlever les péchés);
  • Une société d’ordres figée :
  • la réaction nobiliaire :

Edit de Ségur (1781) pour limiter les grades d’officiers supérieurs militaires aux seuls nobles ayant 4 quartiers de noblesse ;

Nation :

Du latin « natio » (verbe nascere = naître) : groupe humain de la même origine.

Cicéron utilise le mot natio pour « peuplade » ou « peuple ».

Différence de sens entre nation ethnique et nation civique.

Dans l’Ancien régime, il s’agit d’abord d’appartenance régionale : nation alsacienne par exemple.

Au XVIIIe s., évolution du sens :

- la noblesse revendique l’incarnation de la nation (Henri de Boulainvilliers affirme que la noblesse descend des Francs) : conception ethnique de la nation (le fameux « droit du sang ») ;

- philosophes des Lumières : pour eux, Gaulois et Francs se seraient mêlés pour former une nation : conception assimilationniste de la nation (« droit du sol »).

Pour Rousseau (Du contrat social, 1762) : l’appartenance à la nation est contractuelle et ouverte.


On le voit, l’opposition est politique quand nobles et roturiers revendiquent le pouvoir à partir de la délimitation du groupe national.


Nation : groupe d’individus qui partagent la même culture (histoire, langue, religion, traditions …) et aspire à vivre ensemble sur le même territoire.

Aujourd’hui, définition plus politique et donc plus abstraite : indivisibilité politique titulaire de la souveraineté.


Etat-nation :

type d’Etat où existe une coïncidence entre une nation d’ordre identitaire et une organisation politique : l’Etat.

Le contraire : Etat multinational ou Empire.

En France, l’Etat précède la nation et le sentiment national (ou nationalitaire ?) (nationalitarisme : lié à une nationalité, au droit d’un peuple à disposer de lui-même à distinguer de nationalisme, nation-héritage).

(Allemagne et Italie : c’est le contraire).


La remise en cause de la monarchie absolue :

  • Le précédent anglais : révolutions de 1642-1651 et 1688-1689.
  • 1ère Révolution anglaise (1642-1651) : Charles Ier décapité le 30 janvier 1649

(En France, les 5-6 janvier 1649, à 10 ans, Louis XIV se réfugie à Saint germain-en-Laye pendant la Fronde)

  • 1679 : Habeas Corpus
  • 2e Révolution anglaise (La Glorieuse Révolution) en 1688-1689 : 1688 = Jacques II (1633-1701) d’Angleterre (= Jacques VII d’Ecosse) qui succède à son frère Charles II (1630-1685) doit céder le trône à sa fille Marie II (1662-1694).
  • 1689 : Bill of Rights (Déclaration des Droits) : interdiction du trône aux catholiques, élections libres et renouvellemnt du Parlement, présence illégale d’une armée en temps de paix.
  • Royaume-« Uni » à partir de 1706-1707.


  • Le roi français et les parlements.
  • Le précédent étatsunien ;
  • La crise financière et les réformes dans l’impasse.
  • Février-mai 1787 : assemblée des Notables par Calonne renvoyé le 8 avril.
  • 8 mai 1788 : lit de justice (« coup d’Etat Lamoignon »). Exil des Parlements.


La Révolution avant la Révolution :

  • 7 juin 1788 : « Journée des Tuiles » à Grenoble.
  • 21 juillet 1788 : réunion des Etats généraux du Dauphiné à Vizille.
  • 8 août 1788 : Convocation des Etats généraux non convoqués depuis 1614-1615.
  • 26-27 janvier 1789 : « journée des bricoles » à Rennes.
  • 26 au 28 avril 1789 : émeutes Réveillon à Paris.



I. La Révolution française initie des expériences politiques et sociales inédites mais incomplètes (1789-1799)


A. 1789-1792 : le roi et la nation tentent une monarchie a l’anglaise.

1. 1789 : trois révolutions font basculer l’Ancien Régime.

a) La Révolution au sommet : les Etats Généraux se proclament Assemblée Nationale Constituante (juin 1789).

Les députés des 3 ordres se réunissent en Etats généraux au château de Versailles le 5 mai 1789. Chaque ordre a sa propre salle.

17 juin 1789 : les députés du Tiers Etat, séparés des 2 autres ordres, se proclament Assemblée Nationale. Le roi réplique en faisant fermer leur salle. Les députés du Tiers choisissent donc une autre salle : la salle du jeu de paume où ils jurent de rester ensemble « jusqu'à ce que la constitution du royaume soit établie ». [20 juin : serment du jeu de paume ].

Page 20 : Jacques-Louis David, 1791 : Serment du jeu de Paume.

Devant la pression des députés du Tiers Etat, le roi finit par réunir les 3 ordres et accepte de faire un vote par tête et non par ordre. Des nobles et des membres du Clergé rejoignent le Tiers Etat. 9 juillet : l’Assemblée nationale se déclare « constituante » : elle prépare une nouvelle constitution.


b) La Révolution des villes est symbolisée par la Prise de la Bastille (juillet 1789).

- 2 provocations de Louis XVI finissent par mécontenter les Parisiens : 2 000 soldats sont envoyés pour surveiller Paris et Necker est une nouvelle fois renvoyé (le 11 juillet).

- La réaction est violente : le 12 juillet, les Parisiens qui veulent se défendre vont chercher des armes aux Invalides ( alors Hôpital militaire ) et de la poudre à la Bastille qu’ils prennent finalement le 14 juillet, : c’est la fin de la prison royale de la Bastille qui était le symbole de l’absolutisme.

- Dans de nombreuses villes, des troupes de bourgeois se forment pour protéger les habitants : ce sont les Gardes Nationales.


c) La Révolution des campagnes débouche sur l’abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (août 1789).

Des paysans attaquent les châteaux pour détruire les archives et ainsi effacer les traces des droits de taxe du seigneur sur les campagnes.

Les privilèges sont abolis dans la nuit du 4 août 1789 ....

Pour empêcher que les révoltes ne s’étendent encore, à l’Assemblée Constituante, les députés de la Noblesse et du Clergé proposent de renoncer à leurs privilèges et à leurs taxes.

