La thalassocratie athénienne fait référence à la période où Athènes exerçait une domination maritime en mer Égée et au-delà. Grâce à une flotte puissante, Athènes a pu lever des tributs et influencer grandement les affaires commerciales et politiques de la région. Cette suprématie était fondée sur sa capacité à sécuriser les routes commerciales et à protéger les cités alliées contre les menaces extérieures, principalement la Perse.

La Ligue de Délos a été instaurée peu après la victoire grecque contre les Perses à Salamine. Son but était de continuer la lutte contre l'empire perse et de libérer les cités encore sous domination perse. Les membres de la ligue s'engageaient à fournir des contributions financières ou militaires. Les fonds de l'alliance étaient conservés dans un trésor qui, symboliquement, se trouvait d'abord sur l'île de Délos, d'où le nom. Ce trésor assurait la maintenance d'une flotte commune, principalement constituée par les navires athéniens.

Athènes était le leader incontesté de la Ligue de Délos, avec un contrôle quasi-total sur ses membres. Cette position dominante permit à Athènes de renforcer sa puissance tant sur le plan militaire qu'économique. La centralisation du pouvoir était accentuée par le transfert du trésor de Délos à Athènes. Cet acte symbolisait non seulement la puissance maritime d'Athènes mais aussi la transformation progressive d'une alliance égale en un empire athénien expansionniste.

L'impérialisme athénien se manifesta par la subordination croissante des cités alliées. Des garnisons athéniennes furent installées, et les dissidences étaient sévèrement réprimées. Athènes exploitait les ressources des cités membres à son avantage, notamment par l'extraction de tributs toujours plus élevés. Dans son hégémonie, Athènes imposa ses systèmes politiques et économiques, transformant progressivement la Ligue en un empire autoritaire. Cependant, ce contrôle serré et parfois oppressif alimenta le ressentiment et la rébellion parmi les alliés.

La guerre du Péloponnèse, qui dura de 431 à 404 av. J.-C., marqua le commencement du déclin de l'empire athénien. Cette guerre opposa Athènes et ses alliés à Sparte et à la Ligue du Péloponnèse. La guerre fut marquée par de nombreuses batailles terrestres et navales, des sièges et des trahisons. En dépit de quelques victoires initiales, Athènes finit par fatiguer ses ressources. La défaite à la bataille d'Aigos Potamos et le blocus de la ville d'Athènes par les Spartiates et leurs alliés signifièrent la fin de la domination athénienne. La paix de 404 av. J.-C. mettait par écrit la dissolution de l'empire athénien, alors que la ville devait démanteler ses murs et réduire sa flotte.