Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement
Lycée
Terminale

La conscience et l'inconscient

Comment définir la conscience ?

A retenir :

ETYMOLOGIE

Conscience vient du latin cum scientia, « avec savoir » :être conscient, c'est donc avoir une pensée accompagnée de connaissance.

La connaissance est l'activité et l'attention d'un esprit qui fait expérience de lui-même et du monde extérieur.

La conscience possède toujours un contenu : elle est « conscience de connaissance. de quelque chose» (Edmund Husser).


La conscience permet DE ME PENSER MOI-MÊME

On dit alors qu'elle est réfléchie. C'est par elle que je constitue mon identité et que je sais qui je suis.


La conscience permet DE FORMER DES REPRÉSENTATIONS DU MONDE

Ma conscience me donne ainsi un accès subjectif à un monde partagé.

Exemple : Lorsque je dis voir une montagne, je forme une représentation de ce paysage dans mon esprit.


CONSÉQUENCE

Il faut donc s'assurer de la fiabilité de ma conscience, afin de pouvoir tenir pour vrai ce que j'y découvre.


! ATTENTION

On traitera ici de la conscience psychologique et non de la conscience morale, qui permet de distinguer le bien du mal.


Comment distinguer l'inconscient ?

Il désigne en philosophie une instance de l'esprit en concurrence avec la conscience. Il est une force qui agit et fait irruption dans le vie consciente : on parle d'inconscient dynamique.


L'inconscient ME CONSTITUE

Il y a une distance entre ce que je suis et ce que je pense être.

C'est dans l'étude de notre inconscient et du rôle qu'il joue dans nos représentations que nous pouvons mieux comprendre qui nous sommes.


L'inconscient n'est pas DIRECTEMENT VISIBLE

Nous n'avons pas directement accès à notre inconscient : il faut enquêter sur ses signes pour comprendre les mécanismes inconscients qui guident nos pensées et nos actes.


! ATTENTION

L'inconscient ne renvoie ici ni à l'état de sommeil, ni a celui qui agit de manière inconsidérée.

Quel lien entre CONSCIENCE ET INCONSCIENT ?

L'inconscient agit sur l'activité consciente de l'individu, l'un dépend de l'autre. On ne peut pas savoir qui nous sommes sans chercher à décrire la relation entre conscience et inconscient.

Exemple : Si l'esprit était un iceberg, la conscience en serait la partie émergée, et l'inconscient la masse principale immergée.

Descartes et doute méthodique


La CONSCIENCE est-elle la PREMIÈRE DES VÉRITÉS ?

Dans les Méditations métaphysiques (1641), Descartes cherche à trouver une vérité indubitable. Cependant, de nombreuses se sont déjà révélées fausses. Dès lors, comment savoir si ce dont je suis certain est effectivement vrai ?


Conséquence

Raisonnement par élimination

• Puis-je me fier à mes sens ?

Non, car ils m'ont déjà trompé(e).

Exemple : Lorsque qu'un bâton droit, plonge dans l'eau, m'apparait brisé.

• À ma mémoire alors ?

Mais elle aussi est faillible.

Exemple : Lorsque j'associe le mauvais prénom à une personne.

 À l'autorité des savants ?

Mais même les experts peuvent se tromper.

Exemple : Les savants grec de l'antiquité étaient certains que les astres étaient immobiles


! ATTENTION

Descartes n'est pas un sceptique, il cherche une vérité qui résiste au doute le plus exagéré, qui soit indubitable; une vérité première sur laquelle fonder toute la connaissance.


Conclusion

1. Descartes constate que nos savoirs sont généralement fiables, mais parfois trompeurs : il décide donc de ne pas s'y fier.

En doutant des sens, de la mémoire et de l'autorité des savants, il doute de façon hyperbolique.


2. Il élimine systématiquement tous les savoirs qui proviennent des sens, de la mémoire et de l'autorité, au lieu d'évaluer chacune de ses connaissances une par une pour déterminer leur validité.

Il doute donc de façon méthodique, en rejetant d'office les savoirs incertains.

La théorie du « DIEU TROMPEUR»

Qu'en est-il des vérités mathématiques, vérités universelles qui ne dépendent pas de moi ?

Dans sa méthode de doute radical, Descartes imagine un "Dieu trompeur », omnipotent, qui emploierait sa force à le "tromper tjr" et qui pourrait faire que "2+2 = 5".