Le 26 août 1789, l’Assemblée Constituante vote une « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » :

- l’article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ... » rappelle l’abolition des privilèges.

- l’article 3 « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ... » : théoriquement, le roi ne tient plus son pouvoir de Dieu mais du peuple, c’est donc la fin de la monarchie de Droit divin.

- l’article 4 « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » : respect de l’autre  la liberté.

- l’article 11 « ... tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement. » : la liberté d’expression est proclamée  refus de la censure royale.


Page 30 : Documents. Les journées d’octobre 1789.


Octobre 1789 : Le pain devenu très cher ( problème de récoltes ), des Parisiennes du faubourg Saint-Antoine ( près de la Bastille ) décident d’aller en chercher à Versailles : on en profite pour obliger le roi à signer l’abolition des privilèges et comme on se méfie de lui, on décide de le ramener avec sa famille à Paris ( palais des Tuileries près du Louvre ) pour mieux l’avoir à l’oeil.


2. Fin 1789-août 1792 : la monarchie parlementaire est tentée mais échoue.

a) La France connaît de profonds changements.

La naissance des départements.

Fin 1789 début 1790, le pays est divisé en 83 départements de façon à ce que le chef-lieu ( ville principale ) soit accessible de n’importe quel point du département en moins d’une journée de cheval pour l’aller-retour. Les Provinces de l’Ancien Régime sont donc supprimées et désormais, l’administration n’est plus nommée par le roi mais élue par le peuple.

Les changements économiques.

- Les impôts sont simplifiés : à la place des anciennes taxes, on met en place des « contributions » en fonction de la richesse de chacun.

- L’Etat cherche de l’argent pour payer ses dettes : on décide de mettre les biens du Clergé « à la disposition de la Nation » c’est-à-dire que les terres et richesses de l’Eglise appartiennent désormais à l’Etat qui peut les vendre. En attendant que tout soit vendu, des bons circulent dans le royaume : normalement, à chaque « assignat » correspond un nombre fixe de % de richesse de l’Eglise. Le système dégénère très vite car il y a de plus en plus d’« assignats » fabriqués et donc en circulation.

b) Après la Constitution civile du Clergé (juillet 1790), le roi et la nation sont au bord du divorce.

- Le Clergé doit prêter serment à l’Etat : le 12 juillet 1790, il est décidé que les prêtres comme tous les fonctionnaires devront prêter serment de fidélité à l’Etat et donc aux idées de la Révolution : c’est la constitution civile du Clergé. Le Clergé se divise bien vite : ceux qui n’acceptent pas les changements révolutionnaires sont les « réfractaires » et ceux qui acceptent le serment sont appelés les « jureurs ». Le Pape Pie VI se prononce en soutenant les réfractaires (mars 1791).

- Le roi, très catholique, se sent mal à l’aise : il voudrait bien suivre l’avis du Pape en continuant de fréquenter des prêtres « réfractaires ». Il se sent comme prisonnier aux Tuileries.


c) Décrédibilisée, la royauté tombe (août 1792) : procès et mort de Louis XVI (déc. 1792-janvier 1793).

La famille royale s’enfuit ( juin 1791 ).

- La fuite du roi : le 20 juin 1791, à la tombée de la nuit, la famille royale déguisée quitte le Palais des Tuileries pour rejoindre Montmédy, à la frontière des Pays-Bas où stationnent les troupes du marquis de Bouillé.

- Dans la nuit du 21 au 22 juin, le roi est reconnu et arrêté (maître de poste Drouet) : faisant étape à Varennes, le Roi est reconnu dans une auberge. Il est arrêté et reconduit à Paris dans un silence de mort.

- Conséquences : est-il encore possible de faire confiance au roi qui a tenté d’arrêter le cours des événements ? Les révolutionnaires ne sont pas d’accord : La Fayette soutient le roi tandis que le docteur Marat, l’avocat Danton et le journaliste Desmoulins organisent une manifestation le 17 juillet sur le champ de Mars (à Paris) pour demander la fin de la royauté.

L’Assemblée Nationale choisit quand même de maintenir la royauté.

- C’est la royauté qui triomphe : la manifestation du 17 juillet est dispersée par la Garde Nationale dirigée par La Fayette qui fait tirer sur la foule (  50 morts ). Une majorité de bourgeois de l’Assemblée Nationale a donc fait son choix : soutenir le roi (on le proclame innocent de sa fuite !).

- la nouvelle Constitution est une monarchie parlementaire :

L’Assemblée Constituante a enfin terminé ses travaux : une nouvelle Constitution peut commencer à fonctionner.

Cette constitution rappelle la monarchie parlementaire anglaise.

- Les citoyens sont classés selon leur fortune en citoyens passifs (qui ne votent pas ) et citoyens actifs ( qui peuvent élire des électeurs ).

- Le roi n’a le pouvoir que de s’opposer à une loi pour la durée de 2 ans grâce à son pouvoir de « veto » (= « j’interdis »). Très vite, les Français le surnomment « Monsieur Veto ».

- Des élections ont lieu pour mettre en place l’Assemblée Législative prévue par la Constitution pour voter les lois. On a décidé que les anciens députés à l’Assemblée Constituante ne pourraient pas être réélus dans la nouvelle Assemblée.


Selon leur soutien apporté au roi, les nouveaux députés vont se positionner à gauche ou à droite des gradins de l’Assemblée : les monarchistes à droite et les partisans de la limitation des pouvoirs du roi à gauche. C’est la naissance en politique de la « gauche » et de la « droite » française.


Le roi et la nouvelle assemblée vont-ils s’entendre ?

La guerre va servir de test (avril 1792).

- Le 20 avril 1792 : sur proposition du roi, l’Assemblée Législative vote la guerre à la quasi-unanimité au roi d’Autriche, futur empereur ( neveu de Marie-Antoinette ).

Le roi et l’Assemblée ont des raisons bien différentes de vouloir cette guerre :

- l’Assemblée compte mettre le roi à l’épreuve : en faisant la guerre, Louis XVI sera obligé de s’associer à la révolution.

