« On ne badine pas avec l'amour » est une pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset en 1834 (19e siècle) destiné seulement à etre lu. Ce qui lui permet de briser les convenances du théatre (critique la religion, piece d'une temporalité de 72h et non 24h). La pièce raconte une histoire d'amour compliquée entre Perdican et Camille, deux jeunes nobles.
Contexte:
« Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir ; je veux aimer d’un amour éternel, et faire des serments qui ne se violent pas. Voila mon amant(elle montre son crucifix) »Acte II, Scène 5 (Camille)
→ Camille exprime un idéal d’amour pur, sans souffrance. Ce perfectionnisme bloque ses sentiments réels.
<<Je t’aime Rosette; toi seule au monde tu n’as rien oublié de nos beaux jours passés; toi seule tu te souviens de la vie qui n'est plus »Acte III, Scène 3
→ Perdican manipule Rosette, mais elle, aime sincèrement. L’amour pur est opposé à l’amour de façade
« En vérité je vous ai aimé, Perdican. »Acte II, Scène 5
→ Camille finit par avouer son amour, trop tard. L’amour devient tragédie
« J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »Acte II, Scène 5
→ Perdican affirme que même un amour douloureux vaut mieux qu’une vie sans sentiments.
"il y'a au monde une chose sainte et sublime c'est l'union de 2 de ces êtres si imparfaits et si affreux" Acte II scène 5
->oxymore (saint/imparfait), soulignant que malgré les défauts des humains, l’amour peut élever leur union à quelque chose de presque sacré. C’est une vision romantique réaliste : l’amour vrai ne naît pas entre des êtres parfaits, mais entre des êtres blessés, faillibles.
→ Rosette, humiliée et rejetée, se retire dans le silence et la tristesse.
« Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, vaniteuses, curieuses et dépravées. » Acte II, Scène 5
→ Vision extrêmement pessimiste de l’humanité, nourrie par l’amertume et la déception.
"j'ai donné un nouveau rdv à Camille [ . . . ]mais par le ciel elle n'y trouvera pas ce qu'elle comptera trouver. Je vais faire la cour à Rosette devant Camille elle-même" (Acte III scène 3)
->mise en place d'un badinage amoureux à double language visant à blesser Camille qui l'écoute derrière un arbre. En jetant la bague de Camille dans la fontaine c'est symboliquement Camille qui efface le reflet de Rosette et Perdican
"Lève toi, tu seras ma femme ; et nous prendrons racine ensemble dans la sève du monde tout puissant"
->la parole est mise au service de la manipulation
<<Il est des mots qui brûlent plus que le feu et des regards qui blessent plus que l’épée.»
→ Les paroles peuvent être cruelles, et faire plus de mal que des blessures physiques.
«Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passés comme un vent funeste entre nous 2? »Acte III, Scène 8 (Perdican à Camille)
→ Perdican reconnait l'usage faussée de la parole auquel les a conduit l'orgueil (arrogance, fierté)
Perdican est un jeune noble rempli d'amour pour Camille. Cependant, il est également fier et impulsif, ce qui le pousse à jouer avec les sentiments de Camille, espérant la rendre jalouse. Ses actions révèlent une immaturité émotionnelle et une incapacité à gérer ses propres sentiments.
Camille, de son côté, est méfiante envers l'amour et se protège derrière un masque de froideur. Sa peur de la souffrance amoureuse la pousse à repousser Perdican, utilisant la religion comme un prétexte pour éviter la passion.