Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement
Post-Bac

HM : 52 - Le Jansénisme au XVIIe et XVIIIe siècles

1. Origine et expansion du Jansénisme

  • Origine : Le jansénisme est un mouvement religieux issu du catholicisme, fondé sur les écrits de Cornelius Jansen (1585-1638) qui publie l’Augustinus. Il prône un retour à une Église plus stricte, inspirée de la pensée de Saint Augustin, selon laquelle l'homme est fondamentalement pécheur et ne peut être sauvé que par la grâce divine. Cette conception est proche du protestantisme, notamment sur la question du salut par la foi.
  • Opposition avec les jésuites : Les jansénistes s'opposent aux jésuites, qui adoptent une vision plus optimiste de la nature humaine et insistent sur l'importance des bonnes œuvres pour obtenir le salut. Les jésuites, missionnaires dans les colonies, sont perçus comme proches du pouvoir papal.
  • Diffusion en France : C’est à l’abbaye de Port-Royal, dirigée par l'abbé de Saint-Cyran, que les idées jansénistes sont diffusées en France.

2. Le Jansénisme face à la monarchie et à l’Église

  • Louis XIV et le Jansénisme : Initialement tolérant, Louis XIV devient de plus en plus hostile au jansénisme, car il perçoit ce mouvement comme une menace à l'unité religieuse du royaume après les guerres de religion. Le roi fait pression sur le pape Clément XI, qui publie en 1713 la bulle Unigenitus, condamnant 101 thèses jansénistes tirées des écrits de Pasquier Quesnel.
  • Résistance parlementaire : Les parlements, notamment celui de Paris, qui comptent de nombreux sympathisants jansénistes, refusent d'enregistrer la bulle Unigenitus, ce qui reflète une opposition gallicane. Le gallicanisme soutient l’autonomie de l’Église en France par rapport à Rome, créant des tensions entre la monarchie et le pouvoir papal.

3. Le Jansénisme dans la société et le mouvement convulsionnaire

  • Mouvement convulsionnaire : Après la mort du diacre janséniste François de Paris en 1727, des miracles et des convulsions sont observés sur sa tombe au cimetière de Saint-Médard. Cet événement attire des foules, ce qui pousse le roi à fermer le cimetière en 1732.
  • Billets de confession : Pour lutter contre le jansénisme, l’archevêque de Paris introduit des billets de confession en 1749. Ces billets, délivrés uniquement par des prêtres fidèles à la bulle Unigenitus, conditionnent l'accès aux sacrements, notamment l'extrême-onction. Ceux qui n'ont pas ces billets se voient refuser les derniers sacrements, ce qui provoque une forte opposition. Finalement, en 1754, Louis XV abolit cette mesure sous la pression des protestations.

4. Les victoires jansénistes et la diffusion des idées

  • Expulsion des jésuites : Entre 1762 et 1764, les jésuites sont expulsés du royaume, marquant une victoire pour les jansénistes. Cette expulsion réduit l'influence jésuite en France et s’inscrit dans un mouvement de remise en question de l'autorité religieuse.
  • Jansénisme et politique : Les jansénistes créent un journal en 1728 pour diffuser leurs idées et critiquer l’absolutisme royal. Ils contestent le pouvoir fondé sur le droit divin et dénoncent les abus du clergé, notamment à travers la bulle Unigenitus. Le discours janséniste évolue vers des critiques plus politiques, appelant à limiter le pouvoir royal et soutenant la tolérance religieuse.
  • Influence des Lumières : Les idées jansénistes trouvent un écho chez certains philosophes et scientifiques des Lumières, qui ne rejettent pas forcément la religion mais critiquent son emprise sur la société. Par exemple, Voltaire, bien que déiste, prône la tolérance religieuse et dénonce les abus de l’Église dans son Traité sur la tolérance.


A retenir :

Le jansénisme, bien qu’à l'origine un mouvement religieux, devient un élément clé des débats politiques et religieux du XVIIe et XVIIIe siècles en France. Il s’oppose aux jésuites et à la monarchie absolue, tout en suscitant des mouvements populaires comme les convulsionnaires. Sa lutte contre l’autorité papale et royale contribue à un changement des mentalités, préparant ainsi le terrain pour les idéaux de tolérance et de liberté religieuse qui émergeront à la veille de la Révolution française.

