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Lycée
Terminale

La religion

Comment définir la religion?

Il existe deux étymologies du mot « religion », qui renvoient à deux définitions distinctes :

Religare

Signifie « relier » en latin. La religion est ainsi ce qui instaure un lien :

- entre les hommes et la divinité.

Ce lien est vertical dans le sens où il relie les êtres humains à une ou des entités transcendantes, c'est-a-dire supérieures et mystérieuses.

- entre les hommes eux-mêmes.

Ce lien est alors horizontal.

La religion unifie le corps social.


Religere

Signifie « relire avec soin», « recueillir», et « respecter » en latin. En ce sens, la religion est un système de croyances en une (monothéisme) ou plusieurs (polythéisme) entités supérieures invisibles, auxquelles les hommes se soumettent.

La religion a alors une dimension spirituelle et implique la foi des croyants.


! Attention

Athée Agnostique

L'athée est convaincu de l'inexistence divine: en ce sens, l'athéisme reste une croyance.

L'agnostique suspend son jugement face au mystère de l'existence : il n'est ni croyant ni non-croyant.


Religion Spiritualité

Plus englobante, la spiritualité désigne la relation entre l'humain et un monde transcendant, qui n'a pas d'existence matérielle.

Ainsi, on peut être athée mais cultiver une spiritualité.

Exemple : Un athée peut croire que la forêt

de Brocéliande est habitée par des esprits.


On distingue..


Il désigne ce qui appartient à un domaine séparé, interdit, inviolable et supérieur. Il relève de la sphère religieuse.

Il peut désigner des lieux (la mosquée, la synagogue, l'église..), des objet (un morceau de la Vraie Croix de Jésus), des écrits (le Coran, le Talmud, la Bible..), des pratiques (le mariage, la bar-mitzvah..), des personnes (le pape, un imam, le dalaï-lama) ou encore des entités immatérielles (l'Esprit Saint).


LE PROFANE

Il désigne ce qui est hors du domaine religieux, donc le

non sacré : étymologiquement, en latin, profanum signifie « devant le

temple ». Pour qu'il existe un espace profane, il faut nécessairement qu'il s'oppose à un domaine sacré.

On appelle profanation la violation de l'interdit sacré.

Exemple : Les graffitis antisémites sur les tombes des cimetières juifs sont des profanations prétendant nier le caractère sacré des sépultures.


! Attention

Si la profanation est un acte moralement condamnable, le profane est moralement neutre : il est simplement extérieur au domaine religieux.

Exemple : Un morceau de pain est une nourriture profane mais l'hostie que distribue le prêtre lors de la messe est sacrée. Le morceau de pain n'est pas mauvais pour autant.


LE PETIT +

D'après Mircea Eliade, les lieux de cultes sont essentiels et hiérarchiquement supérieurs aux autres lieux, parce qu'ils accueillent, par excellence, les manifestations du sacré.

Une telle apparition est appelée « hiérophanie ».


L'opposition entre religion statique et religion dynamique

Dans les deux sources de la morale et de la religion (1932), Henri Bergson détermine deux conceptions dominantes de la religion : statique et dynamique. Leur opposition rejoint celle de la loi et de la foi.


La religion STATIQUE

Elle désigne les pratiques, rituels et lois qui singularisent une religion. Elle est une composante sociale : les fidèles se retrouvent autour de pratiques communes.

Exemple : La célébration de l'Aid e-Kebir dans l'islam ou la bar-mitzvah dans le judaïsme sont autant de rituels sociaux.

Elle désigne la foi : le rapport personnel et spirituel qu'entretient le croyant avec sa (ses) divinité(s). Dans cette conception, la croyance est plus importante que les pratiques rituelles.

Exemple : Jésus-Christ abolit l'ancienne. loi du judaïsme et professe que l'important n'est pas de célébrer des rituels mais d'agir charitablement et de croire sincèrement.


Conséquence

D'après Bergson, la religion statique joue un rôle psychologique fondamental.

En effet, elle console de l'angoisse de la mort et assure les hommes contre le hasard en leur donnant l'impression qu'ils peuvent agir sur leur sort à travers les rituels.


