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CM GREC S1

La Période Hellénistique (336-31 av. J.-C.)

La période hellénistique s'étend de la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. à la bataille d'Actium en 31 av. J.-C., lorsque Rome annexe l'Égypte. Cette époque marque une transition entre le monde grec classique et la domination romaine, caractérisée par une expansion culturelle, politique et économique du monde grec jusqu'aux confins de l’Asie.

I. Historiographie de la période hellénistique

1. Une période longtemps dévalorisée

L’historiographie ancienne et moderne a longtemps perçu la période hellénistique comme un déclin. Les Romains voyaient cette époque comme celle d’une décadence politique et culturelle. Par exemple, Suétone rapporte que l’empereur Auguste refusait de rendre hommage à Alexandre le Grand, témoignant ainsi du mépris pour cette époque.

Au XIXe siècle, des historiens comme George Grote et Victor Duruy ont renforcé cette vision. Pour eux, l’Empire d’Alexandre, bien que puissant, aurait dilué la culture grecque dans le monde oriental. Grote compare Alexandre à Napoléon, le décrivant comme un conquérant incapable de gérer ses ambitions. Cette perspective souligne une perte d'identité grecque.

2. Une revalorisation moderne

Depuis le XXe siècle, les historiens ont réévalué cette période. Johann Gustav Droysen a mis en lumière la richesse culturelle et politique de cette époque. Il montre comment la période hellénistique a vu l’émergence de grandes monarchies, telles que les dynasties antigonide, séleucide et lagide, qui ont permis une diffusion massive de la culture grecque. Louis Robert, un historien français, souligne que la cité grecque ne disparaît pas à Chéronée, mais qu’elle s’adapte aux nouvelles conditions politiques.

II. Chronologie et dynamiques géopolitiques

1. De Philippe II à Alexandre le Grand (338-323 av. J.-C.)

La période hellénistique commence avec la victoire de Philippe II de Macédoine sur les cités grecques à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C. Cette bataille marque l’imposition de l’hégémonie macédonienne sur la Grèce.

Après l’assassinat de Philippe en 336 av. J.-C., son fils, Alexandre, reprend son héritage et se lance dans une conquête massive. Entre 334 et 324 av. J.-C., il vainc les Perses à Granicus, Issos et Gaugamèles, étendant son empire jusqu'à l'Indus. Il fonde des cités comme Alexandrie en Égypte, qui devient un centre intellectuel majeur. En 324 av. J.-C., son décret de Suse tente d’unifier les cultures grecques et orientales par des mariages mixtes.

Cependant, la mort soudaine d’Alexandre en 323 av. J.-C. à Babylone laisse son empire sans successeur clair, entraînant sa fragmentation.

2. Les Diadoques et la fragmentation de l’Empire (323-281 av. J.-C.)

Les Diadoques, ou successeurs d’Alexandre, se disputent le contrôle de son empire. Les principaux généraux — Antigone, Ptolémée et Séleucos — établissent des royaumes indépendants en Macédoine, Égypte et Asie occidentale.

En 306 av. J.-C., ces dirigeants adoptent le titre de roi, marquant la fin de l’unité de l’empire d’Alexandre. La bataille de Couroupédion en 301 av. J.-C. voit la victoire de Séleucos sur Antigone, consolidant les frontières des royaumes hellénistiques.

3. Apogée des royaumes hellénistiques (281-168 av. J.-C.)

Cette période est marquée par la stabilisation des royaumes. L’Égypte lagide prospère autour d’Alexandrie, qui devient un centre intellectuel et scientifique. Le royaume séleucide, bien que vaste, est fragilisé par les invasions galates et les conflits internes. La Macédoine reste un bastion de la culture grecque.

Cependant, les royaumes hellénistiques subissent une pression croissante de Rome. En 188 av. J.-C., les Séleucides perdent l'Asie Mineure, et en 168 av. J.-C., la bataille de Pydna marque la chute de la Macédoine.

4. La domination romaine (168-31 av. J.-C.)

La domination romaine s’impose progressivement. En 168 av. J.-C., la Macédoine devient une province romaine. En 31 av. J.-C., la bataille d’Actium voit la victoire d’Octavien sur Marc Antoine et Cléopâtre, mettant fin à l’Égypte lagide. Le monde hellénistique est alors pleinement intégré à l’Empire romain.

III. Structures politiques, culturelles et sociales

1. La cité grecque : continuité et adaptation

Malgré la domination des royaumes, les cités grecques conservent une certaine autonomie. Athènes, Rhodes et Pergame restent influentes sur le plan culturel et économique. Cependant, les institutions démocratiques cèdent souvent la place à des oligarchies soutenues par les rois.

2. Urbanisation et échanges

La période hellénistique est marquée par une urbanisation importante. Des cités comme Antioche, Séleucie et Alexandrie deviennent des centres économiques et culturels. Les échanges commerciaux s’intensifient entre la Méditerranée et l’Asie, favorisant la diffusion de produits comme la soie, les épices et les objets manufacturés.

3. Métissage culturel

L’hellénisation, ou diffusion de la culture grecque, touche les élites locales. La langue grecque devient une langue de communication internationale. En retour, les Grecs adoptent des pratiques orientales, notamment dans le domaine religieux, avec l’émergence de cultes syncrétiques.


