Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement
PREPA ECE
1ère année

investissement; un facteur de croissance économique?

ESH

Definition

investissement
Opération qui permet de renouveler et d'accroître le capital d'une économie. Décision par laquelle un individu, une entreprise ou une collectivité affecte ses ressources propres ou des fonds empruntés à l'accroissement de son stock de biens productifs.L'investissement des entreprises comprend la formation brute de capital fixe (FBCF) et la variation de stock. Il est considéré comme une clé de la croissance, car il rend plus efficace le travail humain.

Analyse d'un sujet qui évoque l'importance de l'investissement dans la croissance des pays développés:


Intro:


°Accroche:

donnée chiffrée historique:

Walt Rostow affirmait en 1960, dans "les étapes de la croissance" que la phase de décollage économique s'est nettement caractérisée par le passage du taux d’investissement* de 5 % à 10 %. Cet ordre de grandeur, tiré de l’expérience des pays occidentaux lors de la première révolution industrielle, a d’ailleurs du être largement augmenté pour subvenir aux techniques actuelles, qui requièrent beaucoup plus de capital qu’au XIXe siècle. L’historien Paul Bairoch a ainsi estimé qu’il fallait investir l’équivalent de six à huit mois de salaire pour se lancer dans l’industrie cotonnière au début du XIXe siècle, contre 350 mois dans les années 1950.

citation: "Les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après demain.” Helmut Schmidt. Le principe est que sans investissement, les entreprises ne peuvent pas réaliser de profit. Or, ce profit est essentiel: il est en quelque sorte le revenu de l'entreprise, il sert à payer l'impôt sur les sociétés, les actionnaires et est utilisé comme moyen d'autofinancement. Les investissements ici, forment un cercle vertueux avec profit et emploi, ce qui est positif à la croissance économique.

°Définition: investissement (voir haut de page)

croissance: selon Perroux: "une augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, le produit global net calculé en termes réels".

°potentielles problématiques:

-L'investissement est-il un contribuable exclusivement bénéfique à une croissance extensive (permise par la hausse des facteurs de productions) ou agit-il par d'autres voies sur l'augmentation de la production?

-Quelle place donner à l'investissement dans l'explication des phases de croissance économique forte depuis 1945, notamment celle des Trente glorieuses et, dans une moindre mesure, celle liées à l'essor de la "nouvelle économie"?

Plan: I) L'investissement a été un facteur à court et moyen terme des possibilités productives d'une économie.

II) L'investissement a été un stimulant dans l'essor de la demande économique

III) L'investissement a entretenu sur le long terme, la dynamique de croissance


I)A)

L'investissement a permis une croissance de la productivité du travail;

- Modèle de Solow, 1956; l'investissement net contribue à accroître le stock de capital par travailleur jusqu'à atteindre son niveau stationnaire. Ainsi, il contribue a l'amélioration de la productivité du travail. Il permet donc une progression de la production, et de surcroit du revenu global. Dans ce modèle toute l'épargne est réinvestie. Les classiques, avaient déjà établis les prémices de l'importance de l'investissement, qui augmentait le stock de capital et permettait la croissance économique du fait d'une plus haute intensité capitalistique(ex: Ricardo, 1817). Ils affirmaient qu'il était permis par l'action des capitalistes, qui à mesure qu'ils augmentaient leurs profits, pouvaient investir davantage. Cependant ces derniers finissait par se heurter à la loi des rendements décroissants.

La loi de Say, 1803: L'augmentation des capacités productives de l'économie (par une épargne préalable qui permet un investissement), permet d'augmenter l'offre sur le marché, mais celle-ci est directement corrélée avec une demande car toutes créations de biens nouveaux entraînent une hausse des revenus, donc une hausse de la consommation. Ainsi, l'investissement est générateur de croissance dans la mesure où il entraîne avec lui une hausse de la demande: il n'y a donc pas de surproduction globale, et donc pas de perte de capitaux, seulement des gains.

-Mais un investissement positif à court moyen terme, car il se heurte à la loi des rendements décroissants qui affecte les rendements et le capital par travailleur. Ainsi, dans une logique de croissance extensive, celle-ci ne peut être tirée par l'investissement que temporairement. Selon cette loi, pour une main-d’oeuvre donnée, l’efficacité des investissements diminue à mesure que le volume de capital utilisé augmente. Ainsi, une société de livraison gagne en productivité du travail à acheter un véhicule supplémentaire si certains chauffeurs sont parfois inoccupés, mais, si ce véhicule ne sert que quelques heures par semaine, sa productivité (il s’agit ici de productivité du capital) est plus faible que celle des autres véhicules, à moins d’embaucher un chauffeur supplémentaire.


