La Révolution française marque une rupture fondamentale avec les structures politiques et sociales de l'Ancien Régime. Sous l'influence des Lumières, les idées de liberté, d'égalité et de fraternité prennent racine, remettant en cause le système de monarchie absolue. C'est une période d'instabilité et de changement radical où le concept de nation se transforme profondément.

L'Assemblée nationale est le premier pas vers une souveraineté populaire. Créée en 1789, elle devient un symbole de la volonté du peuple de se gouverner lui-même. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, adoptée la même année, affirme les principes d'égalité devant la loi, de liberté et de souveraineté nationale.

La Constitution civile du clergé de 1790 et la Constitution de 1791 renforcent cette idée de la nation qui se gouverne à travers des institutions représentatives. Cependant, ces réformes provoquent des tensions internes et externes, menant la France à la guerre contre diverses coalitions monarchiques européennes.

Avec l'instabilité politique croissante et la pression des guerres extérieures, la période de la Terreur (1793-1794) voit l'instauration d'un gouvernement autoritaire. Sous l'impulsion de figures comme Robespierre, le Comité de salut public exerce un contrôle strict pour sauver la République de ses ennemis. Cette période est marquée par une violence significative et l'exécution de nombreux opposants politiques, mais elle consolide aussi l'idée d'une nation prête à tous les sacrifices pour sa liberté.

Après la chute de Robespierre, le Directoire (1795-1799) est mis en place. Cette période est caractérisée par une relative instabilité politique et économique, ouvrant la voie à l'ascension de Napoléon Bonaparte. Celui-ci arrive au pouvoir par le coup d'État du 18 Brumaire (1799) qui met fin à la Révolution française, avec l'établissement du Consulat.

En 1804, Napoléon Bonaparte devient empereur des Français, une décision approuvée par le peuple à travers un plébiscite. L'Empire se distingue par une centralisation du pouvoir et une administration efficace, contribuant à renforcer le sentiment national.

Napoléon s'efforce de maintenir les acquis de la Révolution tout en réinstaurant une forme de monarchie, transformant les structures politiques et sociales. Il réorganise l'État, promeut le Code civil qui perpétue certaines idées révolutionnaires et étend l'influence française par la conquête.

Les guerres napoléoniennes permettent à la France d'exporter ses idéaux révolutionnaires en Europe. Toutefois, ces conquêtes sont brutalement arrêtées après la débâcle de la campagne de Russie de 1812 et la défaite à Leipzig en 1813. La chute de Napoléon en 1814 marque la fin de l'Empire, mais le concept de nation, élaboré pendant cette période, continue d'influencer l'Europe.