I. L'endettement et l'emprise financière

L'endettement fait partie d'un mouvement international de capitaux à partir des années 1850. Certains pays, comme l'Empire ottoman, le Japon ou l'Argentine, ne peuvent moderniser leur économie sans emprunter.

• L'Empire ottoman s'endette d'abord en interne via les banquiers de Galata (Istanbul), qui émettent beaucoup de papiers-monnaie.

La guerre de Crimée (1854) pousse l'Empire ottoman à contracter un emprunt de 3 millions de livres sterling sur les marchés britanniques.

• Cet endettement devient un engrenage : 17 emprunts entre 1854 et 1877 pour un total de 5,3 milliards de francs.

1856 : création de la Ottoman Bank sous protection britannique pour gérer la dette.

1863 : création de la Banque Impériale Ottomane franco-britannique, seule habilitée à émettre des billets.

II. Le Krach de Vienne et ses conséquences (1873-1896)

Spéculation excessive en Autriche-Hongrie, créant une bulle financière.

• Effondrement boursier qui entraîne la Grande Dépression (1873-1896).
• Montée du protectionnisme et restructuration des systèmes financiers.

En 1875, la dette ottomane atteint 250 millions de livres sterling.

• La moitié des dettes sert à rembourser d'autres dettes.

1876 : l'Empire ottoman fait faillite et déclare un défaut de paiement.

1881 : création de l'Administration de la Dette Ottomane, qui gère directement une partie des revenus fiscaux (impôts, monopoles sur le sel, le tabac, l'alcool).

• Plus efficace que l'État ottoman lui-même dans la collecte des impôts.

1896 : les Arméniens assiègent la Banque Impériale Ottomane pour attirer l'attention internationale sur leur cause.

III. L'influence économique française en Égypte

Les élites égyptiennes adoptent progressivement le français. Forte influence française malgré un faible nombre d'expatriés.

Édouard Dervieu influent auprès des khédives.

• Les commerçants français encouragent l'endettement égyptien auprès des banques françaises.
• Augmentation massive des exportations françaises en Égypte (x5 entre 1852 et 1856).
• Exploitation de l'extraterritorialité juridique : les Européens peuvent demander justice aux consulats, favorisant les entreprises françaises.

Différend sur le Canal de Suez : abrogation du travail forcé → indemnisation de 84 millions de francs à l'entreprise de Ferdinand de Lesseps.

• La France impose à l'Égypte des indemnisations de 900 000 francs + 100 000 francs annuels aux entreprises françaises.
• L'Égypte reste sous suzeraineté ottomane jusqu'en 1914, date à laquelle elle devient un protectorat britannique.