La guerre d'Algérie a débuté le 1er novembre 1954 avec la 'Toussaint rouge', une série d'attentats organisés par le Front de Libération Nationale (FLN). Ce conflit s'inscrit dans une série de décolonisations survenues après la Seconde Guerre mondiale, où plusieurs nations ont cherché à obtenir leur indépendance des puissances coloniales européennes. Le FLN, principal acteur pour l'indépendance, a initié une lutte armée dans laquelle la France a répondu par l'envoi de troupes pour maintenir l'Algérie, alors considérée comme des départements français. La guerre a impliqué des combats violents, des actes de terrorisme urbain, et une guerre psychologique. Les populations civiles ont également été grandement affectées par les violences des deux parties.

La guerre d'Algérie a conduit à de profondes divisions en France, tant au niveau de l'opinion publique que sur le plan politique. La question algérienne a été un facteur clé dans le changement de régime en France en 1958, amenant Charles de Gaulle à revenir au pouvoir et posant les bases de la Cinquième République. Le conflit a également eu des répercussions sur la société algérienne, exacerbant les divisions entre pieds-noirs et musulmans. Après l'indépendance, l'Algérie a dû faire face à la lourdeur du passé colonial et aux défis d'une reconstruction nationale et sociale.

La guerre d'Algérie est un sujet sensible dans les mémoires collectives, tant en Algérie qu'en France. En France, elle a longtemps été qualifiée 'd'événements d'Algérie' avant d'être reconnue officiellement comme une guerre. Les mémoires de ce conflit sont plurielles et traversées de nombreux clivages : anciens combattants appelés du contingent, harkis, pieds-noirs, etc. En Algérie, la mémoire officielle glorifie la lutte pour l'indépendance, même si d'autres récits, parfois violents ou conflictuels, se transmettent au sein des familles.

Le processus de réconciliation autour de la guerre d'Algérie est complexe. En France, plusieurs lois, discours et reconnaissances ont visé à apaiser les mémoires. En 1999, une loi a reconnu le terme 'Guerre d'Algérie'. Plus récemment, des présidents français ont initié des actions symboliques, telles que la reconnaissance des crimes et des souffrances subis par certaines populations durant la guerre. En Algérie, les récits de guerre sont souvent instrumentalisés politiquement, rendant difficile un examen critique et serein de l’histoire. Les deux pays continuent d’œuvrer - souvent difficilement - vers une compréhension et une reconnaissance partagée du passé.