Descartes met en place le projet cartésien où le doute est méthodique (provisoire dans sa quête de vérité). Il s'affranchit de la tradition et de la scolastique (science médiévale qui s'appui sur les croyances de l'État et de la religion) où l'homme n'est plus libre de penser par lui-même.
A - La conscience est le propre de l'homme : de quelles connaissances la conscience est-elle la raison ?
I - La conscience comme première certitude
A) La découverte du sujet pensant
A retenir :
Je peux douter de tout mais non du fait que je pense, car lorsque je doute, je pense ainsi il existe une certitude : l'existence du sujet pensant (le cogito)
Doute → pense → existence
"Je pense donc je suis"
Pour Descartes la conscience n'est pas une propriété parmi d'autres mais elle est l'essence même du sujet.
La conscience est une chose qui pense
B) La conscience comme intentionnalité
"Toute conscience est conscience de quelque chose"
Selon Sartre, loin d'être se qui enferme en soi, la conscience est ce qui entraine hors de soi.
Le sujet existant ne se contente pas d'être (ce qu'il est), il se projette dans ses pensées et dans ses actes, ainsi il est en perpétuelle construction.
C) L'existence précède l'essence
Exister pour l'homme c'est avoir à être
"L'homme est cet être pour lequel il est question de son être" d'après Heidegger
Contrairement aux choses de la nature qui simplement sont là, l'homme prend conscience de son existence et se questionne sur son sens.
"L'existence précède l'essence" : selon Sartre aucune définition donnée à l'avance ne justifie nos choix. L'homme existe d'abord puis se définis en fonction de ses actes et ses choix.
Kierkegaard pense que l'existence ne dépend pas de savoir théorique mais de ses propres choix.
Selon les existentialistes, l'angoisse est un sentiment révélateur de l'existence. Elle est indépassable mais on peut la fuir dans l'inauthenticité (Kierkegaard) ou la mauvaise foi (Sartre).
II - La conscience humaine : un privilège ambigu
A) La condition de l'homme dans la nature : grandeur et misère du sujet conscient
Après la révolution Galiléenne, l'existentialiste Blaise Pascal s'interroge sur la place de l'homme dans la nature. Selon lui, nous serions divisé en un sentiment de misère et de grandeur face à l'infinitude du monde, "Le silence des espaces infinis m'effraie". Néanmoins cette lucidité fait notre dignité : notre connaissance est notre grandeur.
B) La fuite dans le divertissement
Suite à cette conscience on peut observer 3 attitude pour fuir cette réalité :
- L'amour propre : haïssable, consiste à avoir une estime exagérée de soi.
- Le divertissement : activité ludique ou sérieuse qui nous permet de ne pas penser à la mort.
- Le pari de la Foi : sans pouvoir prouvé son existence, y croire serait le meilleur mode d'existence. Pascal nous montre la dimension de l'apologétique chrétienne.
C) La réhabilitation du divertissement
La pensée de la mort peut tyranniser l'âme et empêcher de jouir de plaisirs présents. Seul certains sages peuvent l'affronter. Les autres "pensent toujours ailleurs" ainsi Montaigne recommande l'usage du divertissement occasionnellement. "La mort est bien le bout non le but de la vie". Finalement accepter notre condition d'être humain c'est consentir à notre imperfection.
III - Conscience morale et responsabilité
A) Nul ne peut échapper à la conscience morale
Kant affirme que la conscience est une puissance "inhérente" à notre être, inscrite en tout homme pour le surveiller. Il est en déduit que nul homme ne peut échapper à cette "terrible voix" même s'il peut nous arriver de ne pas l'écouter.
B) Le cas Eichmann, selon Hannah Arendt
Question : Peut-on invoquer l'obéissance à l'autorité pour justifier des actes contraires à la morale ?
Selon Hannah Arendt, Eichmann est un pantin obéissant mécaniquement aux ordres et qui rejette toute culpabilité sous prétexte d'avoir agit aux ordres de l'Etat. Voilà ce qu'elle appelle "La terrible, indicible, l'impensable banalité du mal" le mal est commis par un homme normal et non un monstre assoiffé de sang.
C) Le point de vue de Sartre : la conscience morale est le fait de notre liberté
Dans son texte Sartre présente la liberté comme une contrainte qui nous oblige à prendre la responsabilité de nos actes :
- Niveau impersonnel : nous sommes responsable en tant que membre de la communauté humaine de ce qui arrive aux autres hommes
- Niveau individuel : nous sommes responsable de nos propres choix
Exemple : "si je suis mobilisé dans une guerre"
A retenir :
La liberté n'est pas définie par la réussite de nos projets ou de nos entreprises mais par la responsabilité permanente de choisir. Il n'y a pas de degrés de liberté (toujours aussi libre) ni de possibilité d'y échapper.