- le roi espère secrètement une défaite et le rétablissement de la Monarchie Absolue.

- le 25 juillet 1792 : le chef des armées prussienne et autrichienne le Duc de Brunswick menace de venger Louis XVI et sa famille s’il leur arrivait « la moindre violence » par des représailles sur Paris. Le test de la guerre a fonctionné : le roi a donc la complicité des ennemis de la France ( ? ).

La prise des Tuileries et la fin de la royauté (10 août 1792).

- Tandis que l’Assemblée proclame la « Patrie en danger », la foule des Parisiens s’organise en « commune insurrectionnelle » : les « sans-culottes » se présentent comme les défenseurs de la Révolution en réclamant la taxation du pain ( prix maximum à 8 sous ).

- Le 10 août 1792 : en réponse à la menace de Brunswick, une foule de « sans-culottes » force l’entrée du Palais des Tuileries ( plus de 1 000 morts ).

- Devant la pression populaire, l’Assemblée Législative déclare la fin de la royauté.

Ceci entraîne deux conséquences :

1) - Que faire du roi devenu inutile ?

2) - Il faut changer de Constitution puisque la monarchie parlementaire n’est plus possible.

Le procès et la mort du roi ( 21 janvier 1793 ).

A la première conséquence, un procès va s’efforcer de répondre :

Vote le 15 janvier :

1er vote : « Louis est-il coupable ? » : 691 disent oui, pas de non, 27 refusent de choisir = 718 voix.

2e vote : appel au peuple défendu par les Girondins (soumettre la sentence, quelle qu’elle soit à ratification par le peuple). 424 contre, 287 pour et 12 refus de choix.

16 janvier : 3e vote : « Quelle peine Louis, ci-devant roi des Français, a-t-il encourue ? ». Le vote est prolongé toute la nuit (discours possibles). 366 voix pour la peine de mort, 34 pour la mort assortie de diverses conditions (discussion sur la date, sursis …), 321 pour la détention.

18 janvier : contestations et nouveau vote (appel de contrôle) : 387 pour la mort sans condition, 46 pour la mort avec sursis, 288 pour la détention. Sur les 387 partisans du régicide, 26 ont demandé une discussion sur le fait de savoir s’il convenait ou non de différer l’éxécution mais tout en précisant que leur choix était indépendant de ce vœu.

Les royalistes ont fait le calcul suivant :

26 + 46 + 288 = 360 voix refusant la mort immédiate du roi contre 361 ! (721 voix).


A une très faible majorité, le roi, déclaré coupable, est condamné à mort : le 21 janvier 1793, il est guillotiné sur la Place de la Révolution ( actuelle Place de la Concorde ).

Pour la deuxième conséquence, des élections sont organisées :

- une nouvelle Assemblée Constituante appelée la Convention rédigera une nouvelle constitution.

- la guerre va forcer les choses : après la victoire de Valmy ( 20 septembre 1792 ), la Convention décide que la France sera une République. C’est le début de la 1ère république.



B. 1793-1799 : comment terminer la revolution ?

1. 1792-1794 : la première république bascule vite dans la terreur.

a) La Convention girondine est modérée (sept. 1792-juin 1793).

Début septembre 1792, les élections d’une nouvelle Assemblée Constituante ont lieu au suffrage universel, ce qui est un grand progrès même si les femmes n’ont toujours pas le droit de vote.

Ces élections ont lieu dans un climat de violence : à Paris comme en Province, des « suspects » sont arrêtés et massacrés par centaines ! ! A Paris, les prisonniers sont jugés rapidement pour être exécutés. Ces « massacres de septembre » ont lieu parce qu’on soupçonne les armées ennemies d’avoir des points d’appui en France, y compris dans les prisons !

Finalement, la « Convention » est élue. Elle est très divisée et selon la position qu’occupent les députés des surnoms sont donnés :

- à gauche et hauts perchés sur les gradins, les « Montagnards » : ils s’appuient sur les sans-culottes parisiens. En cas de besoin, une dictature ne leur fait pas peur pourvu que la Révolution soit sauvée.

[ ex : Robespierre, Marat, Danton, Saint-Just ... ]

- à droite et au milieu des gradins, les « Girondins » : il s’agit surtout de bourgeois de la province dont beaucoup viennent du département de la Gironde. Leur programme est modéré : défendre la propriété et se méfier des sans-culottes parisiens. Pour eux, Paris ne doit pas imposer son pouvoir à l’ensemble du pays. [ ex : Madame Roland, Brissot ... ]

- en bas des gradins, c’est la « plaine » ou le « Marais » : 1/3 des députés ne sont pas fixés dans leurs idées. Au gré des circonstances, ils soutiendront les Montagnards ou les Girondins. Les Montagnards se moquent d’eux en les appelant « Plaine » ou « Marais ». [ ex : abbé Sieyès ]

Auréolé par la victoire du général Girondin Dumouriez à Jemmapes en Belgique, le groupe des Girondins a le soutien de la Plaine. Mais très vite, après l’exécution du roi, l’Angleterre et l’Espagne entrent dans la guerre du côté de la coalition contre la france :

- En février 1793, on décide la « levée en masse » de 300 000 hommes, or, jusque là, les soldats étaient volontaires. Dans l’Ouest de la France, les « Chouans » et les Vendéens se révoltent en apprenant la nouvelle ( ils sont de sympathie royaliste ).

- La situation est grave : la guerre est à la fois à l’extérieur et à l’intérieur du pays. Pour financer la guerre, les Montagnards veulent taxer les riches ( ils sont soutenus par les sans-culottes ).

- Mars 1793 : Dumouriez passe à l’ennemi. Cette trahison salit la réputation des Girondins qui paraissent de plus en plus comme des ennemis de la Révolution en défendant les riches.

- Le 2 juin 1793 : la foule des sans-culottes aidée de gardes nationaux encercle le bâtiment de la Convention et obtient l’arrestation d’une trentaine de députés Girondins. Les Montagnards n’ont plus qu’à ramasser le pouvoir vacant. Geste symbolique : une Girondine assassine Marat ( juillet 1793 ).


b) La Convention montagnarde installe la Terreur (juillet 1793 - juillet 1794).

