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histoire

Définition

Congrès de Vienne
Réunion des grandes puissances européennes pour redessiner l'Europe après la chute de Napoléon Ier, visant à restaurer un ordre monarchique ancien.
Charte de 1814
Texte constitutionnel accordé par Louis XVIII garantissant certains acquis de la Révolution française tout en instaurant un parlementarisme censitaire.
Sainte-Alliance
Traité unissant la Russie, la Prusse et l'Autriche pour maintenir l'ordre monarchique en Europe et lutter contre les idées révolutionnaires.
Révolution des Trois Glorieuses
Soulèvement populaire en France les 27, 28 et 29 juillet 1830, menant à la chute de Charles X et à l'instauration de la monarchie de Juillet sous Louis-Philippe Ier.

I. Un retour à l'ordre ancien

A. En Europe : le Congrès de Vienne

Le congrès de Vienne (septembre 1814 - juin 1815) réunit tous les dirigeants européens en vue de la reconstruction de l’Europe. Mais ce sont les grands vainqueurs de Napoléon Ier – l’Autriche, la Prusse, la Russie, le Royaume-Uni – qui décident des clauses de l’Acte final, largement inspirées par le prince de Metternich, ministre des affaires étrangères autrichien. Soucieux du retour à un ordre monarchique ancien, ils restaurent le pouvoir des anciennes dynasties renversées sous la Révolution française ou l’Empire napoléonien. Les frontières européennes sont redessinées : l’Autriche, la Russie et la Prusse annexent de nombreux territoires sans tenir compte des revendications nationales, la puissance de l’Autriche est rétablie en Allemagne et en Italie tandis que la France est ramenée à ses frontières de 1792. Par le traité de Sainte-Alliance (26 septembre 1815) l’Autriche, la Russie et la Prusse, s’engagent à se prêter assistance et faire triompher les principes chrétiens sur les idées révolutionnaires en réprimant si besoin par la force d’éventuels troubles révolutionnaires. La Quadruple Alliance (20 novembre 1815), incluant cette fois le Royaume-Uni puis la France en 1818 (Quintuple Alliance) qui peu à peu réintègre le « concert européen », prévoit l’organisation régulière de congrès internationaux destinés à empêcher tout mouvement national en Europe. Mais la « réaction » contre les idées issues de la Révolution a ses limites : les intérêts des alliés sont divergents, une restauration monarchique pure et dure partout paraît compliquée car les aspirations libérales et nationales nées de la Révolution se sont beaucoup répandues.

B. En France : la monarchie de Louis XVIII

En 1814 puis en 1815, Louis XVIII – le frère cadet de Louis XVI – est mis sur le trône de France par les monarques européens vainqueurs de Napoléon Ier. Pour rallier l’opinion publique, qui ne voit pas cette Restauration d’un très bon œil, le roi accepte une partie des acquis de la Révolution dans sa Charte de 1814. Contrairement aux ultraroyalistes et à son frère Charles (le futur Charles X qui monte sur le trône en 1824), Louis XVIII comprend qu’un retour à la monarchie absolue est impossible. La charte garantit certains acquis révolutionnaires, comme l'égalité devant la loi, la liberté de culte et le principe de propriété. Toutefois, le régime reste dominé par un parlementarisme censitaire, où seuls les plus riches (payant le vote censitaire) peuvent participer à la vie politique. Les ultraroyalistes, appelés « ultras », cherchent à revenir à l’ordre ancien, supprimant les symboles révolutionnaires comme le drapeau tricolore. Ce régime fragile est marqué par des tensions entre les libéraux, favorables à plus de libertés, et les ultras, ce qui montre que les aspirations nées de la Révolution ne sont pas éteintes. Les idées révolutionnaires continuent de gagner du terrain, notamment dans les cercles intellectuels et les mouvements clandestins.

