Ordre
Système architectural antique présentant une unité de style. Ordres grecs principaux : Ionique, dorique, corinthien. Ordres romains : Toscan, composite.
Ordre dorique
Ordre caractérisé par une colonne cannelée sans base, le chapiteau à échine nue et un entablement avec frise de triglyphes et métopes.
Ordre toscan
Il s'inspire de l'ordre dorique. Les colonnes sans cannelures se dressent sur une base généralement composée d'une plinthe et d'un tore. Les chapiteaux présentent diverses variantes du modèle dorique.
Ordre tonique
Ordre caractérisé par une colonne cannelée placée sur une base moulurée, par un chapiteau à volutes horizontales, et par un entablement à frise continue, de denticules ou figurée. On peut ainsi distinguer schématiquement l'ordre ionique :
- de type asiatique : entablement avec une frise de denticules, utilisé habituellement en Ionie
- de type attique : entablement avec une frise historiée, utilisé habituellement en Attique.
- de type mixte : à l'époque hellénistique on a parfois superposé les 2 formes de frises.
Ordre corinthien
Ne se différencie de l'ordre ionique que par la forme du chapiteau, en corbeille de feuilles d'acanthe.
Ordre composite
Son chapiteau combine la corbeille d'acanthe du corinthien et les volutes horizontales de l'ionique.
On trouve encore parfois des chapiteaux, comme le chapiteau éolique (à 2 volutes verticales, qui n'a guère eu cours qu'en Eolide à l'époque archaïque) ou les chapiteaux à feuilles (celui à feuilles verticales est parfois dit à tord "pergaménien"). Ces variantes limitées n'ont pas donné lieu à la création d'ordres particuliers.
Suivant la disposition respective des colonnes et des murs, on distingue traditionnellement les types de plans suivants :
Mégaron
Désigne, chez Homère, la salle principale des palais, et par suite, chez les archéologues, la salle avec foyer des palais mycénien. Plus généralement, on désigne de ce nom tout plan de construction allongée avec vestibule et façade sur le petit côté, sans colonne.
Périptère
Plan de temple caractérisé par une colonnade extérieure qui entoure, sur une seule rangée, les quatre côtés du corps central et délimite ainsi un péristyle simple.
Sine postico
Expression latine qui désigne les plans de temple romain où la cella est repoussée totalement au fond du podium, interdisant ainsi la construction d'ne colonnade sur la façade arrière.
Diptère
Plan de temple caractérisé par une double colonnade extérieure qui entoure, sur 2 rangées donc, le corps central et délimite ainsi un péristyle double.
Pseudo-diptère
Plan de temple diptère dont on aurait enlevé la rangée de colonnes intérieure; le pseudo-diptère présente donc une seule rangée de colonnes comme le périptère, mais un péristyle large comme celui du diptère. Attention : ce terme ne s'emploie qu'à partir de l'époque hellénistique.
Monoptère
Edifice de plan rectangulaire ou circulaire, qui ne comporte qu'une seule rangée de colonnes supportant un toit, sans construction à l'intérieur.
In antis
Expression latine désignant un plan dans lequel les murs latéraux se terminent par des antes entre lesquelles se dressent des colonnes, en général 2. C'est la disposition traditionnelle du pronaos des temples grecs.
Prostyle
Plan d'édifice comportant un vestibule à colonnes détachées en avant de la salle principale.
Suivant le nombre de colonnes en façade, les plans sont dits : tétrastyle (4 colonnes), hexastyle (6 colonnes), octostyle (8 colonnes), ennéastyle (9 colonnes), ou encore décastyle (10 colonnes) et même dodécastyle (12 colonnes)
Temple
Edifice culturel qui sert à abriter la statue de culte. En dehors de certains cas (consultations oraculaires en particulier), c'est là le seul rôle de cet édifice.
Corps central
Partie du temple constituée par la cella (éventuellement l'adyton) le pronaos et l'opisthodome : soit l'ensemble des pièces entourées par la colonnade.
Naos
Terme grec qui désigne le temple. Dans la littérature archéologique, ce mot désigne selon les auteurs, soit la cella, soit ce qui a été défini ci dessus comme le corps central. En raison de ces ambiguïtés, on évitera d'utiliser ce terme.
Cella
Pièce principale du temple, où se dresse la statue de culte. Elle peut être divisée en 2 ou 3 nefs par des colonnades intérieures. L'agencement des nefs permet une mise en valeur plus ou moins réussie de la statue. Dans le temple de tradition italique, on peut trouver plusieurs cellas juxtaposées, chacune étant dédiée à une divinité unique.
