Chapitre I – Définition de l'État
Section 1 - Origine et rôle de l'État
I – Origine de l'Éta
A – Réflexions philosophiques sur l'État et le vivre ensemble
L'origine de l'État suscite des débats entre :
- la théorie du contrat social (Rousseau, Hobbes, Locke) : considère l'État comme résultant d'un accord volontaire entre individus.
- la théorie de l'origine naturelle : voit l'État émerger naturellement sans consentement explicite.
B – L'État : Critère de la modernité
L'État apparaît avec le développement de la Raison, caractérisant la pensée moderne qui privilégie la raison comme fondement de l'action humaine.
Le pouvoir devient moderne lorsque exercé par des individus compétents, évinçant les légitimités traditionnelles au profit de la rationalité.
II – Le rôle de l'État
A – Des services publics étatiques nombreux et diversifiés
L'État assure :
- La protection individuelle
- Le bien-être social
- La prévalence de l'intérêt général
- La transition écologique
Il exerce des compétences régaliennes telles que :
- L'édiction du droit
- La défense
- La justice
- La fiscalité
- La conduite des relations internationales
L'État joue également un rôle majeur dans l'éducation, bien que certains secteurs voient une régulation étatique de plus en plus nécessaire.
Au cours du XXe siècle, l'État élargit son rôle en devenant un "providence" impliqué dans la solidarité et le soutien social.
Il instaure et met en place :
- L'éducation nationale gratuite, laïque et obligatoire
- Les systèmes d'assurance vieillesse, santé, et chômage.
Les autres entités publiques relevant de l'État sont définies par des normes étatiques.
B- Les modalités d’action juridique de l’État : Législation, contractualisation, régulation.
- Législation et Normes Juridiques
- Pour établir des normes juridiques l'État utilise la législation, comprenant :
- Lois
- Réglementations
- Accords internationaux
- Constitution
- Les normes juridique génèrent un corpus juridique complexe, comprenant des textes d'application et d'explication
- Contractualisation
- L'État peut opter pour des approches contractuelles dans ses relations avec le secteur privé, favorisant le dialogue et la négociation.
- La contractualisation entre l'État et d'autres entités publiques peut présenter des déséquilibres, avec l'État conservant souvent un pouvoir décisionnel unilatéral.
- Textes Incitatifs
- L'État utilise des textes incitatifs non contraignants pour influencer les acteurs sociaux. Cette approche repose sur la volonté des acteurs de suivre les recommandations de l'État, sans obligation.
- Communication et Information
- L'État peut influencer la société par le biais de la communication, orientant l'opinion publique dans la direction définie par ses politiques.
- Politiques Économiques et Financières
- L'État définit des politiques économiques, notamment à travers la fiscalité, influençant divers paramètres sociaux.
- Depuis 1999, l'État a perdu la maîtrise de la politique monétaire avec l'adoption de l'euro.
- Garant de la Cohésion Sociale
- L'État est le garant de la cohésion sociale, exprimant la solidarité entre ses habitants.
Section 2 - Le pouvoir de contrainte
I- La spécificité du pouvoir étatique
- Souveraineté de l'État
- Souveraineté = Le pouvoir de l'État_ est unique et ne peut être comparé à aucun autre pouvoir social.
- Spécificité du Pouvoir Étatique
- Le pouvoir de l'État se distingue par son caractère juridique, contrairement aux pouvoirs de fait détenus par d'autres entités.
- La puissance publique = confère à l'État une supériorité juridique, obligeant tous les acteurs sociaux à s'y soumettre.
- État de Droit
- Lorsque l'État se veut un État de droit, son pouvoir est exercé à travers des normes juridiques, renonçant à l'arbitraire.
- La sécurité juridique est assurée par le respect de principes tels que la séparation des pouvoirs, la démocratie et les droits de l'homme.
- Effectivité du Pouvoir
- L'effectivité du pouvoir étatique réside dans son obéissance globale et le respect généralisé de l'ordre juridique qu'il établit. Cette adhésion facilite le maintien du respect envers l'État, surtout lorsqu'il repose sur une nation.
En résumé, l'action de l'État englobe :
- Des approches législatives, contractuelles, régulatrices
- L'utilisation de textes incitatifs et la communication,
- tout en reposant sur un pouvoir de contrainte unique, la souveraineté, qui distingue l'État des autres pouvoirs sociaux.
La garantie de l'État de droit renforce la légitimité de son pouvoir.
