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Histoire du droit et des institutions (Semestre 2) : Les sources du droit

Introduction générale

  • Les sources du droit sont influencées par la société, les données économiques et politiques.
  • Système juridique français : appartient à la famille des droits continentaux (opposés à la Common Law).
  • Fondements de la culture juridique européenne : droit romain et droit canonique.

Plan du cours

Titre 1 : L’héritage romano-canonique

  • Partie 1 : La genèse du droit romain
  • Partie 2 : Développement du droit canonique

Titre 2 : Affirmation des spécificités du modèle français au sein du modèle continental

Titre 1 : L’HÉRITAGE ROMANO-CANONIQUE

Partie 1 : La genèse du droit romain

  1. Fondation de Rome et ses régimes politiques
  • Fondation légendaire de Rome : -753 par Romulus (fratricide).
  • Réalité : association de tribus locales.
  • Trois régimes successifs :
  • Royauté (-753 à -509) : chute du dernier roi, Tarquin le Superbe, renversé par les patriciens.
  • République (-509 à -27) : pouvoir exercé par des magistrats ; fin avec les guerres civiles (Jules César vs Pompée).
  • Empire (-27 à 476) :
  • Premier empereur : Octave (titre d’Auguste).
  • Division en deux périodes :
  • Principat (-27 à 285) : collaboration entre empereur et institutions républicaines.
  • Dominat (285 à 476) : pouvoir absolu de l’empereur (titre de dominus).
  1. Évolution juridique et périodes
  • Trois périodes du droit romain :
  • Époque archaïque (fondation de Rome au 2ᵉ siècle av. J.-C.).
  • Époque classique (2ᵉ siècle av. J.-C. au 3ᵉ siècle ap. J.-C.) : âge d’or juridique, mécanismes encore utilisés aujourd’hui.
  • Époque impériale (3ᵉ au 6ᵉ siècle) : absolutisme impérial et fusion entre droit romain et droit provincial.

Chapitre 1 : Le droit romain archaïque

  1. Distinction entre deux droits
  • Jus civile : droit des citoyens romains.
  • Jus gentium : droit applicable aux citoyens et non-citoyens (pérégrins).
  • Origine : synthèse des coutumes des peuples fondateurs de Rome.
  1. Caractéristiques principales
  • Caractère sacré et religieux : droit révélé par les dieux (législation attribuée à Numa Pompilius, 2ᵉ roi de Rome).
  • Secret du droit : connu uniquement des pontifes (prêtres).
  1. Évolutions majeures
  • Déclin du caractère religieux : droit devient profane.
  • Organisation de la cité par le droit : création de règles pour structurer institutions et citoyenneté.
  1. La coutume comme source principale
  • Droit coutumier : synthèse des pratiques des peuples fondateurs.
  • Caractères : formaliste, non-écrit, très rigoureux.
  • Exemples :
  • Pater familias : chef de famille ayant toute puissance (y compris droit de vie et de mort).
  • Règles sur la propriété et la transmission des biens (principalement terres).
  1. Réformes majeures
  • Contestation par les plébéiens : exigence de rendre le droit public.
  • Résultat : rédaction des XII Tables (premier grand texte juridique romain).
  1. Justice archaïque
  • Litiges jugés par le roi et les pontifes.
  • Consultation des auspices avant tout acte juridique.

Points-clés

  • Rome traverse trois régimes politiques : royauté (-753 à -509), République (-509 à -27), Empire (-27 à 476).
  • Le droit romain archaïque (8ᵉ siècle av. J.-C. au 2ᵉ siècle av. J.-C.) repose sur des coutumes formelles, secrètes et religieuses.
  • Évolutions : droit devient profane et structurant pour la cité.
  • XII Tables : transition vers un droit public et accessible.

