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CM GREC S5

À l’époque hellénistique, le phénomène des Koina prend une importance particulière en Grèce continentale. Ces regroupements de cités-États permettent aux communautés grecques de renforcer leur autonomie face aux grandes puissances macédoniennes et aux royaumes hellénistiques. Ces fédérations, qui ne sont pas un phénomène nouveau, puisent leurs racines dans les alliances militaires et politiques du IVe siècle av. J.-C.

Les Koina se présentent comme des États régionaux à caractère fédéral, résultant d’une association de cités et parfois de peuples. Leur fonctionnement repose sur un équilibre entre autonomie locale et institutions fédérales. Toutefois, leur cohésion est souvent mise à l’épreuve par les ambitions des royaumes hellénistiques et les conflits internes.

Problématique : Dans quelle mesure la réunion des cités de Grèce continentale en Koina leur permet-elle de mener une politique extérieure ambitieuse et de résister aux pressions des rois hellénistiques ?

I. Les origines des Koina hellénistiques

A. Le Koinon étolien, première puissance de Grèce centrale

Le Koinon étolien, attesté dès 367-366 av. J.-C., devient progressivement un acteur politique et militaire majeur en Grèce centrale. Son siège se trouve dans la cité de Thermos. Dès ses débuts, il se distingue par son engagement militaire, notamment en participant à la bataille de Chéronée aux côtés d’Athènes et en soutenant Athènes en 322 av. J.-C.

Souvent décrit par Polybe comme un repaire de pirates, le Koinon étolien est néanmoins un État prospère, bénéficiant de succès diplomatiques et d’une économie dynamique. Son armée, bien que peu nombreuse (environ 15 000 fantassins), est efficace et remporte des victoires décisives, notamment contre les Galates à Delphes en 279 av. J.-C. Cette victoire est d’autant plus significative que Delphes constitue un centre religieux majeur.

Sur le plan diplomatique, les Étoliens nouent des alliances avec diverses cités, comme en Crète et à Chalcédoine. Leurs revenus proviennent de la piraterie, du mercenariat, de l’agriculture et du contrôle des routes commerciales, ce qui leur assure une prospérité certaine.

B. La refondation du Koinon béotien

Le Koinon béotien fonctionne initialement comme une symmachie dominée par Thèbes, mais sans réelle égalité entre ses membres. Après la bataille de Chéronée (338 av. J.-C.), Thèbes perd sa suprématie et est détruite en 335 av. J.-C., ce qui entraîne l’exil de sa population vers Athènes et d’autres cités.

La ville est refondée en 316 av. J.-C. autour du sanctuaire d’Ontechios par Cassandre, qui voit en elle une base militaire stratégique pour le contrôle de la Grèce centrale. Fidèle à Cassandre jusqu’à sa mort, Thèbes passe ensuite sous influence étolienne à partir de 245 av. J.-C., puis macédonienne à partir de 237 av. J.-C.

Le Koinon béotien connaît un renouveau lorsqu’il se détache de la Macédoine et réintègre Thèbes, retrouvant une unité renforcée. Il joue un rôle clé dans la guerre contre les Galates en 279 av. J.-C., envoyant 10 000 hoplites. Son apogée se situe entre 220 et 190 av. J.-C., période durant laquelle il intègre Mégare et connaît un essor culturel. Au sommet de sa puissance, il regroupe 84 cités. Cependant, son alliance avec la Macédoine face aux Romains entraîne sa dissolution en 171-167 av. J.-C.

C. Le Koinon achéen : montée en puissance dans le Péloponnèse

Le Koinon achéen, situé au nord-ouest du Péloponnèse, existe dès l’époque classique mais disparaît en 294 av. J.-C. avant d’être refondé en 280 av. J.-C. Initialement limité à trois cités sous la direction de Patras, il s’agrandit avec l’intégration de Sicyone en 251 av. J.-C.

Deux figures majeures marquent l’histoire du Koinon :

  • Aratos de Sicyone : Stratège achéen, il chasse les tyrans du Péloponnèse et libère les cités avec le soutien de Ptolémée III d’Égypte.
  • Philopoemen de Mégalopolis : Stratège de 208 à 183 av. J.-C., il réforme l’armée et renforce l’alliance avec Rome.