CM GREC S1

La Période Hellénistique (336-31 av. J.-C.)

La période hellénistique s'étend de la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. à la bataille d'Actium en 31 av. J.-C., lorsque Rome annexe l'Égypte. Cette époque marque une transition entre le monde grec classique et la domination romaine, caractérisée par une expansion culturelle, politique et économique du monde grec jusqu'aux confins de l’Asie.

I. Historiographie de la période hellénistique

1. Une période longtemps dévalorisée

L’historiographie ancienne et moderne a longtemps perçu la période hellénistique comme un déclin. Les Romains voyaient cette époque comme celle d’une décadence politique et culturelle. Par exemple, Suétone rapporte que l’empereur Auguste refusait de rendre hommage à Alexandre le Grand, témoignant ainsi du mépris pour cette époque.

Au XIXe siècle, des historiens comme George Grote et Victor Duruy ont renforcé cette vision. Pour eux, l’Empire d’Alexandre, bien que puissant, aurait dilué la culture grecque dans le monde oriental. Grote compare Alexandre à Napoléon, le décrivant comme un conquérant incapable de gérer ses ambitions. Cette perspective souligne une perte d'identité grecque.

2. Une revalorisation moderne

Depuis le XXe siècle, les historiens ont réévalué cette période. Johann Gustav Droysen a mis en lumière la richesse culturelle et politique de cette époque. Il montre comment la période hellénistique a vu l’émergence de grandes monarchies, telles que les dynasties antigonide, séleucide et lagide, qui ont permis une diffusion massive de la culture grecque. Louis Robert, un historien français, souligne que la cité grecque ne disparaît pas à Chéronée, mais qu’elle s’adapte aux nouvelles conditions politiques.

II. Chronologie et dynamiques géopolitiques

1. De Philippe II à Alexandre le Grand (338-323 av. J.-C.)

La période hellénistique commence avec la victoire de Philippe II de Macédoine sur les cités grecques à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C. Cette bataille marque l’imposition de l’hégémonie macédonienne sur la Grèce.

Après l’assassinat de Philippe en 336 av. J.-C., son fils, Alexandre, reprend son héritage et se lance dans une conquête massive. Entre 334 et 324 av. J.-C., il vainc les Perses à Granicus, Issos et Gaugamèles, étendant son empire jusqu'à l'Indus. Il fonde des cités comme Alexandrie en Égypte, qui devient un centre intellectuel majeur. En 324 av. J.-C., son décret de Suse tente d’unifier les cultures grecques et orientales par des mariages mixtes.

Cependant, la mort soudaine d’Alexandre en 323 av. J.-C. à Babylone laisse son empire sans successeur clair, entraînant sa fragmentation.

2. Les Diadoques et la fragmentation de l’Empire (323-281 av. J.-C.)

Les Diadoques, ou successeurs d’Alexandre, se disputent le contrôle de son empire. Les principaux généraux — Antigone, Ptolémée et Séleucos — établissent des royaumes indépendants en Macédoine, Égypte et Asie occidentale.

En 306 av. J.-C., ces dirigeants adoptent le titre de roi, marquant la fin de l’unité de l’empire d’Alexandre. La bataille de Couroupédion en 301 av. J.-C. voit la victoire de Séleucos sur Antigone, consolidant les frontières des royaumes hellénistiques.

3. Apogée des royaumes hellénistiques (281-168 av. J.-C.)

Cette période est marquée par la stabilisation des royaumes. L’Égypte lagide prospère autour d’Alexandrie, qui devient un centre intellectuel et scientifique. Le royaume séleucide, bien que vaste, est fragilisé par les invasions galates et les conflits internes. La Macédoine reste un bastion de la culture grecque.

Cependant, les royaumes hellénistiques subissent une pression croissante de Rome. En 188 av. J.-C., les Séleucides perdent l'Asie Mineure, et en 168 av. J.-C., la bataille de Pydna marque la chute de la Macédoine.

4. La domination romaine (168-31 av. J.-C.)

La domination romaine s’impose progressivement. En 168 av. J.-C., la Macédoine devient une province romaine. En 31 av. J.-C., la bataille d’Actium voit la victoire d’Octavien sur Marc Antoine et Cléopâtre, mettant fin à l’Égypte lagide. Le monde hellénistique est alors pleinement intégré à l’Empire romain.

III. Structures politiques, culturelles et sociales

1. La cité grecque : continuité et adaptation

Malgré la domination des royaumes, les cités grecques conservent une certaine autonomie. Athènes, Rhodes et Pergame restent influentes sur le plan culturel et économique. Cependant, les institutions démocratiques cèdent souvent la place à des oligarchies soutenues par les rois.

2. Urbanisation et échanges

La période hellénistique est marquée par une urbanisation importante. Des cités comme Antioche, Séleucie et Alexandrie deviennent des centres économiques et culturels. Les échanges commerciaux s’intensifient entre la Méditerranée et l’Asie, favorisant la diffusion de produits comme la soie, les épices et les objets manufacturés.

3. Métissage culturel

L’hellénisation, ou diffusion de la culture grecque, touche les élites locales. La langue grecque devient une langue de communication internationale. En retour, les Grecs adoptent des pratiques orientales, notamment dans le domaine religieux, avec l’émergence de cultes syncrétiques.

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