Définition
Souveraineté selon Weber et Elias
Autorité permanente qui revendique avec succès le monopole de la violence légitime
II - La Notion de Souveraineté
A - Souveraineté Interne et Externe
Le concept de souveraineté, élaboré par Jean Bodin, comprend deux composantes :
- Interne : Un État est juridiquement sans égal à l'intérieur de ses frontières
- Externe : Un État est l'égal des autres États sur la scène internationale.
Aparté : Les États fédérés ne sont pas considérés comme de véritables États, car ils sont assujettis à un super État (l'État fédéral).
B - Souveraineté Nationale ou Populaire
Depuis la Révolution de 1789, la France distingue deux formes de souveraineté :
- Nationale : appartient à la nation en tant qu'entité distincte des individus. Justifie le suffrage censitaire.
- Populaire : appartient à l'ensemble des citoyens individuellement. Implique le suffrage universel
La Constitution française de 1958 combine les deux notions.
III - Les Limites à la Souveraineté
A - Limites à la Souveraineté du Peuple (ou de la Nation)
La souveraineté du peuple peut être limitée en pratique, car c'est souvent l'exécutif plutôt que le peuple qui exerce le pouvoir législatif.
La distinction entre souveraineté nationale et populaire peut sembler stérile, car les deux conduisent à l'attribution du pouvoir aux gouvernants.
B - Limites à la Souveraineté de l'État
1 - L'Autolimitation de l'État
L'État s'autolimite en se soumettant à l'État de droit, respectant les normes qu'il a lui-même établies.
Les juges, bien qu'appartenant au service public national, peuvent garantir le respect du droit par l'État.
L'autolimitation inclut également la soumission au droit international et l'appartenance à l'Union Européenne.
a - L'État de Droit
L'État de droit repose sur l'autolimitation de l'État pour se conformer au droit interne.
Cependant, cette autolimitation ne remet pas en cause la souveraineté, mais souligne la fragilité intrinsèque de l'État de droit.
b - La Limitation Issue de la Soumission au Droit International
Les États se soumettent volontairement au droit international, ce qui ne constitue pas une véritable atteinte à leur souveraineté.
La responsabilité pénale internationale des États, notamment par la Cour Pénale Internationale, est une nouveauté.
c - L'Appartenance à l'Union Européenne
L'adhésion à l'Union Européenne est volontaire, et les États membres consentent à mettre en commun certaines compétences.
Les critiques sur la perte de souveraineté liée à l'Union sont souvent des jugements de valeur, et il est toujours possible pour un État membre de se retirer (FREXIIIITTT).
2 – La question des limites non consenties à la souveraineté
a - Le « droit naturel »
Le droit naturel, préexistant à l'État, est considéré par certains comme supérieur au droit positif.
Les droits de l'homme, fondés sur le droit naturel, transcendent les différences culturelles.
Cependant, la confusion entre droit et morale pose des problèmes, et la garantie du droit naturel est difficile.
b - Le « droit » d’ingérence
Définition
Droit d’ingérence
Permet à un État d'intervenir dans un autre pour protéger des droits fondamentaux.
Cependant, son application sélective, intéressée et parfois hypocrite soulève des questions sur sa légitimité, malgré la prétendue justification humanitaire.
c - L’interdiction française d’abroger la république
La Constitution française interdit de remettre en cause la forme républicaine du gouvernement. Cette limitation symbolique soulève des questions sur la possibilité de priver le peuple souverain de la modification constitutionnelle.
3 - Les limites extra-juridiques de la souveraineté
La souveraineté des États doit être confrontée à leur réalité interne, marquée parfois par le chaos, comme illustré par le gouvernement afghan face aux Talibans.
Sur le plan international, les relations politiques sont caractérisées par des rapports de force, où de nombreuses influences et contraintes s'exercent sur les États.
Ces contraintes incluent :
- Des pressions économiques imposées par de puissantes entreprises
- Des contraintes monétaires et économiques résultant d'accords avec le FMI ou la Banque Mondiale
- Des positions de faiblesse liées à un endettement élevé
- Des tutelles humanitaires
Les États se voient ainsi confrontés à des limites réelles à leur souveraineté, tant dans leurs actions matérielles que dans l'élaboration de leur droit.
C – L’État post-moderne, un État toujours souverain ?
Le concept de souveraineté, bien que réaffirmé, semble perdre de sa substance dans un contexte de globalisation.