II. Le rejet de la restauration d’un ordre ancien

A. Les aspirations des années 1820 et le massacre de Chios

Le congrès de Vienne ne prend pas en compte les revendications des peuples qui aspirent à plus de libertés et de droits (mouvements libéraux, France 1830), à l’unité ou l’indépendance de nations divisées ou dominées (mouvements nationaux). Cela donne lieu dans les années 1820-1830 à une agitation révolutionnaire en Europe, autour d'organisations secrètes comme les Carbonari italiens ou l’Hétairie grecque. En Grèce, l’insurrection éclate contre l’empire ottoman en 1821, violemment réprimée sur l’île de Chios en 1822, soutenue par la Russie, l’Angleterre et finalement la France, elle aboutit à l’indépendance grecque après le traité d’Andrinople en 1829 (mais Chios reste ottomane). Ce drame choque profondément l’opinion publique et mobilise des personnalités, notamment les romantiques, comme Lord Byron, Châteaubriand ou Delacroix, reflétant un patriotisme renouvelé au-delà des frontières. La Belgique elle aussi se libère du royaume des Pays-Bas en 1830. Mais partout ailleurs les insurrections se soldent par des échecs, en Allemagne, en Italie (1821 insurrection dans le Piémont) ou encore en Pologne révoltée contre l’empire russe en 1831, que la France, à l’inverse de la Grèce, décide de ne pas soutenir. Ces mouvements montrent combien l’ordre de Vienne est fragile.

B. Les Trois Glorieuses en France

Louis XVIII meurt en septembre 1824 : son frère lui succède sous le nom de Charles X. Sacré à Reims en mai 1825, il veut apparaître comme un roi de droit divin. Charles X impose deux lois qui le placent comme le protecteur des deux piliers de l’Ancien régime (noblesse et Église) : la loi du sacrilège punit de mort les profanateurs d’églises et la loi du milliard des émigrés prévoit l’indemnisation des nobles ayant fui pendant la Révolution et dont les biens ont été confisqués. Sous Charles X, des mesures autoritaires sont adoptées : la Chambre proteste mais le roi la dissout. En juillet 1830, l’opposition gagne les élections. Le roi signe alors quatre ordonnances qui suspendent la liberté de la presse, dissolvent la Chambre et modifient le système électoral. La promulgation des quatre ordonnances, le 26 juillet 1830, déclenche la « révolution des Trois Glorieuses » (27, 28 et 29 juillet 1830) à Paris. Les barricades apparaissent dans Paris, symbole de la politisation des masses et du rejet des décisions autoritaires. Les partisans du libéralisme (idéologie défendant les libertés politiques dans le cadre d’une monarchie) et les républicains y participent. Mais le pays n’est pas prêt pour une expérience républicaine. Le chef des libéraux, Adolphe Thiers, parvient à imposer son candidat au trône : Louis-Philippe d’Orléans, cousin de Charles X, qui est parti en exil. Il monte sur le trône sous le nom de Louis-Philippe Ier. Bien que ce nouveau régime soit qualifié de juste milieu, il repose toujours sur un vote censitaire qui limite les aspirations des libéraux et des classes populaires. Les revendications pour un suffrage universel se développent, préparant le terrain pour de nouvelles contestations.