« Il faut que l’Etat soit sauvé » affirme Robespierre. Jusqu'à la paix, des institutions provisoires sont créées : ainsi, les 12 membres du Comité de Salut Public seront réélus constamment par la Convention de septembre 1793 à juillet 1794.

Les libertés sont suspendues sur tout le territoire, les prix et les salaires sont contrôlés pour éviter leur hausse.

La Terreur aux armées : tous les Français, jeunes ou vieux, femmes ou hommes doivent y participer d’une façon ou d’une autre. La Terreur est surtout policière : les suspects sont emprisonnés, jugés sommairement et guillotinés.

Tout ce qui portait la marque de l’Eglise est laïcisé : églises, mariage, état civil, calendrier ( plus de noms de saints et plus de dimanche / 1792 = an I du nouveau calendrier ). Robespierre tente même de remplacer Dieu par l’Être suprême.

Les opposants de gauche comme de droite sont guillotinés ( Hébert trop extrémiste veut aller plus loin que les Montagnards, Danton trop modéré veut limiter l’utilisation de la guillotine ). A partir de juin 1794, alors que la guerre civile touche à sa fin et que la Belgique est reconquise par les Français la Terreur s’intensifie.

Les députés du Marais, inquiets pour leur propre vie, prennent l’initiative : ils accusent Robespierre de créer une dictature. Son arrestation est votée le 9 thermidor ( 27 juillet 1794 ). Il est guillotiné le 10 ( 28 juillet ) sans que les sans-culottes ne se soient soulevés ( ils sont contre le maximum des salaires ).



2. 1794-1799 : la recherche d’un équilibre conduit à un jeu de bascule entre droite et gauche et à des coups d’Etat.

a) La liquidation de la Terreur s’accompagne d’irrégularités et de violences (juillet 1794- oct. 1795).

Le Tribunal révolutionnaire est supprimé, la Commune Insurrectionnelle de Paris aussi. Les prisonniers sont libérés. La loi du maximum des salaires et des prix est abolie, ce qui veut dire un retour à la liberté économique. Les prix recommencent à monter et les « spéculateurs » se remplissent les poches.

Le 20 mai 1795 ( 1er Prairial an III ) : une révolte de Sans-culottes réclamant du pain est écrasée par l’armée.

Alors qu’en Province, des Montagnards sont persécutés ( on parle alors de « Terreur blanche » ), une nouvelle Constitution est enfin prévue : les députés « thermidoriens » décident de se réserver les 2/3 des sièges de la nouvelle assemblée afin de barrer la route à un retour possible de la royauté.

- Le 5 octobre 1795 ( 13 vendémiaire ) : les royalistes réagissent en tentant un « coup d’Etat » ( = prise du pouvoir par la force ). C’est un jeune général corse qui écrase la révolte : Bonaparte.


b) La Révolution s’essouffle avec le Directoire (1795-1799).

- la base des élections est le suffrage censitaire : seuls ceux ( 6 millions ) qui payent un impôt fixé par la loi ( le Cens ) peuvent voter et élire les 30 000 électeurs.

- les pouvoirs sont séparés et fragmentés pour éviter la dictature : le pouvoir législatif est exercé par 2 assemblées ( Conseil des 500 et Conseil des Anciens ), le pouvoir exécutif est confié à 5 Directeurs ( d’où le nom de « Directoire » ). Le problème est qu’en cas de conflit entre les différents pouvoirs, seul un coup d’Etat peut servir d’arbitre.

- à « Gauche », la conjuration des égaux est écrasée : le journaliste Babeuf veut supprimer la propriété privée agricole et la remplacer par l’exploitation collective. Il est guillotiné en mai 1797.

- des coups d’Etat sont utilisés pour empêcher tantôt les royalistes, tantôt les ex-Montagnards, de prendre le pouvoir : des élections sont annulées au gré des besoins (septembre 1797 et mai 1798 ).


c) Le coup d’Etat des 18-19 Brumaire de l’an VIII (9-10 novembre 1799) porte le coup fatal au Directoire et à la Révolution.

Un dernier coup d’Etat va mettre fin au Directoire et terminer 10 années de Révolution.

Né à Ajaccio en 1769 (la Corse est devenue française en 1768), Napoléon Bonaparte est un noble de petite fortune qui commence sa carrière militaire à 16 ans. Partisan de Robespierre, il est emprisonné puis, libéré, il est rayé des cadres de l’armée. Sa carrière est relancée en octobre 1795 quand il écrase la révolte royaliste. En mars 1796, il devient Commandant en chef de l’armée d’Italie.

- En mai 1798 : craignant sa trop forte popularité, le Directoire préfère l’éloigner en l’envoyant en expédition en Egypte.

- En août 1799, Napoléon Bonaparte quitte l’Egypte pour Paris en abandonnant son armée.

- En octobre 1799 : le Directeur Sieyès complote avec Bonaparte un coup d’Etat minutieusement préparé. Plan : obtenir la démission des 5 Directeurs et confier le pouvoir à 3 hommes chargés de modifier la Constitution : Bonaparte, le Directeur Sieyès et le Directeur Ducos ( proche de Sieyès ).

- En 2 journées le Coup d’Etat a lieu :

-1ère journée ( 9 novembre 1799 ) : pour soit disant éviter un complot, les Conseils (pouvoir législatif ) doivent se rendre à Saint-Cloud tandis que les 5 Directeurs démissionnent.

-2ème journée ( 10 novembre 1799 ) : le Conseil des Anciens se méfie. Tout semble perdu quand, finalement, l’armée de Bonaparte fait évacuer la salle.

- Le 20 Brumaire ( 11 novembre 1799 ), les Parisiens peuvent lire « La Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie » [ Napoléon Bonaparte ].

A retenir :



La Révolution Francaise

HISTOIRE. 1ère THEME 1 – L’Europe face aux révolutions.

Manuel scolaire : Nathan Cote 2019.

CHAPITRE 1 - La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation.