B) L'investissement a favorisé un processus de rattrapage;

-Début des Trente Glorieuses (terme Jean Fourastié), la RFA et le Japon, qui avaient connu une importante destruction de leur capital productif pendant la Seconde Guerre mondiale, ont vécu un rattrapage économique tiré en partie par un très fort investissement net, plus facile à obtenir que dans les pays ayant un stock de capital productif par travailleur plus élevé. Les multiples politiques de reconstructions ont ainsi contribuer à un fort investissement. La hausse du taux d'investissement pendant les Trente glorieuses a notamment été permise par une aide financière des Etats Unis, mais aussi par une forte progression de l'épargne intérieure. Or cette hausse du taux d'épargne a permis de repousser l'état stationnaire du stock de capital par travailleur. Comme le dit Solow, le niveau du rattrapage par tête via l'investissement a donné ces taux de croissance exceptionnels 5% en moyenne pour la France.


II)A

L'investissement: un stimulant à l'essor de la demande économique:

A- Les hausses de l'investissement ont dynamisé la croissance par leurs actions sur la demande:

-L'effet multiplicateur de l'investissement peut conduire à une croissance forte. On peut évoquer l'effet de revenu souligné dans le modèle de Domar en 1947, dans lequel la hausse de l'investissement favorise la hausse de revenus, notamment pour les fournisseurs en biens d'équipements, ce qui entraîne une hausse de la demande grâce à la hausse du pouvoir d'achat. En consommant davantage, ça permet d'accroître les revenus, qui pourront être réinvestis et ainsi de suite: c'est l'illustration parfaite du multiplicateur keynésien. Dans le modèle de Harrod, l'investissement réalisé détermine le rythme de la croissance effective. Ainsi, une hausse de l'investissement via l'effet du multiplicateur, amorce un mouvement d'expansion. L'Etat peut favoriser ce financement, comme il l'a fait pendant la reconstruction de guerres et les plans de modernisation. Par exemple la construction du barrage Hoover qui a crée beaucoup d'emplois aux USA. Cela suit les traces de la logique keynésienne qui stipule d'investir pour relancer la demande globale et rétablir la croissance:

en période de récession, il faut agir sur l’investissement pour faire repartir la croissance, par une action psychologique améliorant le " climat des affaires ", par une baisse des taux d’intérêt ou par des dépenses publiques supplémentaires.


B-Les gains de productivité générés par l'investissement ont permis la progression de la demande:

Les gains de productivités permettent de produire plus, ce qui fait baisser les prix, augmenter les salaires, et augmente les profits, qui peuvent être de surcroit réinvesti: Ça permet une croissance auto-entretenue par une consommation de masse (on parle de mode de régulation nordiste selon l'école de la régulation)


Les gains de productivités grâce aux investissements, permettent d'accroître la compétitivité prix sur les marchés internationaux, qui se sont nettement développés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cela stimule la demande extérieur, point positif pour les producteurs nationaux, qui peuvent étendre leurs productions et augmenter leurs bénéfices. D'ailleurs, Stiglitz a formulé une citation assez éclairant à ce sujet: "Avec la mondialisation, nous sommes tous interdépendants. Autrefois on disait: lorsque les Etats Unis éternuent, le Mexique s'enrhume. Aujourd'hui, lorsque les USA éternuent une grande partie du monde attrape la grippe, et les problèmes actuels sont bien plus graves que de simples reniflements." Ici il fait référence aux crises (et surtout celles des surprîmes initiée en 2008) qui s'étendent vers le monde entier.


III)A

L'investissement a été un vecteur du progrès technique en faisant entrer ce dernier dans la structure productive.

Comment la loi des rendements décroissants peut-elle être surmontée ? Grâce au progrès technique, disent les économistes depuis Say et Ricardo. Il rend les machines de plus en plus efficaces, en ce sens qu’elles permettent de produire autant en utilisant moins de facteurs de production, en particulier moins de travail. Puisque le volume de richesses produites est limité par la quantité de travail disponible, l’installation de machines plus efficaces est facteur de croissance. L'économie peut difficilement progresser techniquement sans investissement. Kaldor (1978) avance même l'idée selon laquelle le progrès technique est fonction du rythme de l'investissement. Les investissements de productivité permettent d'incorporer le progrès technique au capital installé.

