Nos choix dans la vie quotidienne sont souvent influencés par notre mémoire, qui conserve les expériences passées et oriente notre prise de décisions. Le Moi expérientiel se charge de vivre les expériences, tandis que le Moi mémoriel les stocke et influe sur nos choix futurs. Ainsi, notre mémoire façonne non seulement notre perception du présent mais également nos décisions à venir. Elle est cependant malléable, sujette à des influences externes qui peuvent la reconstruire ou la modifier.

Atkinson et Shiffrin ont conceptualisé la mémoire comme un flux d'informations structuré à travers plusieurs systèmes. La Mémoire sensorielle capte l'information pour une très courte durée mais avec une capacité élevée. La Mémoire à court terme (MCT), quant à elle, retient les informations pour une durée de 0 à 18 secondes avec une capacité limitée à environ 7 éléments. Finalement, la Mémoire à long terme (MLT) joue un rôle de stockage permanent mais souvent lent d'accès. Selon l'expérience de Brown-Peterson, la MCT se dissipe rapidement sans répétition des éléments. De plus, l'Effet de Position Sériale montre que les premiers et derniers éléments d'une liste sont mieux retenus, bien que l'effet de récence disparaisse après 30 secondes, ne laissant que l'effet de primauté.

La Mémoire de travail, conceptualisée par Baddeley et Hitch, est un système actif impliqué dans le raisonnement, la compréhension et l'apprentissage. Ce modèle à composants multiples inclut l'Administrateur central qui coordonne les ressources cognitives, la Boucle phonologique pour les informations verbales, le Calepin visuo-spatial pour les informations visuelles et le Buffer épisodique qui intègre des informations des sous-systèmes et de la Mémoire à long terme. L'expérience de Baddeley et Hitch démontre qu'une charge cognitive accrue diminue la performance de raisonnement, mettant ainsi en lumière l'importance de la mémoire de travail dans la gestion cognitive.

L'Effet Stroop, dévoilé par l'expérience classique de Stroop en 1935, montre comment la lecture, un processus automatique, peut interférer avec la tâche de nommer la couleur de l'encre, considérée comme un processus contrôlé. Dans cette expérience, les participants devaient lire des mots ou nommer la couleur de l'encre utilisée. Cela a révélé que nommer les couleurs prenait un temps significativement plus long lorsque les mots et les couleurs étaient incongruents, démontrant l'interférence de la lecture automatique sur la tâche de dénomination des couleurs. Les effets observés incluent un temps de réponse plus long pour les items incongruents et la tâche de dénomination par rapport à la lecture. Enfin, l'effet d'interaction révèle que la différence de temps entre les conditions congruentes et incongruentes est plus marquée lors des tâches de dénomination.