 Conséquence

Si une telle puissance existe, il semble que nous ne puissions rien tenir pour vrai. Cependant, Descartes conclut que s'il se trompe toujours, c'est qu'il y a une conscience à tromper.


LE PETIT +

Le résultat auquel aboutit

Descartes est crucial dans l'histoire de la philosophie. À partir de là, on fera du sujet conscient le point de départ dans la construction du savoir. Hegel dira de Descartes qu'il est le

«héros» de la philosophie moderne.


Conclusion

1. Le doute radical montre donc qu'il y a un sujet trompé, c'est-à-dire une conscience pensante. Si je doute, c'est que je pense, et si je pense, c'est que j'existe.

2. « Je pense, donc je suis » est la première et plus fondamentale vérité. Autrement dit : la conscience est, d'après

Descartes, la première vérité, la seul à résister au doute hyperbolique.

3. Les contenus de la conscience peuvent être tous faux; une chose est absolument indubitable, l'existence de la conscience.


La conscience comme accès au monde

LA conscience INTERPRETE LES PHENOMENES

Même si les objets existent indépendamment de nous (c'est-à-dire objectivement), Maurice Merleau-Ponty remarque dans la Phénoménologie de la perception (1945) que notre conscience les interprète et leur donne une signification spécifique. La conscience ne nous donne donc jamais accès à un monde en soi et objectif mais toujours à un monde pour soi et subjectif.

Exemple :  Nous voyons dans le verre un récipient que nous pouvons vider, remplir et servant à boire, et non un cylindre ouvert et translucide.



Conséquence

• Nos perceptions ne sont donc pas objectives : lorsque nous percevons des objets, nous leur associons une fonction et un sens propre.

Exemple : Le stylo que je manipule a une signification en ce qu'l permet d'écrire. Mais si je perds l'usage de mes mains, ce sens est modifié pour moi.


• Merleau-Ponty juge ainsi que tous les objets et paysages ne prennent sens que pour une conscience dans un corps.

Exemple : Les eaux antarctiques sont glacées pour nous mais agréables pour les pingouins qui y trouvent leurs proies.


La conscience ORGANISE LE MONDE

La conscience n'est pas une chambre d'enregistrement du monde extérieur mais une activité transformatrice.

Exemple : Je vois la façade ou d'un décor de cinéma. Pourtant, j'ai exactement la même image à l'esprit.


Conséquence

• Mes perceptions ne sont pas neutres mais dépendent déjà de mes idées préconçues et de mes habitudes.

• On différencie les objets tels qu'ils nous apparaissent et les objets tels qu'ils sont en soi. L'étude des premiers s'appelle « la phénoménologie ».


Conclusion

Pour Merleau-Ponty le monde de la conscience entre en contradiction avec le monde de la science, qui s'intéresse aux objets tels qu'ils sont objectivement.

Exemple : La conscience peut suggérer que le rouge d'une écharpe est « chaleureux» ou « agressif» : mais pour la science, ce rouge n'est qu'une longueur d'onde comprise entre 622 et 780 nanomètres.


La vie mentale NE SE REDUIT PAS A LA CONSCIENCE

« Un jour je m'attendais moi-même

Je me disais Guillaume il est temps

que tu viennes

Pour que je sache enfin celui-là que je suis

Moi qui connais les autres »

Guillaume Apollinaire, « Cortège », Alcools, 1913.




Il y a un écart entre MOI-MÊME et ce que JE CROIS ETRE

Nous nous définissons selon nos qualités personnelles (notre apparence, nos compétences…), mais cela ne nous dit pas qui nous sommes.


Conséquence

Pour Hume, je ne peux même pas identifier un «moi ». Lorsque j'essaie, je ne constate qu'une expérience ou une sensation particulière («j'ai chaud», ou « je suis malheureux »), et jamais quelque chose de stable dans le temps.

Nous n'accédons qu'à un flux de perceptions, non à une identité permanente.


Il existe DIFFÉRENTS DEGRÉS DE CONSCIENCE

Avant même de parler de pensées inconscientes, il existe des perceptions qui nous échappent. Elles peuvent être indistinctes ou confuses. Or, notre accès au monde dépend de nos perceptions.

Exemple : Lorsque je lis au café, je ne cesse pas d'avoir conscience de mon environnement mais je prête moins attention au bruit des conversations autour.


Conséquence

Leibniz défend qu'une perception consciente est constituée de « petites perceptions » inconscientes.


