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CM5 contemporaine

Sous un paradigme libéral favorable à l’économie de marché

I – Le Mercantilisme et ses critiques

  • Définition : Doctrine économique dominante en Europe aux XVIIe et début XVIIIe siècles, visant à maximiser l’entrée de métaux précieux (or/argent) dans le royaume par un excédent commercial.
  • Mise en œuvre en France : Sous Colbert (ministre de Louis XIV), création de manufactures royales, subventions, monopoles temporaires, protectionnisme douanier et attraction d’artisans étrangers (ex : miroirs de Venise).
  • Objectif : Substitution aux importations, enrichissement national via contrôle étatique.
  • Critiques émergentes (vers 1700) :
  • Gilbert : Défend l’agriculture et les échanges comme source de richesse ; plaide pour un ordre économique naturel fondé sur l’intérêt individuel.
  • Roban : Théorise un équilibre économique spontané basé sur le libre fonctionnement des activités.

II – L’influence des Lumières

  • Philosophie des Lumières :
  • Défend l’existence de lois naturelles capables de réguler l’économie.
  • Valorise la liberté individuelle, remettant en cause les anciennes structures sociales et corporatistes.
  • Propose une vision du travail et de la propriété fondée sur l’autonomie de l’individu.
  • Situation comparée :
  • Angleterre : En avance – droits seigneuriaux abolis tôt, marché foncier libéralisé, mouvement des enclosures (privatisation des terres).
  • France : Réformes lentes, notamment jusqu’à la nuit du 4 août 1789 (abolition des privilèges).

III – Le mouvement physiocratique (1750s)

  • Fondateurs : François Quesnay (médecin du roi, auteur du Tableau économique, 1758) et Vincent de Gournay (intendant du commerce).
  • Idées clés :
  • Richesse fondée sur l’agriculture, seule source de "produit net".
  • Économie vue comme un système organique, autorégulé.
  • Rejet de l’intervention de l’État hors des fonctions régaliennes.
  • Actions concrètes :
  • Quesnay valorise la terre, prône la liberté économique.
  • Gournay défend le libre-échange : devise « Laissez faire, laissez passer », lutte contre la bureaucratie et les corporations.
  • Réformes de 1762–1765 : légalisation du travail rural, libéralisation partielle du commerce du grain, autorisation de son exportation.
  • Turgot (1774–1776), influencé par les physiocrates, échoue à supprimer les corporations et à libéraliser durablement le commerce du grain.
  • Échec :
  • Traité de commerce Eden-Rayneval (1786) : baisse des barrières douanières entre la France et l’Angleterre → choc concurrentiel mal supporté par l’industrie française.
  • Résultat : affaiblissement du courant physiocratique, divergences internes, échec des politiques appliquées.

IV – Le libéralisme économique (fin XVIIIe – début XIXe siècle)

1. La première génération : de Smith à Ricardo

  • Adam Smith :
  • Influencé par les physiocrates (Quesnay, Turgot).
  • Ouvre la voie à une économie fondée sur la division du travail, source de productivité.
  • Thomas Malthus :
  • Analyse empirique des crises démographiques.
  • En 1798, dans Essai sur le principe de population, il met en garde contre une croissance démographique dépassant celle de la production agricole.

2. Diffusion en France : Say, Blanqui

  • Jean-Baptiste Say :
  • Formé dans le commerce, visite l’Angleterre (1780), influencé par son dynamisme industriel.
  • En 1803, publie un Traité d’économie politique où il critique le dirigisme français.
  • Pose les bases du libéralisme français.
  • Adolphe Blanqui :
  • Vulgarisateur sous la Restauration (1830), il diffuse largement les idées libérales dans la société française.

V – Les économistes industrialistes

  • Vision hybride entre libéralisme et interventionnisme productif.
  • Antoine Chaptal (chimiste, ministre du commerce sous le Consulat) :
  • Refuse l’idée que les machines provoquent le chômage.
  • Considère que l’État doit être facilitateur de l’industrialisation (ex : statistiques commerciales, encouragement à l’innovation).
  • Crée en 1802 la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
  • Principes :
  1. Promotion du machinisme et de la division du travail.
  2. Rôle actif mais non producteur de l’État.
  3. Soutien à l’innovation et à la liberté d’entreprendre.

Conclusion

La pensée économique libérale s’est construite en rupture avec le mercantilisme et s’est enrichie au contact des Lumières, des physiocrates puis de Smith et ses successeurs. En France, elle a tardé à s’imposer mais a trouvé des relais puissants dans des figures comme Say, Blanqui et les économistes industrialistes. Cette évolution a préparé le terrain à l’économie de marché moderne, en combinant liberté économique et modernisation industrielle.



