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Constantinople 3

Constantinople, « Le ventre de l’Empire »

Fiche de révision – Cours 2 et 3

I. Une population nombreuse et instable

Constantinople est l’une des plus grandes villes du Moyen Âge. Avant sa refondation par Constantin, Byzance comptait environ 20 000 habitants. Au IVe siècle, la ville s’agrandit et accueille jusqu’à 150 000 habitants. Sous Théodose II, elle pourrait en abriter 400 000.

Au VIe siècle, la ville atteint son maximum avec près de 358 000 habitants. Mais la peste de 542 provoque une forte baisse. Au VIIIe siècle, on estime la population entre 40 000 et 100 000. À partir du IXe siècle, elle recommence à croître. En 1204, lors de la quatrième croisade, les témoins parlent à nouveau d’une ville de 400 000 habitants.

La ville est densément peuplée, surtout au centre. Elle est sujette à de nombreux incendies, comme en 465 ou lors de la révolte Nika en 532. Ces catastrophes sont souvent liées à la concentration urbaine.


II. Une administration solide au service de la ville

Le préfet de la ville, aussi appelé l’épargne, est le représentant de l’empereur à Constantinople. Il est nommé en 359. Il gère la ville : approvisionnement, justice urbaine, métiers, urbanisme. Son rôle est important, mais sa position fragile. Il reste rarement plus de deux ans. Certains préfets deviennent populaires et sont alors écartés par l’empereur.

L’épargne contrôle les métiers grâce au Livre de l’épargne, écrit vers 900. Ce texte regroupe les règles concernant 22 métiers : poissonniers, bouchers, soyeux, etc. L’objectif est de garantir une concurrence équitable et d’éviter la spéculation.

D’autres bureaux complètent l’administration :

  • La chancellerie impériale rédige les actes officiels.
  • Le génicône s’occupe des impôts fonciers.
  • Le drôme gère la poste et les ambassades.
  • La justice est divisée entre tribunaux civils, religieux et administratifs.

III. Nourrir une capitale immense

Le ravitaillement en nourriture est une priorité pour l’empereur. Dès 332, Constantin crée une distribution publique de pain appelée anone. 80 000 pains sont distribués chaque jour. Au départ, le blé vient d’Égypte. Plus tard, il arrive de Thrace et de Bithynie, notamment via le port de Redestos.

Les habitants consomment aussi des légumes cultivés dans les jardins, en particulier près des murailles. Les Géoponicadécrivent les types de légumes disponibles.

Le vin est très apprécié et arrive par bateau depuis les îles. Les riches mangent de la viande provenant de leurs domaines. Le peuple mange plutôt du poisson, très présent dans le Bosphore. La vente du poisson est strictement encadrée par le préfet.


IV. Une gestion complexe de l’eau

L’eau est un problème pour la ville. Byzance manque de sources naturelles. Le ruisseau Lycos et quelques citernes suffisent pour la petite ville antique. Plus tard, un aqueduc est construit par Hadrien. Il alimente la vieille ville jusqu’au VIe siècle.

Mais ce n’est pas assez. Sous Valens, un immense aqueduc est bâti entre 363 et 373. Il amène l’eau depuis la forêt de Belgrade, à plus de 15 km au nord-ouest. Le réseau est très long. Certaines parties vont jusqu’à 100 km de distance. Le pont Mazloum Kemer est un vestige visible de cet ensemble.

Les aqueducs sont vulnérables. En 626, les Avars détruisent celui de Valens. Il n’est réparé qu’en 768, sous Constantin V, après une grande sécheresse. Ce chantier mobilise des centaines d’artisans venus de tout l’Empire. Des rénovations ont lieu aussi sous Basile II (1021), Romain III (1034), et les Comnènes (fin XIIe siècle).


V. Les citernes : un système de secours essentiel

Pour pallier les coupures d’eau, les Byzantins construisent de nombreuses citernes. Certaines sont souterraines, d’autres à ciel ouvert. On en connaît plus d’une centaine. Les plus grandes sont :

  • La citerne d’Aetius (421), très vaste.
  • La citerne de Saint-Mokios (VIe siècle).
  • La citerne basilique (Justinian, vers 532), toujours visible à Istanbul.

Cette dernière peut contenir 75 000 m³ d’eau. Elle est célèbre pour ses colonnes et a servi de décor à un film de James Bond. Elle a été restaurée récemment.

Ces citernes permettent de tenir pendant les sièges ou les sécheresses. Elles sont un élément clé de la survie de la ville.


Conclusion

Ravitailler Constantinople est une tâche essentielle pour les empereurs. Grâce à un réseau solide (anone, aqueducs, citernes), la ville échappe le plus souvent aux famines. Les monastères complètent ce système en distribuant nourriture et eau aux plus pauvres. Théodore Stoudite, par exemple, demande dans son testament de ne pas accumuler les richesses, mais de les redistribuer.

Cette bonne gestion est l’un des grands succès de l’Empire byzantin. Constantinople reste, malgré les crises, une des plus grandes villes du monde médiéval.



