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Chapitre 4 : Les expériences fondatrices du rapport à la réalité

I - L’édification des premières limites du moi

La manière dont nous accédons à la réalité est subjective. L’enfant ne découvre pas seulement la réalité mais il la construit. Vers 4-5 ans (Œdipe bouclé, liquidé), l’enfant a acquis un rapport à l’espace et au temps qui est celui de l’adulte. Le rapport à la réalité est fixé.

Lecture : la négation / commentaire parlé sur la Verneinung (de J. Hyppolite)

A) Synthèse

1 - Règle fondamentale de l’analyse

  • Dire tout ce qui vient à l’esprit sans critiquer les idées qui viennent (pas de honte et se forcer à dire ce qui vient)
  • Or certaines paroles prononcées par des analysant posent un problème d’ordre logique
  • Exemple : rêver d’une femme et dire “cette femme n’est pas ma mère” → Freud dit, il a bien pensé à sa mère du coup… mais l’on assortit cette idée d’une négation « ce n’est pas elle ».
  • Pourquoi ? Le processus de refoulement explique en partie celui de la négation. Freud le remarque car c’est fréquent → on avance qqch sous forme négative.

2 - Connaître le refoulé

  • Il est possible de demander à l’analysant ce qui lui semble le plus éloigné de son esprit au moment de la question. ⇒ Si le patient arrive à jouer le jeu, il dira le refoulé en répondant à cette question

3 - Les contenus de représentation ou les pensées refoulées peuvent arriver jusqu’à la conscience à condition d’être niées (« ce n’est pas ma mère ».)

  • Donc il y a une levée intellectuelle du refoulement
  • Il y a une différence entre l’affectif et l’intellectuel. Il est également possible de nier la négation (eh bien oui, c’est donc ma mère) et d’aboutir ainsi à une formule affirmative mais cela non plus ne fait pas accepter affectivement le refoulement.

4 - La fonction intellectuelle du jugement

  • Affirmer ou nier quelque chose, possède une origine psychologique : dénier quelque chose, signifie “je préfèrerai le refouler”
  • Le “non” est la marque du refoulement mais il permet à la logique intellectuelle de s’autonomiser du refoulement, de ne pas être troublé par lui.
  • La négation permet de prendre une liberté par rapport à la contrainte du refoulement = on est capable de le connaître, alors qu’il est encore refoulé du côté affectif

5 - La fonction du jugement a deux décisions à prendre :

  • Jugement d’attribution : Attribuer ou retirer une propriété / une chose : Originellement cela correspond à deux décisions : « cela, je veux l’introduire en moi » et « cela, je veux l’exclure hors de moi » (pulsion orale : « je veux le manger » ou « je veux le cracher »).
  • Le moi-plaisir originel veut s’introjecter tout le bon et rejeter tout le mauvais. Le bon est au-dedans et le mauvais est au-dehors. C’est moi ou non-moi. Ce moi-plaisir originel est le premier, fondé sur le principe du plaisir quand l’enfant n’est pas encore capable de bcp bouger et est donc guidé par le plaisir.
  • Jugement d’existence (postérieur au jugement d’attribution) :
  • Appartient à un moi qui a déjà évolué et que Freud appelle le “moi-réel-définitif” = un moi qui a introduit en lui le principe de réalité. Ce principe de réalité se développe en même temps que l’enfant peut bouger, se mettre progressivement en danger.
  • Il s’agit cette fois de déterminer si quelque chose de présent en moi peut aussi être retrouvé dans la réalité. C’est « est-ce que cette représentation que j’ai, n’existe qu’en moi, ou existe-t-elle aussi en dehors de moi ? ». En fait, le principe de plaisir seul tuerait car on prendrait trop de risque → c’est avec l’ajout du principe de réalité qu’on arrive à ce jugement. On accèderait à ce jugement après le stade du miroir.

6 - Toute représentation provient d’une perception = (tout ce qu’on appréhende en nous ou dans le monde provient de perception)

  • L’existence de la représentation est déjà une garantie de la réalité du représenté. Si on a une représentation en nous, cela veut dire que déjà, cela a été représenté en nous et correspond à une perception qu’on a eu un jour. La différence entre le subjectif et l’objectif n’existe pas au début. Elle se met ensuite en place pour deux raisons =

A) Parce que le (fait de) penser permet de re-présenter la chose perçue même si elle n’est plus là

Pour retrouver l’objet, il faut déjà qu’il soit représenté en nous. Le psychisme au départ est bombardé par plein de stimuli qui laissent des traces dans le psychisme. Au fur et à mesure que l’individu grandit, les traces s’organisent en représentation → d’abord en représentation de choses → pour qu’elles soient conscientes, on doit les associer à des représentations de mots, qui se feront quand l’enfant pourra trouver les mots.