III. 1848 : la flambée révolutionnaire

A. En France

Dès son avènement, Louis-Philippe Ier prête serment sur une charte révisée et le drapeau tricolore est restauré. Très vite, les partisans du nouveau roi se divisent en deux tendances : le « Parti du Mouvement » (autour d’Adolphe Thiers) qui souhaite des réformes et le « Parti de la Résistance » (autour de François Guizot) qui estime que la Révolution de 1830 est finie et qui refuse les réformes. Dès mars 1831, le « Parti de la Résistance » est au pouvoir. La Monarchie de Juillet (1830-1848) est contestée par ses opposants politiques (les légitimistes, favorables à la restauration des descendants de Charles X ou les bonapartistes, favorables à la restauration des descendants de Napoléon Ier) et par des émeutes populaires qui se multiplient dans un contexte de misère et de mauvaises récoltes (la révolte des canuts – ouvriers du textile – à Lyon en 1834). En 1835, l’attentat du républicain Guiseppe Fieschi contre Louis-Philippe Ier conduit le régime à adopter une série de lois répressives, appelées « lois de septembre », qui rétablissent de la censure (interdiction des caricatures politiques). À partir de 1840, François Guizot domine le gouvernement. Il mène une politique conservatrice : il refuse la réforme du suffrage censitaire (type de suffrage permettant seulement aux plus riches qui paient l’impôt électoral – le cens – de voter) afin d’assurer le pouvoir à la bourgeoisie et la noblesse dans le vote. Le roi est de plus en plus perçu comme un « roi bourgeois », indifférent à la misère sociale. Face à cette intransigeance et à la crise économique qui aggrave les tensions à partir de 1846, l’opposition s’organise. La « campagne des banquets » (1847-1848) permet de contourner l’interdiction des réunions publiques. Conscient du danger, le gouvernement interdit un banquet républicain prévu le 14 janvier 1848 à Paris. La répression de cette manifestation ouvre la révolution de février 1848. Les barricades refont leur apparition à Paris, et Louis-Philippe abdique. La Deuxième République est proclamée, et le suffrage universel masculin est instauré, répondant enfin à une aspiration majeure des révolutionnaires. Ce moment marque une rupture avec les compromis monarchiques antérieurs, en s’orientant vers un véritable projet démocratique.

B. Qui se diffuse à l’Europe

En 1848, les frustrations politiques sont toujours d’actualité : celle du suffrage universel (droit de vote accordé à tous les hommes, sans conditions), celle des libertés, celle du droit des peuples à réclamer leur unité (Allemagne, Italie) ou leur indépendance (minorités nationales en Autriche). La crise économique, qui frappe l’Europe dès 1846, accentue les tensions. De nombreuses nations entrent en rébellion dans le sillage de la France, soulevée en février 1848. La révolte débute à Vienne en février 1848 puis les foyers révolutionnaires se multiplient : Prague, Berlin, Budapest, Milan… Au cours des premiers mois, les insurgés remportent des succès : de nombreux monarques acceptent des constitutions (lois fondamentales fixant la nature du régime et la répartition des pouvoir dans celui-ci) dans les États allemands et italiens. Dans certains cas, les républicains parviennent même à prendre le pouvoir (Venise, Rome). En Autriche, la révolution contraint Metternich, au pouvoir depuis 1809, à l’exil pour l’Angleterre. Certaines libertés – droit de parole, de réunion, d’association – sont accordées. Mais l’Autriche écrase la révolution à Prague en juin 1848 et à Vienne en octobre 1848. En Italie, l’Autriche et la France rétablissent le pouvoir du pape à Rome. En 1849, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, refuse la couronne d’Allemagne parce qu’elle lui est offerte par un parlement élu. L’échec des révolutions n’est pourtant pas total. Outre le maintien de certaines réformes libérales (le Piémont-Sardaigne et la Prusse conservent leur constitution), le « Printemps des peuples » (1848) a prouvé la fragilité de certaines monarchies.

A retenir :

La période post-révolutionnaire en Europe a vu des tentatives de rétablir l'ordre monarchique, notamment à travers le Congrès de Vienne. En France, la monarchie est restaurée sous Louis XVIII, mais les tensions entre les diverses factions montrent que les idées révolutionnaires persistent. Les aspirations libérales et nationales continuent d'animer l'Europe, menant à des révolutions comme celle des Trois Glorieuses en 1830 et l'insurrection de 1848. Ces événements montrent que la restauration monarchique ne peut entièrement réprimer les demandes pour plus de libertés et de droits nationaux. Les aspirations nées de la Révolution française survivent, menant à des mouvements de rejet du vieil ordre dans plusieurs pays européens. La question reste de savoir comment ces ambitions peuvent être conciliées avec l'ordre monarchique traditionnel.

