Le contrôle de constitutionnalité des lois repose sur le principe fondamental de la suprématie de la constitution. Dans les systèmes de droit, la constitution est la norme suprême à laquelle toutes les autres normes doivent se conformer. C'est ce principe même qui justifie l'existence d'un mécanisme pour contrôler la conformité des lois à la constitution. Deux fondements juridiques principaux sous-tendent le contrôle de constitutionnalité : premièrement, l'idée que la constitution est un contrat social établi entre les citoyens et le gouvernement, et deuxièmement, la nécessité de protéger les droits et libertés fondamentaux des citoyens contre des lois qui pourraient les enfreindre.

Il existe plusieurs modèles de contrôle de constitutionnalité, parmi lesquels les plus connus sont le contrôle a priori et le contrôle a posteriori. Le contrôle a priori, principalement utilisé en France, implique l'examen d'une loi avant qu'elle n'entre en vigueur. Ce type de contrôle est souvent préventif, visant à éviter que des lois inconstitutionnelles ne soient appliquées. Le Conseil constitutionnel français est un exemple d'autorité qui effectue ce type de contrôle. Le contrôle a posteriori, en revanche, intervient après la promulgation de la loi. Il permet de contester la constitutionnalité d'une loi en cours d'application. Ce modèle est souvent utilisé aux États-Unis, où la Cour suprême joue un rôle central.

Les institutions chargées du contrôle de constitutionnalité varient selon les pays. Certaines nations disposent de cours constitutionnelles distinctes, tandis que d'autres confient cette tâche à leur plus haute cour judiciaire. En France, le Conseil constitutionnel assure le contrôle de constitutionnalité, tandis qu'aux États-Unis, c'est à la Cour suprême de remplir cette mission. Dans certains pays, comme l'Allemagne, la Cour constitutionnelle fédérale joue un rôle prépondérant. Ces institutions ont pour mission d'assurer le respect de la constitution et la protection des droits fondamentaux.

Le contrôle de constitutionnalité a des implications significatives sur le système juridique et politique d'un pays. Il préserve l'équilibre des pouvoirs en empêchant le législatif de prendre des mesures contraires aux dispositions constitutionnelles. Ce mécanisme renforce également la protection des droits fondamentaux en s'assurant que toute législation respecte les normes constitutionnelles. De plus, le contrôle de constitutionnalité contribue à la stabilité juridique en réduisant l'incertitude quant à la validité des lois. Cependant, il peut aussi susciter des débats sur la légitimité des juges à annuler des décisions prises par des représentants élus, ce qui soulève des questions sur l'équilibre entre démocratie et juridiction.