CM5 contemporaine

Sous un paradigme libéral favorable à l’économie de marché

I – Le Mercantilisme et ses critiques

  • Définition : Doctrine économique dominante en Europe aux XVIIe et début XVIIIe siècles, visant à maximiser l’entrée de métaux précieux (or/argent) dans le royaume par un excédent commercial.
  • Mise en œuvre en France : Sous Colbert (ministre de Louis XIV), création de manufactures royales, subventions, monopoles temporaires, protectionnisme douanier et attraction d’artisans étrangers (ex : miroirs de Venise).
  • Objectif : Substitution aux importations, enrichissement national via contrôle étatique.
  • Critiques émergentes (vers 1700) :
  • Gilbert : Défend l’agriculture et les échanges comme source de richesse ; plaide pour un ordre économique naturel fondé sur l’intérêt individuel.
  • Roban : Théorise un équilibre économique spontané basé sur le libre fonctionnement des activités.

II – L’influence des Lumières

  • Philosophie des Lumières :
  • Défend l’existence de lois naturelles capables de réguler l’économie.
  • Valorise la liberté individuelle, remettant en cause les anciennes structures sociales et corporatistes.
  • Propose une vision du travail et de la propriété fondée sur l’autonomie de l’individu.
  • Situation comparée :
  • Angleterre : En avance – droits seigneuriaux abolis tôt, marché foncier libéralisé, mouvement des enclosures (privatisation des terres).
  • France : Réformes lentes, notamment jusqu’à la nuit du 4 août 1789 (abolition des privilèges).

III – Le mouvement physiocratique (1750s)

  • Fondateurs : François Quesnay (médecin du roi, auteur du Tableau économique, 1758) et Vincent de Gournay (intendant du commerce).
  • Idées clés :
  • Richesse fondée sur l’agriculture, seule source de "produit net".
  • Économie vue comme un système organique, autorégulé.
  • Rejet de l’intervention de l’État hors des fonctions régaliennes.
  • Actions concrètes :
  • Quesnay valorise la terre, prône la liberté économique.
  • Gournay défend le libre-échange : devise « Laissez faire, laissez passer », lutte contre la bureaucratie et les corporations.
  • Réformes de 1762–1765 : légalisation du travail rural, libéralisation partielle du commerce du grain, autorisation de son exportation.
  • Turgot (1774–1776), influencé par les physiocrates, échoue à supprimer les corporations et à libéraliser durablement le commerce du grain.
  • Échec :
  • Traité de commerce Eden-Rayneval (1786) : baisse des barrières douanières entre la France et l’Angleterre → choc concurrentiel mal supporté par l’industrie française.
  • Résultat : affaiblissement du courant physiocratique, divergences internes, échec des politiques appliquées.

IV – Le libéralisme économique (fin XVIIIe – début XIXe siècle)

1. La première génération : de Smith à Ricardo

  • Adam Smith :
  • Influencé par les physiocrates (Quesnay, Turgot).
  • Ouvre la voie à une économie fondée sur la division du travail, source de productivité.
  • Thomas Malthus :
  • Analyse empirique des crises démographiques.
  • En 1798, dans Essai sur le principe de population, il met en garde contre une croissance démographique dépassant celle de la production agricole.

2. Diffusion en France : Say, Blanqui

  • Jean-Baptiste Say :
  • Formé dans le commerce, visite l’Angleterre (1780), influencé par son dynamisme industriel.
  • En 1803, publie un Traité d’économie politique où il critique le dirigisme français.
  • Pose les bases du libéralisme français.
  • Adolphe Blanqui :
  • Vulgarisateur sous la Restauration (1830), il diffuse largement les idées libérales dans la société française.

V – Les économistes industrialistes

  • Vision hybride entre libéralisme et interventionnisme productif.
  • Antoine Chaptal (chimiste, ministre du commerce sous le Consulat) :
  • Refuse l’idée que les machines provoquent le chômage.
  • Considère que l’État doit être facilitateur de l’industrialisation (ex : statistiques commerciales, encouragement à l’innovation).
  • Crée en 1802 la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
  • Principes :
  1. Promotion du machinisme et de la division du travail.
  2. Rôle actif mais non producteur de l’État.
  3. Soutien à l’innovation et à la liberté d’entreprendre.

Conclusion

La pensée économique libérale s’est construite en rupture avec le mercantilisme et s’est enrichie au contact des Lumières, des physiocrates puis de Smith et ses successeurs. En France, elle a tardé à s’imposer mais a trouvé des relais puissants dans des figures comme Say, Blanqui et les économistes industrialistes. Cette évolution a préparé le terrain à l’économie de marché moderne, en combinant liberté économique et modernisation industrielle.


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