histoire

Définition

Congrès de Vienne
Réunion des grandes puissances européennes pour redessiner l'Europe après la chute de Napoléon Ier, visant à restaurer un ordre monarchique ancien.
Charte de 1814
Texte constitutionnel accordé par Louis XVIII garantissant certains acquis de la Révolution française tout en instaurant un parlementarisme censitaire.
Sainte-Alliance
Traité unissant la Russie, la Prusse et l'Autriche pour maintenir l'ordre monarchique en Europe et lutter contre les idées révolutionnaires.
Révolution des Trois Glorieuses
Soulèvement populaire en France les 27, 28 et 29 juillet 1830, menant à la chute de Charles X et à l'instauration de la monarchie de Juillet sous Louis-Philippe Ier.

I. Un retour à l'ordre ancien

A. En Europe : le Congrès de Vienne

Le congrès de Vienne (septembre 1814 - juin 1815) réunit tous les dirigeants européens en vue de la reconstruction de l’Europe. Mais ce sont les grands vainqueurs de Napoléon Ier – l’Autriche, la Prusse, la Russie, le Royaume-Uni – qui décident des clauses de l’Acte final, largement inspirées par le prince de Metternich, ministre des affaires étrangères autrichien. Soucieux du retour à un ordre monarchique ancien, ils restaurent le pouvoir des anciennes dynasties renversées sous la Révolution française ou l’Empire napoléonien. Les frontières européennes sont redessinées : l’Autriche, la Russie et la Prusse annexent de nombreux territoires sans tenir compte des revendications nationales, la puissance de l’Autriche est rétablie en Allemagne et en Italie tandis que la France est ramenée à ses frontières de 1792. Par le traité de Sainte-Alliance (26 septembre 1815) l’Autriche, la Russie et la Prusse, s’engagent à se prêter assistance et faire triompher les principes chrétiens sur les idées révolutionnaires en réprimant si besoin par la force d’éventuels troubles révolutionnaires. La Quadruple Alliance (20 novembre 1815), incluant cette fois le Royaume-Uni puis la France en 1818 (Quintuple Alliance) qui peu à peu réintègre le « concert européen », prévoit l’organisation régulière de congrès internationaux destinés à empêcher tout mouvement national en Europe. Mais la « réaction » contre les idées issues de la Révolution a ses limites : les intérêts des alliés sont divergents, une restauration monarchique pure et dure partout paraît compliquée car les aspirations libérales et nationales nées de la Révolution se sont beaucoup répandues.

B. En France : la monarchie de Louis XVIII

En 1814 puis en 1815, Louis XVIII – le frère cadet de Louis XVI – est mis sur le trône de France par les monarques européens vainqueurs de Napoléon Ier. Pour rallier l’opinion publique, qui ne voit pas cette Restauration d’un très bon œil, le roi accepte une partie des acquis de la Révolution dans sa Charte de 1814. Contrairement aux ultraroyalistes et à son frère Charles (le futur Charles X qui monte sur le trône en 1824), Louis XVIII comprend qu’un retour à la monarchie absolue est impossible. La charte garantit certains acquis révolutionnaires, comme l'égalité devant la loi, la liberté de culte et le principe de propriété. Toutefois, le régime reste dominé par un parlementarisme censitaire, où seuls les plus riches (payant le vote censitaire) peuvent participer à la vie politique. Les ultraroyalistes, appelés « ultras », cherchent à revenir à l’ordre ancien, supprimant les symboles révolutionnaires comme le drapeau tricolore. Ce régime fragile est marqué par des tensions entre les libéraux, favorables à plus de libertés, et les ultras, ce qui montre que les aspirations nées de la Révolution ne sont pas éteintes. Les idées révolutionnaires continuent de gagner du terrain, notamment dans les cercles intellectuels et les mouvements clandestins.

