- Une douleur intense au niveau de la cuisse, souvent insupportable.
- Une déformation visible de la cuisse, souvent avec un aspect angulé ou raccourci.
- L’impossibilité de mobiliser la jambe ou de porter du poids dessus.
- Un hématome important ou un gonflement dans la région de la fracture.
- Une sensation de craquement (crépitations osseuses) parfois perçue lors de la mobilisation.
- Un choc hémorragique possible en cas de saignement important (pâleur, hypotension, tachycardie).
Définition
Fracture de la diaphyse fémorale
La fracture de la diaphyse fémorale correspond à une cassure au niveau de la portion centrale et allongée du fémur (entre le col et les extrémités distales/proximales). Elle survient généralement à la suite d’un traumatisme violent (accident de la route, chute de grande hauteur) en raison de la solidité de cet os. C'est une urgence orthopédique en raison de son potentiel de complications graves, notamment hémorragiques.
Signes cliniques et symptômes principaux
La fracture de la diaphyse fémorale se caractérise par :
Examens complémentaires
Pour diagnostiquer une fracture de la diaphyse fémorale, plusieurs examens sont réalisés :
- Radiographie standard : Permet de localiser et caractériser la fracture.
- Scanner (CT-scan) : Utilisé pour évaluer les fractures complexes ou pour le bilan préopératoire.
- IRM : Rarement nécessaire, mais peut être utilisée pour analyser les tissus mous et les lésions associées.
- Bilan biologique : Vérification de l'hémoglobine (risque d'anémie), bilan préopératoire, et groupe sanguin en cas de transfusion nécessaire.
Traitements possibles
Traitement chirurgical (privilégié dans la majorité des cas) :
- Clou centromédullaire verrouillé : Technique standard permettant une fixation interne solide et rapide.
- Plaques et vis : Alternative pour les fractures complexes ou dans certaines indications spécifiques.
- Fixateurs externes : Souvent temporaires, utilisés en cas de polytraumatisme ou de tissus mous très endommagés.
Traitement médical et rééducation :
- Immobilisation temporaire (attelle ou traction) avant la chirurgie.
- Gestion de la douleur (antalgiques, morphiniques si nécessaires).
- Kinésithérapie précoce pour limiter l'atrophie musculaire et restaurer la mobilité.
- Suppléments nutritionnels (calcium, vitamine D) en cas de fragilité osseuse.
Complications potentielles
Les fractures de la diaphyse fémorale peuvent engendrer plusieurs complications :
- Hémorragie importante : Risque élevé en raison de la vascularisation riche du fémur.
- Infection (ostéite) au niveau des implants ou de la fracture.
- Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire dues à l’immobilisation prolongée.
- Raccourcissement de la jambe ou malunion si la consolidation est insuffisante.
- Pseudarthrose : Absence de consolidation après plusieurs mois.
- Syndrome des loges : Compression des muscles et des nerfs dans la cuisse, nécessitant une intervention urgente.
Rôle infirmier
Surveillance clinique :
- Évaluation régulière de la douleur, des signes vitaux (pour détecter un choc hémorragique) et des signes de complications (infections, thromboses).
- Surveillance du site opératoire (si chirurgie) pour détecter rougeur, œdème, écoulement ou fièvre.
- Vérification de la fonction neurovasculaire (pouls, chaleur, sensibilité, et mobilité en aval de la fracture).
Soins post-opératoires :
- Gestion de la douleur avec une administration adaptée d’antalgiques.
- Surveillance des drains éventuels et des pansements.
- Prévention des escarres et des thromboses (mobilisation passive, bas de contention, anticoagulants).
Éducation thérapeutique :
- Sensibiliser le patient à l’importance de la rééducation pour optimiser la récupération fonctionnelle.
- Conseils pour éviter les récidives (adaptation du domicile, prévention des chutes).
- Information sur l’hygiène de vie pour favoriser la consolidation (apport en calcium et vitamine D, sevrage tabagique).
Accompagnement :
- Soutien psychologique pour aider à gérer l’impact émotionnel et fonctionnel d’une telle fracture.
- Coordination avec les professionnels de santé pour planifier la rééducation et organiser une aide à domicile si nécessaire.
A retenir :
La fracture de la diaphyse fémorale est une pathologie grave nécessitant une prise en charge immédiate en raison de potentiels risques hémorragiques et de complications graves. Le diagnostic passe par des examens cliniques et radiologiques appropriés. Le traitement est souvent chirurgical, associé à une rééducation et une gestion post-opératoire rigoureuses pour optimiser la récupération du patient. Le rôle infirmier est crucial dans le suivi post-opératoire, la gestion des complications et l’éducation thérapeutique du patient.