Conséquence

Plutôt que le lien social, l'aspect dynamique insiste sur l'attitude morale du religieux, et notamment sur l'amour et la charité : la religion dynamique est donc inclusive, admettant une pluralité de voies vers la divinité.


Conclusion

1. On peut pratiquer la religion statique sans son élément dynamique.

2. Inversement, notre pratique peut été exclusivement dynamique.

Exemple : On peut se plier à des coutumes (célébrer le shabbat, se marier a l'église..) sans croire en Dieu.

Exemple: On peut partager une foi sans se plier aux traditions et rituels de sa religion.

Superstition et anthropomorphisme

Face à l'ignorance et l'impuissance : LA SUPERSTITION

Spinoza concentre sa critique de la religion non contre la foi mais contre certains rituels relevant de la superstition.

Les hommes ont longtemps expliqué certains événements naturels par la colère des dieux. Ces croyances irrationnelles proviendraient selon Spinoza de notre ignorance et de notre crainte face à un monde incertain. L'explication surnaturelle remplit le vide face à des phénomènes désarmants.

Exemple : Si les sauterelles ont détruit ma récolte, c'est que les dieux sont en colère.


Conséquence

C'est de la superstition que naît le désir de s'attirer les faveurs des dieux et de racheter le comportement des hommes. Elle prend notamment la forme de sacrifices ou de prières, dans l'espoir de contrôler une nature hostile ou un futur inconnu.


L'origine de la superstition : L'ANTHROPOMORPHISME

La superstition repose sur un présupposé : l'anthropomorphisme.

On attribue à une puissance surnaturelle des caractéristiques humaines, notamment des intentions et des affects, qui la conduit à récompenser ou punir les hommes.

Notre ignorance de la nature divine est ainsi contournée et les hommes se donnent une illusion de contrôle.

Exemple : Les dieux de l'Olympe, et Zeus le premier, sont représentés sous des traits humains, et sont fréquemment jaloux, colériques, ou envieux.


La religion et la raison

Peut-on démontrer l'existence de Dieu?

Pour trouver rationnellement que Dieu existe permettrait la conservation de non-croyants. Les preuves de l'existence divine ont donc un but prosélyte : elles cherchent a conduire à Dieu en persuadant et répandant de la religion. On appelle "argument ontologique » (relatif à l'être) ces tentatives de démonstration.


Argument 1: ANSELME DE CANTORBÉRY

Dans les Méditations métaphysiques (1641), René Descartes reprend la démonstration classique d'Anselme de Cantorbéry (x° siècle) :

• Dieu est défini comme un être absolument parfait, possédant toutes les perfections.

• L'existence est plus parfaite que l'inexistence.

• Donc Dieu possède l'existence : il existe. 1+1 = Dieu


Argument 2 : RENÉ DESCARTES

Cet argument est secondé par une deuxième démonstration de Descartes :

• J'ai l'idée d'un être parfait, infini, sans limitation : Dieu.

• Ce qui est contenu dans l'effet doit déjà se trouver dans la cause.

• Étant moi-même un être imparfait, fini et limité, je n'ai pu produire une idée parfaite, infinie et illimitée.

• Seul un être parfait, infini et sans limitation a pu mettre cette idée en moi: donc Dieu existe.


! OBJECTION

La démonstration rationnelle de l'existence de Dieu ôterait sa valeur à la croyance : la foi est un saut dans l'inconnu et un engagement qui seraient amoindris si on savait que Dieu existait.


Conséquence

Sans expérience de Dieu, on ne peut donc pas démontrer rationnellement son existence.


! OBJECTION

D'après Emmanuel Kant, le raisonnement d'Anselme et de Descartes présente une erreur de logique : il fait de l'existence un attribut du sujet Dieu. Je peux attribuer des qualités à un sujet (la grandeur, la puissance..) mais pas l'existence, qui nécessite l'apport de l'expérience.


Religion et la raison ne s'opposent pas mais se distinguent

Il n'est pas contradictoire le suivre simultanément les enseignements divins et la raison. Pour autant, leurs domaines d'applications diffèrent.