II. Le rejet de la restauration d’un ordre ancien

A. Les aspirations des années 1820 et le massacre de Chios

Le congrès de Vienne ne prend pas en compte les revendications des peuples qui aspirent à plus de libertés et de droits (mouvements libéraux, France 1830), à l’unité ou l’indépendance de nations divisées ou dominées (mouvements nationaux). Cela donne lieu dans les années 1820-1830 à une agitation révolutionnaire en Europe, autour d'organisations secrètes comme les Carbonari italiens ou l’Hétairie grecque. En Grèce, l’insurrection éclate contre l’empire ottoman en 1821, violemment réprimée sur l’île de Chios en 1822, soutenue par la Russie, l’Angleterre et finalement la France, elle aboutit à l’indépendance grecque après le traité d’Andrinople en 1829 (mais Chios reste ottomane). Ce drame choque profondément l’opinion publique et mobilise des personnalités, notamment les romantiques, comme Lord Byron, Châteaubriand ou Delacroix, reflétant un patriotisme renouvelé au-delà des frontières. La Belgique elle aussi se libère du royaume des Pays-Bas en 1830. Mais partout ailleurs les insurrections se soldent par des échecs, en Allemagne, en Italie (1821 insurrection dans le Piémont) ou encore en Pologne révoltée contre l’empire russe en 1831, que la France, à l’inverse de la Grèce, décide de ne pas soutenir. Ces mouvements montrent combien l’ordre de Vienne est fragile.

B. Les Trois Glorieuses en France

Louis XVIII meurt en septembre 1824 : son frère lui succède sous le nom de Charles X. Sacré à Reims en mai 1825, il veut apparaître comme un roi de droit divin. Charles X impose deux lois qui le placent comme le protecteur des deux piliers de l’Ancien régime (noblesse et Église) : la loi du sacrilège punit de mort les profanateurs d’églises et la loi du milliard des émigrés prévoit l’indemnisation des nobles ayant fui pendant la Révolution et dont les biens ont été confisqués. Sous Charles X, des mesures autoritaires sont adoptées : la Chambre proteste mais le roi la dissout. En juillet 1830, l’opposition gagne les élections. Le roi signe alors quatre ordonnances qui suspendent la liberté de la presse, dissolvent la Chambre et modifient le système électoral. La promulgation des quatre ordonnances, le 26 juillet 1830, déclenche la « révolution des Trois Glorieuses » (27, 28 et 29 juillet 1830) à Paris. Les barricades apparaissent dans Paris, symbole de la politisation des masses et du rejet des décisions autoritaires. Les partisans du libéralisme (idéologie défendant les libertés politiques dans le cadre d’une monarchie) et les républicains y participent. Mais le pays n’est pas prêt pour une expérience républicaine. Le chef des libéraux, Adolphe Thiers, parvient à imposer son candidat au trône : Louis-Philippe d’Orléans, cousin de Charles X, qui est parti en exil. Il monte sur le trône sous le nom de Louis-Philippe Ier. Bien que ce nouveau régime soit qualifié de juste milieu, il repose toujours sur un vote censitaire qui limite les aspirations des libéraux et des classes populaires. Les revendications pour un suffrage universel se développent, préparant le terrain pour de nouvelles contestations.

