925 sa thèse de doctorat : « Stades et troubles du développement psychologique et mental chez l’enfant ».
• Pionner de la psychiatrie de l’enfance en France
Très engagé politiquement , il participe à la réforme de l’enseignement à la libération
• Il crée en 1948 la revue Enfance et sera président du Groupe français d'éducation nouvelle en 1946
le modèle freudien est plutôt celui d’une genèse des stades de l’affectivité t
le modèle piagétien est plutôt une description des stades de développement de l’intelligence,
Wallon a été le seul à développer de façon totale et conséquente la notion d’une psychogenèse de la personnalité, envisagée selon le mécanisme d’une genèse alternante et interactive des deux fonctions fondamentales de l’affectivité et de l’intelligence
, Wallon reprend un certain nombre de concepts freudiens :
– l’existence incontestable d’une sexualité infantile à travers un certains nombre de faits exprimés par des notions freudienne : attachement originaire, conflit intrapsychique, fixation, régression, ambivalence, sadomasochisme, cruauté/pitié, dégoût…
– la notion d’identification comme descripteur d’un lien social à différencier du lien pulsionnel, associé au concept d’émotion chez Mélanie Klein puis chez Bion.
Piaget produit un modèle général des « quatre facteurs » à l’origine du développement :
– le premier facteur, d’ordre organique, se résume dans les termes hérédité, innéité, maturation ;
– le deuxième facteur est l’expérience du milieu physique ;
– le troisième est l’expérience du milieu social condensée dans le rôle du langage ;
– à ces trois facteurs, Piaget ajoute l’« équilibration par autorégulation », (le fameux couple assimilation/accommodation), facteur plus général qui subordonne les 3 autres.
Wallon s représente la psychogenèse comme régie par un déterminisme à trois termes d’ordre bio-psycho-social, où « bio » et « social » correspondent aux premier et troisième facteurs reconnus par Piaget. Tandis que le deuxième facteur de « milieu physique » identifié par Piaget n’est pas séparable pour Wallon du facteur de « milieu social »
L’intégration En physiologie, l'intégration désigne une coordination harmonieuse des activités de plusieurs organes, réalisée grâce à leur commune subordination à un centre nerveux
L’alternance
– les processus anaboliques d'absorption et d'assimilation : inspirer, manger, boire… ;
– les processus cataboliques de désassimilation et d'évacuation : expirer, suer, uriner...
Les stades centripètes correspondent à l'édification psychologique du sujet, la centration sur le moi, une sorte d'introversion des intérêts
Stades centripètes = affectivité, construction du moi, relation à autrui
Les stades centrifuges correspondent à la relation aux objets de l'environnement, la centration sur le monde extérieur, comme une extraversion des intérêts.
Stades centrifuges = cognition, motricité, lien aux objets du monde
Wallon nous suggère donc une alternance :
– entre des phases au cours desquelles tendent à l'emporter, sur fond d'anabolisme, la construction du moi, la vie affective et la relation à autrui ;
– et des phases au cours desquelles, sur fond de catabolisme, ce sont les relations au monde extérieur, l'action sur les choses et la connaissance de ces choses qui passent au premier plan
les notions de mouvement et d’émotion illustrent l’évolution des comportements, de leur origine biologique vers leur signification psychologique.
Wallon, qui attache de l'importance aux sources et bases organiques du psychisme, est amené à chercher et à trouver dans la période qui précède la naissance, celle de la vie embryonnaire, une première étape du développement psychologique
d'impulsivité motrice commence avec la naissance et s'étend sur les premières semaines jusqu'à un-deux mois
l'expulsion hors du corps maternel oblige l'enfant à ébaucher ses relations avec le monde extérieur et à compliquer ses réactions motrices
Mais cette période n'est pas statique :
. La relation affective à autrui - d'abord à la mère - va passer au premier plan, car les premiers gestes utiles à l'enfant ne sont pas ceux qui lui permettront de s'approprier ou d'éviter les objets du monde extérieur, mais ceux qui ont une valeur expressive et s'adressent à des personnes.
es agitations motrices du bébé provoquent des réactions dans son entourage qu’ils deviennent des moyens d’expression
Il culmine vers le milieu de la première année. Il s'étend en gros de 2-3 mois jusqu'à 8-12 mois.
typiquement centripète ; et cette fois, les aspects spécifiquement psychologiques (la connexion moi-affectivité-autrui) l'emportent de beaucoup, dans cette caractérisation, sur les aspects physiologiques (anabolisme).
Transformation qu'on peut résumer avec Wallon en disant qu'on passe, dans le rapport mère-enfant, d'une symbiose simplement physiologique à une symbiose affective
l'enfant entre en communication avec les personnes de son entourage : s'élabore alors tout un système de compréhension mutuelle par gestes, attitudes ou mimiques. Ce qui nous situe aux sources du langage et de la vie sociale.
l'enfant entre en communication avec les personnes de son entourage : s'élabore alors tout un système de compréhension mutuelle par gestes, attitudes ou mimiques. Ce qui nous situe aux sources du langage et de la vie sociale.
développement intense du moi, mais sur le mode de sa fusion ou de sa confusion avec le non-moi.
fin de la première année et la fin de la troisième année.
