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CHAPITRE 9: Inflation, désinflation et déflation

SECTION 1: Définition et mesure de l'inflation



A. Définition générale et conventions


Inflation : Hausse générale et durable (auto-entretenue) des prix des biens et services. Se mesure par l’évolution de l'IPC (variation des prix d’un panier de biens représentatif de la consommation des ménages)

= Augmentation prix des marchandises exprimé dans une monnaie

= Diminution du prix d'une monnaie exprimé en marchandises (une unité monétaire permet d'acheter une quantité < de marchandises) = baisse du pv d'achat

L’inflation rampante ou contenue = situation d’inflation < 3%/an

état d'inflation durable ou chroniqueà des valeurs faibles, qui décrit situation d’inflation maîtrisée (signe de croissance)

L’inflation galopante = hausse des prix > 10%/an

forte poussée inflationniste; dynamique opposée à celle de l’inflation rampante

L’hyperinflation = hausse des prix > 100%/an ou > 50%/mois l’inflation échappe à tout contrôle

Inflation sous-jacente : Composante de l’inflation qui exclut les prix volatils comme ceux des produits alimentaires ou de l’énergie, permettant ainsi d’analyser les tendances sous-jacentes.

Déflation : Baisse générale des prix, ce qui peut signaler une stagnation ou une récession économique.

Désinflation : diminution du tx d’inflation, mais sans inversion des prix (prix continuent d'augmenter, mais rythme plus lent).


Conséquences de l'hyperinflation:


Conséquences économiques et sociales

L'hyperinflation entraîne un appauvrissement généralisé des pays touchés.

Augmentation des prix : hausse incontrôlée des prix réduit pv d'achat des consommateurs.

Modification des habitudes de consommation :ménages consacrent une part de plus en plus importante de leur budget aux biens alimentaires, au détriment des biens non alimentaires.

Réduction de la demande : baisse de la demande dans secteurs non alimentaires conduit à une contraction de l’activité ds l’industrie et les services, entraînant des faillites.

Augmentation du chômage : baisse de l'activité éco entraîne hausse du chômage.

Baisse des revenus : dégradation des conditions éco affecte revenus des ménages, exacerbant les inégalités sociales.

Conséquences sur la politique monétaire

Changement de monnaie : face à la perte de valeur de la monnaie, les autorités peuvent être contraintes de changer de monnaie pour restaurer la confiance.

Abandon de la souveraineté monétaire (currency board) : recours à un système de "currency board" (monnaie ancrée à une devise étrangère) peut être envisagé, ce qui implique l'abandon de la souveraineté monétaire du pays.

Perte de confiance des marchés financiers : hyperinflation provoque grave perte de confiance des investisseurs et des marchés financiers, aggravant la crise éco


B. Les problèmes de mesure de l’inflation


On utilise des indices comme l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) en France ou l'Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH) en Europe, pour comparer les prix entre pays. Ces indices excluent certains éléments comme les prix subventionnés ou les produits à prix très variables.


SECTION 2: L'évolution de l'inflation dans les PDEM



A. Les tendances de l’évolution des prix depuis le XIXème siècle

 

XVIème - XVIIème : forte inflation en EU (Espagne) avec hausses de prix pouvant atteindre 400 %.

XIXè: prix étaient relativement stables grâce à l'étalon-or, crédits limités, et peu d'interventions étatiques. Toutefois, des cycles longs de 50 ans alternaient entre périodes de hausse (inflation) et de baisse (désinflation ou déflation). Entre 1849 et 1873, prix de gros ont augmenté de 67 % aux États-Unis, puis ont baissé de 53 % entre 1853 et 1896

XXème siècle:

1ère GM : forte inflation (pénuries et des perturbations de l’offre)

Hyperinflation allemande (1922-1923) : indice des prix de gros x7 milliards.

Années 1930 : Après la crise de 1929, les économies sont entrées en déflation, avec des baisses importantes des prix et du chômage. USA: prix agricoles ont chuté de 55 % entre 1929 et 1933.

Trente Glorieuses (1945-1973) : prix augmentent mais à un rythme + contrôlé, avec une inflation moyenne de 3-4 % par an.

Années 1970 : inflation a fortement augmenté car hausse des prix du pétrole, de la baisse de la productivité et de l'augmentation des salaires. En France, prix ont augmenté de 13,6 % en 1974, et au Royaume-Uni, ils ont atteint 24,2 % en 1975 période de stagflation, inflation coexiste avec faible croissance éco


B. 2021-2022 : Le retour de l’inflation


En 2022, l’inflation a refait surface, atteignant des niveaux historiques dans plusieurs pays européens, alimentée par des facteurs comme la hausse des prix de l’énergie, les tensions géopolitiques, et la relance éco post-COVID-19.


Boucle prix salaire:

salaires entraîne prix (ou inversement), et cette hausse pousse les travailleurs à demander de nouveaux augmentations de salaires. Cela crée un cercle vicieux qui peut alimenter l'inflation de manière continue

Augmentation des salaires : si salaires augmentent les travailleurs ont plus d'argent à dépenser.

Augmentation de la demande : consommateurs peuvent acheter davantage

Hausse des prix : pr répondre à cette demande accrue, entreprises prix des biens et services.

Perte de pouvoir d'achat: pouvoir d'achat des consommateurs peut diminuer si les salaires n'augmentent pas aussi vite. 

Nouvelle demande de hausse des salaires: travailleurs demandent de salaires pr compenser hausse du coût de la vie.

Répétition du cycle

(si la hausse des prix > à la hausse du salaire nominale, le salaire réel diminue)


SECTION 3: Les causes de l'inflation



A. L'inflation s'explique par l'accroissement de la monnaie


Théorie quantitative de la monnaie (FISHER) M V = P T

M= masse monétaire en circulation (pièces, billets et crédit bancaire)

V= vitesse de circulation de la monnaie (nb de transactions réalisées à partir d’une même unité monétaire entre sa création et sa destruction) un billet de 50 € suffit à régler 100 € de transactions si on l’utilise 2 fois (V = 2) ; 

P = niveau des prix

T= volume de transactions réalisées, assimilable au niveau de production (parfois noté Q)

La monnaie (M), en circulation au cours d’une période donnée à la vitesse de circulation (V), sert à régler un certain nb de transactions (T) au prix moyen (P).


Hypothèses de la th quantitative de la monnaie (approche de la monnaie par les classiques):


  • Loi de SAY ou loi des débouchés:

produits s’échangent contre d’autres produits : prod° crée ses propres débouchés. Chaque producteur vend pr obtenir de l’argent, qu’il dépense immédiatement pr acheter d’autres biens, évitant ainsi dépréciation de la monnaie. L'économie = trocs où B s’échangent contre d’autres B. Si la prod devient excessive, prix baissent selon loi de l’O et de la D, mais tout finit par être écoulé. Le montant des transactions (T) sur le marché des B et S est déterminé par niveau de production (Q), qui dépend des coûts de production. Lorsque ces coûts baissent, entreprises produisent davantage. Dans l’équation MV = PT, T est égal à la production Q et est considéré comme une variable exogène, indépendante de la création monétaire.

