A retenir :
Affirmer l'égalité en droits des femmes et des hommes, comme l'énonce l'article premier : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. » Elle justifie cette assertion par le caractère naturel de cette égalité : « l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison » (art. iv).
En rappelant le caractère naturel de l'égalité en droits des femmes et des hommes, Olympe de Gouges légitime les revendications des femmes à l'égalité : fait de société, la suprématie des hommes est une injustice qu'il convient d'effacer à présent que s'institue un régime démocratique, la Première République, qui doit faire respecter les « lois de la raison ». Ce n'est donc que justice et bon sens que de concourir à protéger et à faire respecter les droits des femmes, qui sont les mêmes que ceux des hommes.
Statut de « citoyennes » des femmes
A retenir :
La nécessité de leur participation au façonnement de la société et de la nation, comme l'énoncent les articles XIII et XIV.
Cette nécessaire participation des citoyennes à la vie de la société va de pair avec la garantie de leur liberté d'opinion et d'expression, inscrite dans les articles x et xi de cette déclaration : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune » (art. x). Les femmes étant soumises aux mêmes rigueurs de la loi que les hommes (art. vi à ix), elles doivent réciproquement disposer des mêmes libertés.
La reconnaissance de la paternité des enfants, obligeant les hommes à prendre leur part de responsabilité dans la naissance d' " enfants naturels ", refusant que les femmes portent seules cette responsabilité (appréhendée par la société comme une culpabilité) et que l'identité de leurs enfants s'en ressente. Car Olympe de Gouges entend aussi faire évoluer la façon dont les femmes sont perçues et se perçoivent. Article 11 : "Toute citoyenne pourra donc dire librement : je suis mère d'un enfant qui vous appartient, sans qu'un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité"
Elle se sert de son expérience personnelle
En août 1766, la jeune femme donne naissance à son fils Pierre Aubry. Son mari, qu'elle déclara plus tard ne pas avoir aimé, ayant au contraire éprouvé de la répugnance pour un homme « qui n'était ni riche ni bien né », mourut à une date incertaine : en 1766 dans une crue du Tarn selon Olympe de Gouges, mais peut-être plus tard vers 1770-1771, alors qu'elle s'est enfuie du domicile conjugal pour venir à Paris. Elle écrira : « Forcée de fuir un époux qui m'était odieux, je m'enfuis à Paris avec mon fils »
A retenir :
Le mariage est le tombeau de la confiance et de l'amour.