Depuis les années 90, les très forts investissements dans les NTIC aux Etats Unis ont permis aux entreprises de réaliser plus de gains de productivité qu'en Europe, ou l'effort dans l'investissement de la nouvelle économie a été moindre.



B- Certains investissements ont crée de la croissance grâce à des externalités positives:

L'investissement dans la RetD (Romer, 1990), tout comme dans le capital humain (Lucas, 1988) sont des facteurs de la hausse de productivité future.

L'investissement public est un stimulant de la demande mais il peut être aussi un stimulant de l'offre même privée dans la mesure où il permet d'avoir des producteurs plus qualifiés et plus efficaces (réseaux d'infrastructures particuliers, Barro, 1990). Théodore Schultz: "investment in human capital" 1961, il montre le lien entre croissance des pays occidentaux et l'investissement dans le capital humain. Gary Becker reprend la même idée en 1964.

Charles Jones estime ainsi que le tiers de la croissance américaine des dernières décennies s’explique par la progression du niveau d’éducation de la main-d’oeuvre et la moitié par l’effort de recherche et développement.


Pour aller plus loin et contre-balancer l'impact positif de l'investissement:


-Lorsque la demande augmente, les entreprises investissent pour répondre à cette augmentation. Mais si le rythme d’augmentation de cette demande ralentit, alors les entreprises vont avoir des surcapacités de production, ce qui engendre une forte diminution de l’investissement. C’est ce qu’on appel l’effet accélérateur qui montre cette corrélation forte entre demande et décision d'investissement (Aftalion, 1913). Peut-être est-ce ce qui s’est passé en 1993, quand l’investissement diminuant a quasiment provoqué la récession.


-L’investissement de productivité, quant il a pour but de “réduire les coûts salariaux”, ce qui est une motivation pour 22% des entreprises françaises, lorsqu’elles intègrent des innovations technologiques, est destructeur d’emplois : c’est la substitution du capital au travail qui est alors le facteur de l’augmentation de la productivité. Ce n’est plus la face créatrice d’emplois de l’innovation technologique qui se montre ici, comme lorsqu’on crée des biens nouveaux, mais plutôt la face destructrice : elle permet de remplacer des hommes par des machines. Ce sont alors les salariés les moins qualifiés des secteurs en déclins qui sont les plus vulnérables, soumis soit au chômage,soit à la précarité.



PREPA ECE
1ère année

investissement; un facteur de croissance économique?

ESH

Definition

investissement
Opération qui permet de renouveler et d'accroître le capital d'une économie. Décision par laquelle un individu, une entreprise ou une collectivité affecte ses ressources propres ou des fonds empruntés à l'accroissement de son stock de biens productifs.L'investissement des entreprises comprend la formation brute de capital fixe (FBCF) et la variation de stock. Il est considéré comme une clé de la croissance, car il rend plus efficace le travail humain.

Analyse d'un sujet qui évoque l'importance de l'investissement dans la croissance des pays développés:


Intro:


°Accroche:

donnée chiffrée historique:

Walt Rostow affirmait en 1960, dans "les étapes de la croissance" que la phase de décollage économique s'est nettement caractérisée par le passage du taux d’investissement* de 5 % à 10 %. Cet ordre de grandeur, tiré de l’expérience des pays occidentaux lors de la première révolution industrielle, a d’ailleurs du être largement augmenté pour subvenir aux techniques actuelles, qui requièrent beaucoup plus de capital qu’au XIXe siècle. L’historien Paul Bairoch a ainsi estimé qu’il fallait investir l’équivalent de six à huit mois de salaire pour se lancer dans l’industrie cotonnière au début du XIXe siècle, contre 350 mois dans les années 1950.

citation: "Les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après demain.” Helmut Schmidt. Le principe est que sans investissement, les entreprises ne peuvent pas réaliser de profit. Or, ce profit est essentiel: il est en quelque sorte le revenu de l'entreprise, il sert à payer l'impôt sur les sociétés, les actionnaires et est utilisé comme moyen d'autofinancement. Les investissements ici, forment un cercle vertueux avec profit et emploi, ce qui est positif à la croissance économique.

°Définition: investissement (voir haut de page)

croissance: selon Perroux: "une augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, le produit global net calculé en termes réels".

°potentielles problématiques:

-L'investissement est-il un contribuable exclusivement bénéfique à une croissance extensive (permise par la hausse des facteurs de productions) ou agit-il par d'autres voies sur l'augmentation de la production?

-Quelle place donner à l'investissement dans l'explication des phases de croissance économique forte depuis 1945, notamment celle des Trente glorieuses et, dans une moindre mesure, celle liées à l'essor de la "nouvelle économie"?

