Problème des sources : Les informations sur Jésus proviennent principalement des textes religieux, notamment les 4 évangiles (Marc, Matthieu, Luc, Jean). Ces textes sont rédigés entre 50 et 100 apr. J.-C., mais les originaux sont perdus. Les copies les plus anciennes datent du IIe siècle.
Définition
Les sources sur Jésus
Nouveau Testament : Composé de 27 textes, dont les 4 évangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres de Paul et l’Apocalypse de Jean. Le processus de canonisation (reconnaissance officielle des textes) commence au IIe siècle et s’achève lorsque le christianisme devient religion officielle de l’Empire romain.
Textes apocryphes : Des textes non retenus dans le canon, comme l’Évangile de Pierre (130 apr. J.-C.), l’Évangile de Thomas (125-130 apr. J.-C.), et la Didachè (95 apr. J.-C.), qui donnent des instructions sur la vie chrétienne.
Les évangiles
Évangiles synoptiques (Marc, Matthieu, Luc) : Ils présentent une vision similaire de la vie de Jésus, avec des différences mineures. Marc est le plus ancien (vers 70 apr. J.-C.), suivi de Matthieu et Luc, qui s’inspirent de Marc et d’une source commune appelée Source Q.
Évangile de Jean : Rédigé vers 100 apr. J.-C., il offre une perspective théologique plus développée, avec un cadre chronologique et géographique différent (Jésus prêche pendant 2-3 ans en Galilée et en Judée).
Problèmes des évangiles :
- Auteurs : Les évangiles sont attribués à des disciples (Marc, Matthieu, Luc, Jean), mais leur rédaction est le fruit d’une tradition orale et écrite longue et complexe.
- Lecture critique : Les évangiles mêlent genres littéraires (biographie, légende, dialogue philosophique), ce qui rend leur interprétation complexe.
L’existence de Jésus
Débat sur l’existence de Jésus : Bien que certains philosophes comme Celse (IIe siècle) aient critiqué Jésus, son existence n’est pas remise en cause par les historiens sérieux. Les évangiles et les sources extérieures (comme Flavius Josèphe) attestent de son existence.
Flavius Josèphe : Historien juif du Ier siècle, il mentionne Jésus dans ses Antiquités juives (93-94 apr. J.-C.), bien que certains passages aient pu être interpolés par des copistes chrétiens.
Sources romaines : Tacite, Pline le Jeune et Suétone mentionnent les chrétiens et le Christ, mais pas directement Jésus.
La prédication de Jésus
Contexte politique et culturel : La Judée est sous domination romaine depuis 63 av. J.-C., avec des tensions religieuses et politiques fortes. Les Juifs attendent un messie pour les libérer de l’oppression romaine.
Attentes eschatologiques : Les Juifs espèrent la fin des temps et la résurrection des justes, une attente nourrie par les apocalypses (textes révélateurs).
Courants du judaïsme :
-Pharisiens : Réformateurs, enseignent la Torah.
-Sadducéens : Élite sacerdotale, collaborant avec les Romains.
-Esséniens : Secte fondamentaliste, vivant en communauté.
-Zélotes : Résistants anti-romains.
-Hérodiens : Proches du pouvoir hérodien, influencés par la culture grecque.
Le message de Jésus
Message eschatologique : Jésus annonce la fin des temps et l’avènement du Royaume de Dieu. Il ne crée pas une nouvelle religion, mais prêche une réforme du judaïsme.
Résurrection : La résurrection de Jésus devient centrale pour ses disciples, qui y voient la preuve de sa messianité. Paul (vers 50 apr. J.-C.) universalise le message, s’adressant aux Juifs et aux non-Juifs.
Succès du christianisme : Le message d’égalité et d’espérance attire les humbles (esclaves, pauvres) et les élites, dans une société antique très hiérarchisée.
La mort de Jésus
Condamnation : Jésus est condamné à mort par Ponce Pilate, préfet de Judée, pour agitation politique. Il est crucifié, une mort infamante dans l’Empire romain.
Résurrection et apparitions : Les évangiles rapportent que Jésus apparaît à ses disciples après sa mort, renforçant la croyance en sa résurrection.
Linceul de Turin : Objet de dévotion depuis le XIVe siècle, il est controversé. Les analyses au carbone 14 datent le linceul entre 1260 et 1390, mais certains contestent ces résultats.
Le contexte historique
Domination romaine : La Judée est un État client de Rome, dirigé par des rois comme Hérode le Grand (mort en 4 av. J.-C.). Après la révolte juive de 66-70 apr. J.-C., Jérusalem est détruite et le Temple rasé.
Révoltes juives : Les Juifs se révoltent à plusieurs reprises contre Rome (66-70, 132-135 apr. J.-C.), ce qui conduit à la dispersion des Juifs (diaspora) et à la transformation de la Judée en province de Palestine par l’empereur Hadrien en 135 apr. J.-C..
Le développement du christianisme
Expansion rapide : Malgré les persécutions (sous Néron, Domitien, Dioclétien), le christianisme se répand dans l’Empire romain, grâce à des réseaux de communication efficaces et à l’attrait de son message universel.
Édit de Milan (313) : L’empereur Constantin accorde la liberté de culte aux chrétiens, marquant un tournant dans l’histoire du christianisme.
Informations supplémentaires
Naissance de Jésus : La date du 25 décembre a été officiellement adoptée comme date de la naissance de Jésus (Noël) sous le règne de l'empereur romain Constantin Ier (règne de 306 à 337 apr. J.-C.). Constantin a joué un rôle clé dans la promotion du christianisme au sein de l'Empire romain, notamment après sa conversion au christianisme et la promulgation de l'édit de Milan en 313, qui accordait la liberté de culte aux chrétiens.
Jésus dans l’histoire : Bien que les sources soient principalement religieuses, les historiens s’accordent sur l’existence de Jésus en tant que figure historique, même si les détails de sa vie restent sujets à débat.
A retenir :
Les trois premiers siècles du christianisme sont marqués par l’expansion rapide de la nouvelle religion, malgré les persécutions. Les textes du Nouveau Testament, bien que rédigés dans un contexte religieux, offrent des indices précieux sur la vie de Jésus et le développement du christianisme. Les débats théologiques, les attentes messianiques et le contexte politique de la Judée sous domination romaine sont essentiels pour comprendre l’émergence et le succès du christianisme.