Le concile de Constance est un événement majeur de l'histoire de l'Église catholique qui s'est tenu de 1414 à 1418. Cette période est marquée par une grande instabilité religieuse et politique en Europe, principalement en raison du Grand Schisme d'Occident. Le schisme a divisé la chrétienté occidentale avec plusieurs papes se revendiquant légitimes en même temps. Cette situation a affaibli l'autorité de l'Église et a accru les tensions politiques entre les puissances européennes.

Le concile de Constance vise à résoudre trois problèmes majeurs qui secouent alors l'Église : la fin du schisme, la réforme générale de l'Église et l'éradication des hérésies, notamment celles prônées par Jean Hus et John Wyclif. Lors de ce concile, il est essentiel de rétablir l'unité de l'Église en mettant fin à la division papale.

Début du Concile

Le concile s'ouvre en novembre 1414 à Constance, une ville impériale libre située près du lac de Constance, dans l'actuelle Allemagne. Sous la présidence de l'empereur Sigismond et avec le soutien du pape Jean XXIII, le concile rassemble des représentants venus de toute l'Europe : cardinaux, évêques, abbés, ainsi que des ambassadeurs des États européens.

Déposition des papes

Au cours du concile, une des premières décisions est la déposition de Jean XXIII en 1415, accusé de simonie et d'immoralité. Le pape de Rome, Grégoire XII, abdique volontairement pour favoriser le rétablissement de l'unité, et Benoît XIII, le pape d'Avignon, est également déposé. Ces actions ouvrent la voie à l'élection d'un pape unique.

Condamnation des hérétiques

Un des moments les plus dramatiques du concile est le procès et la condamnation de Jean Hus, considéré comme hérétique en raison de ses idées réformatrices. Il est brûlé sur le bûcher en 1415, une exécution qui provoque des tensions et des révoltes dans les territoires tchèques.

Le concile de Constance parvient à mettre fin au Grand Schisme d'Occident avec l'élection de Martin V en novembre 1417, rétablissant ainsi l'autorité papale unique. Cependant, si le concile réussit à résoudre la crise du schisme, il échoua en grande partie dans sa volonté de réforme générale de l'Église. En effet, les abus et les pratiques critiquées par de nombreux clercs et laïcs perdurent. La condamnation de Jean Hus nourrit également des mouvements de réformes et de contestations qui s'intensifieront au cours du XVIe siècle, conduit notamment par Martin Luther.