Plan: I) L'investissement a été un facteur à court et moyen terme des possibilités productives d'une économie.

II) L'investissement a été un stimulant dans l'essor de la demande économique

III) L'investissement a entretenu sur le long terme, la dynamique de croissance


I)A)

L'investissement a permis une croissance de la productivité du travail;

- Modèle de Solow, 1956; l'investissement net contribue à accroître le stock de capital par travailleur jusqu'à atteindre son niveau stationnaire. Ainsi, il contribue a l'amélioration de la productivité du travail. Il permet donc une progression de la production, et de surcroit du revenu global. Dans ce modèle toute l'épargne est réinvestie. Les classiques, avaient déjà établis les prémices de l'importance de l'investissement, qui augmentait le stock de capital et permettait la croissance économique du fait d'une plus haute intensité capitalistique(ex: Ricardo, 1817). Ils affirmaient qu'il était permis par l'action des capitalistes, qui à mesure qu'ils augmentaient leurs profits, pouvaient investir davantage. Cependant ces derniers finissait par se heurter à la loi des rendements décroissants.

La loi de Say, 1803: L'augmentation des capacités productives de l'économie (par une épargne préalable qui permet un investissement), permet d'augmenter l'offre sur le marché, mais celle-ci est directement corrélée avec une demande car toutes créations de biens nouveaux entraînent une hausse des revenus, donc une hausse de la consommation. Ainsi, l'investissement est générateur de croissance dans la mesure où il entraîne avec lui une hausse de la demande: il n'y a donc pas de surproduction globale, et donc pas de perte de capitaux, seulement des gains.

-Mais un investissement positif à court moyen terme, car il se heurte à la loi des rendements décroissants qui affecte les rendements et le capital par travailleur. Ainsi, dans une logique de croissance extensive, celle-ci ne peut être tirée par l'investissement que temporairement. Selon cette loi, pour une main-d’oeuvre donnée, l’efficacité des investissements diminue à mesure que le volume de capital utilisé augmente. Ainsi, une société de livraison gagne en productivité du travail à acheter un véhicule supplémentaire si certains chauffeurs sont parfois inoccupés, mais, si ce véhicule ne sert que quelques heures par semaine, sa productivité (il s’agit ici de productivité du capital) est plus faible que celle des autres véhicules, à moins d’embaucher un chauffeur supplémentaire.


B) L'investissement a favorisé un processus de rattrapage;

-Début des Trente Glorieuses (terme Jean Fourastié), la RFA et le Japon, qui avaient connu une importante destruction de leur capital productif pendant la Seconde Guerre mondiale, ont vécu un rattrapage économique tiré en partie par un très fort investissement net, plus facile à obtenir que dans les pays ayant un stock de capital productif par travailleur plus élevé. Les multiples politiques de reconstructions ont ainsi contribuer à un fort investissement. La hausse du taux d'investissement pendant les Trente glorieuses a notamment été permise par une aide financière des Etats Unis, mais aussi par une forte progression de l'épargne intérieure. Or cette hausse du taux d'épargne a permis de repousser l'état stationnaire du stock de capital par travailleur. Comme le dit Solow, le niveau du rattrapage par tête via l'investissement a donné ces taux de croissance exceptionnels 5% en moyenne pour la France.


II)A

L'investissement: un stimulant à l'essor de la demande économique:

A- Les hausses de l'investissement ont dynamisé la croissance par leurs actions sur la demande:

-L'effet multiplicateur de l'investissement peut conduire à une croissance forte. On peut évoquer l'effet de revenu souligné dans le modèle de Domar en 1947, dans lequel la hausse de l'investissement favorise la hausse de revenus, notamment pour les fournisseurs en biens d'équipements, ce qui entraîne une hausse de la demande grâce à la hausse du pouvoir d'achat. En consommant davantage, ça permet d'accroître les revenus, qui pourront être réinvestis et ainsi de suite: c'est l'illustration parfaite du multiplicateur keynésien. Dans le modèle de Harrod, l'investissement réalisé détermine le rythme de la croissance effective. Ainsi, une hausse de l'investissement via l'effet du multiplicateur, amorce un mouvement d'expansion. L'Etat peut favoriser ce financement, comme il l'a fait pendant la reconstruction de guerres et les plans de modernisation. Par exemple la construction du barrage Hoover qui a crée beaucoup d'emplois aux USA. Cela suit les traces de la logique keynésienne qui stipule d'investir pour relancer la demande globale et rétablir la croissance:

en période de récession, il faut agir sur l’investissement pour faire repartir la croissance, par une action psychologique améliorant le " climat des affaires ", par une baisse des taux d’intérêt ou par des dépenses publiques supplémentaires.