Malgré son essor, le Koinon achéen subit des révoltes de Sparte et Messène dès 289 av. J.-C. Il est finalement dissous après la guerre d’Achaïe en 146 av. J.-C.

II. Les relations entre les Koina et la Macédoine

L’histoire des Koina est jalonnée de conflits et d’alliances fluctuantes avec la Macédoine.

A. La Macédoine et l’Étolie contre les Achéens (244-241 av. J.-C.)

L’Élis sollicite l’aide des Étoliens, qui interviennent dans le Péloponnèse, réduisant l’influence de la Ligue achéenne. Cependant, Aratos de Sicyone réussit à s’emparer de l’Acrocorinthe, un point stratégique, affaiblissant ainsi les Étoliens. En 241 av. J.-C., la paix est conclue et les Achéens émergent comme un acteur de premier plan.

B. Les Étoliens et les Achéens contre la Macédoine (239-235 av. J.-C.)

Menacée par les Étoliens, l’Épire se tourne vers la Macédoine. La guerre démétriaque (239-235 av. J.-C.) voit Démétrios II renforcer sa position en Béotie et prendre Mégare. En 235 av. J.-C., Mégalopolis rejoint le Koinon achéen.

C. La "Guerre des Alliés" (220-217 av. J.-C.)

Les Achéens et les Macédoniens s’opposent aux Étoliens et aux Spartiates. Après plusieurs affrontements, la paix est signée en 217 av. J.-C., démontrant la capacité des Étoliens à résister.

D. La Première Guerre de Macédoine (215-205 av. J.-C.)

Les Achéens écrasent Sparte, mais Philippe V, craignant Rome, accepte une paix fragile.

III. Le fonctionnement interne des Koina

A. Les institutions fédérales

Les Koina garantissent l’égalité des cités, bien que certaines confédérations, comme celle d’Achaïe, conservent une hiérarchie marquée. La Béotie adopte un système strictement égalitaire.

B. Administration locale et autonomie

Chaque cité conserve un gouvernement autonome avec ses propres magistrats, coexistant avec les institutions fédérales.

C. Participation financière et militaire

Les cités versent une contribution annuelle (eisphora) et participent aux levées militaires fédérales.


CM GREC S5

À l’époque hellénistique, le phénomène des Koina prend une importance particulière en Grèce continentale. Ces regroupements de cités-États permettent aux communautés grecques de renforcer leur autonomie face aux grandes puissances macédoniennes et aux royaumes hellénistiques. Ces fédérations, qui ne sont pas un phénomène nouveau, puisent leurs racines dans les alliances militaires et politiques du IVe siècle av. J.-C.

Les Koina se présentent comme des États régionaux à caractère fédéral, résultant d’une association de cités et parfois de peuples. Leur fonctionnement repose sur un équilibre entre autonomie locale et institutions fédérales. Toutefois, leur cohésion est souvent mise à l’épreuve par les ambitions des royaumes hellénistiques et les conflits internes.

Problématique : Dans quelle mesure la réunion des cités de Grèce continentale en Koina leur permet-elle de mener une politique extérieure ambitieuse et de résister aux pressions des rois hellénistiques ?

I. Les origines des Koina hellénistiques

A. Le Koinon étolien, première puissance de Grèce centrale

Le Koinon étolien, attesté dès 367-366 av. J.-C., devient progressivement un acteur politique et militaire majeur en Grèce centrale. Son siège se trouve dans la cité de Thermos. Dès ses débuts, il se distingue par son engagement militaire, notamment en participant à la bataille de Chéronée aux côtés d’Athènes et en soutenant Athènes en 322 av. J.-C.

Souvent décrit par Polybe comme un repaire de pirates, le Koinon étolien est néanmoins un État prospère, bénéficiant de succès diplomatiques et d’une économie dynamique. Son armée, bien que peu nombreuse (environ 15 000 fantassins), est efficace et remporte des victoires décisives, notamment contre les Galates à Delphes en 279 av. J.-C. Cette victoire est d’autant plus significative que Delphes constitue un centre religieux majeur.

Sur le plan diplomatique, les Étoliens nouent des alliances avec diverses cités, comme en Crète et à Chalcédoine. Leurs revenus proviennent de la piraterie, du mercenariat, de l’agriculture et du contrôle des routes commerciales, ce qui leur assure une prospérité certaine.