Post-Bac

HM : 52 - Le Jansénisme au XVIIe et XVIIIe siècles

1. Origine et expansion du Jansénisme

  • Origine : Le jansénisme est un mouvement religieux issu du catholicisme, fondé sur les écrits de Cornelius Jansen (1585-1638) qui publie l’Augustinus. Il prône un retour à une Église plus stricte, inspirée de la pensée de Saint Augustin, selon laquelle l'homme est fondamentalement pécheur et ne peut être sauvé que par la grâce divine. Cette conception est proche du protestantisme, notamment sur la question du salut par la foi.
  • Opposition avec les jésuites : Les jansénistes s'opposent aux jésuites, qui adoptent une vision plus optimiste de la nature humaine et insistent sur l'importance des bonnes œuvres pour obtenir le salut. Les jésuites, missionnaires dans les colonies, sont perçus comme proches du pouvoir papal.
  • Diffusion en France : C’est à l’abbaye de Port-Royal, dirigée par l'abbé de Saint-Cyran, que les idées jansénistes sont diffusées en France.

2. Le Jansénisme face à la monarchie et à l’Église

  • Louis XIV et le Jansénisme : Initialement tolérant, Louis XIV devient de plus en plus hostile au jansénisme, car il perçoit ce mouvement comme une menace à l'unité religieuse du royaume après les guerres de religion. Le roi fait pression sur le pape Clément XI, qui publie en 1713 la bulle Unigenitus, condamnant 101 thèses jansénistes tirées des écrits de Pasquier Quesnel.
  • Résistance parlementaire : Les parlements, notamment celui de Paris, qui comptent de nombreux sympathisants jansénistes, refusent d'enregistrer la bulle Unigenitus, ce qui reflète une opposition gallicane. Le gallicanisme soutient l’autonomie de l’Église en France par rapport à Rome, créant des tensions entre la monarchie et le pouvoir papal.

3. Le Jansénisme dans la société et le mouvement convulsionnaire

  • Mouvement convulsionnaire : Après la mort du diacre janséniste François de Paris en 1727, des miracles et des convulsions sont observés sur sa tombe au cimetière de Saint-Médard. Cet événement attire des foules, ce qui pousse le roi à fermer le cimetière en 1732.
  • Billets de confession : Pour lutter contre le jansénisme, l’archevêque de Paris introduit des billets de confession en 1749. Ces billets, délivrés uniquement par des prêtres fidèles à la bulle Unigenitus, conditionnent l'accès aux sacrements, notamment l'extrême-onction. Ceux qui n'ont pas ces billets se voient refuser les derniers sacrements, ce qui provoque une forte opposition. Finalement, en 1754, Louis XV abolit cette mesure sous la pression des protestations.

4. Les victoires jansénistes et la diffusion des idées

  • Expulsion des jésuites : Entre 1762 et 1764, les jésuites sont expulsés du royaume, marquant une victoire pour les jansénistes. Cette expulsion réduit l'influence jésuite en France et s’inscrit dans un mouvement de remise en question de l'autorité religieuse.
  • Jansénisme et politique : Les jansénistes créent un journal en 1728 pour diffuser leurs idées et critiquer l’absolutisme royal. Ils contestent le pouvoir fondé sur le droit divin et dénoncent les abus du clergé, notamment à travers la bulle Unigenitus. Le discours janséniste évolue vers des critiques plus politiques, appelant à limiter le pouvoir royal et soutenant la tolérance religieuse.
  • Influence des Lumières : Les idées jansénistes trouvent un écho chez certains philosophes et scientifiques des Lumières, qui ne rejettent pas forcément la religion mais critiquent son emprise sur la société. Par exemple, Voltaire, bien que déiste, prône la tolérance religieuse et dénonce les abus de l’Église dans son Traité sur la tolérance.


A retenir :

Le jansénisme, bien qu’à l'origine un mouvement religieux, devient un élément clé des débats politiques et religieux du XVIIe et XVIIIe siècles en France. Il s’oppose aux jésuites et à la monarchie absolue, tout en suscitant des mouvements populaires comme les convulsionnaires. Sa lutte contre l’autorité papale et royale contribue à un changement des mentalités, préparant ainsi le terrain pour les idéaux de tolérance et de liberté religieuse qui émergeront à la veille de la Révolution française.

Retour

Actions

Actions