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L.l: l’Agonie de Raphaël

I. La révélation du talisman (lignes 1 à 13)


Le narrateur omniscient guide la scène et annonce dès les premières lignes le dénouement. Le vocabulaire réaliste décrit la petitesse de la peau : « le lambeau », « fragile et petit », « comme la feuille d’une pervenche » (l.1-2), ce qui ancre l’objet dans le réel tout en laissant planer le doute sur son pouvoir magique. Ce procédé renforce l’hésitation propre au fantastique.


Dès la ligne 3, le dialogue théâtral s’installe avec une parole d’amour de Raphaël : la répétition de « belle » souligne l’importance de Pauline, la seule à lui avoir apporté du bonheur, contrairement à Foedora. L’impératif « disons-nous adieu » crée une antithèse avec le début de la phrase, renforçant la brutalité et l’effet de coup de théâtre pour Pauline.


À la ligne 5, Pauline exprime son étonnement à travers une interrogation brève qui reprend le dernier mot de Raphaël (« adieu »), renforçant l’intensité dramatique.


À la ligne 6, « Ceci », pronom démonstratif, rappelle les paroles de l’antiquaire, tandis que « talisman » renvoie au titre de la première partie du roman. La phrase « accomplit mes désirs et représente ma vie » (l.6-7) fait écho à l’inscription sur la Peau de Chagrin.


La vue est la sensation dominante, mettant Pauline face à la réalité du phénomène avec notamment le lexique du regard: impératif « vois » et verbe « regarde ». La phrase « si tu me regardes encore, je vais mourir » (l.7) souligne l’impact de Pauline sur son destin. L’emploi du futur proche marque l’imminence de la mort et crée un sentiment d’urgence.


Le narrateur reprend la parole à la ligne 9 : « La jeune fille crut Valentin devenu fou ». Cette pensée renforce le fantastique et souligne l’incompréhension de Pauline face à cette révélation soudaine.


Pauline, désormais perçue comme responsable de la mort de Raphaël, prend la peau (« elle prit le talisman »), un geste qui rappelle celui de Raphaël signant son pacte. À la ligne 10, « alla chercher la lampe » évoque la scène où Raphaël découvre la peau chez l’antiquaire. C’est une lecture en boucle.


La lumière faible (« lueur », « vacillante », l.10) symbolise la vie fragile de Raphaël. Créant un effet de clair-obscur qui accentue le fantastique.


Entre les lignes 11-12, il y’a un parallélisme binaire (« également sur Raphaël et sur le talisman », l.11 et « et le visage de son amant et la dernière parcelle de la Peau », l.12) insiste sur le lien indissoluble entre Raphaël et la peau.


Le bilan de cette première partie montre que la révélation ne surprend pas le lecteur, mais bien Pauline. Balzac en profite pour synthétiser l’image de la peau et préparer la transformation de la scène d’adieu en scène d’épouvante (notre 2ème mouvement).



II. Une scène d’épouvante (lignes 13 à la fin)


Le climat change : la scène devient théâtrale, évoquant le mélodrame. Le lexique du désir charnel (« belle de terreur et d’amour », « scènes caressantes », « passion », « joie délirante ») traduit une intensification du désir par hyperboles et allitérations en r. Ce désir est excessif et fatal, illustrant la fatalité du pacte de Raphaël.


À la ligne 17, « Pauline, viens ! Pauline ! » est une injonction brutale, dénuée de tendresse, marquant une évolution par rapport au vocabulaire de la ligne 3. Le narrateur insiste désormais sur le sens de l’ouïe : « un cri terrible » (l.18). L’utilisation du mot « gosier » animalise ce cri, montrant la peur de Pauline.


Son portrait change : « ses yeux se dilatèrent », « ses sourcils violemment tirés », « douleur inouïe », « s’écartèrent avec horreur » (l.19). Ces hyperboles et termes dévalorisants transforment Pauline en un personnage possédé par le démon, son visage déformé par la terreur. 


L’état de Pauline et celui de Raphaël se dégradent simultanément : « un de ces désirs furieux » (l.21) montre que Raphaël sombre dans la folie.


À la ligne 22, « la Peau en se contractant, lui chatouillait la main » renforce le surnaturel par une sensation physique.


Pauline devient la cause de la mort de Raphaël, mais aussi une victime. Sa fuite (« elle s’enfuit dans le salon voisin », l.23) est théâtrale. Deux interprétations sont possibles : soit elle fuit par peur, soit elle tente d’éviter de causer la mort de Raphaël en disparaissant de sa vue.


À partir de la ligne 24, les phrases exclamatives s’enchaînent, marquant l’accélération du rythme. La déclaration de Raphaël (« je t’aime, je t’adore, je te veux », l.25) est une énumération ternaire et une gradation traduisant un désir animal, brutal.


La phrase « je te maudis » (l.25) marque une possession démoniaque.


À la ligne 26, « je veux mourir à toi » contient une antithèse entre Eros (le désir) et Thanatos (la mort). Raphael meurt de désir.




En somme, ce dénouement synthétise tout le roman et renvoie au pacte faustien évoqué au début. Le fantastique demeure : le lecteur ne sait pas si la peau est réellement magique.

La fatalité s’accomplit, conforme aux paroles de l’antiquaire : « Votre suicide n’est que retardé. »

Et l’énergie vitale de Raphaël est plus destructrice que créatrice.


Par ailleurs, on peut comparer ce passage au Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, inspiré de La Peau de Chagrin. Les deux œuvres présentent un lien indestructible entre le personnage et un objet surnaturel, une détérioration progressive et une lutte contre une fatalité inéluctable.