  • L’hypothèse de neutralité de la monnaie

Monnaie n’a aucun effet sur variables réelles, SAY: «la monnaie n’est qu’un voile posé sur les échanges »= MM n’a pas d’action sur la prod°, qui dépend capacités productives d’une éco et de la vitesse de circulation de la monnaie. Elle n’a pas d’effet sur d’autres variables réelles dépendant de la prod° (revenu ou emploi)  dichotomie entre secteur réel et monétaire monnaie n’est jamais demandée pour elle-même: ne sert qu’à régler transactions à un certain prix. Pas de préférence pour la liquidité de la part des agents éco

  • Vitesse de circulation V est constante à CT

V est liée à des facteurs techniques et institutionnels: moyens de paiement existants( carte à puce a augmentéV) ; dynamisme du secteur bancaire ( si dérèglementation financière) ; habitudes de paiement (dans certains pays chèques inexistants)...

  • Si V et T sont des constantes, alors seuls M et P peuvent varier:

MV=PT M=P, variations de la masse monétaire M et du niveau général des prix P sont liées:  de M entraine proportionnelle de P= inflation

  • La rupture keynésienne: la relance de la production par l’inflation

XXe siècle, KEYNES rompt dichotomie secteur réel/monétaire: dépense budgétaires et monétaires (=injection de liquidités dans l’éco) lutte contre la récession.

→ L’éco est vue comme cycle où dépenses des uns sont les revenus des autres.

→ Politiques de stop and go + modèle ISLM 


  • FRIEDMAN : l’inflation n’a d’effets réels qu’à CT

La hausse de la masse monétaire M = «illusion monétaire»

M = des prix(MV=PT) → pouvoir d’achat → consommation →production

G = endettement public → taxes et impôts = annulation du gains de revenu

(comme agents sont supposés rationnels, ils corrigent erreurs commises: l’illusion monétaire ne peut pas se reproduire: anticipations sont adaptatives)

→ cf. lecture de la courbe de PHILLIPS par Friedman –chapitre 1

  • Nouvelle école classique (NEC): LUCAS, BARRO, SARGENT

→ hypothèse des anticipations rationnelles: agents anticipent conséquences de leurs actions, ce qui leur permet de déjouer les effets négatifs d’une politique monétaire ou budgétaire de relance

→ Ils comprennent que M = inflation ne mènent pas à la consommation (sinon ils s’appauvriraient)

→ La relance monétaire est tjrs inopérante: il y aura bien inflation, mais elle n’aura aucun effet réel, elle ne fera que perturber le système de prix, retardant encore le retour à l’équilibre


La base monétaire et l’inflation (2008-2022) : Depuis 2008, BC ont massivement injecté liquidités ds l’éco pr contrer la crise financière et éviter déflation. La base monétaire mondiale a triplé, mais cela n’a pas provoqué d’inflation avant 2022. Selon la TQM cela aurait dû entraîner hausse des prix, mais d’autres facteurs (prix des matières premières) ont joué un rôle majeur.

Différence entre base monétaire et masse monétaire

  • Base monétaire (M0): Monnaie créée par la BC (pièces, billets, réserves des banques). 
  • Masse monétaire (M1, M2, M3, M4) : Monnaie en circulation et disponible pour l’économie. 

base monétaire n’entraîne pas nécessairement masse monétaire, car banques peuvent conserver les liquidités en réserves plutôt que de les transformer en crédits.

Pourquoi l’inflation est restée basse après 2008 : Les BC ont racheté des titres financiers aux banques, mais celles-ci ont préféré conserver les liquidités en réserve (crainte de nouvelles crises et réponse aux exigences de réserves). Cela a limité la création de crédits et empêché la croissance des agrégats monétaires (M1, M2), freinant ainsi l’inflation.

L’inflation post-Covid :  Entre 2016 et 2019, la Fed a progressivement augmenté tx d’intérêt pour prévenir une éventuelle inflation due à l’excès de liquidités. Cependant, la crise du Covid-19 a bouleversé cette stratégie. Consommation et prod° ont chuté → baisse prix et PIB. Les tx ont été réduits à nouveau, et liquidités supplémentaires ont été injectées pr soutenir banques. Cela a accru les risques d’inflation à moyen terme. 

→ L’inflation ne dépend pas uniquement de la création monétaire. Elle est influencée par la transformation des liquidités en crédits, la demande globale, et des facteurs externes comme les matières premières. La politique monétaire doit donc être accompagnée d’autres mesures pour gérer efficacement les cycles éco.


B. L'inflation résulte d'un excès de demande sur l'offre


Les explications de l'inflation par un excès de la demande sur l'offre décrivent une situation où les mécanismes autorégulateurs du marché cessent de fonctionner : déséquilibre O < D → hausse du prix.


a) Les causes de l'accroissement de la demande interne (investissement et consommation) et de la demande externe (exportations) :


→ hausse de l'investissement (mécanisme keynésien)

mécanisme de relance budgétaire par l'investissement public financé par l'endettement (embauche de fonctionnaires, distribution de revenus secondaires, travaux publics, baisses d'impôts...). Il maintient la demande à un niveau suffisamment élevé pr exercer une tension à la hausse sur prix : l'inflation est le prix à payer pour relancer l'activité.

hausse des propensions moyenne et marginale à consommer

Propension moyenne à consommer (PMC): part du revenu total consacrée à la consommation

Propension marginale à consommer (PmC) : part d'une unité supplémentaire de revenu consacrée à la consommation

hausse du revenu réel des ménages ayant une forte PMC ou PmC (souvent les plus bas revenus) consommation. 

Les PMC et PmC peuvent croître en cas de : 

  • relance budgétaire ciblée (hausse des minimas sociaux, salaire minimum). 
  • baisse des tx d’intérêt, facilitant l’accès au crédit et rendant l’épargne moins attractive. 
  • anticipations de revenus : si ménages anticipent augmentation future de leurs ressources (héritage, hausse de salaire, etc.), ils consomment d'avantage aujourd’hui.

→ hausse des exportations

• Dévaluation monétaire (cf.courbe en J) ;

• Politique de désinflation compétitive (cf. section 5); 

• Phase d’expansion chez un partenaire commercial (contre-exemple: retour depuis 2022 récession en Chine et Allemagne, qui réduisent leurs M et cessent d’alimenter la D mondiale → pressions à la baisse sur prix mondiaux de matières 1ère)


b) Les blocages empêchants l'augmentation de l'offre


→ Saturation des capacités de production : Si facteurs de production (L et K) sont pleinement mobilisés, l'offre ne peut répondre à une hausse de la demande, ce qui fait augmenter prix. Bien que cela incite à investir pour accroître les capacités, l'investissement reste peu réactif à CT à la variation des prix  

Insuffisance ou constitution de stocks : prévisions erronées de la demande → stocks insuffisants, ou certaines entreprises limitent volontairement l'offre pour augmenter les prix et leurs profits unitaires (spéculation). 

Pénuries accidentelles : chocs exogènes, comme catastrophes naturelles ou perturbations logistiques (ex. : pénurie de semi-conducteurs ou congestion des ports fin 2021), réduisent temporairement l'offre. 


C. L'inflation est transmise par la hausse des coûts des facteurs de production


Hausse des salaires est une hausse du coût du travail pour les entreprises

L'inflation liée aux coûts de product° provient souvent ↗w, qui augmente coûts pour entreprises.

  • Si la productivité du travail croît suffisamment, elle compense cette hausse en permettant une product° accrue sans coût supplémentaire, évitant ainsi répercussion sur les prix, voire favorisant leur baisse.
  • Si w + vite que la productivité, entreprises subissent hausse des coûts qu'elles répercutent sur prix → inflation.

Intervention publique (exonérations de cotisations patronales), peut limiter effets ds secteurs où la productivité < hausse w.

Hausse du coût capital : découle d'erreurs d'investissement, de sous-utilisation du K ou de décisions coûteuses : amortissement (remplacement du capital obsolète), investissements en R&D (innovations coûteuses/ incertaines) ou financements par endettement (tx d'intérêt élevés). Si les gains générés par ces investissements ne couvrent pas leurs coûts, des répercussions sur prix sont probables.

