Définition
Monarchie constitutionnelle
Régime politique dans lequel le pouvoir du monarque est limité par une constitution ou une charte.
Ultraroyaliste
Partisan du retour de la monarchie absolue.
Terreur blanche
Une période de violence commise par les partisans de la monarchie contre ceux qu'ils suspectent d'être républicains ou sympathisants des idées révolutionnaires.
Sacrilège
Acte irrespectueux envers la religion, notamment la profanation d'églises.
Suffrage censitaire
Type de suffrage permettant seulement aux plus riches qui paient un impôt électoral, le cens, de voter.
A. La Charte de 1815 et l’impossible compromis constitutionnel (1815-1824)
En 1815, Louis XVIII est placé sur le trône de France par les monarques européens vainqueurs de Napoléon Ier. Conscient de l'impopularité de ce retour à la monarchie, il adopte une stratégie de compromis en acceptant une partie des acquis de la Révolution française. Sa Charte de 1814 instaure une monarchie constitutionnelle. Cependant, les tensions politiques sont à leur apogée avec des ultraroyalistes majoritaires à la Chambre des députés et des soulèvements fréquents. Des réformes libérales voient le jour entre 1816 et 1820, mais l'équilibre reste fragile. L'assassinat du duc de Berry en 1820 marque un basculement vers une reprise de pouvoir par les ultras qui imposent des lois conservatrices. En dépit de ces tensions, Louis XVIII meurt en 1824, cédant la place à son frère, Charles X, qui aura sa propre vision du pouvoir.
B. Charles X et l’échec du retour de la monarchie absolue en France (1824-1830)
Le règne de Charles X est caractérisé par une volonté avérée de retour à la monarchie absolue, accentuée par des mesures autoritaires et de nouvelles lois renforçant son pouvoir. Les tensions atteignent leur zénith avec les fameuses Quatre Ordonnances de 1830 : ces ordonnances limitent les libertés fondamentales et déclenchent de vives protestations, notamment dans les milieux libéraux et plus largement au sein de la population parisienne. Une série d'émeutes connue sous le nom de la révolution des Trois Glorieuses éclate en juillet 1830, contraignant Charles X à abdiquer. Cet échec retentissant de restaurer une monarchie autoritaire signe également la fin du règne de Charles X.
C. Louis-Philippe Ier ou l’échec de la monarchie libérale : 1830-1848
Le règne de Louis-Philippe Ier commence sous des auspices libérales : un serment sur une charte révisée est prêté et le drapeau tricolore est restauré. Cependant, cette politique libérale est vite ternie par une division des partisans entre le 'Parti du Mouvement' en faveur de réformes supplémentaires et le 'Parti de la Résistance', qui souhaite maintenir le statu quo. L'attentat de 1835 conduit à des lois répressives qui nuisent à l'image progressiste du régime. À partir de 1840, sous la direction de François Guizot, la monarchie de Juillet devient de plus en plus conservatrice refusant toute réforme électorale significative. Accusé d'indifférence face à la misère sociale, Louis-Philippe finira par abdiquer suite à une révolution en février 1848.
A retenir :
Les deux tentatives de monarchies constitutionnelles entre 1815 et 1848 en France témoignent des difficultés à concilier monarchie et révolution. Louis XVIII réussit temporairement à maintenir un équilibre fragile mais cède sa place à un roi plus conservateur. L'ultra-royalisme de Charles X et ses mesures autoritaires mènent à sa chute en 1830. Quant à Louis-Philippe Ier, ses efforts pour instaurer une monarchie libérale échouent face aux divisions internes et à une grogne sociale grandissante. Ces échecs illustrent l'impossibilité, en cette période, de trouver un point de compromis durable entre tradition monarchique et avancées démocratiques.