Ce qui remet en question la de l'État :
- L'interdépendance économique
- L'influence des acteurs privés
- La concurrence des entreprises et des ONG
Certains évoquent un possible déclin de la souveraineté, suscitant des réactions nationalistes.
La souveraineté pourrait être un concept relatif, variant selon la capacité des gouvernements à prendre des décisions et à les imposer.
La nécessité d'adapter le droit constitutionnel à cette évolution présente des similitudes avec l'émergence du concept de gouvernance, reconnaissant l'action collective comme déterminante dans la société.
Section 3 - L'Assise du Pouvoir Étatique : Le Territoire et la Population
I - Le Territoire
Définition
Le territoire d'un État
Englobe la zone géographique où s'étend son pouvoir, incluant le sol, le sous-sol, l'espace atmosphérique, et les rivages maritimes (200 milles marins).
Les frontières, souvent naturelles, délimitent le territoire, tandis que le domaine de l'État comprend les parcelles dont il est propriétaire, classées en domaine public ou privé.
II - La Population
Définition
Population d'un État
Désigne le groupe d'individus soumis à son ordre juridique, incluant les nationaux et les étrangers.
En démocratie, la population, source de l'ordre juridique, participe à l'acceptation ou au rejet des constitutions.
Au-delà de la soumission juridique, des éléments extra juridiques comme la langue, la religion, et l'histoire commune contribuent à former une nation.
Cette notion culturelle repose sur un "vouloir-vivre ensemble" ou une "mentalité". Les États peuvent exister sans nation ou vice versa, générant des conflits de frontières et d'identités.
Conclusion :
En résumé, l'État émerge véritablement lorsque ses frontières démontrent son monopole de la violence légitime, les limites économiques d'un marché capitaliste, et sa capacité à instaurer un ordre juridique souverain.
Chapitre II - Les différentes formes d’organisation juridique de l'État
Section 1 - L’État unitaire
I- La centralisation politique
L'État unitaire se caractérise par :
- Une centralisation politique
- Un pouvoir politique unique
- Un seul Parlement
- Un gouvernement unique
- Un appareil judiciaire unique.
II- Centralisation ou « décentration » administrative
Malgré la centralisation politique, l'État unitaire peut adopter une centralisation ou une "décentration" administrative, se manifestant par la déconcentration et la décentralisation.
A- La déconcentration
Définition
Déconcentration
Concerne l'organisation interne de l'État, avec des services déployés sur le territoire, dirigés par des autorités locales nommées par l'État.
B- La décentralisation
Définition
Décentralisation
Concerne les relations de l'État avec les collectivités locales, reconnaissant leur autonomie et leur attribuant des compétences, tout en maintenant un contrôle de l'État.
1- Les principes de la décentralisation
La décentralisation :
- Reconnaît l'existence des autorités locales
- Leur accorde une liberté d'administration
- Implique un contrôle de l'État, notamment à travers le Sénat.
2- La pratique de la décentralisation
La décentralisation, initiée en France dans les années 1980, a été consolidée par les lois MAPTAM de 2014 et NOTRE de 2015, entraînant une redistribution territoriale du pouvoir.
3 - Focus sur le contrôle de légalité des actes des collectivités locales
Le contrôle de légalité des actes des collectivités locales est effectué par les préfets, assurant l'unité de l'État. Ce contrôle est a posteriori, avec la possibilité d'un recours juridictionnel spécifique appelé "déféré préfectoral".
Conclusion
Bien que déconcentration et décentralisation s'opposent sur le plan juridique, leur pratique conduit à une redistribution du pouvoir territorial, créant un pouvoir local et des solidarités locales.
I - La Confédération
Définition
Confédération
La confédération est une coopération inter-étatique où les membres restent souverains.
Les décisions nécessitent l'unanimité, et chaque État conserve le droit de se retirer. Cependant, elle est devenue désuète, souvent utilisée temporairement.
Définition
Désuète
Archaïque, sorti des habitudes, du goût moderne.
II - La Fédération
Définition
Fédération
La fédération est un État formé par l'union d'États préexistants.
Elle a :
- Une constitution
- Un Parlement,
- Un gouvernement
- Seule l'entité fédérale est reconnue à l'échelle internationale.
Les principes du fédéralisme :
- La superposition d'États,
- L'autonomie des États fédérés,
- La participation.
A - Principes du Fédéralisme
- Superposition d'États : L'État fédéral et les États fédérés coexistent avec une constitution commune.