Pronaos
Vestibule du temple, qui donne accès à la cella, limité par le prolongement des murs de celle-ci, en général, par 2 colonnes in antis.
Opisthodome
Espace à l'arrière de la cella, répondant symétriquement au pronaos, mais fermé du côté de la cella et n'ouvrant que vers le péristyle, avec des colonnes in antis, on n'en trouve jamais dans les temples italiques.
Adyton
"Lieu sacré dont l'accès est interdit". En particulier, dans certains temples, pièce ou espace situé à l'arrière de la cella, auquel on n'accède que par celle-ci, donc par l'intérieur.
Ante
Extrémité libre d'un mur en particulier des murs de la cella d'un temple. L'ante, fragilisée par sa position indépendante, doit être renforcée, soit par un pilier indépendant appliqué à l'extrémité du mur, soit par des redans dans l'appareil même du mur. L'ante, qui correspond souvent à l'extrémité d'une colonnade, est couronnée par un chapiteau particulier.
Péristyle, péristasis, portique
Galerie couverte, qui entoure le corps central des temples périptères et diptères; ensemble des colonnes qui forment cette galerie.
Prostyle, prostylon
Ensemble de colonnes situées à l'avant de la façade d'un temple. Le prostyle est généralement formé du même nombre de colonnes que la façade du péristyle, et de colonnes en retour.
Alae
Espace libre délimité par les colonnades latérales dans un temple italique.
Crépis (ou Krepis), soubassement
Socle à degré qui repose sur les fondations et sur lequel s'élève le temple grec. Le plus souvent, la crépis comporte 3 degrés.
Podium
Soubassement élevé (1,5 à 2m minimum) du temple italique, qui supporte le pronaos et la cella et auquel on accède uniquement par un escalier frontal.
Colonne
Elément porteur, constitué d'un fût, dressé sur une base (sauf dans l'ordre dorique) et couronné d'un chapiteau.
Entablement
Couronnement horizontal de la colonnade, composé de l'architrave, de la frise et de la corniche.
Attique
Dernier étage d'une construction, souvent moins haut que les précédents, et généralement aveugle.
Arc
Construction de l'épaisseur d'un mur, qui franchit un espace normalement vide, et qui présente un creux au soffite
Arcade
Ensemble formé par l'arc, les éléments qui le soutiennent, et la baie qu'il détermine.
Fondations
Partie non apparente de la construction, destinée à en assurer l'assiette et la solidité.
Euthyntheria ou assise de réglage
Assise supérieure de la fondation, destinée à établir l'horizontalité parfaite de l'édifice.
Stéréobate
Ensemble des 2 degrés inférieurs de la crépie.
Stylobate
Degré supérieur de la crépis, sur lequel s'appuient les colonnes.
Courbure
Profil convexe parfois donné à la crépis; celle-ci n'est alors pas plane, mais très légèrement bombée.
Attention ! Le mot "travée" n'a pas le même sens dans l'architecture antique et médiévale !
Entrecolonnement
Intervalle qui sépare 2 colonnes voisines
NB : Entrecolonnement = entraxe diminué du diamètre de la colonne.
Scotie
Moulure creuse; ce terme est utilisé pour désigner la partie inférieur, à profil concave, de la base ionique-attique.
Tore
Moulure de profil convexe, qui forme un anneau fermé; ce terme est utilisé en particulier pour désigner la moulure supérieure et la moulure inférieure de la base ionique-attique.
Entasis
Bombement du profil de la colonne dorique, qui ne s'inscrit pas dans les côtés rectilignes d'un tronc de cône, du fait de la réduction plus rapide du diamètre du fût dans le tiers supérieur que dans les 2 tiers inférieurs
Chapiteau
Elément qui couronne le fût de la colonne, composé de l'échine et du tailloir ou abaque.
Echine
Partie principale du chapiteau, formant coussin. L'échine du chapiteau dorique est lisse; elle évolue d'une forme très écrasée, dite "en galette", pour les chapiteaux les plus anciens, à un profil très redressé, simple évasement du fût, pour les plus récents. L'échine du chapiteau ionique, décorée d'oves, est surmontée du coussinet qui déborde en volutes dur les côtés.
Abaque, tailloir
Tablette carrée (dans l'ordre dorique) ou rectangulaire (dans l'ordre ionique) qui constitue la partie supérieure du chapiteau, sur laquelle repose l'architrave.
Gorgerin
Partie du chapiteau dorique qui relie l'échine au fût; le gorgerin forme parfois un profond canal qui sépare nettement les 2 éléments.
