Observer quoi et pourquoi ?
Exemples de données spécifiques
- L’écart entre l’organisation formelle (prévue) et organisation réelle
- Certaines formes d’action collective (les groupes, les foules, les événements collectifs)
- Les propos en situation --> Etude de Murielle Darmon
La réalisation de l’observation
- Les propos en situation = valeur car explique les faits après l’enquête
- Permet de comprendre le langage spécifique employé = évite les malentendus
L’observation comme une forme interaction sociale très particulière.
- Etre présent dans le milieu étudié
- Des difficultés variables selon les terrains d’enquête --> contexte spécifique :
4 aspects dans l’interaction de l’observateur avec le milieu
1/ Les relations du chercheur au milieu observé
- entrer dans le milieu mais parfois relation déjà existante avec le milieu = peut biaiser l’observation.
- Relations intérieures = capitales à questionner et à expliquer = peut compliquer l'entrée dans le milieu
- Prendre en compte les caractéristiques propres du chercheur (milieu social, genre, âge, ethnie…)
2/ Les préjugés :
- Tous les milieux sont accessibles à tous les observateurs
- Impossible pour un observateur aux caractéristiques opposées du milieu d’y rentrer
- enquête sur un parti politique xénophobe "la ligue du nord"
Entrer dans un milieu
- Le trouver : avec qui négocier = portier --> identification à la personne qui intègre
- Ne pas être trop lié à « un parti » mais c’est important d’avoir un informateur privilégié
- Risques : dépendance et alliances du début
- En général les enquêtés attendent des choses --> reconnaissance ou dialogue avec le chef
S'établir dans un milieu
- Observer et participer au moins par la présence
- « Distance » au rôle : Il y a le rôle que l’on veut prendre et le rôle que l’on nous donne à = dit quelque chose de l’organisation sociale du milieu
- Remplir le rôle a tous les niveaux --> vestimentaire, comportements…
- Garder la distance entre le rôle joué et la réalité
- Enquête de Planson en maison de retraite
Entretenir et développer les relations
- Problème des relations exclusives, du traitement de faveur
- Enjeu : gagner et garder la confiance des enquêtés
- enquête sur une secte (« l’echec d’une prophétieé, Festinger et al.1956 in Peretz)
L’observation participante :
- Façon dont l’enquêteur est présent dans le milieu observé --> degré d’implication engagement, détachement
- Relation entre chercheur et milieu = duelle --> rôle qu'il joue et celui qu'on lui donne
- Fait de s’engager suffisamment pour être accepté et intégré dans le milieu (confiance)mais être détaché --> travail qui l’impose
- Degré d’implication : varie en fonction des milieux où l’on se trouve = pas la même sollicitation
- « Participation » = « mode de présence du chercheur au sein du milieu observé »
Présentation des différentes formes d’observation participante ou « degrés » de participation :
- La participation totale : Participe à toutes les activités, entièrement intégré dans le groupe. Il agit de manière cachée, joue un rôle.
- Le participant observe (à découvert) : Le milieu sait la nature de la présence (observateur) mais considère comme un participant = + difficile de prendre des notes et de se détacher du milieu car on y contribue.
- Problème morale : Relation d’amitié avec le milieu ou de proximité qui peut se briser après la sortie de l’enquête --> sentiment de trahison
- Difficile d’atteindre un « niveau zéro » de participation --> "posture d’observateur simple"
- Problème : pression de ceux qui ont commandité l’enquête, méfiances des observés
Diversité des « modèles » d’observation directe
L’observation anthropologique (Curiosité et étude des civilisations anciennes ou inconnues) :
- S’empare de l’observation directe sans informateur pour mieux comprendre les peuples lointains et étrangers
L’observation des peuples lointains : naissance des premiers « traités d’observation » (début XXe) :
- Malinowski « Argonautes du Pacifique » --> Vision raciste
- L’anthropologue observe les peuples tout en gardant ses distances par rapport à cette culture qui diffère.
- Démarche spécifique : une présence prolongée auprès des populations étudiées, mais qui n’est pas une participation à un mode de vie
- L’attention au détail « typique » de la culture
- Influence une génération de chercheurs qui pratique
- Extrait du documentaire « Trance and dance in Bali » (1952), de Margaret Mead and Gregory Bateson
L’anthropologie et l’observation de la culture
- L’ethnographie est l’observation de l’action en cours = tradition sociologique
- Documentaire de Margaret Mead = vision très occidentale --> pas d’entretiens et de recherches de la compréhension de la culture
- Au début ethnographie très critiquée par les sociologues car vu comme ne pouvant dire que des choses précises et non générales
- Ne cherche pas à dire des généralités mais comment les choses passent
- Mets l’accent sur les actions humaines et non sur ce qu’ils sont --> imprévisibilité de l’action
- Anne Marie Chartier suit des enseignants qui donne des cours à des enfants du voyage
Démarche ethnographique = quelques limites
- Position difficile pour le chercheur et critère de subjectivité = gros risque car enquête sous le spectre du chercheur.