Hausse des couts des M: entraîne une inflation importée, notamment dans économies très dépendantes des M à faible élasticité-prix (demande peu sensible aux hausses de prix). Cela touche particulièrement: matières 1ère énergétiques, dépréciations de la monnaie nationale face à des devises étrangères et dégradations des termes de l'échange.


D. L'inflation par les institutions (ou l'absence d'institution)


Rigidité ou hausse des salaires (ex. introduction d’un salaire minimum peut accroître la demande ou coûts de production)

Politique de concurrence inefficace ou absente favorise des monopoles imposant des prix élevés.

Création monétaire excessive, si mal contrôlée par la BCE, alimente l’inflation (2017: BC russe à relever ses tx à 17% pr lutter contre la dépréciation du rouble et l'inflation qu'elle entraine)

Autorités peuvent acheter la paix sociale: l’inflation peut être utilisée par autorités pr apaiser conflits sociaux en augmentant revenus nominaux, malgré une dégradation future du pouvoir d'achat.


SECTION 4: Les effets de l'inflation


A. L'inflation est généralement vue comme un phénomène négatif


  1. L'inflation a des effets néfastes sur la croissance

L'inflation pénalise la consommation (travailleurs non protégés par indexation des salaires voient leur pv d'achat diminuer si hausse w < hausse prix → effet négatif sur la demande globale)

L'inflation réduit le profit des entreprises (elle affecte w et coût matière 1ère → augmente coût de prod° des entreprises, ce qui réduit marge bénéficiaire et autofinancement) taux de profit en France représentait 7,5 % du PIB en 1971. Il a chuté de manière significative pr atteindre 2 % au milieu des années 1980.

"L'inflation, c'est l'euthanasie des rentiers" (Keynes) (prêteurs à taux fixe subissent une perte en K, car ils sont remboursés dans une monnaie dévaluée avec un pouvoir d'achat réduit en raison de la hausse des prix)

Guerre de 14-18: l'inflation à réduit l'épargne d'un pays comme la France


2. L'inflation a des effets néfastes sur les échanges extérieurs


L'inflation fait baisser la valeur de la monnaie: pv d'achat de la monnaie diminue ce qui pénalise le commerce extérieur par le renchérissement des X. 2022: inflation en Turquie a dépassé 80 %, entraînant une dépréciation de la livre turque. Les X turques sont devenues moins compétitives, tandis que coût des M a explosé, aggravant le déficit commercial du pays, qui a atteint 109,5 milliards de dollars. 

L'inflation réduit la confiance dans la monnaie: monnaie inflationniste inspire moins de confiance et est moins demandée sur le marché, tandis qu'une monnaie stable est davantage échangée. Zimbabwe, en 2008, une hyperinflation de 79,6 milliards % a fait perdre toute valeur au dollar zimbabwéen. La population a abandonné la monnaie locale au profit du dollar américain pr préserver son pouvoir d'achat.


3.L'inflation réduit l'efficacité du marché


L'inflation brouille l'effet de signal de prix: L'inflation peut brouiller le signal des prix, perturbant ainsi le fonctionnement du marché. Par exemple, entre 2011 et 2013, le taux d'intérêt réel à 10 ans en France est devenu négatif, ce qui a pu encourager un endettement excessif des agents économiques.

L'inflation ne permet pas allocation optimale des ressources: en maintenant prix artificiellement élevés, elle favorise survie d'entreprises peu compétitives. Ces ressources pourraient être réaffectées de manière + efficace ds d'autres secteurs


B. Mais l'inflation peut aussi favoriser la croissance


L'inflation favorise la hausse de l'offre globale (perspective libérale): hausse des prix stimule les profits, la production et les investissements, favorisant la croissance. Une inflation transitoire peut refléter une reprise éco lorsque l'offre peine à répondre à la demande croissante. Pendant les Trente Glorieuses (45-75), l'inflation modérée a accompagné forte croissance éco. En France, le PIB augmentait en moy de 5,9 %/an, tandis que l'inflation oscillait autour de 4 %. Cette période a vu une forte hausse de la D (reconstruction et à l'augmentation du pv d'achat). L'inflation transitoire, due à une O encore limitée, a encouragé les investissements industriels. Entre 1950 et 1970, la production industrielle française a été multipliée par 4, soutenue par des profits accrus et une confiance dans la reprise économique.


L'inflation est un outil de relance éco (perpective keynésienne): politiques éco conjoncturelles de relance (hausse dépenses publiques financées par l’endettement + baisse du tx d’intérêt pour faciliter accès au crédit) exercent pression inflationniste, mais sont favorables à relance de l’activité et à la baisse du chômage. Pompidou "entre le chômage et l'inflation je choisis l'inflation"


L'inflation réduit le coût de l'endettement:en diminuant le tx d'intérêt réel lorsque le tx nominal reste fixe. Dettes sont alors remboursées avec monnaie dévaluée "épuration" des dettes. Combinée à des tx d'intérêt faibles, l'inflation rend le crédit presque gratuit, ce qui améliore la rentabilité projets financés par emprunt. En 2012, l'ex-ministre de l'Économie, ROGOF, a affirmé que la crise de la dette ne pourrait être résolue que par une inflation entre 4 et 6 %, permettant de dégonfler la dette des États.


Du côté du commerce extérieur: l'inflation participe à LT à la dévaluation de la monnaie donc stimule les X et améliore la balance commerciale (même si elle la dégrade à CT qd le différentiel de l'inflation est défavorable)


L'inflation peut atténuer conflits sociaux: ↗w accordées pr dénouer des conflits sociaux. Compromis fordiste (5$ a day)


L'inflation vaut mieux que la déflation : hausse prix permet d'éviter le déclenchement d'un cycle déflationniste récessif

SECTION 5


A. Définition et repérage historique de la désinflation



Désinflation: Ralentissement de l'inflation, visant à réduire durablement son niveau. C'est une pol éco conjoncturelle souvent utilisée à CT, par ex après périodes d'inflation élevée des années 1920 (post-Première Guerre mondiale) ou années 1980.

Évolution historique  

  • Avant les années 1980 : Période de politiques keynésiennes dites de "stop and go", où l'inflation était acceptée comme un effet secondaire des politiques de relance.  
  • À partir années 1980 : Changement de paradigme éco. inflation perçue comme une cause majeure de la récession, et non un outil pour en sortir. Ce tournant marque une révolution intellectuelle dans les politiques éco

Effets de l'inflation (années 1980)  

- Réduction du pouvoir d'achat → Baisse de la consommation.  

- Hausse des coûts de production → Baisse de l'investissement et de l'emploi.  

- Perte de compétitivité à court terme → Déficit courant accru.  

- Désorganisation des prix → dysfonctionnements du marché.

Désinflation compétitive  : L'objectif est de réduire l'inflation pour renforcer la compétitivité des entreprises et soutenir l'éco :  

Baisse de l'inflation → amélioration de la compétitivité → Augmentation des X, réduction du déficit courant → Reprise de la production, de l'investissement et de l'emploi → Hausse des revenus et de la consommation.

Politiques mises en œuvre  

1. Politiques monétaires restrictives : Hausse tx d'intérêt pour limiter la création monétaire.  

2. Politiques budgétaires austères :  

   - Réduction des dépenses publiques et de l'endettement.  

   - Augmentation des recettes fiscales pour limiter les déficits.  