B. La refondation du Koinon béotien

Le Koinon béotien fonctionne initialement comme une symmachie dominée par Thèbes, mais sans réelle égalité entre ses membres. Après la bataille de Chéronée (338 av. J.-C.), Thèbes perd sa suprématie et est détruite en 335 av. J.-C., ce qui entraîne l’exil de sa population vers Athènes et d’autres cités.

La ville est refondée en 316 av. J.-C. autour du sanctuaire d’Ontechios par Cassandre, qui voit en elle une base militaire stratégique pour le contrôle de la Grèce centrale. Fidèle à Cassandre jusqu’à sa mort, Thèbes passe ensuite sous influence étolienne à partir de 245 av. J.-C., puis macédonienne à partir de 237 av. J.-C.

Le Koinon béotien connaît un renouveau lorsqu’il se détache de la Macédoine et réintègre Thèbes, retrouvant une unité renforcée. Il joue un rôle clé dans la guerre contre les Galates en 279 av. J.-C., envoyant 10 000 hoplites. Son apogée se situe entre 220 et 190 av. J.-C., période durant laquelle il intègre Mégare et connaît un essor culturel. Au sommet de sa puissance, il regroupe 84 cités. Cependant, son alliance avec la Macédoine face aux Romains entraîne sa dissolution en 171-167 av. J.-C.

C. Le Koinon achéen : montée en puissance dans le Péloponnèse

Le Koinon achéen, situé au nord-ouest du Péloponnèse, existe dès l’époque classique mais disparaît en 294 av. J.-C. avant d’être refondé en 280 av. J.-C. Initialement limité à trois cités sous la direction de Patras, il s’agrandit avec l’intégration de Sicyone en 251 av. J.-C.

Deux figures majeures marquent l’histoire du Koinon :

  • Aratos de Sicyone : Stratège achéen, il chasse les tyrans du Péloponnèse et libère les cités avec le soutien de Ptolémée III d’Égypte.
  • Philopoemen de Mégalopolis : Stratège de 208 à 183 av. J.-C., il réforme l’armée et renforce l’alliance avec Rome.

Malgré son essor, le Koinon achéen subit des révoltes de Sparte et Messène dès 289 av. J.-C. Il est finalement dissous après la guerre d’Achaïe en 146 av. J.-C.

II. Les relations entre les Koina et la Macédoine

L’histoire des Koina est jalonnée de conflits et d’alliances fluctuantes avec la Macédoine.

A. La Macédoine et l’Étolie contre les Achéens (244-241 av. J.-C.)

L’Élis sollicite l’aide des Étoliens, qui interviennent dans le Péloponnèse, réduisant l’influence de la Ligue achéenne. Cependant, Aratos de Sicyone réussit à s’emparer de l’Acrocorinthe, un point stratégique, affaiblissant ainsi les Étoliens. En 241 av. J.-C., la paix est conclue et les Achéens émergent comme un acteur de premier plan.

B. Les Étoliens et les Achéens contre la Macédoine (239-235 av. J.-C.)

Menacée par les Étoliens, l’Épire se tourne vers la Macédoine. La guerre démétriaque (239-235 av. J.-C.) voit Démétrios II renforcer sa position en Béotie et prendre Mégare. En 235 av. J.-C., Mégalopolis rejoint le Koinon achéen.

C. La "Guerre des Alliés" (220-217 av. J.-C.)

Les Achéens et les Macédoniens s’opposent aux Étoliens et aux Spartiates. Après plusieurs affrontements, la paix est signée en 217 av. J.-C., démontrant la capacité des Étoliens à résister.

D. La Première Guerre de Macédoine (215-205 av. J.-C.)

Les Achéens écrasent Sparte, mais Philippe V, craignant Rome, accepte une paix fragile.

III. Le fonctionnement interne des Koina

A. Les institutions fédérales

Les Koina garantissent l’égalité des cités, bien que certaines confédérations, comme celle d’Achaïe, conservent une hiérarchie marquée. La Béotie adopte un système strictement égalitaire.

B. Administration locale et autonomie

Chaque cité conserve un gouvernement autonome avec ses propres magistrats, coexistant avec les institutions fédérales.

C. Participation financière et militaire

Les cités versent une contribution annuelle (eisphora) et participent aux levées militaires fédérales.

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