- Autonomie : Les États fédérés ont des compétences propres définies par la constitution fédérale.
- Participation : Les États fédérés ont une voix dans les décisions fédérales, assurant la modification de la constitution nécessite leur consultation.
B - Pratique du Système de la Fédération
Les fédérations (États-Unis, Allemagne, etc.) permettent l'unité tout en respectant les spécificités locales. Cependant, une fédération peut éclater, bien que l'interdiction de sécession soit dissuasive.
III - La Spécificité de la Coopération Inter-Étatique dans l'Union Européenne
L'Union Européenne combine des éléments de confédération et de fédération.
Les États membres sont liés par des traités, mais il n'y a pas de constitution formelle. Les transferts de compétences, la monnaie commune, et d'autres aspects limitent la souveraineté nationale.
L'UE semble unique, visant l'harmonisation plutôt que la diversité. L'Union pourrait ne pas correspondre strictement aux modèles confédéraux ou fédéraux traditionnels.
Chapitre III - Le Contenu de la Constitution
Section 1 - Le Rôle de la Constitution
I - Le Rôle Juridique de la Constitution: L'affirmation de Procédures et de Règles de Fond
La constitution :
- Organise le pouvoir politique
- Énonce des valeurs (séparation des pouvoirs, pluralisme, droits de l'Homme)
- Définit des règles pour l'acquisition du pouvoir dans une démocratie.
- Établit des institutions
- Donne une base juridique à l'ordre de l'État
II - La Fonction Sociale de la Constitution
La constitution encadre et légitime le pouvoir, contribuant à l'unité nationale. Elle institue des symboles nationaux et joue un rôle majeur dans la naissance et l'institutionnalisation d'une nation.
Section 2 - Les Normes à Valeur Constitutionnelle
I - La Notion de Bloc de Constitutionnalité
En France, le Bloc de Constitutionnalité inclut :
- Les articles numérotés,
- Le préambule,
- La déclaration des Droits de l'Homme,
- Mes principes fondamentaux reconnus par les lois de la République,
- La jurisprudence et les coutumes constitutionnelles y contribuent également.
II - Les Règles Jurisprudentielles
Les juges constitutionnels créent des règles jurisprudentielles, parfois en dehors de textes écrits, influençant la législation. Cela peut soulever des questions sur la séparation des pouvoirs, mais cette activité est acceptée dans le contexte de l'interprétation des textes.
III - Les Coutumes Constitutionnelles
Les coutumes constitutionnelles peuvent se développer par des pratiques répétées dans le temps, mais leur valeur juridique dépend de la reconnaissance par le pouvoir constituant. Si la constitution ne les mentionne pas, elles restent infraconstitutionnelles et ne peuvent enfreindre les règles constitutionnelles.
Section 3 - L’effectivité des règles constitutionnelles
Les règles constitutionnelles nécessitent plus que leur simple rédaction pour être effectives.
- Responsabilité des gouvernants : Les dirigeants doivent respecter et faire respecter la constitution.
- Violation et réaction : La violation constitutionnelle doit être constatée, suscitant une réaction appropriée, soit par action, soit par abstention.
- Contrôle de constitutionnalité : Bien que le contrôle de constitutionnalité soit présent, il ne résout pas entièrement le problème.
- Exemples concrets : Illustration avec des cas comme l'environnement aux Antilles, les pesticides, le droit au logement, et le droit à l'emploi.
- Défis persistants : Beaucoup d'efforts sont nécessaires pour garantir l'application effective de la constitution.
Section 4 - La révision de la constitution
Une constitution doit pouvoir être révisée en raison de l'usure du temps et des évolutions politiques.
- Objectifs de la révision : Les détenteurs du pouvoir peuvent souhaiter adapter la constitution à leurs objectifs sans la changer complètement.
- Procédures de révision : Les constitutions prévoient des procédures spécifiques, rigides ou souples, pour la révision.
- Fréquence de la révision : La révision ne doit pas être fréquente pour assurer la stabilité constitutionnelle.
I- les limites de la révision constitutionnelle
A – Contenu de ces limites à la révision constitutionnelle
- Limites formelles et substantielles : Les limites peuvent être formelles (procédures) ou substantielles (champ des réformes).
- Limites tenant aux circonstances : Exemples en France, comme l'atteinte à l'intégrité du territoire.
- Limites substantielles : La forme républicaine du gouvernement est intangible.
