Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement

CM ROME S8

Introduction

Dans l'Empire romain, toute cité constitue un élément religieux et politique. Elle possède une divinité tutélaire et un culte public, permettant d'assurer la concorde et la cohésion civique. Un culte impérial est également pratiqué, mais il revêt avant tout une dimension politique, servant à manifester le loyalisme envers l'empereur et le régime.

D'un point de vue juridique, les cités se divisent en trois grandes catégories :

  • Les cités pérégrines
  • Les cités latines
  • Les cités romaines

Toutefois, des nuances existent au sein de ces catégories, impliquant des hiérarchies variées et des statuts différents. Si l'empereur a le pouvoir de créer, supprimer ou dégrader des cités, ces dernières ne sont pas pour autant de simples unités administratives. Elles conservent une certaine autonomie interne et entretiennent des relations bilatérales avec l'empereur.

I) La poliadisation et la création des cités

A) Les cités romaines : Colonies et municipes

Les cités romaines occupent le sommet de la hiérarchie civique et se divisent en deux catégories principales :

  • Les colonies romaines
  • Les municipes romains

1) Les colonies romaines

Les colonies romaines peuvent être de deux types :

  • Les colonies de peuplement : elles sont créées ex nihilo par l'implantation de colons romains (civils ou militaires). Parfois, elles résultent de la transformation du statut d'une cité préexistante, qui est alors juridiquement refondée par des rites religieux. Seules les élites locales peuvent être intégrées en obtenant le droit romain, tandis que le reste de la population est relégué dans d'autres cités.
  • Les premières colonies de peuplement apparaissent dans la péninsule ibérique, avec la fondation de Narbonne en 118 av. J.-C.. Auguste en crée une centaine, avec des contingents de colons variant entre 500 et 3000 personnes. Après la mort d'Auguste, environ cinquante nouvelles colonies sont fondées, mais ce processus ralentit progressivement. La dernière colonie de peuplement est fondée sous Hadrien à l'emplacement de l'ancienne Jérusalem.
  • Les colonies honoraires : contrairement aux colonies de peuplement, elles ne nécessitent pas l'envoi de colons. Elles sont déduites à partir de cités existantes, dont les habitants obtiennent collectivement la citoyenneté romaine. Ce procédé, mal documenté, se développe sous Caligula, avec la promotion de la colonie de Vienne en 39 apr. J.-C. Progressivement, les colonies honoraires remplacent les colonies de peuplement.

2) Les municipes romains

Les municipes romains diffèrent des colonies par le fait qu'ils émanent toujours d'une cité préexistante et ne sont jamais créés ex nihilo. Leur promotion au statut de municipe romain implique l'introduction de nouvelles institutions, mais certains particularismes locaux peuvent subsister. Contrairement aux colonies, les municipes ne suivent pas de rituels religieux de fondation.

Initialement de droit latin, les municipes reçoivent le droit romain après la guerre sociale (89 av. J.-C.). Cette transformation se généralise à partir de 49 av. J.-C., avec Cadix comme premier exemple. Le dernier municipe romain créé est Volubilis en 44 apr. J.-C.. Toutefois, pour contrôler l'octroi de la citoyenneté romaine, l'Empire remplace progressivement les municipes romains par des municipes de droit latin sous Claude et Domitien.

B) Les cités latines

Les cités latines se déclinent en trois types :

  • Les colonies latines
  • Les municipes latins
  • Les civitates de droit latin

Les colonies latines étaient à l'origine des cités peuplées de colons latins ou de citoyens romains ayant renoncé à leur citoyenneté en échange de terres. Bien qu'elles suivent le modèle juridique romain, elles conservent une relative autonomie. Disparues après la guerre sociale, elles réapparaissent dans les provinces à l'époque triumvirale. Elles se concentrent dans les territoires celtiques, notamment en Gaule.

Les magistrats des colonies latines obtenaient la citoyenneté romaine à l'issue de leur charge, privilège étendu sous Hadrien aux décurions et à d'autres fonctions.

II) Statuts spécifiques et autonomie des cités

A) Le régime juridique des colonies romaines

Les colonies romaines bénéficient d'une forme d'extraterritorialité et ne relèvent pas directement du gouverneur de province. Toutefois, leur autonomie politique reste limitée : elles fonctionnent comme des extensions de Rome sur le territoire provincial.

Certaines colonies reçoivent des privilèges fiscaux, notamment l'exemption d'impôts (statut d'immunes). Cependant, cette pratique s'amenuise progressivement en raison de son coût pour le fisc impérial.

B) Le Ius Italicum

Le Ius Italicum est un privilège fiscal et politique rarissime, conférant à certaines colonies un statut assimilable à une portion de l'Italie. Ces colonies sont exemptées de l'impôt foncier et de la capitation. Ce statut octroie une grande autonomie à la cité, qui ne rend de comptes qu'à l'empereur.

Sous les Sévères, seules les colonies de peuplement peuvent obtenir ce statut, ce qui en fait une distinction très recherchée.


