Colette a grandi dans un milieu rural en Bourgogne, entourée de sa famille et d'une nature qui marquera profondément son œuvre. Elle épouse à 20 ans Henri Gauthier-Villars, dit Willy, un écrivain et critique littéraire avec qui elle s'installe à Paris. C'est sous son influence qu'elle publie ses premiers récits, les Claudine, sous le nom de Willy. Après le divorce, elle entame une carrière solo d'écrivaine tout en se produisant sur scène, ce qui lui vaudra une réputation sulfureuse pour l'époque. Colette poursuit son œuvre littéraire en écrivant de nombreux romans et nouvelles où elle excelle dans la description des passions humaines et des charmes de la nature. Sa vie personnelle, marquée par plusieurs mariages et relations passionnées, inspire également ses écrits. Admise à l'Académie Goncourt en 1945, elle en devient la présidente en 1949, témoignant de sa reconnaissance dans le milieu littéraire.

Sido est une œuvre majeure où Colette rend hommage à sa mère, Sidonie Landoy, une femme d'une grande sensibilité et d'une intelligence fine. Le livre, publié en 1929, se présente comme une série de portraits familiaux qui transportent le lecteur dans l'enfance de l'auteure. Colette évoque avec nostalgie et tendresse le caractère de sa mère, mais aussi la richesse et la complexité de ses rapports familiaux et de leur vie en Bourgogne. La nature occupe une place centrale dans cette œuvre, agissant comme un cadre enchanteur et intemporel qui embellit et amplifie les souvenirs d'enfance. Sido permet ainsi à Colette de peindre un tableau intime de ses racines et de sa construction personnelle, influencée par l'affection maternelle et les premières découvertes philosophiques et sensorielles.

Publié en 1908, Les Vrilles de la Vigne constitue un recueil de nouvelles dans lequel Colette distille avec finesse des émotions subtiles à travers des textes variés, souvent courts et poétiques. Ce recueil invite le lecteur à une exploration de la sensibilité humaine par le prisme de la nature, omniprésente chez l'écrivaine. Les thématiques de la liberté, des relations amoureuses et de l'indépendance y sont abordées avec une force lyrique qui témoigne déjà du style très personnel de Colette. Le titre du recueil illustre bien l'idée des vrilles, ces ligaments fragiles mais déterminés qui peuvent à la fois emprisonner et soutenir, symbolisant par là même les désirs et les émotions humaines. En lisant ces textes, le lecteur est transporté entre mélancolie et exaltation, un reflet de la complexité de la condition humaine chère à l'auteure.