Introduction :

L’Ancien Régime :

  • La monarchie absolue
  • Du latin absolutus, participe passé de absolvere, « détacher », « délier » (sens qu’on retrouve dans absoudre : exempter de peine, enlever les péchés);
  • Une société d’ordres figée :
  • la réaction nobiliaire :

Edit de Ségur (1781) pour limiter les grades d’officiers supérieurs militaires aux seuls nobles ayant 4 quartiers de noblesse ;

Nation :

Du latin « natio » (verbe nascere = naître) : groupe humain de la même origine.

Cicéron utilise le mot natio pour « peuplade » ou « peuple ».

Différence de sens entre nation ethnique et nation civique.

Dans l’Ancien régime, il s’agit d’abord d’appartenance régionale : nation alsacienne par exemple.

Au XVIIIe s., évolution du sens :

- la noblesse revendique l’incarnation de la nation (Henri de Boulainvilliers affirme que la noblesse descend des Francs) : conception ethnique de la nation (le fameux « droit du sang ») ;

- philosophes des Lumières : pour eux, Gaulois et Francs se seraient mêlés pour former une nation : conception assimilationniste de la nation (« droit du sol »).

Pour Rousseau (Du contrat social, 1762) : l’appartenance à la nation est contractuelle et ouverte.


On le voit, l’opposition est politique quand nobles et roturiers revendiquent le pouvoir à partir de la délimitation du groupe national.


Nation : groupe d’individus qui partagent la même culture (histoire, langue, religion, traditions …) et aspire à vivre ensemble sur le même territoire.

Aujourd’hui, définition plus politique et donc plus abstraite : indivisibilité politique titulaire de la souveraineté.


Etat-nation :

type d’Etat où existe une coïncidence entre une nation d’ordre identitaire et une organisation politique : l’Etat.

Le contraire : Etat multinational ou Empire.

En France, l’Etat précède la nation et le sentiment national (ou nationalitaire ?) (nationalitarisme : lié à une nationalité, au droit d’un peuple à disposer de lui-même à distinguer de nationalisme, nation-héritage).

(Allemagne et Italie : c’est le contraire).


La remise en cause de la monarchie absolue :

  • Le précédent anglais : révolutions de 1642-1651 et 1688-1689.
  • 1ère Révolution anglaise (1642-1651) : Charles Ier décapité le 30 janvier 1649

(En France, les 5-6 janvier 1649, à 10 ans, Louis XIV se réfugie à Saint germain-en-Laye pendant la Fronde)

  • 1679 : Habeas Corpus
  • 2e Révolution anglaise (La Glorieuse Révolution) en 1688-1689 : 1688 = Jacques II (1633-1701) d’Angleterre (= Jacques VII d’Ecosse) qui succède à son frère Charles II (1630-1685) doit céder le trône à sa fille Marie II (1662-1694).
  • 1689 : Bill of Rights (Déclaration des Droits) : interdiction du trône aux catholiques, élections libres et renouvellemnt du Parlement, présence illégale d’une armée en temps de paix.
  • Royaume-« Uni » à partir de 1706-1707.


  • Le roi français et les parlements.
  • Le précédent étatsunien ;
  • La crise financière et les réformes dans l’impasse.
  • Février-mai 1787 : assemblée des Notables par Calonne renvoyé le 8 avril.
  • 8 mai 1788 : lit de justice (« coup d’Etat Lamoignon »). Exil des Parlements.


La Révolution avant la Révolution :

  • 7 juin 1788 : « Journée des Tuiles » à Grenoble.
  • 21 juillet 1788 : réunion des Etats généraux du Dauphiné à Vizille.
  • 8 août 1788 : Convocation des Etats généraux non convoqués depuis 1614-1615.
  • 26-27 janvier 1789 : « journée des bricoles » à Rennes.
  • 26 au 28 avril 1789 : émeutes Réveillon à Paris.



I. La Révolution française initie des expériences politiques et sociales inédites mais incomplètes (1789-1799)


A. 1789-1792 : le roi et la nation tentent une monarchie a l’anglaise.

1. 1789 : trois révolutions font basculer l’Ancien Régime.

a) La Révolution au sommet : les Etats Généraux se proclament Assemblée Nationale Constituante (juin 1789).

Les députés des 3 ordres se réunissent en Etats généraux au château de Versailles le 5 mai 1789. Chaque ordre a sa propre salle.

17 juin 1789 : les députés du Tiers Etat, séparés des 2 autres ordres, se proclament Assemblée Nationale. Le roi réplique en faisant fermer leur salle. Les députés du Tiers choisissent donc une autre salle : la salle du jeu de paume où ils jurent de rester ensemble « jusqu'à ce que la constitution du royaume soit établie ». [20 juin : serment du jeu de paume ].

Page 20 : Jacques-Louis David, 1791 : Serment du jeu de Paume.

Devant la pression des députés du Tiers Etat, le roi finit par réunir les 3 ordres et accepte de faire un vote par tête et non par ordre. Des nobles et des membres du Clergé rejoignent le Tiers Etat. 9 juillet : l’Assemblée nationale se déclare « constituante » : elle prépare une nouvelle constitution.


b) La Révolution des villes est symbolisée par la Prise de la Bastille (juillet 1789).

- 2 provocations de Louis XVI finissent par mécontenter les Parisiens : 2 000 soldats sont envoyés pour surveiller Paris et Necker est une nouvelle fois renvoyé (le 11 juillet).

- La réaction est violente : le 12 juillet, les Parisiens qui veulent se défendre vont chercher des armes aux Invalides ( alors Hôpital militaire ) et de la poudre à la Bastille qu’ils prennent finalement le 14 juillet, : c’est la fin de la prison royale de la Bastille qui était le symbole de l’absolutisme.

- Dans de nombreuses villes, des troupes de bourgeois se forment pour protéger les habitants : ce sont les Gardes Nationales.


c) La Révolution des campagnes débouche sur l’abolition des privilèges et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (août 1789).

Des paysans attaquent les châteaux pour détruire les archives et ainsi effacer les traces des droits de taxe du seigneur sur les campagnes.