B – Portée de ces limites
- Relative effet des limites : Les limites ont une portée relative, et il est possible de les contourner en deux étapes.
- Faiblesse des limites juridiques : Les limites peuvent être ignorées et remplacées, soulevant éventuellement une contestation.
II- La procedure de révision : simple loi ou procédure ad hoc
Les constitutions peuvent être souples (modifiables par simple loi) ou rigides (procédure spécifique).
Au non de la stabilité constitutionnelle cela nécessite des procédures de révision spécifiques pour éviter des modifications fréquentes.
III-Le recours a la révision constitutionnelle
A- La fréquence des révisions en France
1 – Les dangers d’une désacralisation de la constitution
La fréquence des révisions constitutionnelles en France (plus de vingt depuis 1958), soulève des préoccupations.
La construction européenne a contribué à cette multiplication, remettant en question la sacralité de la Constitution. La désacralisation, illustrée par des projets controversés comme la constitutionnalisation de l'état d'urgence, compromet la stabilité et le prestige du texte constitutionnel.
2 - Les risques de perte de qualité
La multiplication des révisions constitutionnelles expose le texte à des risques préjudiciables, compromettant la cohérence et l'homogénéité du texte juridique.
Bien que la Constitution ait initialement intégré des principes divers, les révisions répétées soulèvent des inquiétudes quant à la qualité du texte.
Certains estiment que ces modifications fréquentes démontrent l'inadaptation du texte à la vie politique contemporaine, suggérant la nécessité d'une VIème République.
B- Le cas particulier de la révision des pouvoirs présidentiels (2007-2008)
En 2007-2008, la question de la révision constitutionnelle s'est posée pour aligner le texte sur la pratique présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Malgré l'annonce d'une réforme visant à clarifier les rôles, la révision de 2008 n'a pas modifié le texte, maintenant l'ambiguïté entre les pouvoirs présidentiels et gouvernementaux. Cette situation soulève des questions cruciales sur la nature du régime parlementaire et l'équilibre des pouvoirs.
Conclusion
Le dernier projet de révision constitutionnelle, lancé en 2018 par le président Macron, a été retardé par divers événements, illustrant les périodes où la pratique politique contournait les mécanismes constitutionnels.
Les droits, libertés et mécanismes constitutionnels ont été partiellement neutralisés pendant les différents états d'urgence, soulevant des questions sur la flexibilité de la Constitution face aux situations d'urgence.
Chapitre IV - Le Contrôle de Constitutionnalité
Section 1 - Justification du Contrôle de Constitutionnalité
I - Justification par la Hiérarchie des Normes
La constitution prévaut comme la norme suprême dans la hiérarchie des normes juridiques.
Le contrôle de constitutionnalité évite l'entrée en vigueur de normes non conformes à la constitution.
II - Justification par la Souveraineté du Peuple
La souveraineté protège la volonté originelle du peuple contre les aspirations ponctuelles des majorités parlementaires.
Elle assure la continuité politique et la cohérence de l'ordre juridique.
Section 2 - Modalités du Contrôle de Constitutionnalité
I - Contrôle A Priori ou A Posteriori
Définition
Contrôle a priori
Avant l'entrée en vigueur de la norme.
Contrôle a posteriori
Après l'entrée en vigueur de la norme
II - Contrôle par Voie d'Action ou d'Exception
Définition
Contrôle par voie d'action
Contrôle abstrait, détaché d'un litige
Contrôle par voie d'exception
Ce produit dans le cadre d'un litige spécifique
A - Différence dans le Temps
Le contrôle par voie d'action ce produit avant l'entrée en vigueur, tandis que le contrôle par voie d'exception, intervient pendant un litige
B - Différences dans les Autorités Chargées du Contrôle
Le contrôle par voie d'action se fait devant une autorité centrale, alors que le contrôle par voie d'exception implique un ensemble de juge dans les litiges.
C - Différence Quant à l'Effet du Contrôle
L'effet du contrôle par voie d'action et dit "erga omnes"
Tandis que l'effet du contrôle par voie d'action se limite aux parties du litige
Définition
Erga Omnes
Locution latine, généralement utilisée en droit et signifiant : « À l'égard de tous ».
Conclusion
Les systèmes de contrôle peuvent être mixtes.
En Espagne, contrôle a priori et a posteriori, confié au tribunal constitutionnel.
En France, coexistence de deux modes de contrôle depuis 2010, avec extension continue et abrogation des lois inconstitutionnelles entrées en vigueur.