Averroès : FOI ET RAISON DISENT TOUTES DEUX LA VÉRITÉ


Pour Averroès, philosophe et théologien musulman du XIIe siècle, foi et raison ne s'opposent pas. Le Coran ordonne aux hommes de faire usage de leur entendement, donc, selon lui, il ne peut y avoir de contradiction entre la révélation divine et la démonstration rationnelle : elles disent toutes deux la vérité.


Conséquence

Si une vérité rationnelle semble contredire un énoncé religieux, il faut revoir l'interprétation du texte saint. Le discours scientifique et la révélation ne sont pas en concurrence : seuls les jugements des hommes sont source d'erreur.

L'étude de la philosophie et des sciences par les croyants est donc légitime.


Conséquence

L'erreur commise, dans la prétention à démontrer l'existence de Dieu, provient alors d'une confusion entre l'ordre du cœur, qui fait connaître Dieu, et l'ordre de l'esprit, dont relèvent les vérités rationnelles. Il faut reconnaître le caractère insaisissable pour l'esprit humain de la divinité.


Blaise Pascal : FOI ET RAISON

NE S'APPLIQUENT PAS AUX MÊMES DOMAINES

La foi et la raison sont compatibles mais n'ont pas les mêmes domaines d'application. Ainsi, pour Blaise Pascal, la raison est impuissante face aux mystères de l'existence de Dieu.


Conclusion

On peut donc aimer Dieu sans chercher à prouver son existence, et sans pour autant rejeter les vérités rationnelles et scientifiques.


« Le cœur a ses raisons que la raison ignore.»

Blaise Pascal, Pensées, posth. 1669.

Critiques de la religion

LE DÉSENCHANTEMENT DU MONDE

Au fil des siècles, les explications scientifiques se sont substituées aux explications religieuses. Les progrès dans la connaissance de la nature ont conduit à rationaliser davantage le réel.

L'explication divine est alors de moins en moins nécessaire pour comprendre les mystères de la nature. Max Weber parle de « désenchantement du monde » pour caractériser l'effondrement contemporain de la croyance religieuse pour décrire les lois de la nature.


Conséquence

La fin d'une forme de naïveté face au monde conduit les sociétés modernes à perdre peu à peu leur ancrage religieux traditionnel.

Ce désenchantement marque aussi la fin de l'espoir d'un bonheur dans un

« arrière-monde», un «au-delà».


Conséquence

L'emprise des autorités religieuses et des dogmes sur le groupe social s'amoindrit: les religions ne sont plus les seules à prescrire des normes morales.

Mais si Dieu est conçu comme le garant de la moralité, comment s'assurer que l'égoïsme et le mal ne triompheront pas sans son existence? Selon quelles règles organiser la société?



LA MORT DE DIEU

La croyance en Dieu représente selon Nietzsche un renoncement à la vie terrestre, voire un dénigrement de celle-ci, au nom d'idéaux qui se réaliseront dans une autre vie : on place un idéal (le paradis) au-dessus de la réalité.

On accepte alors de souffrir ici et maintenant au nom d'un hypothétique bonheur à venir. La disparition de l'idée de Dieu libérerait les hommes de l'attente d'un au-delà.

Exemple : On expie ses péchés par le jeune pour obtenir le pardon divin.


La croyance religieuse CONTRE L'EMANCIPATION HUMAINE

Pou Karl Max la religion est l'"opium du peuple" : la manière d'une drogues, la croyance anesthésie la raison. En donnant aux croyants l 'espoir d'un bonheur à venir dans une autre vie, la religion légitime les souffrances terrestres et empêche de se révolter contre la domination et l'oppression subie.


Ainsi, les travailleurs ne remettent pas en question la répartition des richesses actuelles. Or, selon Marx, les conditions matérielles d'existence sont la cause réelle des souffrances. La religion est alors un instrument au service de la domination.


Conséquence

Pour construire une société émancipée et rationnelle, il faut donc détruire les illusions religieuses.


LE PETIT +

Cette critique s'apparente à celle portée par Nietzsche : en estimant que l'au-delà est « plus vrai » et plus important que le monde réel, on néglige le bonheur elle plaisir dans ce monde-ci, qui est pourtant le seul que nous connaissons.


Conclusion

Le marxisme veut émanciper l'homme par la raison. Il devient alors le sujet même de son bonheur rel en cessant de l'entendre d'un futur illusoire.