Les privilèges sont abolis dans la nuit du 4 août 1789 ....

Pour empêcher que les révoltes ne s’étendent encore, à l’Assemblée Constituante, les députés de la Noblesse et du Clergé proposent de renoncer à leurs privilèges et à leurs taxes.

Le 26 août 1789, l’Assemblée Constituante vote une « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » :

- l’article 1 « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ... » rappelle l’abolition des privilèges.

- l’article 3 « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ... » : théoriquement, le roi ne tient plus son pouvoir de Dieu mais du peuple, c’est donc la fin de la monarchie de Droit divin.

- l’article 4 « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » : respect de l’autre  la liberté.

- l’article 11 « ... tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement. » : la liberté d’expression est proclamée  refus de la censure royale.


Page 30 : Documents. Les journées d’octobre 1789.


Octobre 1789 : Le pain devenu très cher ( problème de récoltes ), des Parisiennes du faubourg Saint-Antoine ( près de la Bastille ) décident d’aller en chercher à Versailles : on en profite pour obliger le roi à signer l’abolition des privilèges et comme on se méfie de lui, on décide de le ramener avec sa famille à Paris ( palais des Tuileries près du Louvre ) pour mieux l’avoir à l’oeil.


2. Fin 1789-août 1792 : la monarchie parlementaire est tentée mais échoue.

a) La France connaît de profonds changements.

La naissance des départements.

Fin 1789 début 1790, le pays est divisé en 83 départements de façon à ce que le chef-lieu ( ville principale ) soit accessible de n’importe quel point du département en moins d’une journée de cheval pour l’aller-retour. Les Provinces de l’Ancien Régime sont donc supprimées et désormais, l’administration n’est plus nommée par le roi mais élue par le peuple.

Les changements économiques.

- Les impôts sont simplifiés : à la place des anciennes taxes, on met en place des « contributions » en fonction de la richesse de chacun.

- L’Etat cherche de l’argent pour payer ses dettes : on décide de mettre les biens du Clergé « à la disposition de la Nation » c’est-à-dire que les terres et richesses de l’Eglise appartiennent désormais à l’Etat qui peut les vendre. En attendant que tout soit vendu, des bons circulent dans le royaume : normalement, à chaque « assignat » correspond un nombre fixe de % de richesse de l’Eglise. Le système dégénère très vite car il y a de plus en plus d’« assignats » fabriqués et donc en circulation.

b) Après la Constitution civile du Clergé (juillet 1790), le roi et la nation sont au bord du divorce.

- Le Clergé doit prêter serment à l’Etat : le 12 juillet 1790, il est décidé que les prêtres comme tous les fonctionnaires devront prêter serment de fidélité à l’Etat et donc aux idées de la Révolution : c’est la constitution civile du Clergé. Le Clergé se divise bien vite : ceux qui n’acceptent pas les changements révolutionnaires sont les « réfractaires » et ceux qui acceptent le serment sont appelés les « jureurs ». Le Pape Pie VI se prononce en soutenant les réfractaires (mars 1791).

- Le roi, très catholique, se sent mal à l’aise : il voudrait bien suivre l’avis du Pape en continuant de fréquenter des prêtres « réfractaires ». Il se sent comme prisonnier aux Tuileries.


c) Décrédibilisée, la royauté tombe (août 1792) : procès et mort de Louis XVI (déc. 1792-janvier 1793).

La famille royale s’enfuit ( juin 1791 ).

- La fuite du roi : le 20 juin 1791, à la tombée de la nuit, la famille royale déguisée quitte le Palais des Tuileries pour rejoindre Montmédy, à la frontière des Pays-Bas où stationnent les troupes du marquis de Bouillé.

- Dans la nuit du 21 au 22 juin, le roi est reconnu et arrêté (maître de poste Drouet) : faisant étape à Varennes, le Roi est reconnu dans une auberge. Il est arrêté et reconduit à Paris dans un silence de mort.

- Conséquences : est-il encore possible de faire confiance au roi qui a tenté d’arrêter le cours des événements ? Les révolutionnaires ne sont pas d’accord : La Fayette soutient le roi tandis que le docteur Marat, l’avocat Danton et le journaliste Desmoulins organisent une manifestation le 17 juillet sur le champ de Mars (à Paris) pour demander la fin de la royauté.

L’Assemblée Nationale choisit quand même de maintenir la royauté.

- C’est la royauté qui triomphe : la manifestation du 17 juillet est dispersée par la Garde Nationale dirigée par La Fayette qui fait tirer sur la foule (  50 morts ). Une majorité de bourgeois de l’Assemblée Nationale a donc fait son choix : soutenir le roi (on le proclame innocent de sa fuite !).

- la nouvelle Constitution est une monarchie parlementaire :

L’Assemblée Constituante a enfin terminé ses travaux : une nouvelle Constitution peut commencer à fonctionner.

Cette constitution rappelle la monarchie parlementaire anglaise.

- Les citoyens sont classés selon leur fortune en citoyens passifs (qui ne votent pas ) et citoyens actifs ( qui peuvent élire des électeurs ).

- Le roi n’a le pouvoir que de s’opposer à une loi pour la durée de 2 ans grâce à son pouvoir de « veto » (= « j’interdis »). Très vite, les Français le surnomment « Monsieur Veto ».

- Des élections ont lieu pour mettre en place l’Assemblée Législative prévue par la Constitution pour voter les lois. On a décidé que les anciens députés à l’Assemblée Constituante ne pourraient pas être réélus dans la nouvelle Assemblée.


Selon leur soutien apporté au roi, les nouveaux députés vont se positionner à gauche ou à droite des gradins de l’Assemblée : les monarchistes à droite et les partisans de la limitation des pouvoirs du roi à gauche. C’est la naissance en politique de la « gauche » et de la « droite » française.


Le roi et la nouvelle assemblée vont-ils s’entendre ?

La guerre va servir de test (avril 1792).

- Le 20 avril 1792 : sur proposition du roi, l’Assemblée Législative vote la guerre à la quasi-unanimité au roi d’Autriche, futur empereur ( neveu de Marie-Antoinette ).

