La Troisième République française est proclamée en 1870 lors d'une période de grands troubles pour la France, qui fait face à une guerre éprouvante contre la Prusse. Cette proclamation intervient après de nombreuses hésitations politiques depuis la fin de la Révolution française. Dès sa naissance, la Troisième République est marquée par un climat de guerre et de rivalité politique intense. La défaite face à la Prusse débouche sur l'instauration d'un gouvernement de défense nationale, puis une assemblée dominée par les monarchistes est élue, créant des tensions internes considérables.

En 1871, la Commune de Paris symbolise un moment de rébellion et d'expérimentation politique audacieuse par les Parisiens, qui cherchent à mettre en place une administration fondée sur des principes démocratiques et socialistes. La Commune prend des mesures radicales comme l'instauration de l'éducation primaire gratuite et laïque. Cette tentative d'autonomie est cependant violemment écrasée durant la 'semaine sanglante', alors que le gouvernement de Versailles, dominé par les monarchistes, ordonne sa répression.

Avec le temps, les républicains parviennent à prendre le dessus au sein du gouvernement, même contre les tentatives de restauration monarchique. L'année 1875 est cruciale grâce à l'adoption des lois constitutionnelles qui posent les bases de la Troisième République. Bien que des divergences existent entre divers mouvements républicains, ceux-ci s'accordent sur l'établissement d'une république parlementaire. Le suffrage universel masculin est appliqué, signe d'une avancée démocratique notable, même si les femmes sont laissées de côté jusqu'en 1945. De plus, de nouvelles lois sont votées pour promouvoir les libertés individuelles, dont la liberté de la presse et le droit d'association.

L'éducation devient un des piliers pour ancrer la république dans l'esprit citoyen. Des réformes éducatives sont instaurées, rendant l'école gratuite, laïque et obligatoire, avec pour objectif de disséminer largement les valeurs républicaines dans la société. Cette démocratisation de l'éducation est perçue comme un moyen puissant de renforcer la cohésion sociale et l'adhésion au régime républicain.

Malgré ses avancées, la Troisième République est constellée de crises qui éclatent et mettent en lumière les tensions sous-jacentes de la société française. La crise boulangiste, l'affaire Dreyfus, et la crise des inventaires sont des événements qui révèlent les profondes divisions entre républicains, monarchistes et autres factions politiques. L'une des plus notables de ces crises est la séparation de l'Église et de l'État en 1905, causant des vives frictions avec les catholiques. En dépit de ces tumultes, la Troisième République réussit à se maintenir, bien que continuellement en proie aux divisions internes.