Annelets
Anneaux finement incisés à la partie inférieure de l'échine du chapiteau dorique.
Volutes
Enroulements latéraux du coussinet qui coiffe l'échine du chapiteau ionique.
Pilastre
Pilier engagé dans un mur et en légère saillie par rapport au parement de ce mur.
Architrave, épistyle
Elément inférieur de l'entablement, qui repose directement sur le chapiteaux des colonnes.
Taenia
Bandeau plat, rarement mouluré, qui borde l'arête supérieure de l'architrave dorique.
Fasces
Les 3 bandeaux en léger décrochement l'un par rapport à l'autre, qui divisent horizontalement le parement de l'architrave ionique.
Regula
Saillie rectangulaire oblongue, ornée à sa partie inférieure d'une rangée de 6 gouttes, placée à intervalle réguliers sous la taenia de l'architrave dorique, à l'aplomb des triglyphes.
Frise
Elément de l'entablement qui prend place au-dessus de l'architrave, constitué par l'alternance des triglyphes et des métopes dans l'ordre dorique, par des denticules ou un bandeau sculpté dans l'ordre ionique.
Triglyphon ou frise dorique
Elément médian de l'entablement dorique, constitué de l'alternance de métopes et de triglyphes. Il y a normalement 2 unités métope-triglyphes par travée ou entraxe de la colonnade.
Métope
Panneau quadrangulaire intercalé entre 2 triglyphes dans la frise dorique. En terre cuite dans les entablements les plus anciens, en pierre par la suite.
- métope muette : métope sans aucun décor.
- métope historiée : métope ornée d'une scène figurée, soit peinte (métopes en terre cuite) soit sculptée (métopes en pierre).
Triglyphe
Elément caractéristique de la frise dorique, où il alterne avec les métopes. Le triglyphe est constitué de 3 jambages séparés par des canaux en creux et limités en haut par un bandeau plat.
Denticules
Elément de l'entablement ionique formant la frise entre l'architrave et la corniche; les denticules sont des pièces rectangulaires en saillie (comme des modillons), qui imitent l'extrémité des solives horizontales d'un plafond.
Corniche
Partie supérieure de l'entablement, constituée du geison et de la sima.
Geison ou larmier
Assise de blocs placés en saillie au-dessus de la frise dorique ou ionique, qui en assure ainsi la protection contre le ruissellement
Mutule
Plaquette ornant le soffite du geison dorique, décorée de 3 rangées de 6 gouttes. Les mutules sont placées à l'aplomb des triglyphes et des métopes.
Gouttes
Ornements de forme cylindrique placés au soffite des regulae (une rangée de 6 gouttes et des mutules (3 rangées de 6 gouttes).
Via
Espace qui sépare 2 mutules voisines.
Soffite
Face inférieure d'un élément d'architecture en saillie ou en surplomb.
Coffrage
Elément de toiture en terre-cuite qui enveloppe et protège les pièces de bois en bordure des toits. Le coffrage est décoré de motifs peints.
Sima ou chêneau
Bordure relevée du toit, au-dessus du geison.
Tuile
Elément de la couverture, en terre-cuite (rarement en marbre). La couverture est constituée de rangées de larges "tuiles courantes"; leurs joints sont recouverts par des "kalyptères" ou "couvre-joints". Suivant le profil des tuiles on distingue :
- la couverture laconienne, qui associe des tuiles courantes plates et des couvres-joints de section triangulaire;
- la couverture sicilienne, qui associe des tuiles courantes plates et des couvre-joints semi-cylindriques.
Ces épithètes n'ont eu de valeurs géographique qu'à leur origine. Elles désignent par la suite des formes de tuiles utilisées n'importe où.
Antéfixe
Pièce à décor plastique (palmette, tête de gorgone...) qui ferme les couvre-joints de rive (=en bordure de toit).
Fronton ou tympan
Couronnement de façade d'un édifice couvert d'un toit à 2 versants. Le fronton, de forme triangulaire, est limité par les rampants obliques de la toiture et par la ligne horizontale de l'entablement. Le fronton peut-être orné de sculptures (relief ou ronde-bosse) dites tympanales.
Rampant
Bord incliné de la toiture, qui forme le côté oblique du fronton.
Acrotère
Ornement placé au sommet (acrotère faîtier ou central) et aux extrémités du fronton (acrotère latéral). Cet ornement peut être un objet (trépied métallique, grand disque de terre cuite), un motif floral (anthémion) ou une statue (Nikè par exemple).