III. 1848 : la flambée révolutionnaire

A. En France

Dès son avènement, Louis-Philippe Ier prête serment sur une charte révisée et le drapeau tricolore est restauré. Très vite, les partisans du nouveau roi se divisent en deux tendances : le « Parti du Mouvement » (autour d’Adolphe Thiers) qui souhaite des réformes et le « Parti de la Résistance » (autour de François Guizot) qui estime que la Révolution de 1830 est finie et qui refuse les réformes. Dès mars 1831, le « Parti de la Résistance » est au pouvoir. La Monarchie de Juillet (1830-1848) est contestée par ses opposants politiques (les légitimistes, favorables à la restauration des descendants de Charles X ou les bonapartistes, favorables à la restauration des descendants de Napoléon Ier) et par des émeutes populaires qui se multiplient dans un contexte de misère et de mauvaises récoltes (la révolte des canuts – ouvriers du textile – à Lyon en 1834). En 1835, l’attentat du républicain Guiseppe Fieschi contre Louis-Philippe Ier conduit le régime à adopter une série de lois répressives, appelées « lois de septembre », qui rétablissent de la censure (interdiction des caricatures politiques). À partir de 1840, François Guizot domine le gouvernement. Il mène une politique conservatrice : il refuse la réforme du suffrage censitaire (type de suffrage permettant seulement aux plus riches qui paient l’impôt électoral – le cens – de voter) afin d’assurer le pouvoir à la bourgeoisie et la noblesse dans le vote. Le roi est de plus en plus perçu comme un « roi bourgeois », indifférent à la misère sociale. Face à cette intransigeance et à la crise économique qui aggrave les tensions à partir de 1846, l’opposition s’organise. La « campagne des banquets » (1847-1848) permet de contourner l’interdiction des réunions publiques. Conscient du danger, le gouvernement interdit un banquet républicain prévu le 14 janvier 1848 à Paris. La répression de cette manifestation ouvre la révolution de février 1848. Les barricades refont leur apparition à Paris, et Louis-Philippe abdique. La Deuxième République est proclamée, et le suffrage universel masculin est instauré, répondant enfin à une aspiration majeure des révolutionnaires. Ce moment marque une rupture avec les compromis monarchiques antérieurs, en s’orientant vers un véritable projet démocratique.

B. Qui se diffuse à l’Europe

En 1848, les frustrations politiques sont toujours d’actualité : celle du suffrage universel (droit de vote accordé à tous les hommes, sans conditions), celle des libertés, celle du droit des peuples à réclamer leur unité (Allemagne, Italie) ou leur indépendance (minorités nationales en Autriche). La crise économique, qui frappe l’Europe dès 1846, accentue les tensions. De nombreuses nations entrent en rébellion dans le sillage de la France, soulevée en février 1848. La révolte débute à Vienne en février 1848 puis les foyers révolutionnaires se multiplient : Prague, Berlin, Budapest, Milan… Au cours des premiers mois, les insurgés remportent des succès : de nombreux monarques acceptent des constitutions (lois fondamentales fixant la nature du régime et la répartition des pouvoir dans celui-ci) dans les États allemands et italiens. Dans certains cas, les républicains parviennent même à prendre le pouvoir (Venise, Rome). En Autriche, la révolution contraint Metternich, au pouvoir depuis 1809, à l’exil pour l’Angleterre. Certaines libertés – droit de parole, de réunion, d’association – sont accordées. Mais l’Autriche écrase la révolution à Prague en juin 1848 et à Vienne en octobre 1848. En Italie, l’Autriche et la France rétablissent le pouvoir du pape à Rome. En 1849, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, refuse la couronne d’Allemagne parce qu’elle lui est offerte par un parlement élu. L’échec des révolutions n’est pourtant pas total. Outre le maintien de certaines réformes libérales (le Piémont-Sardaigne et la Prusse conservent leur constitution), le « Printemps des peuples » (1848) a prouvé la fragilité de certaines monarchies.

A retenir :

La période post-révolutionnaire en Europe a vu des tentatives de rétablir l'ordre monarchique, notamment à travers le Congrès de Vienne. En France, la monarchie est restaurée sous Louis XVIII, mais les tensions entre les diverses factions montrent que les idées révolutionnaires persistent. Les aspirations libérales et nationales continuent d'animer l'Europe, menant à des révolutions comme celle des Trois Glorieuses en 1830 et l'insurrection de 1848. Ces événements montrent que la restauration monarchique ne peut entièrement réprimer les demandes pour plus de libertés et de droits nationaux. Les aspirations nées de la Révolution française survivent, menant à des mouvements de rejet du vieil ordre dans plusieurs pays européens. La question reste de savoir comment ces ambitions peuvent être conciliées avec l'ordre monarchique traditionnel.
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