Le roi et l’Assemblée ont des raisons bien différentes de vouloir cette guerre :

- l’Assemblée compte mettre le roi à l’épreuve : en faisant la guerre, Louis XVI sera obligé de s’associer à la révolution.

- le roi espère secrètement une défaite et le rétablissement de la Monarchie Absolue.

- le 25 juillet 1792 : le chef des armées prussienne et autrichienne le Duc de Brunswick menace de venger Louis XVI et sa famille s’il leur arrivait « la moindre violence » par des représailles sur Paris. Le test de la guerre a fonctionné : le roi a donc la complicité des ennemis de la France ( ? ).

La prise des Tuileries et la fin de la royauté (10 août 1792).

- Tandis que l’Assemblée proclame la « Patrie en danger », la foule des Parisiens s’organise en « commune insurrectionnelle » : les « sans-culottes » se présentent comme les défenseurs de la Révolution en réclamant la taxation du pain ( prix maximum à 8 sous ).

- Le 10 août 1792 : en réponse à la menace de Brunswick, une foule de « sans-culottes » force l’entrée du Palais des Tuileries ( plus de 1 000 morts ).

- Devant la pression populaire, l’Assemblée Législative déclare la fin de la royauté.

Ceci entraîne deux conséquences :

1) - Que faire du roi devenu inutile ?

2) - Il faut changer de Constitution puisque la monarchie parlementaire n’est plus possible.

Le procès et la mort du roi ( 21 janvier 1793 ).

A la première conséquence, un procès va s’efforcer de répondre :

Vote le 15 janvier :

1er vote : « Louis est-il coupable ? » : 691 disent oui, pas de non, 27 refusent de choisir = 718 voix.

2e vote : appel au peuple défendu par les Girondins (soumettre la sentence, quelle qu’elle soit à ratification par le peuple). 424 contre, 287 pour et 12 refus de choix.

16 janvier : 3e vote : « Quelle peine Louis, ci-devant roi des Français, a-t-il encourue ? ». Le vote est prolongé toute la nuit (discours possibles). 366 voix pour la peine de mort, 34 pour la mort assortie de diverses conditions (discussion sur la date, sursis …), 321 pour la détention.

18 janvier : contestations et nouveau vote (appel de contrôle) : 387 pour la mort sans condition, 46 pour la mort avec sursis, 288 pour la détention. Sur les 387 partisans du régicide, 26 ont demandé une discussion sur le fait de savoir s’il convenait ou non de différer l’éxécution mais tout en précisant que leur choix était indépendant de ce vœu.

Les royalistes ont fait le calcul suivant :

26 + 46 + 288 = 360 voix refusant la mort immédiate du roi contre 361 ! (721 voix).


A une très faible majorité, le roi, déclaré coupable, est condamné à mort : le 21 janvier 1793, il est guillotiné sur la Place de la Révolution ( actuelle Place de la Concorde ).

Pour la deuxième conséquence, des élections sont organisées :

- une nouvelle Assemblée Constituante appelée la Convention rédigera une nouvelle constitution.

- la guerre va forcer les choses : après la victoire de Valmy ( 20 septembre 1792 ), la Convention décide que la France sera une République. C’est le début de la 1ère république.



B. 1793-1799 : comment terminer la revolution ?

1. 1792-1794 : la première république bascule vite dans la terreur.

a) La Convention girondine est modérée (sept. 1792-juin 1793).

Début septembre 1792, les élections d’une nouvelle Assemblée Constituante ont lieu au suffrage universel, ce qui est un grand progrès même si les femmes n’ont toujours pas le droit de vote.

Ces élections ont lieu dans un climat de violence : à Paris comme en Province, des « suspects » sont arrêtés et massacrés par centaines ! ! A Paris, les prisonniers sont jugés rapidement pour être exécutés. Ces « massacres de septembre » ont lieu parce qu’on soupçonne les armées ennemies d’avoir des points d’appui en France, y compris dans les prisons !

Finalement, la « Convention » est élue. Elle est très divisée et selon la position qu’occupent les députés des surnoms sont donnés :

- à gauche et hauts perchés sur les gradins, les « Montagnards » : ils s’appuient sur les sans-culottes parisiens. En cas de besoin, une dictature ne leur fait pas peur pourvu que la Révolution soit sauvée.

[ ex : Robespierre, Marat, Danton, Saint-Just ... ]

- à droite et au milieu des gradins, les « Girondins » : il s’agit surtout de bourgeois de la province dont beaucoup viennent du département de la Gironde. Leur programme est modéré : défendre la propriété et se méfier des sans-culottes parisiens. Pour eux, Paris ne doit pas imposer son pouvoir à l’ensemble du pays. [ ex : Madame Roland, Brissot ... ]

- en bas des gradins, c’est la « plaine » ou le « Marais » : 1/3 des députés ne sont pas fixés dans leurs idées. Au gré des circonstances, ils soutiendront les Montagnards ou les Girondins. Les Montagnards se moquent d’eux en les appelant « Plaine » ou « Marais ». [ ex : abbé Sieyès ]

Auréolé par la victoire du général Girondin Dumouriez à Jemmapes en Belgique, le groupe des Girondins a le soutien de la Plaine. Mais très vite, après l’exécution du roi, l’Angleterre et l’Espagne entrent dans la guerre du côté de la coalition contre la france :

- En février 1793, on décide la « levée en masse » de 300 000 hommes, or, jusque là, les soldats étaient volontaires. Dans l’Ouest de la France, les « Chouans » et les Vendéens se révoltent en apprenant la nouvelle ( ils sont de sympathie royaliste ).

- La situation est grave : la guerre est à la fois à l’extérieur et à l’intérieur du pays. Pour financer la guerre, les Montagnards veulent taxer les riches ( ils sont soutenus par les sans-culottes ).

- Mars 1793 : Dumouriez passe à l’ennemi. Cette trahison salit la réputation des Girondins qui paraissent de plus en plus comme des ennemis de la Révolution en défendant les riches.