• Elle se caractérise globalement par un renversement centrifuge de l'orientation psychique, (stade sensori-moteur jusque vers 18 mois), une seconde étape (stade projectif)
, au début de la seconde année, se trouve « presque totalement tourné vers le monde extérieur »
Ces progrès des conduites ont pour condition organique la maturation de l'écorce cérébrale, la connexion fonctionnelle entre les différents champs sensoriels et moteurs.
La conquête pratique et cognitive de l'environnement objectif s'opère selon trois axes principaux : La manipulation; La locomotion. la dénomination.
A partir du milieu de la seconde année, l'enfant entre dans le stade projectif. c'est la mise en place d'une intelligence représentative
– dans l'intervalle entre l'affirmation fusionnelle du moi qui caractérise le stade émotionnel et l'affirmation oppositionnelle du moi qui va marquer l'avènement du stade personnaliste,
Ce stade, qui se place approximativement entre trois et six ans, doit son originalité avant tout à une réorientation centripète de la vie psychique de l'enfant.
• Le moi personnel s’affirme en se dissociant de l'ambiance des choses et des autres à laquelle il était naguère mêlé.
• Le surgissement du moi prend d'abord un caractère conflictuel : on peut généralement observer chez l'enfant, vers trois ans, une crise de personnalité.
Au départ, serait-on tenté de dire, le moi se pose en s'opposant, surgit en s'insurgeant.
La perception de la présence d'autrui donne lieu à des réactions d'inhibition, à des manifestations de timidité accompagnée de maladresse. La « honte » fait son apparition.
• Puis, vers quatre ans, l'enfant semble entrer dans une phase de personnalisme plus positif, pour la désignation de laquelle Wallon emprunte l'expression d’ « âge de grâce », tout en notant une correspondance avec la notion de narcissisme chez les psychanalystes.
Dans une troisième et dernière phase, vers cinq-six ans surtout, le personnalisme de l'enfant se traduit par une nouvelle forme, encore plus positive que la précédente, de relation différenciée à autrui.
Aux « simples gestes tirés de ses aptitudes naturelles » l'enfant en substitue d'autres dont il cherche la source chez les personnes de son entourage. • On assiste à l'essor d'une imitation de modèles
D'abord, que le processus d'affirmation du moi qui lui donne son unité ; malgré la vigueur des efforts accomplis par l'enfant, précaire, partiel et inachevé
.--> l'évolution individualiste reste en contrepartie soumise aux influences dont le sujet à la recherche de soi voudrait s'affranchir
,une indépendance plus ou moins exprimée ou manifestée, l'analyse psychologique révèle que la dépendance à l'égard d'autrui se maintient en prenant la forme d'une contre-dépendance.
• Il y a, durant tout le stade personnaliste, évolution aussi et progrès des activités motrices et mentales, de la représentation et du langage. Mais la pensée garde des traits archaïques, elle ne s'élève pas au dessus du syncrétisme , il semble qu'on puisse repérer un certain retard de l'évolution intellectuelle sur l'évolution affective, puisque, en ce qui concerne cette dernière, le clivage qui se fait entre le moi et autrui marque sinon la dissolution du moins un sérieux déclin du syncrétisme affectif tel qu'il régnait au long du stade émotionnel.
D'environ six ans à onze ans on peut dégager, selon Wallon, une nouvelle grande période du développement marquéef par une réorientation centrifuge, vers le monde extérieur et les choses, de l'activité psychologique.
Cette réorientation centrifuge, selon le principe de l’alternance, ne se réduit en aucune façon à un retour aux stades sensori-moteur et projectif. • Il y a innovation radicale. On assiste alors en effet à la résolution du syncrétisme de l'intelligence et de la personne
• L'école exerce une influence profonde sur cette transformation, dans la mesure notamment où elle exige une mobilisation sur commande des activités intellectuelles vers des matières successivement et arbitrairement diverses. • Mais il ne s'agit pas d'un simple dressage : une restructuration de la spontanéité
L'intelligence de cette période revêt donc un caractère d'orientation avant tout pratique, elle reste attachée aux problèmes de l'action directe et concrète sur les choses.
activité scolaire ou des jeux, expriment à leur façon les caractéristiques intellectuelles et affectives du stade catégoriel ; réciproquement, ils contribuent à l'instauration de ces dernières :
a personnalité du moi se transforme dans le même sens ; elle entre elle aussi « dans la phase catégorielle ».
A partir de onze-douze ans,
au départ un caractère de crise, il n'est pas sans évoquer le stade antérieur du personnalisme ; mais ce qu'il apporte au développement de l'individu ne s'en révèle pas moins profondément original et positif
A la source des transformations psychologiques qui s'opèrent alors on trouve des phénomènes de maturation organique, sexuelle
Au plan psychologique, les changements organiques et l’irruption de la sexualité semblent se traduire avant tout par une rupture plus ou moins soudaine et violente de l'équilibre antérieur.
La psychologie de l'adolescent semble difficile à cerner, pour lui-même comme pour les autres
Dans sa période d'achèvement, « l'adolescence n'a plus alors qu'à assurer l'équilibre entre des possibilités psychiques encore confuses et les réalités de demain. Des progrès restent nécessaires dans le domaine du caractère et dans celui des capacités intellectuelles. Mais le plan est atteint où le développement de la personne et des connaissances peut s'orienter selon des choix et des buts définis.