La Révolution de 1848 a été alimentée par une conjonction de facteurs économiques, politiques et sociaux. D'un point de vue économique, la crise de subsistance de 1846-1847 a provoqué une hausse des prix alimentaires, augmentant la pauvreté parmi les masses laborieuses. En plus, le chômage industriel a également augmenté en raison de l'industrialisation naissante qui perturbait les métiers traditionnels. Sur le plan politique, les revendications pour plus de libertés démocratiques se faisaient de plus en plus pressantes. La bourgeoisie libérale réclamait plus de pouvoir à travers un suffrage élargi, tandis que le prolétariat demandait de meilleures conditions de travail et de vie.

Dès février 1848, Paris s'embrase. Les manifestations contre le gouvernement de Louis-Philippe, jugé incapable de répondre aux attentes populaires, s'intensifient. Finalement, le roi abdique le 24 février 1848, marquant la fin de la monarchie de Juillet. Une Deuxième République est proclamée. Le gouvernement provisoire met en place le suffrage universel masculin et les ateliers nationaux, destinés à fournir du travail aux chômeurs. Cependant, l'insuffisance de ces mesures provoque les journées de Juin, violemment réprimées par le général Cavaignac. Louis-Napoléon Bonaparte est élu président en décembre 1848 grâce à un large soutien populaire.

Ailleurs en Europe, le mouvement révolutionnaire s'étend rapidement. En Allemagne, le mouvement libéral échoue à unifier le pays mais parvient à créer l'Assemblée de Francfort, qui rédigea un projet de constitution. En Italie, les révolutions conduisent à des révoltes dans les États pontificaux, en Lombardie et en Vénétie, promouvant l'idée d'une unification italienne. Dans l'Empire austro-hongrois, les différentes nationalités revendiquent plus de droits, tandis qu'à Vienne, la pression populaire force la démission de Metternich, symbole de la réaction.

Bien que la plupart des mouvements insurrectionnels de 1848 furent réprimés et n'aboutirent pas immédiatement à des transformations politiques durables, ils ont laissé un impact profond incontestable. En France, le retour à l'Empire en 1852 avec Napoléon III suggère un recul dans la forme républicaine mais des avancées comme le suffrage universel rendent toute régression totalement impossible sur le long terme. En Europe, malgré les échecs apparents, la Révolution de 1848 inspire plusieurs réformes sociales, économiques et politiques et prépare le terrain pour les unifications allemande et italienne. La conscience nationale et les idées de liberté essaimeront par la suite de façon indélébile dans chaque pays.