CM ROME S8

Introduction

Dans l'Empire romain, toute cité constitue un élément religieux et politique. Elle possède une divinité tutélaire et un culte public, permettant d'assurer la concorde et la cohésion civique. Un culte impérial est également pratiqué, mais il revêt avant tout une dimension politique, servant à manifester le loyalisme envers l'empereur et le régime.

D'un point de vue juridique, les cités se divisent en trois grandes catégories :

  • Les cités pérégrines
  • Les cités latines
  • Les cités romaines

Toutefois, des nuances existent au sein de ces catégories, impliquant des hiérarchies variées et des statuts différents. Si l'empereur a le pouvoir de créer, supprimer ou dégrader des cités, ces dernières ne sont pas pour autant de simples unités administratives. Elles conservent une certaine autonomie interne et entretiennent des relations bilatérales avec l'empereur.

I) La poliadisation et la création des cités

A) Les cités romaines : Colonies et municipes

Les cités romaines occupent le sommet de la hiérarchie civique et se divisent en deux catégories principales :

  • Les colonies romaines
  • Les municipes romains

1) Les colonies romaines

Les colonies romaines peuvent être de deux types :

  • Les colonies de peuplement : elles sont créées ex nihilo par l'implantation de colons romains (civils ou militaires). Parfois, elles résultent de la transformation du statut d'une cité préexistante, qui est alors juridiquement refondée par des rites religieux. Seules les élites locales peuvent être intégrées en obtenant le droit romain, tandis que le reste de la population est relégué dans d'autres cités.
  • Les premières colonies de peuplement apparaissent dans la péninsule ibérique, avec la fondation de Narbonne en 118 av. J.-C.. Auguste en crée une centaine, avec des contingents de colons variant entre 500 et 3000 personnes. Après la mort d'Auguste, environ cinquante nouvelles colonies sont fondées, mais ce processus ralentit progressivement. La dernière colonie de peuplement est fondée sous Hadrien à l'emplacement de l'ancienne Jérusalem.
  • Les colonies honoraires : contrairement aux colonies de peuplement, elles ne nécessitent pas l'envoi de colons. Elles sont déduites à partir de cités existantes, dont les habitants obtiennent collectivement la citoyenneté romaine. Ce procédé, mal documenté, se développe sous Caligula, avec la promotion de la colonie de Vienne en 39 apr. J.-C. Progressivement, les colonies honoraires remplacent les colonies de peuplement.

2) Les municipes romains

Les municipes romains diffèrent des colonies par le fait qu'ils émanent toujours d'une cité préexistante et ne sont jamais créés ex nihilo. Leur promotion au statut de municipe romain implique l'introduction de nouvelles institutions, mais certains particularismes locaux peuvent subsister. Contrairement aux colonies, les municipes ne suivent pas de rituels religieux de fondation.

Initialement de droit latin, les municipes reçoivent le droit romain après la guerre sociale (89 av. J.-C.). Cette transformation se généralise à partir de 49 av. J.-C., avec Cadix comme premier exemple. Le dernier municipe romain créé est Volubilis en 44 apr. J.-C.. Toutefois, pour contrôler l'octroi de la citoyenneté romaine, l'Empire remplace progressivement les municipes romains par des municipes de droit latin sous Claude et Domitien.

B) Les cités latines

Les cités latines se déclinent en trois types :

  • Les colonies latines
  • Les municipes latins
  • Les civitates de droit latin

Les colonies latines étaient à l'origine des cités peuplées de colons latins ou de citoyens romains ayant renoncé à leur citoyenneté en échange de terres. Bien qu'elles suivent le modèle juridique romain, elles conservent une relative autonomie. Disparues après la guerre sociale, elles réapparaissent dans les provinces à l'époque triumvirale. Elles se concentrent dans les territoires celtiques, notamment en Gaule.

Les magistrats des colonies latines obtenaient la citoyenneté romaine à l'issue de leur charge, privilège étendu sous Hadrien aux décurions et à d'autres fonctions.

II) Statuts spécifiques et autonomie des cités

A) Le régime juridique des colonies romaines

Les colonies romaines bénéficient d'une forme d'extraterritorialité et ne relèvent pas directement du gouverneur de province. Toutefois, leur autonomie politique reste limitée : elles fonctionnent comme des extensions de Rome sur le territoire provincial.

Certaines colonies reçoivent des privilèges fiscaux, notamment l'exemption d'impôts (statut d'immunes). Cependant, cette pratique s'amenuise progressivement en raison de son coût pour le fisc impérial.

B) Le Ius Italicum

Le Ius Italicum est un privilège fiscal et politique rarissime, conférant à certaines colonies un statut assimilable à une portion de l'Italie. Ces colonies sont exemptées de l'impôt foncier et de la capitation. Ce statut octroie une grande autonomie à la cité, qui ne rend de comptes qu'à l'empereur.

Sous les Sévères, seules les colonies de peuplement peuvent obtenir ce statut, ce qui en fait une distinction très recherchée.

Retour

Actions

Actions