Constantinople 3

Constantinople, « Le ventre de l’Empire »

Fiche de révision – Cours 2 et 3

I. Une population nombreuse et instable

Constantinople est l’une des plus grandes villes du Moyen Âge. Avant sa refondation par Constantin, Byzance comptait environ 20 000 habitants. Au IVe siècle, la ville s’agrandit et accueille jusqu’à 150 000 habitants. Sous Théodose II, elle pourrait en abriter 400 000.

Au VIe siècle, la ville atteint son maximum avec près de 358 000 habitants. Mais la peste de 542 provoque une forte baisse. Au VIIIe siècle, on estime la population entre 40 000 et 100 000. À partir du IXe siècle, elle recommence à croître. En 1204, lors de la quatrième croisade, les témoins parlent à nouveau d’une ville de 400 000 habitants.

La ville est densément peuplée, surtout au centre. Elle est sujette à de nombreux incendies, comme en 465 ou lors de la révolte Nika en 532. Ces catastrophes sont souvent liées à la concentration urbaine.


II. Une administration solide au service de la ville

Le préfet de la ville, aussi appelé l’épargne, est le représentant de l’empereur à Constantinople. Il est nommé en 359. Il gère la ville : approvisionnement, justice urbaine, métiers, urbanisme. Son rôle est important, mais sa position fragile. Il reste rarement plus de deux ans. Certains préfets deviennent populaires et sont alors écartés par l’empereur.

L’épargne contrôle les métiers grâce au Livre de l’épargne, écrit vers 900. Ce texte regroupe les règles concernant 22 métiers : poissonniers, bouchers, soyeux, etc. L’objectif est de garantir une concurrence équitable et d’éviter la spéculation.

D’autres bureaux complètent l’administration :

  • La chancellerie impériale rédige les actes officiels.
  • Le génicône s’occupe des impôts fonciers.
  • Le drôme gère la poste et les ambassades.
  • La justice est divisée entre tribunaux civils, religieux et administratifs.

III. Nourrir une capitale immense

Le ravitaillement en nourriture est une priorité pour l’empereur. Dès 332, Constantin crée une distribution publique de pain appelée anone. 80 000 pains sont distribués chaque jour. Au départ, le blé vient d’Égypte. Plus tard, il arrive de Thrace et de Bithynie, notamment via le port de Redestos.

Les habitants consomment aussi des légumes cultivés dans les jardins, en particulier près des murailles. Les Géoponicadécrivent les types de légumes disponibles.

Le vin est très apprécié et arrive par bateau depuis les îles. Les riches mangent de la viande provenant de leurs domaines. Le peuple mange plutôt du poisson, très présent dans le Bosphore. La vente du poisson est strictement encadrée par le préfet.


IV. Une gestion complexe de l’eau

L’eau est un problème pour la ville. Byzance manque de sources naturelles. Le ruisseau Lycos et quelques citernes suffisent pour la petite ville antique. Plus tard, un aqueduc est construit par Hadrien. Il alimente la vieille ville jusqu’au VIe siècle.

Mais ce n’est pas assez. Sous Valens, un immense aqueduc est bâti entre 363 et 373. Il amène l’eau depuis la forêt de Belgrade, à plus de 15 km au nord-ouest. Le réseau est très long. Certaines parties vont jusqu’à 100 km de distance. Le pont Mazloum Kemer est un vestige visible de cet ensemble.

Les aqueducs sont vulnérables. En 626, les Avars détruisent celui de Valens. Il n’est réparé qu’en 768, sous Constantin V, après une grande sécheresse. Ce chantier mobilise des centaines d’artisans venus de tout l’Empire. Des rénovations ont lieu aussi sous Basile II (1021), Romain III (1034), et les Comnènes (fin XIIe siècle).


V. Les citernes : un système de secours essentiel

Pour pallier les coupures d’eau, les Byzantins construisent de nombreuses citernes. Certaines sont souterraines, d’autres à ciel ouvert. On en connaît plus d’une centaine. Les plus grandes sont :

  • La citerne d’Aetius (421), très vaste.
  • La citerne de Saint-Mokios (VIe siècle).
  • La citerne basilique (Justinian, vers 532), toujours visible à Istanbul.

Cette dernière peut contenir 75 000 m³ d’eau. Elle est célèbre pour ses colonnes et a servi de décor à un film de James Bond. Elle a été restaurée récemment.

Ces citernes permettent de tenir pendant les sièges ou les sécheresses. Elles sont un élément clé de la survie de la ville.


Conclusion

Ravitailler Constantinople est une tâche essentielle pour les empereurs. Grâce à un réseau solide (anone, aqueducs, citernes), la ville échappe le plus souvent aux famines. Les monastères complètent ce système en distribuant nourriture et eau aux plus pauvres. Théodore Stoudite, par exemple, demande dans son testament de ne pas accumuler les richesses, mais de les redistribuer.

Cette bonne gestion est l’un des grands succès de l’Empire byzantin. Constantinople reste, malgré les crises, une des plus grandes villes du monde médiéval.


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