Tout d'abord l'intégration européenne a marqué un grand pas lors de la création du marché unique en 1986. Il a cependant été effectif qu'en 1993 du fait de ses étapes progressives : une union douanière, un tarif douanier extérieur commun, un cadre à la libre circulation.
Puis l'Euro a été ratifié en 1992 lors du traité de Maastricht mais n'a été adopté par tous les pays qu'en 2002.
Cette intégration peut donc paraître lourde et lente mais elle reste un processus historique et inédit dans le monde.
L'union douanière instaurée par l'intégration européenne a permis une extension du marché pour les pays membres et donc une opportunité pour les entreprises de produire plus avec une demande qui augmente (D € > D nat). Cette augmentation de la production permet un gain de la productivité car plus o produit en grand quantité, moins le coût unitaire est élevé. Ainsi, il y a une amélioration de la compétitivité : les entreprises baissent leurs prix et innovent. L'objectif est d'offrir le meilleur produit au meilleur prix : la concurrence est accrue grâce à l'union douanière du marché unique ce qui est favorable au pouvoir d'achat des consommateurs et donc à l'économie des pays membres.
Le marché unique a par exemple été une aubaine pour tous les pays membres en 1998 et 2008, avec une forte augmentation de leurs PIB (augmentation de 40% pour l'Espagne par exemple).
Ces effets macro-économiques du marché unique peuvent ainsi générer un cercle vertueux de croissance économique car l'augmentation de la consommation implique une augmentation de la production et donc une baisse du chômage qui implique une augmentation de la production et une stimulation de la demande globale.
L'Europe fait tout d'abord face à des dumpings fiscaux, sociaux et environnementaux. Ces stratégies visent à attirer les entreprises mais sont mauvaises pour les population car abaisser les impôts signifie abaisser les dépenses publiques.
Puis, les régions du cœur de l'Europe sont celles qui bénéficient le plus du marché unique avec une production qui rapporte beaucoup. En effet, on observe que plus un pays est à la périphérie du maché unique, moins il semble en tirer profit. On trouve au cœur de l'Europe, la main d'œuvre la plus qualifiée et un niveau de vie supérieur.
Le plus haut niveau de concurrence est celui de la CPP. Toutes les entreprises ont intérêt à se soustraire de la concurrence et se retrouver en position de "Price maker" mais cette situation est défavorable aux consommateurs. Ainsi, une institution encadrant la concurrence est nécessaire.
La politique européenne de la concurrence permet tout d'abord aux consommateurs d'avoir une diversification des produits dans un soucis d’amélioration de la qualité avec une pression sur la baisse des prix.
Du côté des entreprises, la politique européenne de la concurrence permet une rivalité loyale avec une garantie qu'il n'y est pas de barrière à l'entrée d'un marché.
Pour s'assurer que le marché est bien concurrentiel, la politique européenne de concurrence contrôle les marchés afin de s’assurer qu’il n’y a pas d'entente, d'abus de position dominante (elle mène des enquêtes) et sanctionne lorsque une entreprise ne se soumet pas aux normes.
Par exemple, à l suite de la crise sanitaire, l'Etat Allemand a subventionné la compagnie aérienne Lufthansa. La politique européenne de la concurrence a alors veillé à ce que cette subvention ne pénalise pas la concurrence de Lufthansa mais n'a pas sanctionné. En 2007, Ryanair et Aer Lingus ont mené un projet de fusion acquisition. L'UE a cette fois-ci sanctionné en interdisant cette fusion car elle aurait permis un trop grand pouvoir de marché.
La politique européenne de la concurrence est accusée de s'opposer à toutes politiques industrielles qui ont pour but d'améliorer les performances d'un secteur ou d'une entreprise par des subventions. Un Etat usant d'une politique industrielle espère ainsi améliorer la productivité et donc alimenter la croissance économique. Seulement, la politique européenne de la concurrence craint que cette augmentation de productivité ne mène à un trop grand pouvoir de marché et donc à une distorsion de la concurrence. Ainsi, elle n'empêche pas l'émergence de grands champions mais ne la favorisent pas non plus (contrôle et sanction) tandis que d'autres puissances ont des politiques commerciales beaucoup plus agressives (USA, Chine).
La politique budgétaire est de relance lorsqu'elle vise à relancer l'emploi et la croissance et de rigieur lorsqu'elle vise à contenir le définit public (dette publique sur une année).
Toute politique budgétaire de relance induit donc un déficit public. Or dans le cadre européen, les pays membres sont tenus de respecter le pacte de stabilité et de croissance qui engage à avoir un taux d'inflation inférieur à 2%, un déficit public inférieur à 3% du PIB du pays et un une dette publique inférieure à 60% du PIB. Ce pacte est nécessaire à la confiance sur l'ensemble de la zone. En effet, des niveaux de déficit jugés trop important érodent la confiance des agents économiques et font donc diminuer l'investissement, la production et donc la croissance (exemple : Grèce 2010).
La politique est menée par la BCE qui a a souveraineté monétaire de tous les pays membres de la zone euro. Son seul objectif est de garder un taux d'inflation inférieur à 2%. Elle est de relance lorsque le taux d'inflation est très faible et de rigueur lorsqu'il est supérieur à 2%.
La politique monétaire a donc seulement pour but la stabilité des prix. Mais, par exemple en 2008, la BCE a du agir pour soutenir les pays fragilisés par la crise des subprimes. Dans ce contexte, elle devait relancer la croissance de ses pays et a donc baisser les taux directeurs pour augmenter la consommation mais cette politique monétaire de relance n'a pas eu d'effets sur la croissance et la BCE a dû se tourner vers des politiques non conventionnelles :
- Quantitative easing : intervention massive et prolongée sur les marchés secondaires où la BCE achète des actifs aux banques commerciales pour augmenter la masse monétaire.
- Forward guidance : "guidage des anticipations"
La monnaie est un symbole national fort et un élément stratégique car on peut la manipuler pour servir des intérêts nationaux (exemple : la Chine qui a une économie principalement basée sur les exportations qui dévalue régulièrement sa monnaie.
Par conséquent, adopter l'euro, c'est perdre sa souveraineté monétaire.
De plus, avant de pouvoir prétendre à intégrer la zone euro, un pays doit apporter une garantie de contrôle sur ses dépenses publiques afin d'assurer la stabilité et la crédibilité de l'euro.
Les Etats membres étant très interdépendants, leurs intérêts nationaux passent par ceux des autres Etats membres. Le marché unique a besoin de politiques budgétaires homogènes, allant dans le même sens. Or, les économies au sein de l'union économique et monétaire sont très hétérogènes avec des niveaux de richesse et des spécialisations de production diverses. Les Etats membres n'ont donc pas les mêmes priorités ce qui rend une coordination des politiques budgétaires très compliquée.
Tout d'abord chaque Etat membre mène sa politique en fonction de ses intérêts nationaux : les Etats membres ne sont pas coordonnés ce qui rend peu probable le soutien de pays pas touchés par un choc asymétrique.
La nation touchée devrait alors se tourner vers des politiques industrielles en soutenant des entreprises comme des grands champions mais l'UE surveille de près ces politiques industrielles et les sanctionnent lorsqu'elles sont jugées mauvaises pour la concurrence.
Ainsi, les nations touchées par des chocs asymétriques sont limitées dans leurs actions de relance.