B° Un droit formaliste

  1. Caractère religieux du droit romain
  • Le droit romain était perçu comme d’essence religieuse, transmis par les dieux.
  • Les Romains appliquaient ce droit comme un commandement divin et non comme des coutumes.
  1. Importance des rituels religieux
  • Le droit naissait de l’accomplissement rigoureux de rituels religieux.
  • Ces rituels nécessitaient une précision extrême dans les gestes et les paroles.
  • Une erreur dans le rituel (mauvais geste ou mot) rendait l’acte ou le procès nul.
  1. Conséquences du formalisme religieux
  • Ce caractère religieux donnait au droit romain un aspect formaliste : rien ne pouvait être approximatif.
  • L’accomplissement précis des rites assurait l’approbation divine, essentielle dans les relations juridiques.
  1. Tensions sociales liées au formalisme
  • La plèbe, exclue de la connaissance des règles du droit, se retrouvait désavantagée.
  • Ce monopole de la connaissance par les patriciens créa des tensions sociales croissantes.
  • La plèbe finit par réclamer la publicité des règles de droit applicables à tous.
  1. Promulgation de la loi des 12 Tables
  • Sous la pression sociale, la loi des 12 Tables fut promulguée, rendant publiques les règles de droit.
  • Cette loi marqua une rupture en effaçant progressivement le caractère religieux du droit romain.


Section 2 : Un droit fondateur de la cité

La loi des Douze Tables : source de tout droit

  • Les Romains considèrent la loi des Douze Tables comme la base de tout droit (public et privé).
  • Le droit civil, fondé sur cette loi, a une place primordiale et reste vénéré tout au long de l’histoire romaine.

1§ La fixation de l’imperium des consuls

A° La souveraineté originelle des consuls

  • Origine de l’imperium : Ce pouvoir absolu était celui des rois de Rome avant la République.
  • À la chute de la royauté, les consuls récupèrent cet imperium, un pouvoir militaire, administratif et juridictionnel.
  • Les consuls sont au sommet des institutions :
  • Deux consuls élus chaque année.
  • L’un exerce un pouvoir civil à Rome, l’autre un pouvoir militaire à l’extérieur, dirigeant les légions.
  • Pouvoir juridictionnel :
  • Les consuls possèdent une juridiction criminelle supérieure.
  • Ils peuvent décider seuls des crimes contre la cité et imposer la peine de mort.
  • Les crimes ne sont pas définis par des règles extérieures mais déterminés par le consul.

B° Les limites posées par la loi des Douze Tables

  • La loi des Douze Tables impose pour la première fois des restrictions à l’imperium :
  • Perte de la juridiction criminelle des consuls, confiée au peuple romain réuni en Comices (assemblée populaire).
  • Les décisions de peine capitale doivent désormais être votées par les citoyens.
  • Les crimes passibles de mort sont désormais définis par la loi (ex. : incendie volontaire, meurtre par sortilège).
  • Procédure pénale :
  • Instruction : menée par des magistrats (questeurs).
  • Jugement : voté par l’assemblée populaire.
  • Encadrement progressif :
  • Le pouvoir de mise à mort des consuls pour désobéissance subsiste mais est limité par de nouvelles lois au fil du temps.
  • Importance de la loi des Douze Tables :
  • Première subordination des magistrats au droit civil.
  • Établit la primauté du droit sur les institutions et fonde juridiquement la cité romaine.

2§ La primauté du droit civil

A° La rigueur du droit civil originel

  • Formalismes hérités des coutumes romaines :
  • Validité des actes juridiques conditionnée par des formalités strictes.
  • Ex. : SPONSIO (contrat oral) où les paroles doivent être prononcées exactement.
  • Sécurité juridique assurée, mais au prix d’une lourdeur et rigidité des procédures.
  • Actions en justice :
  • La loi des Douze Tables prévoit cinq actions juridiques formalisées (dites "actions de la loi").
  • Toute erreur de mot entraîne la perte automatique de la cause.
  • Rigueur des sanctions :
  • Débiteurs insolvables peuvent être réduits en esclavage (mécanisme du nexum).
  • Puissance paternelle (patria potestas) conservée :
  • Le père a droit de vie et de mort sur sa famille.
  • Décide de l’intégration des enfants dans la famille (exposition des nouveau-nés non reconnus).