Exemple : Ainsi, quand je contemple la mer, je suis incapable de distinguer le bruit produit par chaque vaguelette, mais je perçois le grondement de la vague qui en est la somme.


Les pensées inconscientes CONSTITUENT LA MAJORITÉ DE L'ACTIVITE PSYCHIQUE

La conscience n'est pas totalité de la vie psychique. Pour Schopenhauer, dans Le Monde comme volonté et comme représentation (1879), nos pensées surgissent dans notre esprit sans que nous en connaissions l'origine. La conscience est comme la surface de notre esprit.

Pour Durkheim, nos jugements sont constitués de préjugés inconscients.

Exemple : Un enfant refusera l'ordre d'un parent avec lequel il est en conflit, mais le suivra de bon cœur s'il n'a pas conscience de l'origine de l'ordre.


« Nous ne voyons que ce que nos préjugés nous permettent de voir et nous ignorons nos préjugés. »

Émile Durkheim, Sociologie et Philosophie (1924).



L'inconscient, C'EST L'ÉDUCATION ET L'HISTOIRE

• Pour le sociologue Lahure, nos apprentissages se font souvent sans que nous sachions que nous sommes en train d'apprendre. Il remarque dans L'inconscient sociologique des rêves (2018) que de nombreux acquis sont issus de la répétition, sans que nous ayons conscience de les intégrer.


• Nous ne nous souvenons pas de tout ce que nous avons appris, mais cela nous constitue. Pierre Bourdieu parle d'une « amnésie de la genèse» : sans que nous le sachions, nos actions procèdent de notre histoire collective (des valeurs, des institutions) et individuelle.


L'inconscient une force de conflit avec le conscience

Freud et la nouvelle théorie de l'inconscient

A la fin du XIX siècle, le médecin Freud étudie l'origine de maladies telles que la dépression, dont les causes sont mentales et non physiques. II fonde ainsi une nouvelle discipline : la psychanalyse, à la fois théorie de l'inconscient et méthode de soin.


• D'apres Freud, l'inconscient a des conséquences directes sur la vie consciente.

• Il désigne sous le terme de névrose les troubles psychiques et affectifs qui tirent leur source de pensées inconscientes.

Exemple : Un lapsus est une irruption de l'inconscient dans l'activité consciente.


 Conséquences

• Pour comprendre nos actions et nos pensées, il faut rechercher leurs causes dans l'inconscient.


• En effet, toute pensée a une cause. La théorie freudienne repose sur un strict déterminisme psychique, aucune de nos pensées n'est là par hasard.


• Les maladies psychiques ont pour origine des événements traumatiques qu'on refuse de se remémorer : cette résistance se nomme refoulement et provoque des conflits au sein de l'esprit. Pour les résoudre, il faut comprendre l'origine des névroses.


L'esprit est divisé en trois pôles

LE SURMOI

C'est l'instance de la censure, qui élabore les interdits, notamment moraux. C'est lui qui produit de la culpabilité lorsque nous transgressons les règles.


LE MOI

C'est l'arbitre entre les désirs débridés du Ça et les interdits du Surmoi. Il tend à satisfaire les désirs, mais en intégrant les contraintes de la réalité. Majoritairement conscient, c'est le principe de réalité


LE ÇA

C'est le « pôle pulsionnel » et inconscient, qui cherche à réaliser tous nos désirs, même les plus répréhensibles.


LA CURE PSYCHANALYTIQUE

Pour soigner les patients, il faut enquêter sur les signes de l'inconscient accessibles dans la conscience. Ainsi, la psychanalyse interprète le «contenu latent» du rêve, pour trouver ce qui échappe au patient.

Exemple : Un jeune homme rêve de son père sous les traits de Zeus, le maître des dieux dans la mythologie grecque. Cela peut signifier qu'il se sent étouffé par l'autorité paternelle.


Conclusion

1. Pour se connaître, il ne suffit pas d'avoir accès à sa conscience, contrairement à ce qu'avait mis en évidence Descartes. Pour Freud, «le moi n'est pas maitre dans sa propre maison » Il faut enquêter sur une partie invisible de nous-mêmes :

l'inconscient.

2. La vie psychique est conflictuelle : nous cherchons à réaliser nos désirs, mais les interdits et les contraintes du réel nous limitent.

3. Notre esprit est donc gouverné Par des instances en conflit, et non par un libre-arbitre souverain d'une conscience transparente à elle-même.


