Joseph Kasa-Vubu est issu d'une famille Bakongo, ethnie majoritaire dans le Bas-Congo. Il a été formé à la mission catholique, ce qui lui a permis d'accéder à une éducation qui était rare pour les Congolais durant la période coloniale. Devenu enseignant, il s'engage dans l'Union Kongo (ABAKO), un mouvement culturel et politique qui visait la promotion des valeurs ethniques et culturelles de la région du Bas-Congo.
La période qui précède l'indépendance du Congo est marquée par une montée en puissance des mouvements nationalistes. ABAKO, sous la direction de Kasa-Vubu, joue un rôle précurseur en demandant plus d'autonomie et en organisant les premières revendications populaires. Son discours du 4 janvier 1959 est particulièrement significatif, déclenchant des émeutes qui mènent à une accélération du processus de décolonisation.
Le 30 juin 1960, le Congo Belge accède à l’indépendance, et Joseph Kasa-Vubu est élu premier président du pays. Cependant, rapidement, le Congo sombre dans une période de crises politiques et militaires. Les tensions entre Kasa-Vubu et le Premier ministre Patrice Lumumba aboutissent à un conflit politique qui conduit au renversement de Lumumba, soutenu par le chef d'armée Joseph-Désiré Mobutu.
Le leadership de Kasa-Vubu représente une vision pour un Congo autonome et respecté sur la scène internationale, qui résonne avec les idéaux de 'Regards sur les Suds'. Cette perspective met l'accent sur la nécessité pour les nations nouvellement indépendantes de renforcer leur souveraineté tout en valorisant leurs identités culturelles propres. Ainsi, l'initiative de Regards sur les Suds peut être vue comme une continuation des idées que Kasa-Vubu a défendues, cherchant à réévaluer le rôle des États du Sud dans un monde encore fortement influencé par les dynamiques nord-sud héritées des périodes coloniales.
Même après sa présidence, Kasa-Vubu reste une figure emblématique de l'histoire congolaise. Son héritage est complexe ; il est à la fois salué comme un père de l'indépendance et critiqué pour son rôle dans la division politique du pays. Malgré cela, son impact sur la politique congolaise continue d'être étudié et débattu, notamment dans le contexte des 'Regards sur les Suds', où son engagement envers l'autonomie et la souveraineté nationale reste pertinent.