B° La stabilité du droit civil

  • Peu de législation sous la République romaine :
  • En 5 siècles, environ 800 lois votées, dont seulement 20 sur le droit privé.
  • Processus législatif complexe : texte rédigé par un consul, soumis au Sénat, puis voté sans modification par l’assemblée populaire.
  • Évolution par désuétude et coutumes :
  • Les lois peuvent perdre leur force avec le temps ou être remplacées par des coutumes contraires.
  • Interventions ponctuelles :
  • Adoption de lois pour combler les lacunes du droit civil, ex. :
  • Lex Aquilia : responsabilité délictuelle (réparation des dommages causés).
  • Lex Falcidia : limite la liberté testamentaire en instituant une réserve héréditaire.

Transformations et adaptations du droit civil

  • La loi des Douze Tables est adaptée à une Rome agricole et autarcique.
  • Conquêtes et empire romain :
  • L’expansion de l’empire introduit des pérégrins (non-citoyens).
  • Le droit civil, réservé aux citoyens romains, crée des conflits juridiques.
  • Développement du droit des gens (jus gentium), utilisable par tous.
  • Évolution du formalisme :
  • Jugé trop rigide, il est progressivement assoupli pour s’adapter à la vie économique et commerciale de l’empire.
  • Ces évolutions sont menées par les praticiens du droit à l’époque classique.

Chapitre 2 : Le Droit Romain Classique

Introduction

  • Période la plus créative et fondamentale de l'histoire juridique romaine.
  • Création des outils juridiques encore utilisés aujourd'hui : vocabulaire, méthodes de raisonnement.
  • Adaptation du droit aux bouleversements sociaux et économiques, principalement par les prêteurs et jurisconsultes.
  • Rôle des jurisconsultes : réfléchir sur le droit et proposer des solutions aux nouveaux problèmes juridiques.

Section 1 : La création du droit par le prêteur

1. Origine du prêteur
  • Premier prêteur (urbain) : créé en 367 av. J.-C., responsable des litiges entre citoyens romains.
  • Expansion de Rome : création d’un second prêteur (pérégrin) en 242 av. J.-C. pour gérer les litiges impliquant des étrangers ou entre citoyens et étrangers.
  • Rôle des prêteurs : faire évoluer le droit en s'adaptant aux changements et en favorisant l'équité.
2. Le procès civil à l'époque classique
A. Les deux phases du procès civil
  1. Phase 1 : In Jure (devant le prêteur)
  • Les parties exposent leurs prétentions et moyens de défense.
  • Le prêteur :
  • Vérifie la recevabilité de l’action.
  • Rédige une formule comprenant les demandes, moyens, et désigne un juge (privé).
  • La formule fixe les éléments du litige, les preuves acceptées, et la sanction envisagée.
  1. Phase 2 : In Judicio (devant le juge)
  • Présentation des preuves par les parties (preuve libre mais limitée par la formule).
  • Le juge statue uniquement sur les prétentions de la formule.
  • La décision (condamnation ou absolution) suit strictement les termes prévus dans la formule.
B. La formule du prêteur
  • Structure :
  • Partie fixe : désignation du juge et condamnation prévue.
  • Partie variable : adaptée selon les contentieux.
  • Pouvoir du prêteur :
  • Bien qu’il ne puisse pas modifier les lois, il peut créer de nouvelles actions pour :
  • Répondre à des situations ignorées ou mal réglées par le droit civil.
  • Adapter le droit civil aux besoins évolutifs.
  • Contexte procédural à Rome :
  • Pas de procédure civile générale.
  • Différentes actions correspondant à des droits spécifiques (5 actions initiales dans la loi des 12 tables).
  • Le prêteur enrichit ce système en créant de nouvelles actions pour combler les lacunes ou améliorer les solutions existantes.