Lycée
Terminale

La religion

Comment définir la religion?

Il existe deux étymologies du mot « religion », qui renvoient à deux définitions distinctes :

Religare

Signifie « relier » en latin. La religion est ainsi ce qui instaure un lien :

- entre les hommes et la divinité.

Ce lien est vertical dans le sens où il relie les êtres humains à une ou des entités transcendantes, c'est-a-dire supérieures et mystérieuses.

- entre les hommes eux-mêmes.

Ce lien est alors horizontal.

La religion unifie le corps social.


Religere

Signifie « relire avec soin», « recueillir», et « respecter » en latin. En ce sens, la religion est un système de croyances en une (monothéisme) ou plusieurs (polythéisme) entités supérieures invisibles, auxquelles les hommes se soumettent.

La religion a alors une dimension spirituelle et implique la foi des croyants.


! Attention

Athée Agnostique

L'athée est convaincu de l'inexistence divine: en ce sens, l'athéisme reste une croyance.

L'agnostique suspend son jugement face au mystère de l'existence : il n'est ni croyant ni non-croyant.


Religion Spiritualité

Plus englobante, la spiritualité désigne la relation entre l'humain et un monde transcendant, qui n'a pas d'existence matérielle.

Ainsi, on peut être athée mais cultiver une spiritualité.

Exemple : Un athée peut croire que la forêt

de Brocéliande est habitée par des esprits.


On distingue..


Il désigne ce qui appartient à un domaine séparé, interdit, inviolable et supérieur. Il relève de la sphère religieuse.

Il peut désigner des lieux (la mosquée, la synagogue, l'église..), des objet (un morceau de la Vraie Croix de Jésus), des écrits (le Coran, le Talmud, la Bible..), des pratiques (le mariage, la bar-mitzvah..), des personnes (le pape, un imam, le dalaï-lama) ou encore des entités immatérielles (l'Esprit Saint).


LE PROFANE

Il désigne ce qui est hors du domaine religieux, donc le

non sacré : étymologiquement, en latin, profanum signifie « devant le

temple ». Pour qu'il existe un espace profane, il faut nécessairement qu'il s'oppose à un domaine sacré.

On appelle profanation la violation de l'interdit sacré.

Exemple : Les graffitis antisémites sur les tombes des cimetières juifs sont des profanations prétendant nier le caractère sacré des sépultures.


! Attention

Si la profanation est un acte moralement condamnable, le profane est moralement neutre : il est simplement extérieur au domaine religieux.

Exemple : Un morceau de pain est une nourriture profane mais l'hostie que distribue le prêtre lors de la messe est sacrée. Le morceau de pain n'est pas mauvais pour autant.


LE PETIT +

D'après Mircea Eliade, les lieux de cultes sont essentiels et hiérarchiquement supérieurs aux autres lieux, parce qu'ils accueillent, par excellence, les manifestations du sacré.

Une telle apparition est appelée « hiérophanie ».


L'opposition entre religion statique et religion dynamique

Dans les deux sources de la morale et de la religion (1932), Henri Bergson détermine deux conceptions dominantes de la religion : statique et dynamique. Leur opposition rejoint celle de la loi et de la foi.


La religion STATIQUE

Elle désigne les pratiques, rituels et lois qui singularisent une religion. Elle est une composante sociale : les fidèles se retrouvent autour de pratiques communes.

Exemple : La célébration de l'Aid e-Kebir dans l'islam ou la bar-mitzvah dans le judaïsme sont autant de rituels sociaux.

Elle désigne la foi : le rapport personnel et spirituel qu'entretient le croyant avec sa (ses) divinité(s). Dans cette conception, la croyance est plus importante que les pratiques rituelles.

Exemple : Jésus-Christ abolit l'ancienne. loi du judaïsme et professe que l'important n'est pas de célébrer des rituels mais d'agir charitablement et de croire sincèrement.


Conséquence

D'après Bergson, la religion statique joue un rôle psychologique fondamental.

En effet, elle console de l'angoisse de la mort et assure les hommes contre le hasard en leur donnant l'impression qu'ils peuvent agir sur leur sort à travers les rituels.


