A1 : M. de G... M... fait preuve d'hypocrisie
E1 : "Le vieil amant parut prendre plaisir à me voir" : Périphrase à valeur d'oxymore + allitération en [p] qui fait résonner l'idée de plaisir -> présentation satirique du vieux libertin.
E2 : "Il me donna deux ou trois petits coup sur la joue" : comique de gestes -> Présentation du personnage qui se veut donneur de leçons.
E3 : "En me disant que j'étais un joli garçon, mais qu'il fallait être sur mes gardes à Paris, où les jeunes gens se laissent aller facilement à la débauche" : Vocabulaire du plaisir + Présent à valeur de vérité générale -> en dépit de ses mises en garde vertueuses à la débauche semble bien la préoccupation première du vieux libidineux.
B : Le barbon est ridiculisé à la fois par ses gestes et ses paroles.
A2 : Lescaut joue à son tour l'hypocrisie et embobine M. de G... M...
E1 : "Lescaut l'assura que j'étais naturellement si sage, que je ne parlais que de me faire prêtre, et que tout mon plaisir était à faire de petites chapelles" : Verbe de parole + Négation restrictive + déterminant indéfini à connotation hyperbolique -> Discours surjoué qui ne peut être compris par M. de G... M... : Lescaut s'amuse à ses dépens
E2 : "sage", "prêtre", "chapelles" : lexique de la vertu + du plaisir -> discours de Lescaut quasi blasphématoire dont l'implicite échappe au vieillard = comique pour le lecteur.
E3 : "Je lui trouve l'air de Manon, reprit le vieillard en ma haussant le menton avec la main" : Troisième personne + comique de gestes -> paternalisme et bêtise de M. de G... M... qui prend ce qu'on lui dit pour argent comptant au lieu de constater les différences physiques entre Manon et Des Grieux et d'en conclure qu'on lui ment.
B : La comédie manigancée par les trois fripons est soutenue par la bêtise de M. de G... M..., clairement dupé par le jeu des autres personnages.
A3 : Des Grieux entre dans le jeu et se met à parler suscitant l'admiration de M. de G... M...
E1 : "Je répondis d'un air niais : Monsieur, c'est que nos deux chairs se touchent de bien proche ; aussi j'aime ma sœur Manon comme un autre moi-même." Discours direct + double sens + vocabulaire amoureux -> Paroles équivoques à connotation érotique : pour M. de G... M... référence à la fraternité de ses interlocuteurs <-> pour les autres personnages et lecteurs aux relations charnelles du couple.
E2 : "L'entendez-vous ? dit-il à Lescaut […] Voyez, ajouta-t-il, cela est admirable pour un enfant de province." : réaction en trois temps (interrogative + impérative + déclarative) + troisième personne -> émerveillement de M. de G... M... qui prend les autres à témoin. Son assurance n'a d'égal que sa bêtise et sa prétention.
E3 : "Ho, Monsieur, repris-je, j'en ai vu beaucoup chez nous dans les églises, et je crois bien que j'en trouverai à Paris de plus sots que moi." double sens ("sot" = cocu au 17ème siècle) -> vivacité de Des Grieux qui emploie le terme "sot" pour désigner son interlocuteur.
B: le vieux barbon s'adresse à l'amant de sa maîtresse sans le savoir et Des Grieux lui dit la vérité mais contrefait = ironie dramatique (forme d'ironie générée par certaines situations dramatiques lorsque le spectateur dispose d'informations essentielles aux personnages que ces derniers ignorent ou interprètent mal.)
Transition :Nous avons vu ici que l'aveuglement du vieux libidineux se traduit par l'hypocrisie dont fait preuve M. de G... M..., mais aussi par le fait que Lescaut joue à son tour l'hypocrisie et embobine M. de G... M..., ou encore avec l'entrée dans le jeu de Des Grieux et ses paroles suscitant l'admiration de M. de G.M. Nous poursuivrons avec le plaisir de l'hypocrite narrateur ( Des Grieux se prend au jeu et le dialogue prend une tournure particulièrement grivoise pour le lecteur : le vieil amant s'en trouve ridiculisé. Il fait preuve d'orgueil et de suffisance sans voir la manipulation dont il est victime.)