3.Politiques de l'offre :  

   - Réformes fiscales pour encourager l'investissement.  

   - Réformes du droit du travail pour flexibiliser le marché.  

   - Dérégulation des marchés financiers (exemple : politique des 3D)  

Exemples emblématiques  

RU (Thatcher) : Priorité à la lutte contre l'inflation par des politiques monétaires strictes et des réformes structurelles.  

USA (Reagan) : Combinaison de politiques monétaires restrictives et de dérégulation pour stimuler la compétitivité.



B. Le choix de la désinflation compétitive dans les années 1980


À la fin du mandat de Valéry Giscard d'Estaing, France subit une crise éco marquée par la stagflation : stagnation de la prod, hausse du chômage et inflation galopante (prix doublent entre 1974 et 1981).  


En 1981, Mitterrand lance un plan de relance inspiré de Keynes, avec des mesures sociales et économiques :  

- des dépenses publiques (+25 % pour les minima sociaux, +8 % pour le SMIC).  

- Embauche de 170 000 fonctionnaires et nationalisations (industries et banques).  

- Acquis sociaux : 5ᵉ semaine de congés payés, retraite à 60 ans.  

Cependant, coûts augmentent, entraînant une perte de compétitivité, une dette publique en hausse (20 % à 25 % du PIB entre 1981 et 1983), déficit courant croissant, un chômage record (2 millions en 1982), une inflation élevée (13,4 % en 1981), et fuite des K menaçant le franc..

SECTION 6


A.Définition et repérage historique de la déflation


Déflation: baisse durable et généralisée des prix dans une économie. Contrairement à l'inflation, la déflation représente un danger bien plus grave pour l'économie, car elle entraîne une contraction de la valeur nominale des B et S, y compris des salaires. Cela conduit à un phénomène où les agents éco, anticipant une baisse continue des prix, retardent leurs achats dans l'espoir d'acquérir ces biens à un prix plus bas (ce qui crée un effet de spéculation à la baisse).


B. Les causes de la déflation


La crise de surproduction: La déflation peut émerger à la suite d’une crise de surproduction. Crise de 1929: lorsque années 1920 ont été caractérisées par une production excessive et une accumulation de stocks par les entreprises. Le krach boursier qui suivit entraîna un arrêt brutal des investissements, une chute des emplois et une réduction de la consommation. Cela provoqua une baisse de la demande, des prix et, par conséquent, une nouvelle contraction de la production et de l'emploi.


La déflation par la dette (Théorie de FISHER) : Selon Irving Fisher dans sa théorie de la "déflation par la dette" (1933), déflation peut aussi résulter de l'endettement excessif. Dans cette situation, agents éco, particulièrement les emprunteurs, font face à des difficultés de remboursement, ce qui entraîne contraction du crédit et réduction de la consommation. Ce phénomène peut provoquer un cycle vicieux où déflation aggrave encore la situation de la dette, amplifiant ainsi la crise éco.


Les causes bancaires: La déflation peut également découler d'une crise bancaire, où les banques, craignant le défaut de paiement des emprunteurs (sélection adverse), augmentent les tx d'intérêt. Cela décourage l'emprunt et réduit la demande globale. L'augmentation des taux d’intérêt, imposée pour limiter les risques bancaires, a donc un effet indirect sur toute l’économie, aggravant la déflation. La pol monétaire restrictive adoptée en Grèce, avec une hausse des tx d'intérêt, combinée à une pol budgétaire d'austérité pr réduire l’endettement de l’État, a contribué à une contraction de la demande. Cette approche, loin d'atténuer la récession, a fait basculer le pays ds une période de déflation pendant plusieurs années


C. Sortir de la déflation


Actions volontaristes de l'État : Pour lutter contre la déflation, l'État peut mettre en place des pol économiques volontaristes. Une politique budgétaire de relance, comme celle mise en place par le New Deal aux États-Unis en 1933, vise à augmenter dépenses publiques pour stimuler la demande. Parallèlement, des pol monétaires expansives (comme celles de la Réserve fédérale américaine avec des tx proches de 0%) sont souvent utilisées pr encourager l’investissement et la consommation.

Limites des politiques anti-déflation : Cependant, ces pol ne sont pas toujours efficaces. Les anticipations des agents éco peuvent devenir adaptatives ou rationnelles, ce qui rend + difficile de briser le cercle vicieux de la déflation. De plus, situation de "trappe à liquidité" peut se produire, où tx d’intérêt très bas ne parviennent plus à stimuler l’éco. Enfin, il existe risque d'hyperinflation, (Venezuela, Turquie) où expansion monétaire excessive a conduit à une perte de confiance dans la monnaie.


Quantitative Easing (QE) : un remède contre la déflation ?

Présentation : Le QE) est une politique monétaire non conventionnelle qui consiste pour une BC à acheter massivement des titres de dettes (publics que privés) afin de stimuler l'économie. Il s’agit d’une forme moderne de "planche à billets", une mesure de dernier recours utilisée lorsque les taux d’intérêt sont proches de zéro et ne suffisent plus à stimuler l’économie.

Mécanismes et objectifs : Le QE repose sur des principes keynésiens, cherchant à relancer la demande par des injections massives de liquidités. Par exemple la BCE a introduit un programme de QE en 2015, visant à lutter contre la déflation tout en maintenant des taux d’intérêt extrêmement bas (à 0 % en 2022).

Cas européen :Dans la zone euro, la lutte contre la déflation a également permis de réduire la dette des États en offrant des taux d'intérêt beaucoup plus bas. Toutefois, le QE a montré ses limites, car malgré la réduction des taux d'intérêt, la croissance économique est restée modérée, et l'inflation est restée sous contrôle, parfois en deçà des objectifs fixés. La BCE a ainsi dû relever ses taux en 2022, passant de 0 % à 4,5 %, dans une tentative de maîtriser l’inflation, tandis que la Fed a suivi une trajectoire similaire en augmentant ses taux à 5,25 %.


La crise financière actuelle et la leçon japonaise  


Contrairement aux comparaisons fréquentes avec la crise de 1929, la crise financière actuelle est plus proche de la crise japonaise des années 1990. Ben Bernanke, président de la Fed, s’est inspiré de cette expérience pour éviter les erreurs commises par le Japon.  


Similitudes entre la crise japonaise et la crise actuelle  

  • Origine commune: éclatement double bulle (boursière et immobilière) alimentée par politique monétaire expansive.  
  • Impact sur le système bancaire : chute des actifs bancaires, accumulation de créances douteuses, nécessité de recapitalisation des banques.  
  • Effets en cascade : baisse du crédit, faillites en chaîne, déflation prolongée.  

Gestion de la crise japonaise  

Réaction tardive des autorités japonaises : hausse des taux directeurs malgré l’effondrement des marchés.  

Déflation persistante (1992-2003), aggravant la crise économique.  

Recapitalisation des banques et rachat massif des créances douteuses à partir de 2003, permettant un retour progressif à la croissance.  