Conséquence

Plutôt que le lien social, l'aspect dynamique insiste sur l'attitude morale du religieux, et notamment sur l'amour et la charité : la religion dynamique est donc inclusive, admettant une pluralité de voies vers la divinité.


Conclusion

1. On peut pratiquer la religion statique sans son élément dynamique.

2. Inversement, notre pratique peut été exclusivement dynamique.

Exemple : On peut se plier à des coutumes (célébrer le shabbat, se marier a l'église..) sans croire en Dieu.

Exemple: On peut partager une foi sans se plier aux traditions et rituels de sa religion.

Superstition et anthropomorphisme

Face à l'ignorance et l'impuissance : LA SUPERSTITION

Spinoza concentre sa critique de la religion non contre la foi mais contre certains rituels relevant de la superstition.

Les hommes ont longtemps expliqué certains événements naturels par la colère des dieux. Ces croyances irrationnelles proviendraient selon Spinoza de notre ignorance et de notre crainte face à un monde incertain. L'explication surnaturelle remplit le vide face à des phénomènes désarmants.

Exemple : Si les sauterelles ont détruit ma récolte, c'est que les dieux sont en colère.


Conséquence

C'est de la superstition que naît le désir de s'attirer les faveurs des dieux et de racheter le comportement des hommes. Elle prend notamment la forme de sacrifices ou de prières, dans l'espoir de contrôler une nature hostile ou un futur inconnu.


L'origine de la superstition : L'ANTHROPOMORPHISME

La superstition repose sur un présupposé : l'anthropomorphisme.

On attribue à une puissance surnaturelle des caractéristiques humaines, notamment des intentions et des affects, qui la conduit à récompenser ou punir les hommes.

Notre ignorance de la nature divine est ainsi contournée et les hommes se donnent une illusion de contrôle.

Exemple : Les dieux de l'Olympe, et Zeus le premier, sont représentés sous des traits humains, et sont fréquemment jaloux, colériques, ou envieux.


La religion et la raison

Peut-on démontrer l'existence de Dieu?

Pour trouver rationnellement que Dieu existe permettrait la conservation de non-croyants. Les preuves de l'existence divine ont donc un but prosélyte : elles cherchent a conduire à Dieu en persuadant et répandant de la religion. On appelle "argument ontologique » (relatif à l'être) ces tentatives de démonstration.


Argument 1: ANSELME DE CANTORBÉRY

Dans les Méditations métaphysiques (1641), René Descartes reprend la démonstration classique d'Anselme de Cantorbéry (x° siècle) :

• Dieu est défini comme un être absolument parfait, possédant toutes les perfections.

• L'existence est plus parfaite que l'inexistence.

• Donc Dieu possède l'existence : il existe. 1+1 = Dieu


Argument 2 : RENÉ DESCARTES

Cet argument est secondé par une deuxième démonstration de Descartes :

• J'ai l'idée d'un être parfait, infini, sans limitation : Dieu.

• Ce qui est contenu dans l'effet doit déjà se trouver dans la cause.

• Étant moi-même un être imparfait, fini et limité, je n'ai pu produire une idée parfaite, infinie et illimitée.

• Seul un être parfait, infini et sans limitation a pu mettre cette idée en moi: donc Dieu existe.


! OBJECTION

La démonstration rationnelle de l'existence de Dieu ôterait sa valeur à la croyance : la foi est un saut dans l'inconnu et un engagement qui seraient amoindris si on savait que Dieu existait.


Conséquence

Sans expérience de Dieu, on ne peut donc pas démontrer rationnellement son existence.


! OBJECTION

D'après Emmanuel Kant, le raisonnement d'Anselme et de Descartes présente une erreur de logique : il fait de l'existence un attribut du sujet Dieu. Je peux attribuer des qualités à un sujet (la grandeur, la puissance..) mais pas l'existence, qui nécessite l'apport de l'expérience.


Religion et la raison ne s'opposent pas mais se distinguent

Il n'est pas contradictoire le suivre simultanément les enseignements divins et la raison. Pour autant, leurs domaines d'applications diffèrent.