B-Les gains de productivité générés par l'investissement ont permis la progression de la demande:

Les gains de productivités permettent de produire plus, ce qui fait baisser les prix, augmenter les salaires, et augmente les profits, qui peuvent être de surcroit réinvesti: Ça permet une croissance auto-entretenue par une consommation de masse (on parle de mode de régulation nordiste selon l'école de la régulation)


Les gains de productivités grâce aux investissements, permettent d'accroître la compétitivité prix sur les marchés internationaux, qui se sont nettement développés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cela stimule la demande extérieur, point positif pour les producteurs nationaux, qui peuvent étendre leurs productions et augmenter leurs bénéfices. D'ailleurs, Stiglitz a formulé une citation assez éclairant à ce sujet: "Avec la mondialisation, nous sommes tous interdépendants. Autrefois on disait: lorsque les Etats Unis éternuent, le Mexique s'enrhume. Aujourd'hui, lorsque les USA éternuent une grande partie du monde attrape la grippe, et les problèmes actuels sont bien plus graves que de simples reniflements." Ici il fait référence aux crises (et surtout celles des surprîmes initiée en 2008) qui s'étendent vers le monde entier.


III)A

L'investissement a été un vecteur du progrès technique en faisant entrer ce dernier dans la structure productive.

Comment la loi des rendements décroissants peut-elle être surmontée ? Grâce au progrès technique, disent les économistes depuis Say et Ricardo. Il rend les machines de plus en plus efficaces, en ce sens qu’elles permettent de produire autant en utilisant moins de facteurs de production, en particulier moins de travail. Puisque le volume de richesses produites est limité par la quantité de travail disponible, l’installation de machines plus efficaces est facteur de croissance. L'économie peut difficilement progresser techniquement sans investissement. Kaldor (1978) avance même l'idée selon laquelle le progrès technique est fonction du rythme de l'investissement. Les investissements de productivité permettent d'incorporer le progrès technique au capital installé.

Depuis les années 90, les très forts investissements dans les NTIC aux Etats Unis ont permis aux entreprises de réaliser plus de gains de productivité qu'en Europe, ou l'effort dans l'investissement de la nouvelle économie a été moindre.



B- Certains investissements ont crée de la croissance grâce à des externalités positives:

L'investissement dans la RetD (Romer, 1990), tout comme dans le capital humain (Lucas, 1988) sont des facteurs de la hausse de productivité future.

L'investissement public est un stimulant de la demande mais il peut être aussi un stimulant de l'offre même privée dans la mesure où il permet d'avoir des producteurs plus qualifiés et plus efficaces (réseaux d'infrastructures particuliers, Barro, 1990). Théodore Schultz: "investment in human capital" 1961, il montre le lien entre croissance des pays occidentaux et l'investissement dans le capital humain. Gary Becker reprend la même idée en 1964.

Charles Jones estime ainsi que le tiers de la croissance américaine des dernières décennies s’explique par la progression du niveau d’éducation de la main-d’oeuvre et la moitié par l’effort de recherche et développement.


Pour aller plus loin et contre-balancer l'impact positif de l'investissement:


-Lorsque la demande augmente, les entreprises investissent pour répondre à cette augmentation. Mais si le rythme d’augmentation de cette demande ralentit, alors les entreprises vont avoir des surcapacités de production, ce qui engendre une forte diminution de l’investissement. C’est ce qu’on appel l’effet accélérateur qui montre cette corrélation forte entre demande et décision d'investissement (Aftalion, 1913). Peut-être est-ce ce qui s’est passé en 1993, quand l’investissement diminuant a quasiment provoqué la récession.


-L’investissement de productivité, quant il a pour but de “réduire les coûts salariaux”, ce qui est une motivation pour 22% des entreprises françaises, lorsqu’elles intègrent des innovations technologiques, est destructeur d’emplois : c’est la substitution du capital au travail qui est alors le facteur de l’augmentation de la productivité. Ce n’est plus la face créatrice d’emplois de l’innovation technologique qui se montre ici, comme lorsqu’on crée des biens nouveaux, mais plutôt la face destructrice : elle permet de remplacer des hommes par des machines. Ce sont alors les salariés les moins qualifiés des secteurs en déclins qui sont les plus vulnérables, soumis soit au chômage,soit à la précarité.



Retour

Actions

Actions