Lycée
Terminale

La conscience et l'inconscient

Comment définir la conscience ?

A retenir :

ETYMOLOGIE

Conscience vient du latin cum scientia, « avec savoir » :être conscient, c'est donc avoir une pensée accompagnée de connaissance.

La connaissance est l'activité et l'attention d'un esprit qui fait expérience de lui-même et du monde extérieur.

La conscience possède toujours un contenu : elle est « conscience de connaissance. de quelque chose» (Edmund Husser).


La conscience permet DE ME PENSER MOI-MÊME

On dit alors qu'elle est réfléchie. C'est par elle que je constitue mon identité et que je sais qui je suis.


La conscience permet DE FORMER DES REPRÉSENTATIONS DU MONDE

Ma conscience me donne ainsi un accès subjectif à un monde partagé.

Exemple : Lorsque je dis voir une montagne, je forme une représentation de ce paysage dans mon esprit.


CONSÉQUENCE

Il faut donc s'assurer de la fiabilité de ma conscience, afin de pouvoir tenir pour vrai ce que j'y découvre.


! ATTENTION

On traitera ici de la conscience psychologique et non de la conscience morale, qui permet de distinguer le bien du mal.


Comment distinguer l'inconscient ?

Il désigne en philosophie une instance de l'esprit en concurrence avec la conscience. Il est une force qui agit et fait irruption dans le vie consciente : on parle d'inconscient dynamique.


L'inconscient ME CONSTITUE

Il y a une distance entre ce que je suis et ce que je pense être.

C'est dans l'étude de notre inconscient et du rôle qu'il joue dans nos représentations que nous pouvons mieux comprendre qui nous sommes.


L'inconscient n'est pas DIRECTEMENT VISIBLE

Nous n'avons pas directement accès à notre inconscient : il faut enquêter sur ses signes pour comprendre les mécanismes inconscients qui guident nos pensées et nos actes.


! ATTENTION

L'inconscient ne renvoie ici ni à l'état de sommeil, ni a celui qui agit de manière inconsidérée.

Quel lien entre CONSCIENCE ET INCONSCIENT ?

L'inconscient agit sur l'activité consciente de l'individu, l'un dépend de l'autre. On ne peut pas savoir qui nous sommes sans chercher à décrire la relation entre conscience et inconscient.

Exemple : Si l'esprit était un iceberg, la conscience en serait la partie émergée, et l'inconscient la masse principale immergée.

Descartes et doute méthodique


La CONSCIENCE est-elle la PREMIÈRE DES VÉRITÉS ?

Dans les Méditations métaphysiques (1641), Descartes cherche à trouver une vérité indubitable. Cependant, de nombreuses se sont déjà révélées fausses. Dès lors, comment savoir si ce dont je suis certain est effectivement vrai ?


Conséquence

Raisonnement par élimination

• Puis-je me fier à mes sens ?

Non, car ils m'ont déjà trompé(e).

Exemple : Lorsque qu'un bâton droit, plonge dans l'eau, m'apparait brisé.

• À ma mémoire alors ?

Mais elle aussi est faillible.

Exemple : Lorsque j'associe le mauvais prénom à une personne.

 À l'autorité des savants ?

Mais même les experts peuvent se tromper.

Exemple : Les savants grec de l'antiquité étaient certains que les astres étaient immobiles


! ATTENTION

Descartes n'est pas un sceptique, il cherche une vérité qui résiste au doute le plus exagéré, qui soit indubitable; une vérité première sur laquelle fonder toute la connaissance.


Conclusion

1. Descartes constate que nos savoirs sont généralement fiables, mais parfois trompeurs : il décide donc de ne pas s'y fier.

En doutant des sens, de la mémoire et de l'autorité des savants, il doute de façon hyperbolique.


2. Il élimine systématiquement tous les savoirs qui proviennent des sens, de la mémoire et de l'autorité, au lieu d'évaluer chacune de ses connaissances une par une pour déterminer leur validité.

Il doute donc de façon méthodique, en rejetant d'office les savoirs incertains.

La théorie du « DIEU TROMPEUR»

Qu'en est-il des vérités mathématiques, vérités universelles qui ne dépendent pas de moi ?

Dans sa méthode de doute radical, Descartes imagine un "Dieu trompeur », omnipotent, qui emploierait sa force à le "tromper tjr" et qui pourrait faire que "2+2 = 5".


