- grâce à Elisabeth von R : Freud s’intéresse « au contenu des pensées à l’arrière plan de cette douleur ». Ce qui l’a fait renoncer à la méthode cathartique, c’était qu’il pensait que Elisabeth devrait connaître « le fondement de cette souffrance et qu’elle avait simplement un secret et non un corps étranger dans son conscient»
- la première définition de l’hystérie freudienne est « souffrir des pensées et non des douleurs » : « L’hystérie souffre essentiellement des réminiscences »
- Dans une lettre à Fliess de 1886 Freud dira que les attaques de vertiges, de larmes chez l’hystérique tout est mis au compte de l’autre préhistorique, inoubliable, que nul n’égalera plus tard.
=> pour Freud l’hystérie n’est plus, à partir de ce moment une décharge émotionnelle, mais un message, un appel adressé à l’Autre.
- Tandis que la femme consent à être “le symptôme d’un autre corps” (ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs d’être un sujet), c’est-à-dire qu’elle prête son corps à la jouissance d’un autre corps, l’hystérique ne prête pas son corps. Lacan appelle cela la "grêve du corps"
- frigidité hystérique : soustrait son corps en tant que celui-ci pourrait être l’instrument du maitre. Par ses symptômes elle invente sa propre anatomie en contre sens de l’anatomie et de la physiologie du corps qu’elle défie.
LE SYMPTOME DE CONVERSION
- Il n’y a pas besoin de conversion pour parler d’hystérie. Mais il y a une jouissance propre au désir hystérique qui est en rapport avec l’insatisfaction et un rapport particulier à l’énigme de ce qu’est une femme et le rapport entre les sexes
- peut être considéré comme une formation de compromis, résultant d’un conflit psychique, porteur d’un sens, en rapport avec un désir inconscient.
- Son corps est porteur d’un discours qu’elle adresse à l’Autre comme énigme afin d’être l’objet cause du désir de cet Autre. C’est à dire qu’au lieu de prêter son corps à la jouissance d’un autre corps, elle garde jalousement la place de l’objet pour interroger le désir de l’Autre. Donc elle refuse la satisfaction de l'Autre et donc sa propre satisfaction. Elle a un désir, comme disait Lacan, insatisfait.
- L’hystérique, disait Lacan, fait l’homme et l’ambiguïté de la phrase signifie qu’elle feint de l’être et/ou qu’elle le fabrique, en imposant à son partenaire un idéal de virilité si idéal, qu’elle ne peut ensuite que le soutenir dans la défaillance ainsi provoquer, ou le rejeter, ou encore lui montrer qu’elle porte « le pantalon » mieux que lui.
=> but de cette partie : rapport de l'identification hystérique avec le signifiant, au delà du sens de ses identifications
Selon Freud, les rêves sont les accomplissements des souhaits.
« Je veux donner un souper, mais je n’ai rien d’autre en réserve qu’un peu de saumon fumé. Je pense aller faire des achats, mais je me souviens que c’est dimanche après-midi, moment où les magasins sont fermés. Je vais alors téléphoner à quelques fournisseurs, mais le téléphone est en dérangement. Il me faut donc renoncer au souhait de donner un souper. Vous dites toujours déclare la patiente que le rêve est un désir réalisé. Maintenant je vais raconter un rêve dont le contenu va tout à fait à l’encontre de cela, en ce que pour moi un désir n’est pas réalisé. Comment accorder-vous cela avec votre théorie ? »
- les restes diurnes de ce rêve concernent :
- la demande de son amie de venir diner chez elle
- le fait que son mari lui avait dit qu’il voulait se mettre au régime et d’arrêter d’accepter les invitations à diner
- La spirituelle bouchère avait dit à Freud que son mari avait la tendance à louer les mérites de son amie, qui était pourtant très maigre, tandis qu’il aimait plutôt les femmes rondes, ce qui était d’ailleurs son propre cas.
- L’interprétation que Freud a donnée à la patiente était que son rêve répondait par la négative à la demande de l’amie de venir dîner chez eux, demande qu’elle ne veuille pas satisfaire de peur qu’elle ne séduise son mari.
- Freud remarque que la patiente avait le même type de faiblesse pour le caviar que son amie avait pour le saumon fumé. De plus toutes les deux se privaient de leur repas de prédilection = la privation du repas préféré, soutient Freud, la patiente s’identifiait hystériquement à son amie car elle veut prendre la place de son amie quant à l’estime que son mari avait pour cette dernière.
Selon Lacan : le rêve interroge le désir de son mari
- Qu'est ce que c’est que désirer une femme qui ne pourrait le satisfaire ? Nous avons ici encore un hiatus entre la demande et le désir, car d’un côté il demande les rondes et de l’autre il désire les maigres.
- veut maigrir = le rêve répond aussi à la demande du mari d’arrêter de manger
- Mais la petite dose du saumon a affaire avec le désir du mari dans la mesure où il renvoie à un autre signifiant, celui de la tranche de chair
Lors de sa thérapie la belle bouchère mentionne ce souvenir : quand un peindre avait proposé à son mari de lui faire son portrait, ce dernier, après avoir remercié le peintre, a rétorqué qu’il aurait surement préféré peindre une tranche du derrière d’une jolie fille que sa face entière à lui
- Le boucher a interprété, d’une certaine façon, les dires du peindre entre demande et désir
=> l’identification de la bouchère à travers le signifiant du saumon fumé est triple :
- Une identification féminine à l’amie,
- une identification masculine à son mari
- une autre identification avec la tranche de viande ou de saumon, dans la mesure où elle symbolise la façon selon laquelle celle-ci peut être désirée par un homme