Averroès : FOI ET RAISON DISENT TOUTES DEUX LA VÉRITÉ


Pour Averroès, philosophe et théologien musulman du XIIe siècle, foi et raison ne s'opposent pas. Le Coran ordonne aux hommes de faire usage de leur entendement, donc, selon lui, il ne peut y avoir de contradiction entre la révélation divine et la démonstration rationnelle : elles disent toutes deux la vérité.


Conséquence

Si une vérité rationnelle semble contredire un énoncé religieux, il faut revoir l'interprétation du texte saint. Le discours scientifique et la révélation ne sont pas en concurrence : seuls les jugements des hommes sont source d'erreur.

L'étude de la philosophie et des sciences par les croyants est donc légitime.


Conséquence

L'erreur commise, dans la prétention à démontrer l'existence de Dieu, provient alors d'une confusion entre l'ordre du cœur, qui fait connaître Dieu, et l'ordre de l'esprit, dont relèvent les vérités rationnelles. Il faut reconnaître le caractère insaisissable pour l'esprit humain de la divinité.


Blaise Pascal : FOI ET RAISON

NE S'APPLIQUENT PAS AUX MÊMES DOMAINES

La foi et la raison sont compatibles mais n'ont pas les mêmes domaines d'application. Ainsi, pour Blaise Pascal, la raison est impuissante face aux mystères de l'existence de Dieu.


Conclusion

On peut donc aimer Dieu sans chercher à prouver son existence, et sans pour autant rejeter les vérités rationnelles et scientifiques.


« Le cœur a ses raisons que la raison ignore.»

Blaise Pascal, Pensées, posth. 1669.

Critiques de la religion

LE DÉSENCHANTEMENT DU MONDE

Au fil des siècles, les explications scientifiques se sont substituées aux explications religieuses. Les progrès dans la connaissance de la nature ont conduit à rationaliser davantage le réel.

L'explication divine est alors de moins en moins nécessaire pour comprendre les mystères de la nature. Max Weber parle de « désenchantement du monde » pour caractériser l'effondrement contemporain de la croyance religieuse pour décrire les lois de la nature.


Conséquence

La fin d'une forme de naïveté face au monde conduit les sociétés modernes à perdre peu à peu leur ancrage religieux traditionnel.

Ce désenchantement marque aussi la fin de l'espoir d'un bonheur dans un

« arrière-monde», un «au-delà».


Conséquence

L'emprise des autorités religieuses et des dogmes sur le groupe social s'amoindrit: les religions ne sont plus les seules à prescrire des normes morales.

Mais si Dieu est conçu comme le garant de la moralité, comment s'assurer que l'égoïsme et le mal ne triompheront pas sans son existence? Selon quelles règles organiser la société?



LA MORT DE DIEU

La croyance en Dieu représente selon Nietzsche un renoncement à la vie terrestre, voire un dénigrement de celle-ci, au nom d'idéaux qui se réaliseront dans une autre vie : on place un idéal (le paradis) au-dessus de la réalité.

On accepte alors de souffrir ici et maintenant au nom d'un hypothétique bonheur à venir. La disparition de l'idée de Dieu libérerait les hommes de l'attente d'un au-delà.

Exemple : On expie ses péchés par le jeune pour obtenir le pardon divin.


La croyance religieuse CONTRE L'EMANCIPATION HUMAINE

Pou Karl Max la religion est l'"opium du peuple" : la manière d'une drogues, la croyance anesthésie la raison. En donnant aux croyants l 'espoir d'un bonheur à venir dans une autre vie, la religion légitime les souffrances terrestres et empêche de se révolter contre la domination et l'oppression subie.


Ainsi, les travailleurs ne remettent pas en question la répartition des richesses actuelles. Or, selon Marx, les conditions matérielles d'existence sont la cause réelle des souffrances. La religion est alors un instrument au service de la domination.


Conséquence

Pour construire une société émancipée et rationnelle, il faut donc détruire les illusions religieuses.


LE PETIT +

Cette critique s'apparente à celle portée par Nietzsche : en estimant que l'au-delà est « plus vrai » et plus important que le monde réel, on néglige le bonheur elle plaisir dans ce monde-ci, qui est pourtant le seul que nous connaissons.


Conclusion

Le marxisme veut émanciper l'homme par la raison. Il devient alors le sujet même de son bonheur rel en cessant de l'entendre d'un futur illusoire.

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