Leçons tirées par la Fed  

  • Reconnaître crise rapidement : éviter le déni et masquer les pertes → lucidité des autorités et transparence (cf Minski, surveillance micro/macro prudentielle) 
  • Intervenir rapidement : baisser les taux d’intérêt immédiatement pour éviter un effondrement du crédit. avoir le bon geste au bon moment 
  • Utiliser QE : injection massive de liquidités et élargissement des actifs acceptés en refinancement. → intensité 
  • Injecter des capitaux publics : restructurer le secteur bancaire pour restaurer la confiance et éviter un "credit crunch". → insuffisance de la relance monétaire → nécessité d’une intervention budgétaire 

CHAPITRE 9: Inflation, désinflation et déflation

SECTION 1: Définition et mesure de l'inflation



A. Définition générale et conventions


Inflation : Hausse générale et durable (auto-entretenue) des prix des biens et services. Se mesure par l’évolution de l'IPC (variation des prix d’un panier de biens représentatif de la consommation des ménages)

= Augmentation prix des marchandises exprimé dans une monnaie

= Diminution du prix d'une monnaie exprimé en marchandises (une unité monétaire permet d'acheter une quantité < de marchandises) = baisse du pv d'achat

L’inflation rampante ou contenue = situation d’inflation < 3%/an

état d'inflation durable ou chroniqueà des valeurs faibles, qui décrit situation d’inflation maîtrisée (signe de croissance)

L’inflation galopante = hausse des prix > 10%/an

forte poussée inflationniste; dynamique opposée à celle de l’inflation rampante

L’hyperinflation = hausse des prix > 100%/an ou > 50%/mois l’inflation échappe à tout contrôle

Inflation sous-jacente : Composante de l’inflation qui exclut les prix volatils comme ceux des produits alimentaires ou de l’énergie, permettant ainsi d’analyser les tendances sous-jacentes.

Déflation : Baisse générale des prix, ce qui peut signaler une stagnation ou une récession économique.

Désinflation : diminution du tx d’inflation, mais sans inversion des prix (prix continuent d'augmenter, mais rythme plus lent).


Conséquences de l'hyperinflation:


Conséquences économiques et sociales

L'hyperinflation entraîne un appauvrissement généralisé des pays touchés.

Augmentation des prix : hausse incontrôlée des prix réduit pv d'achat des consommateurs.

Modification des habitudes de consommation :ménages consacrent une part de plus en plus importante de leur budget aux biens alimentaires, au détriment des biens non alimentaires.

Réduction de la demande : baisse de la demande dans secteurs non alimentaires conduit à une contraction de l’activité ds l’industrie et les services, entraînant des faillites.

Augmentation du chômage : baisse de l'activité éco entraîne hausse du chômage.

Baisse des revenus : dégradation des conditions éco affecte revenus des ménages, exacerbant les inégalités sociales.

Conséquences sur la politique monétaire

Changement de monnaie : face à la perte de valeur de la monnaie, les autorités peuvent être contraintes de changer de monnaie pour restaurer la confiance.

Abandon de la souveraineté monétaire (currency board) : recours à un système de "currency board" (monnaie ancrée à une devise étrangère) peut être envisagé, ce qui implique l'abandon de la souveraineté monétaire du pays.

Perte de confiance des marchés financiers : hyperinflation provoque grave perte de confiance des investisseurs et des marchés financiers, aggravant la crise éco


B. Les problèmes de mesure de l’inflation


On utilise des indices comme l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) en France ou l'Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH) en Europe, pour comparer les prix entre pays. Ces indices excluent certains éléments comme les prix subventionnés ou les produits à prix très variables.


SECTION 2: L'évolution de l'inflation dans les PDEM



A. Les tendances de l’évolution des prix depuis le XIXème siècle

 

XVIème - XVIIème : forte inflation en EU (Espagne) avec hausses de prix pouvant atteindre 400 %.

XIXè: prix étaient relativement stables grâce à l'étalon-or, crédits limités, et peu d'interventions étatiques. Toutefois, des cycles longs de 50 ans alternaient entre périodes de hausse (inflation) et de baisse (désinflation ou déflation). Entre 1849 et 1873, prix de gros ont augmenté de 67 % aux États-Unis, puis ont baissé de 53 % entre 1853 et 1896

XXème siècle:

1ère GM : forte inflation (pénuries et des perturbations de l’offre)

Hyperinflation allemande (1922-1923) : indice des prix de gros x7 milliards.

Années 1930 : Après la crise de 1929, les économies sont entrées en déflation, avec des baisses importantes des prix et du chômage. USA: prix agricoles ont chuté de 55 % entre 1929 et 1933.

Trente Glorieuses (1945-1973) : prix augmentent mais à un rythme + contrôlé, avec une inflation moyenne de 3-4 % par an.

Années 1970 : inflation a fortement augmenté car hausse des prix du pétrole, de la baisse de la productivité et de l'augmentation des salaires. En France, prix ont augmenté de 13,6 % en 1974, et au Royaume-Uni, ils ont atteint 24,2 % en 1975 période de stagflation, inflation coexiste avec faible croissance éco


B. 2021-2022 : Le retour de l’inflation


En 2022, l’inflation a refait surface, atteignant des niveaux historiques dans plusieurs pays européens, alimentée par des facteurs comme la hausse des prix de l’énergie, les tensions géopolitiques, et la relance éco post-COVID-19.


Boucle prix salaire:

salaires entraîne prix (ou inversement), et cette hausse pousse les travailleurs à demander de nouveaux augmentations de salaires. Cela crée un cercle vicieux qui peut alimenter l'inflation de manière continue

Augmentation des salaires : si salaires augmentent les travailleurs ont plus d'argent à dépenser.

Augmentation de la demande : consommateurs peuvent acheter davantage

Hausse des prix : pr répondre à cette demande accrue, entreprises prix des biens et services.

Perte de pouvoir d'achat: pouvoir d'achat des consommateurs peut diminuer si les salaires n'augmentent pas aussi vite. 

Nouvelle demande de hausse des salaires: travailleurs demandent de salaires pr compenser hausse du coût de la vie.

Répétition du cycle

(si la hausse des prix > à la hausse du salaire nominale, le salaire réel diminue)


SECTION 3: Les causes de l'inflation



A. L'inflation s'explique par l'accroissement de la monnaie


Théorie quantitative de la monnaie (FISHER) M V = P T

M= masse monétaire en circulation (pièces, billets et crédit bancaire)

V= vitesse de circulation de la monnaie (nb de transactions réalisées à partir d’une même unité monétaire entre sa création et sa destruction) un billet de 50 € suffit à régler 100 € de transactions si on l’utilise 2 fois (V = 2) ; 

P = niveau des prix

T= volume de transactions réalisées, assimilable au niveau de production (parfois noté Q)

La monnaie (M), en circulation au cours d’une période donnée à la vitesse de circulation (V), sert à régler un certain nb de transactions (T) au prix moyen (P).


Hypothèses de la th quantitative de la monnaie (approche de la monnaie par les classiques):


  • Loi de SAY ou loi des débouchés:

produits s’échangent contre d’autres produits : prod° crée ses propres débouchés. Chaque producteur vend pr obtenir de l’argent, qu’il dépense immédiatement pr acheter d’autres biens, évitant ainsi dépréciation de la monnaie. L'économie = trocs où B s’échangent contre d’autres B. Si la prod devient excessive, prix baissent selon loi de l’O et de la D, mais tout finit par être écoulé. Le montant des transactions (T) sur le marché des B et S est déterminé par niveau de production (Q), qui dépend des coûts de production. Lorsque ces coûts baissent, entreprises produisent davantage. Dans l’équation MV = PT, T est égal à la production Q et est considéré comme une variable exogène, indépendante de la création monétaire.

  • L’hypothèse de neutralité de la monnaie

Monnaie n’a aucun effet sur variables réelles, SAY: «la monnaie n’est qu’un voile posé sur les échanges »= MM n’a pas d’action sur la prod°, qui dépend capacités productives d’une éco et de la vitesse de circulation de la monnaie. Elle n’a pas d’effet sur d’autres variables réelles dépendant de la prod° (revenu ou emploi)  dichotomie entre secteur réel et monétaire monnaie n’est jamais demandée pour elle-même: ne sert qu’à régler transactions à un certain prix. Pas de préférence pour la liquidité de la part des agents éco

  • Vitesse de circulation V est constante à CT

V est liée à des facteurs techniques et institutionnels: moyens de paiement existants( carte à puce a augmentéV) ; dynamisme du secteur bancaire ( si dérèglementation financière) ; habitudes de paiement (dans certains pays chèques inexistants)...

