Définitions
Définition
Bonheur
Le bonheur est le but suprême que tous les hommes désirent atteindre. C’est également la fin que se fixent de nombreuses philosophies morales, qui considèrent le bonheur comme le souverain bien, c'est-à-dire le bien suprême qui domine tous les autres.
Béatitude
La béatitude est une forme intense de bonheur, un état permanent et parfait auquel rien ne manque, souvent associé aux élus au Paradis ou aux sages en philosophie. Elle renvoie à un mode de vie essentiellement spirituel.
Félicité
La félicité est un bonheur pur, durable, et infini, généralement lié aux circonstances de vie. Elle se distingue par son lien plus étroit avec les situations extérieures.
Contentement
Le contentement est l'état de celui qui est satisfait de ce qu'il a et ne désire rien de plus. C'est une forme de sagesse acquise, souvent jugée plus humble que la béatitude ou la félicité.
Joie
Pour Spinoza, la joie représente une transition vers une perfection accrue. Elle résulte de l'ajout de quelque chose qui améliore notre être, constituant ainsi une composante du bonheur.
Les attitudes philosophiques
Le bonheur a été traité différemment à travers les divers courants philosophiques, chacun présentant sa propre approche et compréhension.
L’Eudémonisme
L’eudémonisme est une doctrine morale qui considère le bonheur comme le but ultime de la vie. Il ne s'oppose pas au devoir moral, mais en découle naturellement. Les philosophies antiques, notamment, sont souvent eudémonistes.
L’Hédonisme
L’hédonisme est la doctrine qui fait du plaisir le principe de la morale. L'épicurisme est un exemple, mais Épicure insiste sur un plaisir défini par l'absence de souffrance, soit l'ataraxie, une condition centrale du bonheur.
L’Ataraxie
Chez les épicuriens, l’ataraxie est l’absence de trouble mental, vue comme essentielle au bonheur. Les stoïciens et sceptiques valorisent aussi cet idéal, de même que l'apathie stoïcienne, qui signifie absence de passions, conçues comme des maladies de l’âme.
L’Utilitarisme
La doctrine utilitariste affirme que l’utilité est le fondement de la morale, cherchant le plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Elle prône ainsi une morale dépassant l’intérêt individuel pour maximiser le bonheur collectif.
Incertitudes sur l'essence du bonheur
Le Bonheur : Chance ou Mérite ?
La question se pose de savoir si le bonheur relève du hasard ou du mérite. Alors que l’étymologie semble pointer vers la chance, de nombreuses philosophies y associent plutôt la vertu et le mérite.
Le Ressenti du Bonheur
Le bonheur doit-il être une émotion ressentie, ou peut-il exister sans prise de conscience immédiate ? Des périodes de travail ardu peuvent être vues rétrospectivement comme des moments de bonheur.
Critères Subjectifs et Objectifs du Bonheur
Le bonheur se définit-il uniquement par le ressenti personnel ou nécessite-t-il aussi des critères objectifs ? Certains soutiennent que seules des vies menant à un développement harmonieux peuvent réellement être dites heureuses.
Temporalité du Bonheur
Le bonheur peut-il être jugé sur un instant ou requiert-il une évaluation de l’ensemble de la vie ? Aristote souligne que le bonheur doit s’inscrire dans une vie complète pour être effectif.
A retenir :
Le bonheur est un concept complexe et riche de significations diverses à travers l'histoire de la philosophie. Il est souvent vu comme le but ultime de la vie, mais les moyens d'y parvenir diffèrent grandement. Les philosophies antiques posent des bases incitant à atteindre le bonheur à travers la vertu ou l'absence de troubles, tandis que les approches utilitaristes modernes visent le bonheur collectif. Les incertitudes autour de sa définition—chance, mérite, ressentis subjectifs ou critères objectifs—continuent de stimuler les débats philosophiques, enrichissant notre compréhension du bonheur et de la recherche d'une vie épanouie.