La République romaine (509-27 av. J.-C.)

1. Organisation politique de la République romaine

La République romaine s’organise autour de trois institutions principales, formant un système politique mixte et équilibré, selon Polybe :

• Le peuple (Populus) : ensemble des citoyens romains, qui exercent leur pouvoir via les assemblées (comices). Il existe trois types de comices :
• Comices curiates : les plus anciennes, réparties en 30 curies symbolisées par un licteur chacune. Elles votent notamment l’investiture des magistrats en conférant l’Imperium (pouvoir suprême).
• Comices centuriates : basées sur un système censitaire (richesse), elles élisent les magistrats supérieurs, essentiellement les consuls.
• Comices tributes : élisent les magistrats inférieurs.
• Le Sénat : conseil aristocratique composé de 300 membres, anciennement magistrats, dépositaire de l’auctoritas (autorité morale et politique). Il n’a pas de pouvoir législatif direct, mais ses décisions, appelées sénatus-consultes, sont respectées et doivent être appliquées par les magistrats.
• Les magistrats : détenteurs de l’imperium ou de la potestas, ils incarnent l’exécutif. Les plus importants sont les consuls, élus pour un mandat d’un an, qui incarnent la monarchie dans la constitution mixte.

2. Rôle et pouvoir des consuls

• Les consuls sont les magistrats supérieurs, élus par les comices centuriates pour un an.
• Leur rôle principal est militaire : ils commandent les armées, lèvent des troupes composées de citoyens romains (légions) et d’auxiliaires alliés.
• Ils peuvent prendre toutes mesures nécessaires pour la conduite de la guerre, notamment contraindre les alliés à fournir des ressources et appliquer des sanctions disciplinaires sévères (ex : décimation).
• Civiquement, ils doivent convoquer le Sénat et les assemblées populaires, soumettre les questions importantes au Sénat et appliquer les sénatus-consultes et les lois votées par le peuple.

3. La plèbe et les tribuns de la plèbe

• La plèbe est la classe populaire, distincte des patriciens (aristocrates).
• En 495-494 av. J.-C., la plèbe se révolte lors de la Sécession de l’Aventin, notamment à cause de dettes écrasantes. Pour apaiser la crise, sont créés les tribuns de la plèbe chargés de défendre les intérêts des plébéiens.
• Les tribuns possèdent un pouvoir important appelé potestas tribunicienne, ils sont inviolables (sacrosaints) et peuvent opposer leur veto aux décisions des magistrats.
• Il y a dix tribuns de la plèbe, qui savent représenter l’équilibre entre patriciens et plébéiens. Ce rôle est illustré par l'apologue d’Agrippa Menenius Lanatus comparant la société romaine au corps humain, où chaque partie dépend des autres.

4. Interdépendance des institutions selon Polybe

• Polybe analyse la constitution romaine comme une constitution mixte composée d’éléments de monarchie (consuls), d’aristocratie (Sénat) et de démocratie (peuple).
• Ces trois éléments sont interdépendants et complémentaires, évitant la concentration du pouvoir et assurant la stabilité politique de Rome.
• Par exemple, les consuls ont besoin du Sénat pour le conseil et le soutien, ainsi que du peuple pour la légitimité et l’application des lois.

5. Conclusion

• La République romaine est un exemple d’équilibre des pouvoirs antique.
• Polybe considère cette organisation politique comme la meilleure, car chaque corps contrôle et équilibre les autres.
• Néanmoins, certains reproches sont faits à Polybe, notamment son faible accent sur le rôle central et potentiellement déséquilibrant des tribuns de la plèbe dans le système.