La novlangue est une invention littéraire de George Orwell détaillée dans son roman '1984', publié en 1949. Ce langage a été conçu pour accompagner le régime totalitaire de Big Brother en restreignant la capacité de réflexion et d'autoréflexion des citoyens. Les mots nuancés ou pouvant mener à des pensées subversives sont ainsi éradiqués ou amalgamés à de nouveaux termes simplifiés.
La novlangue fonctionne par plusieurs mécanismes clés destinés à simplifier la langue. L'appauvrissement du vocabulaire est central : avec moins de mots, la diversité des idées s'amenuise également. Les mots chargés de connotations négatives ou pouvant inspirer rébellion sont supprimés. Chaque idée doit pouvoir être exprimée via un vocabulaire restreint, évitant ainsi toute complexité de réflexion.
L'objectif principal de la novlangue est le contrôle de la pensée, également appelé 'crime de pensée' dans '1984'. En restreignant le langage, l'État totalitaire empêche les idées de se former. C'est un outil de manipulation politique et de contrôle social : un peuple qui ne peut penser sa révolte ne peut la formuler ou la concrétiser. Cela montre comment langue et pouvoir sont intimement liés.
Bien qu'imaginaire, la notion de novlangue a inspiré de nombreuses réflexions sur la manipulation du langage dans les régimes totalitaires réels. Dans des contextes modernes, certains termes (euphémismes, vocabulaires simplifiés ou expansion de la langue des médias) illustrent la façon dont le langage peut servir à masquer la vérité, influencer l'opinion publique, et restreindre la pensée critique.
L'œuvre d'Orwell et sa novlangue ont suscité de nombreuses critiques et interprétations. Certains y voient une exagération dystopique, d'autres un avertissement prophétique contre les dangers de la manipulation et de la simplification extrême du langage. En étendant la réflexion, cette critique interroge aussi les systèmes éducatifs et médiatiques contemporains dans leur rôle de formateurs de pensée.