  • Si V et T sont des constantes, alors seuls M et P peuvent varier:

MV=PT M=P, variations de la masse monétaire M et du niveau général des prix P sont liées:  de M entraine proportionnelle de P= inflation

  • La rupture keynésienne: la relance de la production par l’inflation

XXe siècle, KEYNES rompt dichotomie secteur réel/monétaire: dépense budgétaires et monétaires (=injection de liquidités dans l’éco) lutte contre la récession.

→ L’éco est vue comme cycle où dépenses des uns sont les revenus des autres.

→ Politiques de stop and go + modèle ISLM 


  • FRIEDMAN : l’inflation n’a d’effets réels qu’à CT

La hausse de la masse monétaire M = «illusion monétaire»

M = des prix(MV=PT) → pouvoir d’achat → consommation →production

G = endettement public → taxes et impôts = annulation du gains de revenu

(comme agents sont supposés rationnels, ils corrigent erreurs commises: l’illusion monétaire ne peut pas se reproduire: anticipations sont adaptatives)

→ cf. lecture de la courbe de PHILLIPS par Friedman –chapitre 1

  • Nouvelle école classique (NEC): LUCAS, BARRO, SARGENT

→ hypothèse des anticipations rationnelles: agents anticipent conséquences de leurs actions, ce qui leur permet de déjouer les effets négatifs d’une politique monétaire ou budgétaire de relance

→ Ils comprennent que M = inflation ne mènent pas à la consommation (sinon ils s’appauvriraient)

→ La relance monétaire est tjrs inopérante: il y aura bien inflation, mais elle n’aura aucun effet réel, elle ne fera que perturber le système de prix, retardant encore le retour à l’équilibre


La base monétaire et l’inflation (2008-2022) : Depuis 2008, BC ont massivement injecté liquidités ds l’éco pr contrer la crise financière et éviter déflation. La base monétaire mondiale a triplé, mais cela n’a pas provoqué d’inflation avant 2022. Selon la TQM cela aurait dû entraîner hausse des prix, mais d’autres facteurs (prix des matières premières) ont joué un rôle majeur.

Différence entre base monétaire et masse monétaire

  • Base monétaire (M0): Monnaie créée par la BC (pièces, billets, réserves des banques). 
  • Masse monétaire (M1, M2, M3, M4) : Monnaie en circulation et disponible pour l’économie. 

base monétaire n’entraîne pas nécessairement masse monétaire, car banques peuvent conserver les liquidités en réserves plutôt que de les transformer en crédits.

Pourquoi l’inflation est restée basse après 2008 : Les BC ont racheté des titres financiers aux banques, mais celles-ci ont préféré conserver les liquidités en réserve (crainte de nouvelles crises et réponse aux exigences de réserves). Cela a limité la création de crédits et empêché la croissance des agrégats monétaires (M1, M2), freinant ainsi l’inflation.

L’inflation post-Covid :  Entre 2016 et 2019, la Fed a progressivement augmenté tx d’intérêt pour prévenir une éventuelle inflation due à l’excès de liquidités. Cependant, la crise du Covid-19 a bouleversé cette stratégie. Consommation et prod° ont chuté → baisse prix et PIB. Les tx ont été réduits à nouveau, et liquidités supplémentaires ont été injectées pr soutenir banques. Cela a accru les risques d’inflation à moyen terme. 

→ L’inflation ne dépend pas uniquement de la création monétaire. Elle est influencée par la transformation des liquidités en crédits, la demande globale, et des facteurs externes comme les matières premières. La politique monétaire doit donc être accompagnée d’autres mesures pour gérer efficacement les cycles éco.


B. L'inflation résulte d'un excès de demande sur l'offre


Les explications de l'inflation par un excès de la demande sur l'offre décrivent une situation où les mécanismes autorégulateurs du marché cessent de fonctionner : déséquilibre O < D → hausse du prix.


a) Les causes de l'accroissement de la demande interne (investissement et consommation) et de la demande externe (exportations) :


→ hausse de l'investissement (mécanisme keynésien)

mécanisme de relance budgétaire par l'investissement public financé par l'endettement (embauche de fonctionnaires, distribution de revenus secondaires, travaux publics, baisses d'impôts...). Il maintient la demande à un niveau suffisamment élevé pr exercer une tension à la hausse sur prix : l'inflation est le prix à payer pour relancer l'activité.

hausse des propensions moyenne et marginale à consommer

Propension moyenne à consommer (PMC): part du revenu total consacrée à la consommation

Propension marginale à consommer (PmC) : part d'une unité supplémentaire de revenu consacrée à la consommation

hausse du revenu réel des ménages ayant une forte PMC ou PmC (souvent les plus bas revenus) consommation. 

Les PMC et PmC peuvent croître en cas de : 

  • relance budgétaire ciblée (hausse des minimas sociaux, salaire minimum). 
  • baisse des tx d’intérêt, facilitant l’accès au crédit et rendant l’épargne moins attractive. 
  • anticipations de revenus : si ménages anticipent augmentation future de leurs ressources (héritage, hausse de salaire, etc.), ils consomment d'avantage aujourd’hui.

→ hausse des exportations

• Dévaluation monétaire (cf.courbe en J) ;

• Politique de désinflation compétitive (cf. section 5); 

• Phase d’expansion chez un partenaire commercial (contre-exemple: retour depuis 2022 récession en Chine et Allemagne, qui réduisent leurs M et cessent d’alimenter la D mondiale → pressions à la baisse sur prix mondiaux de matières 1ère)


b) Les blocages empêchants l'augmentation de l'offre


→ Saturation des capacités de production : Si facteurs de production (L et K) sont pleinement mobilisés, l'offre ne peut répondre à une hausse de la demande, ce qui fait augmenter prix. Bien que cela incite à investir pour accroître les capacités, l'investissement reste peu réactif à CT à la variation des prix  

Insuffisance ou constitution de stocks : prévisions erronées de la demande → stocks insuffisants, ou certaines entreprises limitent volontairement l'offre pour augmenter les prix et leurs profits unitaires (spéculation). 

Pénuries accidentelles : chocs exogènes, comme catastrophes naturelles ou perturbations logistiques (ex. : pénurie de semi-conducteurs ou congestion des ports fin 2021), réduisent temporairement l'offre. 


C. L'inflation est transmise par la hausse des coûts des facteurs de production


Hausse des salaires est une hausse du coût du travail pour les entreprises

L'inflation liée aux coûts de product° provient souvent ↗w, qui augmente coûts pour entreprises.

  • Si la productivité du travail croît suffisamment, elle compense cette hausse en permettant une product° accrue sans coût supplémentaire, évitant ainsi répercussion sur les prix, voire favorisant leur baisse.
  • Si w + vite que la productivité, entreprises subissent hausse des coûts qu'elles répercutent sur prix → inflation.

Intervention publique (exonérations de cotisations patronales), peut limiter effets ds secteurs où la productivité < hausse w.

Hausse du coût capital : découle d'erreurs d'investissement, de sous-utilisation du K ou de décisions coûteuses : amortissement (remplacement du capital obsolète), investissements en R&D (innovations coûteuses/ incertaines) ou financements par endettement (tx d'intérêt élevés). Si les gains générés par ces investissements ne couvrent pas leurs coûts, des répercussions sur prix sont probables.

