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FICHE 5 : L’ACTION EN RÉPÉTITION DE L’INDU

Introduction

L’action en répétition de l’indu permet au solvens (celui qui a payé par erreur) d’obtenir la restitution du paiement indupar l’accipiens (celui qui l’a reçu). Cette action est encadrée par le droit des obligations et vise à rétablir l’équilibre patrimonial.

👉 Prescription : 5 ans à compter du jour où le solvens a connu ou aurait dû connaître l’indu (article 2224 du Code civil).

Une question essentielle se pose : contre qui doit-on diriger l’action ?

  • Logiquement, contre l’accipiens (créancier qui a reçu le paiement).
  • Mais peut-elle être dirigée contre le véritable débiteur ?


📌 SECTION 2 : L’ACTION EN RÉPÉTITION DE L’INDU

I. La détermination du défenseur à l’action en répétition de l’indu

A. L’action dirigée contre l’accipiens matériel


  • L’accipiens matériel = celui qui a reçu le paiement de manière indue.
  • Principe : le solvens exerce l’action en répétition contre cet accipiens.
  • Cass. ch. mixte, 12 mai 2000 : l’action peut aussi être exercée contre les héritiers de l’accipiens s’il est décédé.

B. L’action dirigée contre l’accipiens intellectuel (véritable débiteur)

  • L’accipiens intellectuel = celui qui a profité du paiement sans l’avoir reçu lui-même.
  • Problème avant la réforme :
  • Cass. soc. 6 mai 1993 :
  • « L’action en répétition de l’indu peut être engagée soit contre celui qui a reçu le paiement, soit contre celui pour le compte duquel il a été reçu, mais ne peut être dirigée contre celui pour le compte duquel le paiement a été effectué. »
  • 👉 Le solvens ne pouvait pas se retourner contre le véritable débiteur → solution jugée illogique.
  • Réforme de 2016 : introduction de l’article 1302-2 alinéa 2
  • « La restitution peut aussi être demandée à celui dont la dette a été acquittée par erreur. »
  • Nouvelle solution :
  • Le solvens peut agir contre le véritable débiteur, pas uniquement contre le créancier.
  • ⚠️ Condition essentielle : il faut prouver que le paiement a été fait par erreur (car un paiement volontaire ne donne pas droit à répétition).

II. Les obligations de l’accipiens

  • L’accipiens a l’obligation de restituer ce qu’il a reçu indûment.
  • La restitution peut être modulée en fonction de :
  1. Sa bonne ou mauvaise foi.
  2. La faute éventuelle du solvens.

A. L’étendue de la restitution et la bonne foi de l’accipiens

Article 1302-3 du Code civil

« La restitution est soumise aux règles fixées aux articles 1352 à 1352-9. Elle peut être réduite si le paiement procède d'une faute. »

  • Bonne foi vs. mauvaise foi :
  • Bonne foi : l’accipiens a reçu l’indu par erreur et n’en avait pas conscience.
  • Mauvaise foi : il savait que le paiement n’était pas dû mais l’a accepté quand même.
  • Conséquence sur la restitution :
  • En principe, l’accipiens doit restituer l’indu dans son intégralité.
  • S’il est de bonne foi et que la chose a péri par force majeure, il peut être exonéré.
  • S’il est de mauvaise foi, il répond des dégradations et doit tout restituer (article 1352-1 du Code civil).
  • Cas particulier : restitution d’une somme d’argent
  • L’argent est un bien fongible, donc l’accipiens ne peut jamais invoquer une perte pour éviter la restitution.
  • Exemple :
  • Si une personne reçoit 500 € indûment, elle doit les restituer, même si elle les a déjà dépensés.

Article 1352-7 du Code civil

  • « Celui qui a reçu de mauvaise foi doit les intérêts, les fruits qu'il a perçus ou la valeur de la jouissance à compter du paiement.
  • Celui qui a reçu de bonne foi ne les doit qu'à compter du jour de la demande. »
  • 👉 Intérêts dus sur la somme :
  • Bonne foi : les intérêts sont dus seulement à partir de la demande de restitution.
  • Mauvaise foi : les intérêts sont dus dès le paiement de l’indu.

Présomption de bonne foi

  • La bonne foi est présumée → c’est au solvens de prouver la mauvaise foi.
  • Exceptions :
  • Si l’accipiens est un professionnel (banquier, notaire...), le juge aura tendance à présumer la mauvaise foi car il devait savoir que le paiement était indu.

B. L’étendue de la restitution et la faute du solvens

  • Pourquoi la faute du solvens peut-elle réduire la restitution ?
  • Parce qu’un paiement indu peut causer un préjudice à l’accipiens.
  • Ex. Une somme perçue induement a été utilisée pour un investissement → l’accipiens pourrait prouver qu’il a subi une perte en cas de restitution forcée.
  • Compensation entre les dettes :
  • Si le solvens a causé un dommage à l’accipiens, une compensation peut être opérée.
  • Exemple :
  • Montant de l’indu = 500 €.
  • Dommages-intérêts dus à l’accipiens = 100 €.
  • L’accipiens ne restituera que 400 € au solvens.
  • Jurisprudence Cass. civ. 1ère, 17 février 2010
  • Une faute du solvens peut réduire ou même annuler totalement la restitution.
  • Si le préjudice causé à l’accipiens est trop important, la restitution peut être entièrement supprimée.
  • Article 1302-3 alinéa 2 du Code civil
  • « La restitution peut être réduite si le paiement procède d’une faute. »
  • 👉 Le juge peut modérer la restitution si le solvens a commis une faute.