HDI

Histoire du droit et des institutions (Semestre 2) : Les sources du droit

Introduction générale

  • Les sources du droit sont influencées par la société, les données économiques et politiques.
  • Système juridique français : appartient à la famille des droits continentaux (opposés à la Common Law).
  • Fondements de la culture juridique européenne : droit romain et droit canonique.

Plan du cours

Titre 1 : L’héritage romano-canonique

  • Partie 1 : La genèse du droit romain
  • Partie 2 : Développement du droit canonique

Titre 2 : Affirmation des spécificités du modèle français au sein du modèle continental

Titre 1 : L’HÉRITAGE ROMANO-CANONIQUE

Partie 1 : La genèse du droit romain

  1. Fondation de Rome et ses régimes politiques
  • Fondation légendaire de Rome : -753 par Romulus (fratricide).
  • Réalité : association de tribus locales.
  • Trois régimes successifs :
  • Royauté (-753 à -509) : chute du dernier roi, Tarquin le Superbe, renversé par les patriciens.
  • République (-509 à -27) : pouvoir exercé par des magistrats ; fin avec les guerres civiles (Jules César vs Pompée).
  • Empire (-27 à 476) :
  • Premier empereur : Octave (titre d’Auguste).
  • Division en deux périodes :
  • Principat (-27 à 285) : collaboration entre empereur et institutions républicaines.
  • Dominat (285 à 476) : pouvoir absolu de l’empereur (titre de dominus).
  1. Évolution juridique et périodes
  • Trois périodes du droit romain :
  • Époque archaïque (fondation de Rome au 2ᵉ siècle av. J.-C.).
  • Époque classique (2ᵉ siècle av. J.-C. au 3ᵉ siècle ap. J.-C.) : âge d’or juridique, mécanismes encore utilisés aujourd’hui.
  • Époque impériale (3ᵉ au 6ᵉ siècle) : absolutisme impérial et fusion entre droit romain et droit provincial.

Chapitre 1 : Le droit romain archaïque

  1. Distinction entre deux droits
  • Jus civile : droit des citoyens romains.
  • Jus gentium : droit applicable aux citoyens et non-citoyens (pérégrins).
  • Origine : synthèse des coutumes des peuples fondateurs de Rome.
  1. Caractéristiques principales
  • Caractère sacré et religieux : droit révélé par les dieux (législation attribuée à Numa Pompilius, 2ᵉ roi de Rome).
  • Secret du droit : connu uniquement des pontifes (prêtres).
  1. Évolutions majeures
  • Déclin du caractère religieux : droit devient profane.
  • Organisation de la cité par le droit : création de règles pour structurer institutions et citoyenneté.
  1. La coutume comme source principale
  • Droit coutumier : synthèse des pratiques des peuples fondateurs.
  • Caractères : formaliste, non-écrit, très rigoureux.
  • Exemples :
  • Pater familias : chef de famille ayant toute puissance (y compris droit de vie et de mort).
  • Règles sur la propriété et la transmission des biens (principalement terres).
  1. Réformes majeures
  • Contestation par les plébéiens : exigence de rendre le droit public.
  • Résultat : rédaction des XII Tables (premier grand texte juridique romain).
  1. Justice archaïque
  • Litiges jugés par le roi et les pontifes.
  • Consultation des auspices avant tout acte juridique.

Points-clés

  • Rome traverse trois régimes politiques : royauté (-753 à -509), République (-509 à -27), Empire (-27 à 476).
  • Le droit romain archaïque (8ᵉ siècle av. J.-C. au 2ᵉ siècle av. J.-C.) repose sur des coutumes formelles, secrètes et religieuses.
  • Évolutions : droit devient profane et structurant pour la cité.
  • XII Tables : transition vers un droit public et accessible.