Hausse des couts des M: entraîne une inflation importée, notamment dans économies très dépendantes des M à faible élasticité-prix (demande peu sensible aux hausses de prix). Cela touche particulièrement: matières 1ère énergétiques, dépréciations de la monnaie nationale face à des devises étrangères et dégradations des termes de l'échange.


D. L'inflation par les institutions (ou l'absence d'institution)


Rigidité ou hausse des salaires (ex. introduction d’un salaire minimum peut accroître la demande ou coûts de production)

Politique de concurrence inefficace ou absente favorise des monopoles imposant des prix élevés.

Création monétaire excessive, si mal contrôlée par la BCE, alimente l’inflation (2017: BC russe à relever ses tx à 17% pr lutter contre la dépréciation du rouble et l'inflation qu'elle entraine)

Autorités peuvent acheter la paix sociale: l’inflation peut être utilisée par autorités pr apaiser conflits sociaux en augmentant revenus nominaux, malgré une dégradation future du pouvoir d'achat.


SECTION 4: Les effets de l'inflation


A. L'inflation est généralement vue comme un phénomène négatif


  1. L'inflation a des effets néfastes sur la croissance

L'inflation pénalise la consommation (travailleurs non protégés par indexation des salaires voient leur pv d'achat diminuer si hausse w < hausse prix → effet négatif sur la demande globale)

L'inflation réduit le profit des entreprises (elle affecte w et coût matière 1ère → augmente coût de prod° des entreprises, ce qui réduit marge bénéficiaire et autofinancement) taux de profit en France représentait 7,5 % du PIB en 1971. Il a chuté de manière significative pr atteindre 2 % au milieu des années 1980.

"L'inflation, c'est l'euthanasie des rentiers" (Keynes) (prêteurs à taux fixe subissent une perte en K, car ils sont remboursés dans une monnaie dévaluée avec un pouvoir d'achat réduit en raison de la hausse des prix)

Guerre de 14-18: l'inflation à réduit l'épargne d'un pays comme la France


2. L'inflation a des effets néfastes sur les échanges extérieurs


L'inflation fait baisser la valeur de la monnaie: pv d'achat de la monnaie diminue ce qui pénalise le commerce extérieur par le renchérissement des X. 2022: inflation en Turquie a dépassé 80 %, entraînant une dépréciation de la livre turque. Les X turques sont devenues moins compétitives, tandis que coût des M a explosé, aggravant le déficit commercial du pays, qui a atteint 109,5 milliards de dollars. 

L'inflation réduit la confiance dans la monnaie: monnaie inflationniste inspire moins de confiance et est moins demandée sur le marché, tandis qu'une monnaie stable est davantage échangée. Zimbabwe, en 2008, une hyperinflation de 79,6 milliards % a fait perdre toute valeur au dollar zimbabwéen. La population a abandonné la monnaie locale au profit du dollar américain pr préserver son pouvoir d'achat.


3.L'inflation réduit l'efficacité du marché


L'inflation brouille l'effet de signal de prix: L'inflation peut brouiller le signal des prix, perturbant ainsi le fonctionnement du marché. Par exemple, entre 2011 et 2013, le taux d'intérêt réel à 10 ans en France est devenu négatif, ce qui a pu encourager un endettement excessif des agents économiques.

L'inflation ne permet pas allocation optimale des ressources: en maintenant prix artificiellement élevés, elle favorise survie d'entreprises peu compétitives. Ces ressources pourraient être réaffectées de manière + efficace ds d'autres secteurs


B. Mais l'inflation peut aussi favoriser la croissance


L'inflation favorise la hausse de l'offre globale (perspective libérale): hausse des prix stimule les profits, la production et les investissements, favorisant la croissance. Une inflation transitoire peut refléter une reprise éco lorsque l'offre peine à répondre à la demande croissante. Pendant les Trente Glorieuses (45-75), l'inflation modérée a accompagné forte croissance éco. En France, le PIB augmentait en moy de 5,9 %/an, tandis que l'inflation oscillait autour de 4 %. Cette période a vu une forte hausse de la D (reconstruction et à l'augmentation du pv d'achat). L'inflation transitoire, due à une O encore limitée, a encouragé les investissements industriels. Entre 1950 et 1970, la production industrielle française a été multipliée par 4, soutenue par des profits accrus et une confiance dans la reprise économique.


L'inflation est un outil de relance éco (perpective keynésienne): politiques éco conjoncturelles de relance (hausse dépenses publiques financées par l’endettement + baisse du tx d’intérêt pour faciliter accès au crédit) exercent pression inflationniste, mais sont favorables à relance de l’activité et à la baisse du chômage. Pompidou "entre le chômage et l'inflation je choisis l'inflation"


L'inflation réduit le coût de l'endettement:en diminuant le tx d'intérêt réel lorsque le tx nominal reste fixe. Dettes sont alors remboursées avec monnaie dévaluée "épuration" des dettes. Combinée à des tx d'intérêt faibles, l'inflation rend le crédit presque gratuit, ce qui améliore la rentabilité projets financés par emprunt. En 2012, l'ex-ministre de l'Économie, ROGOF, a affirmé que la crise de la dette ne pourrait être résolue que par une inflation entre 4 et 6 %, permettant de dégonfler la dette des États.


Du côté du commerce extérieur: l'inflation participe à LT à la dévaluation de la monnaie donc stimule les X et améliore la balance commerciale (même si elle la dégrade à CT qd le différentiel de l'inflation est défavorable)


L'inflation peut atténuer conflits sociaux: ↗w accordées pr dénouer des conflits sociaux. Compromis fordiste (5$ a day)


L'inflation vaut mieux que la déflation : hausse prix permet d'éviter le déclenchement d'un cycle déflationniste récessif

SECTION 5


A. Définition et repérage historique de la désinflation



Désinflation: Ralentissement de l'inflation, visant à réduire durablement son niveau. C'est une pol éco conjoncturelle souvent utilisée à CT, par ex après périodes d'inflation élevée des années 1920 (post-Première Guerre mondiale) ou années 1980.

Évolution historique  

  • Avant les années 1980 : Période de politiques keynésiennes dites de "stop and go", où l'inflation était acceptée comme un effet secondaire des politiques de relance.  
  • À partir années 1980 : Changement de paradigme éco. inflation perçue comme une cause majeure de la récession, et non un outil pour en sortir. Ce tournant marque une révolution intellectuelle dans les politiques éco

Effets de l'inflation (années 1980)  

- Réduction du pouvoir d'achat → Baisse de la consommation.  

- Hausse des coûts de production → Baisse de l'investissement et de l'emploi.  

- Perte de compétitivité à court terme → Déficit courant accru.  

- Désorganisation des prix → dysfonctionnements du marché.

Désinflation compétitive  : L'objectif est de réduire l'inflation pour renforcer la compétitivité des entreprises et soutenir l'éco :  

Baisse de l'inflation → amélioration de la compétitivité → Augmentation des X, réduction du déficit courant → Reprise de la production, de l'investissement et de l'emploi → Hausse des revenus et de la consommation.

Politiques mises en œuvre  

1. Politiques monétaires restrictives : Hausse tx d'intérêt pour limiter la création monétaire.  

2. Politiques budgétaires austères :  

   - Réduction des dépenses publiques et de l'endettement.  

   - Augmentation des recettes fiscales pour limiter les déficits.  