L.l: l’Agonie de Raphaël

I. La révélation du talisman (lignes 1 à 13)


Le narrateur omniscient guide la scène et annonce dès les premières lignes le dénouement. Le vocabulaire réaliste décrit la petitesse de la peau : « le lambeau », « fragile et petit », « comme la feuille d’une pervenche » (l.1-2), ce qui ancre l’objet dans le réel tout en laissant planer le doute sur son pouvoir magique. Ce procédé renforce l’hésitation propre au fantastique.


Dès la ligne 3, le dialogue théâtral s’installe avec une parole d’amour de Raphaël : la répétition de « belle » souligne l’importance de Pauline, la seule à lui avoir apporté du bonheur, contrairement à Foedora. L’impératif « disons-nous adieu » crée une antithèse avec le début de la phrase, renforçant la brutalité et l’effet de coup de théâtre pour Pauline.


À la ligne 5, Pauline exprime son étonnement à travers une interrogation brève qui reprend le dernier mot de Raphaël (« adieu »), renforçant l’intensité dramatique.


À la ligne 6, « Ceci », pronom démonstratif, rappelle les paroles de l’antiquaire, tandis que « talisman » renvoie au titre de la première partie du roman. La phrase « accomplit mes désirs et représente ma vie » (l.6-7) fait écho à l’inscription sur la Peau de Chagrin.


La vue est la sensation dominante, mettant Pauline face à la réalité du phénomène avec notamment le lexique du regard: impératif « vois » et verbe « regarde ». La phrase « si tu me regardes encore, je vais mourir » (l.7) souligne l’impact de Pauline sur son destin. L’emploi du futur proche marque l’imminence de la mort et crée un sentiment d’urgence.


Le narrateur reprend la parole à la ligne 9 : « La jeune fille crut Valentin devenu fou ». Cette pensée renforce le fantastique et souligne l’incompréhension de Pauline face à cette révélation soudaine.


Pauline, désormais perçue comme responsable de la mort de Raphaël, prend la peau (« elle prit le talisman »), un geste qui rappelle celui de Raphaël signant son pacte. À la ligne 10, « alla chercher la lampe » évoque la scène où Raphaël découvre la peau chez l’antiquaire. C’est une lecture en boucle.


La lumière faible (« lueur », « vacillante », l.10) symbolise la vie fragile de Raphaël. Créant un effet de clair-obscur qui accentue le fantastique.


Entre les lignes 11-12, il y’a un parallélisme binaire (« également sur Raphaël et sur le talisman », l.11 et « et le visage de son amant et la dernière parcelle de la Peau », l.12) insiste sur le lien indissoluble entre Raphaël et la peau.


Le bilan de cette première partie montre que la révélation ne surprend pas le lecteur, mais bien Pauline. Balzac en profite pour synthétiser l’image de la peau et préparer la transformation de la scène d’adieu en scène d’épouvante (notre 2ème mouvement).



II. Une scène d’épouvante (lignes 13 à la fin)


Le climat change : la scène devient théâtrale, évoquant le mélodrame. Le lexique du désir charnel (« belle de terreur et d’amour », « scènes caressantes », « passion », « joie délirante ») traduit une intensification du désir par hyperboles et allitérations en r. Ce désir est excessif et fatal, illustrant la fatalité du pacte de Raphaël.


À la ligne 17, « Pauline, viens ! Pauline ! » est une injonction brutale, dénuée de tendresse, marquant une évolution par rapport au vocabulaire de la ligne 3. Le narrateur insiste désormais sur le sens de l’ouïe : « un cri terrible » (l.18). L’utilisation du mot « gosier » animalise ce cri, montrant la peur de Pauline.


Son portrait change : « ses yeux se dilatèrent », « ses sourcils violemment tirés », « douleur inouïe », « s’écartèrent avec horreur » (l.19). Ces hyperboles et termes dévalorisants transforment Pauline en un personnage possédé par le démon, son visage déformé par la terreur. 


L’état de Pauline et celui de Raphaël se dégradent simultanément : « un de ces désirs furieux » (l.21) montre que Raphaël sombre dans la folie.


À la ligne 22, « la Peau en se contractant, lui chatouillait la main » renforce le surnaturel par une sensation physique.


Pauline devient la cause de la mort de Raphaël, mais aussi une victime. Sa fuite (« elle s’enfuit dans le salon voisin », l.23) est théâtrale. Deux interprétations sont possibles : soit elle fuit par peur, soit elle tente d’éviter de causer la mort de Raphaël en disparaissant de sa vue.


À partir de la ligne 24, les phrases exclamatives s’enchaînent, marquant l’accélération du rythme. La déclaration de Raphaël (« je t’aime, je t’adore, je te veux », l.25) est une énumération ternaire et une gradation traduisant un désir animal, brutal.


La phrase « je te maudis » (l.25) marque une possession démoniaque.


À la ligne 26, « je veux mourir à toi » contient une antithèse entre Eros (le désir) et Thanatos (la mort). Raphael meurt de désir.




En somme, ce dénouement synthétise tout le roman et renvoie au pacte faustien évoqué au début. Le fantastique demeure : le lecteur ne sait pas si la peau est réellement magique.

La fatalité s’accomplit, conforme aux paroles de l’antiquaire : « Votre suicide n’est que retardé. »

Et l’énergie vitale de Raphaël est plus destructrice que créatrice.


Par ailleurs, on peut comparer ce passage au Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, inspiré de La Peau de Chagrin. Les deux œuvres présentent un lien indestructible entre le personnage et un objet surnaturel, une détérioration progressive et une lutte contre une fatalité inéluctable.

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