B° Un droit formaliste

  1. Caractère religieux du droit romain
  • Le droit romain était perçu comme d’essence religieuse, transmis par les dieux.
  • Les Romains appliquaient ce droit comme un commandement divin et non comme des coutumes.
  1. Importance des rituels religieux
  • Le droit naissait de l’accomplissement rigoureux de rituels religieux.
  • Ces rituels nécessitaient une précision extrême dans les gestes et les paroles.
  • Une erreur dans le rituel (mauvais geste ou mot) rendait l’acte ou le procès nul.
  1. Conséquences du formalisme religieux
  • Ce caractère religieux donnait au droit romain un aspect formaliste : rien ne pouvait être approximatif.
  • L’accomplissement précis des rites assurait l’approbation divine, essentielle dans les relations juridiques.
  1. Tensions sociales liées au formalisme
  • La plèbe, exclue de la connaissance des règles du droit, se retrouvait désavantagée.
  • Ce monopole de la connaissance par les patriciens créa des tensions sociales croissantes.
  • La plèbe finit par réclamer la publicité des règles de droit applicables à tous.
  1. Promulgation de la loi des 12 Tables
  • Sous la pression sociale, la loi des 12 Tables fut promulguée, rendant publiques les règles de droit.
  • Cette loi marqua une rupture en effaçant progressivement le caractère religieux du droit romain.


Section 2 : Un droit fondateur de la cité

La loi des Douze Tables : source de tout droit

  • Les Romains considèrent la loi des Douze Tables comme la base de tout droit (public et privé).
  • Le droit civil, fondé sur cette loi, a une place primordiale et reste vénéré tout au long de l’histoire romaine.

1§ La fixation de l’imperium des consuls

A° La souveraineté originelle des consuls

  • Origine de l’imperium : Ce pouvoir absolu était celui des rois de Rome avant la République.
  • À la chute de la royauté, les consuls récupèrent cet imperium, un pouvoir militaire, administratif et juridictionnel.
  • Les consuls sont au sommet des institutions :
  • Deux consuls élus chaque année.
  • L’un exerce un pouvoir civil à Rome, l’autre un pouvoir militaire à l’extérieur, dirigeant les légions.
  • Pouvoir juridictionnel :
  • Les consuls possèdent une juridiction criminelle supérieure.
  • Ils peuvent décider seuls des crimes contre la cité et imposer la peine de mort.
  • Les crimes ne sont pas définis par des règles extérieures mais déterminés par le consul.

B° Les limites posées par la loi des Douze Tables

  • La loi des Douze Tables impose pour la première fois des restrictions à l’imperium :
  • Perte de la juridiction criminelle des consuls, confiée au peuple romain réuni en Comices (assemblée populaire).
  • Les décisions de peine capitale doivent désormais être votées par les citoyens.
  • Les crimes passibles de mort sont désormais définis par la loi (ex. : incendie volontaire, meurtre par sortilège).
  • Procédure pénale :
  • Instruction : menée par des magistrats (questeurs).
  • Jugement : voté par l’assemblée populaire.
  • Encadrement progressif :
  • Le pouvoir de mise à mort des consuls pour désobéissance subsiste mais est limité par de nouvelles lois au fil du temps.
  • Importance de la loi des Douze Tables :
  • Première subordination des magistrats au droit civil.
  • Établit la primauté du droit sur les institutions et fonde juridiquement la cité romaine.

2§ La primauté du droit civil

A° La rigueur du droit civil originel

  • Formalismes hérités des coutumes romaines :
  • Validité des actes juridiques conditionnée par des formalités strictes.
  • Ex. : SPONSIO (contrat oral) où les paroles doivent être prononcées exactement.
  • Sécurité juridique assurée, mais au prix d’une lourdeur et rigidité des procédures.
  • Actions en justice :
  • La loi des Douze Tables prévoit cinq actions juridiques formalisées (dites "actions de la loi").
  • Toute erreur de mot entraîne la perte automatique de la cause.
  • Rigueur des sanctions :
  • Débiteurs insolvables peuvent être réduits en esclavage (mécanisme du nexum).
  • Puissance paternelle (patria potestas) conservée :
  • Le père a droit de vie et de mort sur sa famille.
  • Décide de l’intégration des enfants dans la famille (exposition des nouveau-nés non reconnus).