L’observation de l’interaction
- L’interactionnisme (Erving Goffman, 1922-1982) : "l’ordre de l’interaction, l’engagement et la distance au rôle" --> Constamment en train de jouer un rôle mais capable d’en sortir ou de montrer qu’on en joue un
- S’intéresse à l’action en cours car individus qui l’a définisse et lui donne le sens
- Interaction permet de voir l’intention des choses sur l’action --> définition de l’interaction
- Normes encadrent l'interaction
La communication non verbale
- Les gestes comme unité non verbale
- Se focalise sur l’unité de l’observation des gestes qui participe à ce que l’on veut transmettre --> Par le corps
- Techniques audiovisuelles pour décortiquer les mouvements
Toutes les techniques sont dépendantes des choix du chercheur, des possibilités, du sujet, du terrain d’enquête…
- Le regard et l’écrit
- Des « bouts de papier » au compte-rendu d’observation : des étapes qui font appel à différents types de mémorisation et d’écriture
- Observer = mémoriser et écrire
- 1er temps : Parfois pas possible d’écrire donc petite note rapide
- 2ème temps : grande rédaction le soir ou le matin --> restructuration
- 3ème temps : compte-rendu d’observation --> fiche + définitive et rédigée
Ce qu’on note : les actions / les groupes sociaux / les dispositifs matériels / les points de vue des participants / la situation de l’observateur (non exhaustif)
- Notes d’observations = validité scientifique --> important d’être précis
- Notes évoluent et se spécifie sur un aspect du domaine prévu initialement
- D’autres prises de notes : les notes de méthodes --> l'enquêteur commente sa méthodologie d'enquête pour améliorer les notes théoriques et les notes théoriques --> Tout ce que le chercheur lis et voit donne des idées pour son enquête
Des notes au compte-rendu d’observation
- Dépasser le récit chronologique --> sous forme de rubriques
- Utiliser des phrases actives --> écrire au présent
- Rapporter des propos verbaux (style direct / indirect) --> regarder les rôles précis
- Difficulté et stratégies pour recueillir et noter des discours et des propos informels pendant l’observation
- Choisir des qualificatifs appliqués aux personnes / situations / objets sans préjugés
- Utiliser le langage du milieu observé --> rassurer l’observer en étant actif
- Grille d’approche n’est pas grille systématique
- Impossible d’arriver avec une grille d’observation en ethnographie
- Se familiariser avec le terrain d’abord
Pourquoi ?
- Veiller à faire émerger des propriétés, des choses qu’on va observer de manière répétitive et permanentes dans cette situation.
- Systématiser ces observations.
- Elle accompagne le progrès dans l’enquête et est tourné sur un aspect précis
Comment ?
- Construire ces indicateurs à partir des premières observations
Caractéristiques :
- Lieu (plan disposition)
- Acteurs sociaux (personnes)
- Décor
- Objets, instruments, outils
- Actions/activités nécessaires à l’accomplissement de la situation
- Autres (interactions, temporalité)
L’importance du comptage
Place de l’observateur : quel point de vue adopter, physiquement parlant ?
3 possibilités selon Schatzman et Strauss (1973)
- Rester toujours à la même place afin de recueillir des données comparables
- Adopter les positions différentes afin de voir la diversité des situations ;
- Ne plus prendre les lieux comme point fixe, mais les personnes
- Attention : possibilités qui correspondent à l’observation d’une foule plutôt qu’à une ethnographie combinant différentes, positions d’observation
Le journal pour expliciter et objectiver le rapport du chercheur au terrain (dire « comment on a fait »)
- Répertorier les conditions d’accès et dévoiler les circonstances d’obtention des données
- Objectiver son rapport au terrain et à ses enquêtés : « auto-analyse »
Le journal comme récit des journées d’observation
- Le journal comme carnet de la recherche : réflexions, éléments d’hypothèses ; commentaires, notes de lecture, pistes à privilégier ou abandonner,
- Emotions, peurs, ressentis ne sont pas analyser mais servent à prendre du recul
L’enquêteur est dans un rapport de classe --> journal d’enquête permet de l’objectiver