 Conséquence

Si une telle puissance existe, il semble que nous ne puissions rien tenir pour vrai. Cependant, Descartes conclut que s'il se trompe toujours, c'est qu'il y a une conscience à tromper.


LE PETIT +

Le résultat auquel aboutit

Descartes est crucial dans l'histoire de la philosophie. À partir de là, on fera du sujet conscient le point de départ dans la construction du savoir. Hegel dira de Descartes qu'il est le

«héros» de la philosophie moderne.


Conclusion

1. Le doute radical montre donc qu'il y a un sujet trompé, c'est-à-dire une conscience pensante. Si je doute, c'est que je pense, et si je pense, c'est que j'existe.

2. « Je pense, donc je suis » est la première et plus fondamentale vérité. Autrement dit : la conscience est, d'après

Descartes, la première vérité, la seul à résister au doute hyperbolique.

3. Les contenus de la conscience peuvent être tous faux; une chose est absolument indubitable, l'existence de la conscience.


La conscience comme accès au monde

LA conscience INTERPRETE LES PHENOMENES

Même si les objets existent indépendamment de nous (c'est-à-dire objectivement), Maurice Merleau-Ponty remarque dans la Phénoménologie de la perception (1945) que notre conscience les interprète et leur donne une signification spécifique. La conscience ne nous donne donc jamais accès à un monde en soi et objectif mais toujours à un monde pour soi et subjectif.

Exemple :  Nous voyons dans le verre un récipient que nous pouvons vider, remplir et servant à boire, et non un cylindre ouvert et translucide.



Conséquence

• Nos perceptions ne sont donc pas objectives : lorsque nous percevons des objets, nous leur associons une fonction et un sens propre.

Exemple : Le stylo que je manipule a une signification en ce qu'l permet d'écrire. Mais si je perds l'usage de mes mains, ce sens est modifié pour moi.


• Merleau-Ponty juge ainsi que tous les objets et paysages ne prennent sens que pour une conscience dans un corps.

Exemple : Les eaux antarctiques sont glacées pour nous mais agréables pour les pingouins qui y trouvent leurs proies.


La conscience ORGANISE LE MONDE

La conscience n'est pas une chambre d'enregistrement du monde extérieur mais une activité transformatrice.

Exemple : Je vois la façade ou d'un décor de cinéma. Pourtant, j'ai exactement la même image à l'esprit.


Conséquence

• Mes perceptions ne sont pas neutres mais dépendent déjà de mes idées préconçues et de mes habitudes.

• On différencie les objets tels qu'ils nous apparaissent et les objets tels qu'ils sont en soi. L'étude des premiers s'appelle « la phénoménologie ».


Conclusion

Pour Merleau-Ponty le monde de la conscience entre en contradiction avec le monde de la science, qui s'intéresse aux objets tels qu'ils sont objectivement.

Exemple : La conscience peut suggérer que le rouge d'une écharpe est « chaleureux» ou « agressif» : mais pour la science, ce rouge n'est qu'une longueur d'onde comprise entre 622 et 780 nanomètres.


La vie mentale NE SE REDUIT PAS A LA CONSCIENCE

« Un jour je m'attendais moi-même

Je me disais Guillaume il est temps

que tu viennes

Pour que je sache enfin celui-là que je suis

Moi qui connais les autres »

Guillaume Apollinaire, « Cortège », Alcools, 1913.




Il y a un écart entre MOI-MÊME et ce que JE CROIS ETRE

Nous nous définissons selon nos qualités personnelles (notre apparence, nos compétences…), mais cela ne nous dit pas qui nous sommes.


Conséquence

Pour Hume, je ne peux même pas identifier un «moi ». Lorsque j'essaie, je ne constate qu'une expérience ou une sensation particulière («j'ai chaud», ou « je suis malheureux »), et jamais quelque chose de stable dans le temps.

Nous n'accédons qu'à un flux de perceptions, non à une identité permanente.


Il existe DIFFÉRENTS DEGRÉS DE CONSCIENCE

Avant même de parler de pensées inconscientes, il existe des perceptions qui nous échappent. Elles peuvent être indistinctes ou confuses. Or, notre accès au monde dépend de nos perceptions.

Exemple : Lorsque je lis au café, je ne cesse pas d'avoir conscience de mon environnement mais je prête moins attention au bruit des conversations autour.


Conséquence

Leibniz défend qu'une perception consciente est constituée de « petites perceptions » inconscientes.


