La décolonisation trouve ses origines dans la montée des mouvements nationaux au sein des colonies, particulièrement au début du XXe siècle. Inspirés par des leaders comme Gandhi, formés dans les métropoles, ces mouvements ont cherché l'émancipation, souvent galvanisés par la Première Guerre mondiale. En parallèle, la Seconde Guerre mondiale a intensifié ces revendications, car les puissances coloniales comme la France et le Royaume-Uni ont vu leur prestige et leurs ressources s'épuiser, passant parfois des promesses d'autonomie en échange d'efforts de guerre. Les alliés victorieux, les États-Unis et l'URSS, étaient également anticolonialistes, renforçant le climat favorable à l'indépendance.

La décolonisation a réellement pris son essor en Asie, suite à l'affaiblissement des puissances coloniales par la conquête japonaise. L'Inde et le Pakistan ont acquis leur indépendance en 1947, suivi par l'Indonésie en 1949. L'Afrique a ensuite suivi, avec des indépendances notables du Maroc et de la Tunisie en 1956, du Congo belge et de diverses colonies françaises africaines vers 1960, et du Kenya en 1963. Bien que généralement pacifique et négociée, ce processus a parfois dégénéré en violence, notamment durant la guerre froide. En Indochine française, le soutien chinois au mouvement Viet Minh a mené à l'indépendance en 1954 mais aussi à un conflit plus étendu impliquant l'Amérique.

L'indépendance a entraîné l'émergence de nouveaux États, avec entrée à l'ONU, formant le Tiers-monde. Non-alignés, ces États ont affirmé leur identité contre le colonialisme lors des conférences de Bandung (1955) et de Belgrade (1961). Cependant, beaucoup de ces nouvelles nations se sont révélées fragiles, sans tradition démocratique, donnant lieu à des accaparements de pouvoir et à de fréquents coups d'État, surtout en Afrique. Politiquement instables et économiquement sous-développés, ces pays ont cependant vu certains, comme ceux d'Asie, progresser économiquement à partir des années 1980.