3.Politiques de l'offre :  

   - Réformes fiscales pour encourager l'investissement.  

   - Réformes du droit du travail pour flexibiliser le marché.  

   - Dérégulation des marchés financiers (exemple : politique des 3D)  

Exemples emblématiques  

RU (Thatcher) : Priorité à la lutte contre l'inflation par des politiques monétaires strictes et des réformes structurelles.  

USA (Reagan) : Combinaison de politiques monétaires restrictives et de dérégulation pour stimuler la compétitivité.



B. Le choix de la désinflation compétitive dans les années 1980


À la fin du mandat de Valéry Giscard d'Estaing, France subit une crise éco marquée par la stagflation : stagnation de la prod, hausse du chômage et inflation galopante (prix doublent entre 1974 et 1981).  


En 1981, Mitterrand lance un plan de relance inspiré de Keynes, avec des mesures sociales et économiques :  

- des dépenses publiques (+25 % pour les minima sociaux, +8 % pour le SMIC).  

- Embauche de 170 000 fonctionnaires et nationalisations (industries et banques).  

- Acquis sociaux : 5ᵉ semaine de congés payés, retraite à 60 ans.  

Cependant, coûts augmentent, entraînant une perte de compétitivité, une dette publique en hausse (20 % à 25 % du PIB entre 1981 et 1983), déficit courant croissant, un chômage record (2 millions en 1982), une inflation élevée (13,4 % en 1981), et fuite des K menaçant le franc..

SECTION 6


A.Définition et repérage historique de la déflation


Déflation: baisse durable et généralisée des prix dans une économie. Contrairement à l'inflation, la déflation représente un danger bien plus grave pour l'économie, car elle entraîne une contraction de la valeur nominale des B et S, y compris des salaires. Cela conduit à un phénomène où les agents éco, anticipant une baisse continue des prix, retardent leurs achats dans l'espoir d'acquérir ces biens à un prix plus bas (ce qui crée un effet de spéculation à la baisse).


B. Les causes de la déflation


La crise de surproduction: La déflation peut émerger à la suite d’une crise de surproduction. Crise de 1929: lorsque années 1920 ont été caractérisées par une production excessive et une accumulation de stocks par les entreprises. Le krach boursier qui suivit entraîna un arrêt brutal des investissements, une chute des emplois et une réduction de la consommation. Cela provoqua une baisse de la demande, des prix et, par conséquent, une nouvelle contraction de la production et de l'emploi.


La déflation par la dette (Théorie de FISHER) : Selon Irving Fisher dans sa théorie de la "déflation par la dette" (1933), déflation peut aussi résulter de l'endettement excessif. Dans cette situation, agents éco, particulièrement les emprunteurs, font face à des difficultés de remboursement, ce qui entraîne contraction du crédit et réduction de la consommation. Ce phénomène peut provoquer un cycle vicieux où déflation aggrave encore la situation de la dette, amplifiant ainsi la crise éco.


Les causes bancaires: La déflation peut également découler d'une crise bancaire, où les banques, craignant le défaut de paiement des emprunteurs (sélection adverse), augmentent les tx d'intérêt. Cela décourage l'emprunt et réduit la demande globale. L'augmentation des taux d’intérêt, imposée pour limiter les risques bancaires, a donc un effet indirect sur toute l’économie, aggravant la déflation. La pol monétaire restrictive adoptée en Grèce, avec une hausse des tx d'intérêt, combinée à une pol budgétaire d'austérité pr réduire l’endettement de l’État, a contribué à une contraction de la demande. Cette approche, loin d'atténuer la récession, a fait basculer le pays ds une période de déflation pendant plusieurs années


C. Sortir de la déflation


Actions volontaristes de l'État : Pour lutter contre la déflation, l'État peut mettre en place des pol économiques volontaristes. Une politique budgétaire de relance, comme celle mise en place par le New Deal aux États-Unis en 1933, vise à augmenter dépenses publiques pour stimuler la demande. Parallèlement, des pol monétaires expansives (comme celles de la Réserve fédérale américaine avec des tx proches de 0%) sont souvent utilisées pr encourager l’investissement et la consommation.

Limites des politiques anti-déflation : Cependant, ces pol ne sont pas toujours efficaces. Les anticipations des agents éco peuvent devenir adaptatives ou rationnelles, ce qui rend + difficile de briser le cercle vicieux de la déflation. De plus, situation de "trappe à liquidité" peut se produire, où tx d’intérêt très bas ne parviennent plus à stimuler l’éco. Enfin, il existe risque d'hyperinflation, (Venezuela, Turquie) où expansion monétaire excessive a conduit à une perte de confiance dans la monnaie.


Quantitative Easing (QE) : un remède contre la déflation ?

Présentation : Le QE) est une politique monétaire non conventionnelle qui consiste pour une BC à acheter massivement des titres de dettes (publics que privés) afin de stimuler l'économie. Il s’agit d’une forme moderne de "planche à billets", une mesure de dernier recours utilisée lorsque les taux d’intérêt sont proches de zéro et ne suffisent plus à stimuler l’économie.

Mécanismes et objectifs : Le QE repose sur des principes keynésiens, cherchant à relancer la demande par des injections massives de liquidités. Par exemple la BCE a introduit un programme de QE en 2015, visant à lutter contre la déflation tout en maintenant des taux d’intérêt extrêmement bas (à 0 % en 2022).

Cas européen :Dans la zone euro, la lutte contre la déflation a également permis de réduire la dette des États en offrant des taux d'intérêt beaucoup plus bas. Toutefois, le QE a montré ses limites, car malgré la réduction des taux d'intérêt, la croissance économique est restée modérée, et l'inflation est restée sous contrôle, parfois en deçà des objectifs fixés. La BCE a ainsi dû relever ses taux en 2022, passant de 0 % à 4,5 %, dans une tentative de maîtriser l’inflation, tandis que la Fed a suivi une trajectoire similaire en augmentant ses taux à 5,25 %.


La crise financière actuelle et la leçon japonaise  


Contrairement aux comparaisons fréquentes avec la crise de 1929, la crise financière actuelle est plus proche de la crise japonaise des années 1990. Ben Bernanke, président de la Fed, s’est inspiré de cette expérience pour éviter les erreurs commises par le Japon.  


Similitudes entre la crise japonaise et la crise actuelle  

  • Origine commune: éclatement double bulle (boursière et immobilière) alimentée par politique monétaire expansive.  
  • Impact sur le système bancaire : chute des actifs bancaires, accumulation de créances douteuses, nécessité de recapitalisation des banques.  
  • Effets en cascade : baisse du crédit, faillites en chaîne, déflation prolongée.  

Gestion de la crise japonaise  

Réaction tardive des autorités japonaises : hausse des taux directeurs malgré l’effondrement des marchés.  

Déflation persistante (1992-2003), aggravant la crise économique.  

Recapitalisation des banques et rachat massif des créances douteuses à partir de 2003, permettant un retour progressif à la croissance.  


Leçons tirées par la Fed  

  • Reconnaître crise rapidement : éviter le déni et masquer les pertes → lucidité des autorités et transparence (cf Minski, surveillance micro/macro prudentielle) 
  • Intervenir rapidement : baisser les taux d’intérêt immédiatement pour éviter un effondrement du crédit. avoir le bon geste au bon moment 
  • Utiliser QE : injection massive de liquidités et élargissement des actifs acceptés en refinancement. → intensité 
  • Injecter des capitaux publics : restructurer le secteur bancaire pour restaurer la confiance et éviter un "credit crunch". → insuffisance de la relance monétaire → nécessité d’une intervention budgétaire 
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