- Le 2 juin 1793 : la foule des sans-culottes aidée de gardes nationaux encercle le bâtiment de la Convention et obtient l’arrestation d’une trentaine de députés Girondins. Les Montagnards n’ont plus qu’à ramasser le pouvoir vacant. Geste symbolique : une Girondine assassine Marat ( juillet 1793 ).


b) La Convention montagnarde installe la Terreur (juillet 1793 - juillet 1794).

« Il faut que l’Etat soit sauvé » affirme Robespierre. Jusqu'à la paix, des institutions provisoires sont créées : ainsi, les 12 membres du Comité de Salut Public seront réélus constamment par la Convention de septembre 1793 à juillet 1794.

Les libertés sont suspendues sur tout le territoire, les prix et les salaires sont contrôlés pour éviter leur hausse.

La Terreur aux armées : tous les Français, jeunes ou vieux, femmes ou hommes doivent y participer d’une façon ou d’une autre. La Terreur est surtout policière : les suspects sont emprisonnés, jugés sommairement et guillotinés.

Tout ce qui portait la marque de l’Eglise est laïcisé : églises, mariage, état civil, calendrier ( plus de noms de saints et plus de dimanche / 1792 = an I du nouveau calendrier ). Robespierre tente même de remplacer Dieu par l’Être suprême.

Les opposants de gauche comme de droite sont guillotinés ( Hébert trop extrémiste veut aller plus loin que les Montagnards, Danton trop modéré veut limiter l’utilisation de la guillotine ). A partir de juin 1794, alors que la guerre civile touche à sa fin et que la Belgique est reconquise par les Français la Terreur s’intensifie.

Les députés du Marais, inquiets pour leur propre vie, prennent l’initiative : ils accusent Robespierre de créer une dictature. Son arrestation est votée le 9 thermidor ( 27 juillet 1794 ). Il est guillotiné le 10 ( 28 juillet ) sans que les sans-culottes ne se soient soulevés ( ils sont contre le maximum des salaires ).



2. 1794-1799 : la recherche d’un équilibre conduit à un jeu de bascule entre droite et gauche et à des coups d’Etat.

a) La liquidation de la Terreur s’accompagne d’irrégularités et de violences (juillet 1794- oct. 1795).

Le Tribunal révolutionnaire est supprimé, la Commune Insurrectionnelle de Paris aussi. Les prisonniers sont libérés. La loi du maximum des salaires et des prix est abolie, ce qui veut dire un retour à la liberté économique. Les prix recommencent à monter et les « spéculateurs » se remplissent les poches.

Le 20 mai 1795 ( 1er Prairial an III ) : une révolte de Sans-culottes réclamant du pain est écrasée par l’armée.

Alors qu’en Province, des Montagnards sont persécutés ( on parle alors de « Terreur blanche » ), une nouvelle Constitution est enfin prévue : les députés « thermidoriens » décident de se réserver les 2/3 des sièges de la nouvelle assemblée afin de barrer la route à un retour possible de la royauté.

- Le 5 octobre 1795 ( 13 vendémiaire ) : les royalistes réagissent en tentant un « coup d’Etat » ( = prise du pouvoir par la force ). C’est un jeune général corse qui écrase la révolte : Bonaparte.


b) La Révolution s’essouffle avec le Directoire (1795-1799).

- la base des élections est le suffrage censitaire : seuls ceux ( 6 millions ) qui payent un impôt fixé par la loi ( le Cens ) peuvent voter et élire les 30 000 électeurs.

- les pouvoirs sont séparés et fragmentés pour éviter la dictature : le pouvoir législatif est exercé par 2 assemblées ( Conseil des 500 et Conseil des Anciens ), le pouvoir exécutif est confié à 5 Directeurs ( d’où le nom de « Directoire » ). Le problème est qu’en cas de conflit entre les différents pouvoirs, seul un coup d’Etat peut servir d’arbitre.

- à « Gauche », la conjuration des égaux est écrasée : le journaliste Babeuf veut supprimer la propriété privée agricole et la remplacer par l’exploitation collective. Il est guillotiné en mai 1797.

- des coups d’Etat sont utilisés pour empêcher tantôt les royalistes, tantôt les ex-Montagnards, de prendre le pouvoir : des élections sont annulées au gré des besoins (septembre 1797 et mai 1798 ).


c) Le coup d’Etat des 18-19 Brumaire de l’an VIII (9-10 novembre 1799) porte le coup fatal au Directoire et à la Révolution.

Un dernier coup d’Etat va mettre fin au Directoire et terminer 10 années de Révolution.

Né à Ajaccio en 1769 (la Corse est devenue française en 1768), Napoléon Bonaparte est un noble de petite fortune qui commence sa carrière militaire à 16 ans. Partisan de Robespierre, il est emprisonné puis, libéré, il est rayé des cadres de l’armée. Sa carrière est relancée en octobre 1795 quand il écrase la révolte royaliste. En mars 1796, il devient Commandant en chef de l’armée d’Italie.

- En mai 1798 : craignant sa trop forte popularité, le Directoire préfère l’éloigner en l’envoyant en expédition en Egypte.

- En août 1799, Napoléon Bonaparte quitte l’Egypte pour Paris en abandonnant son armée.

- En octobre 1799 : le Directeur Sieyès complote avec Bonaparte un coup d’Etat minutieusement préparé. Plan : obtenir la démission des 5 Directeurs et confier le pouvoir à 3 hommes chargés de modifier la Constitution : Bonaparte, le Directeur Sieyès et le Directeur Ducos ( proche de Sieyès ).

- En 2 journées le Coup d’Etat a lieu :

-1ère journée ( 9 novembre 1799 ) : pour soit disant éviter un complot, les Conseils (pouvoir législatif ) doivent se rendre à Saint-Cloud tandis que les 5 Directeurs démissionnent.

-2ème journée ( 10 novembre 1799 ) : le Conseil des Anciens se méfie. Tout semble perdu quand, finalement, l’armée de Bonaparte fait évacuer la salle.

- Le 20 Brumaire ( 11 novembre 1799 ), les Parisiens peuvent lire « La Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie » [ Napoléon Bonaparte ].

A retenir :


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