📌 ARTICLES

Article 2224 du Code civil 

Article 1302-2 alinéa 2 du Code civil 

Article 1302-3 du Code civil 

Article 1352-7 du Code civil 



FICHE 5 : L’ACTION EN RÉPÉTITION DE L’INDU

Introduction

L’action en répétition de l’indu permet au solvens (celui qui a payé par erreur) d’obtenir la restitution du paiement indupar l’accipiens (celui qui l’a reçu). Cette action est encadrée par le droit des obligations et vise à rétablir l’équilibre patrimonial.

👉 Prescription : 5 ans à compter du jour où le solvens a connu ou aurait dû connaître l’indu (article 2224 du Code civil).

Une question essentielle se pose : contre qui doit-on diriger l’action ?

  • Logiquement, contre l’accipiens (créancier qui a reçu le paiement).
  • Mais peut-elle être dirigée contre le véritable débiteur ?


📌 SECTION 2 : L’ACTION EN RÉPÉTITION DE L’INDU

I. La détermination du défenseur à l’action en répétition de l’indu

A. L’action dirigée contre l’accipiens matériel


  • L’accipiens matériel = celui qui a reçu le paiement de manière indue.
  • Principe : le solvens exerce l’action en répétition contre cet accipiens.
  • Cass. ch. mixte, 12 mai 2000 : l’action peut aussi être exercée contre les héritiers de l’accipiens s’il est décédé.

B. L’action dirigée contre l’accipiens intellectuel (véritable débiteur)

  • L’accipiens intellectuel = celui qui a profité du paiement sans l’avoir reçu lui-même.
  • Problème avant la réforme :
  • Cass. soc. 6 mai 1993 :
  • « L’action en répétition de l’indu peut être engagée soit contre celui qui a reçu le paiement, soit contre celui pour le compte duquel il a été reçu, mais ne peut être dirigée contre celui pour le compte duquel le paiement a été effectué. »
  • 👉 Le solvens ne pouvait pas se retourner contre le véritable débiteur → solution jugée illogique.
  • Réforme de 2016 : introduction de l’article 1302-2 alinéa 2
  • « La restitution peut aussi être demandée à celui dont la dette a été acquittée par erreur. »
  • Nouvelle solution :
  • Le solvens peut agir contre le véritable débiteur, pas uniquement contre le créancier.
  • ⚠️ Condition essentielle : il faut prouver que le paiement a été fait par erreur (car un paiement volontaire ne donne pas droit à répétition).

II. Les obligations de l’accipiens

  • L’accipiens a l’obligation de restituer ce qu’il a reçu indûment.
  • La restitution peut être modulée en fonction de :
  1. Sa bonne ou mauvaise foi.
  2. La faute éventuelle du solvens.

A. L’étendue de la restitution et la bonne foi de l’accipiens

Article 1302-3 du Code civil

« La restitution est soumise aux règles fixées aux articles 1352 à 1352-9. Elle peut être réduite si le paiement procède d'une faute. »

  • Bonne foi vs. mauvaise foi :
  • Bonne foi : l’accipiens a reçu l’indu par erreur et n’en avait pas conscience.
  • Mauvaise foi : il savait que le paiement n’était pas dû mais l’a accepté quand même.
  • Conséquence sur la restitution :
  • En principe, l’accipiens doit restituer l’indu dans son intégralité.
  • S’il est de bonne foi et que la chose a péri par force majeure, il peut être exonéré.
  • S’il est de mauvaise foi, il répond des dégradations et doit tout restituer (article 1352-1 du Code civil).
  • Cas particulier : restitution d’une somme d’argent
  • L’argent est un bien fongible, donc l’accipiens ne peut jamais invoquer une perte pour éviter la restitution.
  • Exemple :
  • Si une personne reçoit 500 € indûment, elle doit les restituer, même si elle les a déjà dépensés.

Article 1352-7 du Code civil

  • « Celui qui a reçu de mauvaise foi doit les intérêts, les fruits qu'il a perçus ou la valeur de la jouissance à compter du paiement.
  • Celui qui a reçu de bonne foi ne les doit qu'à compter du jour de la demande. »
  • 👉 Intérêts dus sur la somme :
  • Bonne foi : les intérêts sont dus seulement à partir de la demande de restitution.
  • Mauvaise foi : les intérêts sont dus dès le paiement de l’indu.

Présomption de bonne foi

  • La bonne foi est présumée → c’est au solvens de prouver la mauvaise foi.
  • Exceptions :
  • Si l’accipiens est un professionnel (banquier, notaire...), le juge aura tendance à présumer la mauvaise foi car il devait savoir que le paiement était indu.

B. L’étendue de la restitution et la faute du solvens

  • Pourquoi la faute du solvens peut-elle réduire la restitution ?
  • Parce qu’un paiement indu peut causer un préjudice à l’accipiens.
  • Ex. Une somme perçue induement a été utilisée pour un investissement → l’accipiens pourrait prouver qu’il a subi une perte en cas de restitution forcée.
  • Compensation entre les dettes :
  • Si le solvens a causé un dommage à l’accipiens, une compensation peut être opérée.
  • Exemple :
  • Montant de l’indu = 500 €.
  • Dommages-intérêts dus à l’accipiens = 100 €.
  • L’accipiens ne restituera que 400 € au solvens.
  • Jurisprudence Cass. civ. 1ère, 17 février 2010
  • Une faute du solvens peut réduire ou même annuler totalement la restitution.
  • Si le préjudice causé à l’accipiens est trop important, la restitution peut être entièrement supprimée.
  • Article 1302-3 alinéa 2 du Code civil
  • « La restitution peut être réduite si le paiement procède d’une faute. »
  • 👉 Le juge peut modérer la restitution si le solvens a commis une faute.



📌 ARTICLES

Article 2224 du Code civil 

Article 1302-2 alinéa 2 du Code civil 

Article 1302-3 du Code civil 

Article 1352-7 du Code civil 


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