B° La stabilité du droit civil

  • Peu de législation sous la République romaine :
  • En 5 siècles, environ 800 lois votées, dont seulement 20 sur le droit privé.
  • Processus législatif complexe : texte rédigé par un consul, soumis au Sénat, puis voté sans modification par l’assemblée populaire.
  • Évolution par désuétude et coutumes :
  • Les lois peuvent perdre leur force avec le temps ou être remplacées par des coutumes contraires.
  • Interventions ponctuelles :
  • Adoption de lois pour combler les lacunes du droit civil, ex. :
  • Lex Aquilia : responsabilité délictuelle (réparation des dommages causés).
  • Lex Falcidia : limite la liberté testamentaire en instituant une réserve héréditaire.

Transformations et adaptations du droit civil

  • La loi des Douze Tables est adaptée à une Rome agricole et autarcique.
  • Conquêtes et empire romain :
  • L’expansion de l’empire introduit des pérégrins (non-citoyens).
  • Le droit civil, réservé aux citoyens romains, crée des conflits juridiques.
  • Développement du droit des gens (jus gentium), utilisable par tous.
  • Évolution du formalisme :
  • Jugé trop rigide, il est progressivement assoupli pour s’adapter à la vie économique et commerciale de l’empire.
  • Ces évolutions sont menées par les praticiens du droit à l’époque classique.

Chapitre 2 : Le Droit Romain Classique

Introduction

  • Période la plus créative et fondamentale de l'histoire juridique romaine.
  • Création des outils juridiques encore utilisés aujourd'hui : vocabulaire, méthodes de raisonnement.
  • Adaptation du droit aux bouleversements sociaux et économiques, principalement par les prêteurs et jurisconsultes.
  • Rôle des jurisconsultes : réfléchir sur le droit et proposer des solutions aux nouveaux problèmes juridiques.

Section 1 : La création du droit par le prêteur

1. Origine du prêteur
  • Premier prêteur (urbain) : créé en 367 av. J.-C., responsable des litiges entre citoyens romains.
  • Expansion de Rome : création d’un second prêteur (pérégrin) en 242 av. J.-C. pour gérer les litiges impliquant des étrangers ou entre citoyens et étrangers.
  • Rôle des prêteurs : faire évoluer le droit en s'adaptant aux changements et en favorisant l'équité.
2. Le procès civil à l'époque classique
A. Les deux phases du procès civil
  1. Phase 1 : In Jure (devant le prêteur)
  • Les parties exposent leurs prétentions et moyens de défense.
  • Le prêteur :
  • Vérifie la recevabilité de l’action.
  • Rédige une formule comprenant les demandes, moyens, et désigne un juge (privé).
  • La formule fixe les éléments du litige, les preuves acceptées, et la sanction envisagée.
  1. Phase 2 : In Judicio (devant le juge)
  • Présentation des preuves par les parties (preuve libre mais limitée par la formule).
  • Le juge statue uniquement sur les prétentions de la formule.
  • La décision (condamnation ou absolution) suit strictement les termes prévus dans la formule.
B. La formule du prêteur
  • Structure :
  • Partie fixe : désignation du juge et condamnation prévue.
  • Partie variable : adaptée selon les contentieux.
  • Pouvoir du prêteur :
  • Bien qu’il ne puisse pas modifier les lois, il peut créer de nouvelles actions pour :
  • Répondre à des situations ignorées ou mal réglées par le droit civil.
  • Adapter le droit civil aux besoins évolutifs.
  • Contexte procédural à Rome :
  • Pas de procédure civile générale.
  • Différentes actions correspondant à des droits spécifiques (5 actions initiales dans la loi des 12 tables).
  • Le prêteur enrichit ce système en créant de nouvelles actions pour combler les lacunes ou améliorer les solutions existantes.



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