Exemple : Ainsi, quand je contemple la mer, je suis incapable de distinguer le bruit produit par chaque vaguelette, mais je perçois le grondement de la vague qui en est la somme.


Les pensées inconscientes CONSTITUENT LA MAJORITÉ DE L'ACTIVITE PSYCHIQUE

La conscience n'est pas totalité de la vie psychique. Pour Schopenhauer, dans Le Monde comme volonté et comme représentation (1879), nos pensées surgissent dans notre esprit sans que nous en connaissions l'origine. La conscience est comme la surface de notre esprit.

Pour Durkheim, nos jugements sont constitués de préjugés inconscients.

Exemple : Un enfant refusera l'ordre d'un parent avec lequel il est en conflit, mais le suivra de bon cœur s'il n'a pas conscience de l'origine de l'ordre.


« Nous ne voyons que ce que nos préjugés nous permettent de voir et nous ignorons nos préjugés. »

Émile Durkheim, Sociologie et Philosophie (1924).



L'inconscient, C'EST L'ÉDUCATION ET L'HISTOIRE

• Pour le sociologue Lahure, nos apprentissages se font souvent sans que nous sachions que nous sommes en train d'apprendre. Il remarque dans L'inconscient sociologique des rêves (2018) que de nombreux acquis sont issus de la répétition, sans que nous ayons conscience de les intégrer.


• Nous ne nous souvenons pas de tout ce que nous avons appris, mais cela nous constitue. Pierre Bourdieu parle d'une « amnésie de la genèse» : sans que nous le sachions, nos actions procèdent de notre histoire collective (des valeurs, des institutions) et individuelle.


L'inconscient une force de conflit avec le conscience

Freud et la nouvelle théorie de l'inconscient

A la fin du XIX siècle, le médecin Freud étudie l'origine de maladies telles que la dépression, dont les causes sont mentales et non physiques. II fonde ainsi une nouvelle discipline : la psychanalyse, à la fois théorie de l'inconscient et méthode de soin.


• D'apres Freud, l'inconscient a des conséquences directes sur la vie consciente.

• Il désigne sous le terme de névrose les troubles psychiques et affectifs qui tirent leur source de pensées inconscientes.

Exemple : Un lapsus est une irruption de l'inconscient dans l'activité consciente.


 Conséquences

• Pour comprendre nos actions et nos pensées, il faut rechercher leurs causes dans l'inconscient.


• En effet, toute pensée a une cause. La théorie freudienne repose sur un strict déterminisme psychique, aucune de nos pensées n'est là par hasard.


• Les maladies psychiques ont pour origine des événements traumatiques qu'on refuse de se remémorer : cette résistance se nomme refoulement et provoque des conflits au sein de l'esprit. Pour les résoudre, il faut comprendre l'origine des névroses.


L'esprit est divisé en trois pôles

LE SURMOI

C'est l'instance de la censure, qui élabore les interdits, notamment moraux. C'est lui qui produit de la culpabilité lorsque nous transgressons les règles.


LE MOI

C'est l'arbitre entre les désirs débridés du Ça et les interdits du Surmoi. Il tend à satisfaire les désirs, mais en intégrant les contraintes de la réalité. Majoritairement conscient, c'est le principe de réalité


LE ÇA

C'est le « pôle pulsionnel » et inconscient, qui cherche à réaliser tous nos désirs, même les plus répréhensibles.


LA CURE PSYCHANALYTIQUE

Pour soigner les patients, il faut enquêter sur les signes de l'inconscient accessibles dans la conscience. Ainsi, la psychanalyse interprète le «contenu latent» du rêve, pour trouver ce qui échappe au patient.

Exemple : Un jeune homme rêve de son père sous les traits de Zeus, le maître des dieux dans la mythologie grecque. Cela peut signifier qu'il se sent étouffé par l'autorité paternelle.


Conclusion

1. Pour se connaître, il ne suffit pas d'avoir accès à sa conscience, contrairement à ce qu'avait mis en évidence Descartes. Pour Freud, «le moi n'est pas maitre dans sa propre maison » Il faut enquêter sur une partie invisible de nous-mêmes :

l'inconscient.

2. La vie psychique est conflictuelle : nous cherchons à réaliser nos désirs, mais les interdits et les contraintes du réel nous limitent.

3. Notre esprit est donc gouverné Par des instances en conflit, et non par un libre-arbitre souverain d'une conscience transparente à elle-même.


Retour

Actions

Actions