Certaines représentations sont fixées pour l’accès à la conscience (car incompatible, refoulement…) = jonction nom – chose est refoulée, mais un nouveau mot est proposé (censure dira j’accepte ou pas).

B) La reproduction de la représentation n’est pas exacte.

L’épreuve de réalité doit donc contrôler les déformations de la perception dans la représentation.

Mais pour que l’épreuve de réalité se mette en place, il faut que les objets premiers soient perdus (le sein qui était une partie du corps de l’enfant jusqu’à ce qu’il réalise que non…).

7 - Le jugement est l’action intellectuelle qui décide du choix de l’action motrice et met un terme à l’ajournement par la pensée. Le penser permet d’ajourner l’action. Originellement, cela correspond aux tâtonnements du moi à l’extrémité sensorielle de l’appareil psychique. Le moi envoie des investissements dans le système de perception pour « goûter » les excitations extérieures.

8 - Le jugement est le développement ultérieur finalisé de ce qui débute avec le principe du plaisir : introduction dans le moi (Bejahung) OU expulsion hors du moi (Ausstossung).

  • Lien avec les pulsions : la Bejahung correspond à la pulsion de vie, Éros qui unifie et l’Ausstossung et sa suite, la Verneinung, à la pulsion de mort (négativisme des psychotiques, plaisir de nier) qui correspond à la désintrication pulsionnelle
  • C'est grâce à la négation qu’on a pris une indépendance face au refoulement, pour se défaire du seul principe de plaisir.

9 - Il n’existe pas de non dans l’inconscient

Du côté conscient, la reconnaissance de l’inconscient s’exprime par une formule négative.

Quand on est absolument horrifié par qqch, parfois, il se peut que ce soit une façon de reconnaître qqch qui inconsciemment a de la valeur pour nous

B) Perspectives structurales

Le monde et les objets qui l’habitent, y compris le moi lui-même, sont constitués par tout ce qui peut être désigné, mis en langage, c’est-à-dire en termes lacaniens, tout ce qui a rapport avec le signifiant.

L’enfant fait donc par le jugement d’attribution apparaître pour la première fois une réalité générale et globale de laquelle il ne parvient pas encore à se distinguer tout à fait, une réalité cependant solide (portée par les signifiants) qui s’oppose à une non-réalité (ce qui échappe au signifiant, et que Lacan appellera le réel).

Rond = ellipse, univers dans lequel on se trouve. Chaque fois que je perçois qqch, je le nomme = je nomme chaque chose du monde, qui justement constituent le monde.

Supposons qu’il y ait un élément qui n’ait pas de représentation (mais il existe). Il y aurait alors comme un trou dans la frontière (le cercle) = qcch serait là sans que ce soit lié à un mot.

Ce trou est la forclusion du nom du père → si celui-ci n’est pas représenté, il va laisser un trou dans la trame de la réalité, et par ce trou, ce qui va pouvoir s’engouffrer, c’est du réel. Ce trou fait jonction entre la réalité (nous) et le réel. Dès qu’on a une représentation dont on n’a pas besoin, c’est comme si on ouvrait le trou, car ce qui est forclos du symbolique retourne au réel sous forme hallucinatoire. C’est ça la psychose = un trou dans le cercle, comme si un mot à une chose n’est plus jointé et donc on peut y mettre n’importe quoi d’autre, ce qui peut créer des hallucinations etc. Problème avec le réel.

Dans ce que dit Lacan à propos du réel = pour lui, la réalité, c’est la façon dont nous parlons le réel. Cela veut dire que si on ajoute des signifiants, on modifie la réalité grâce à cela.

Dans les cures, quand les personnes arrivent à introduire en elles de nouveaux signifiants, elles arrivent à changer leur réalité.

Plus tard, par le jugement d’existence, l’enfant pourra savoir si les objets qu’il perçoit existent seulement en lui-même, dans son imagination, ou bien sont également présents dans le monde extérieur. Il en viendra donc à distinguer clairement entre une réalité effective qui l’entoure et une réalité imaginaire ou psychique.

Quand l'enfant a identifié qqch en dehors de lui, sa mère, l’objet maternel / la chose maternelle = qlqn qui n’est pas moi mais auquel je tiens : à partir de là, l’accession à la réalité est très avancée.


Chapitre 4 : Les expériences fondatrices du rapport à la réalité

I - L’édification des premières limites du moi

La manière dont nous accédons à la réalité est subjective. L’enfant ne découvre pas seulement la réalité mais il la construit. Vers 4-5 ans (Œdipe bouclé, liquidé), l’enfant a acquis un rapport à l’espace et au temps qui est celui de l’adulte. Le rapport à la réalité est fixé.

Lecture : la négation / commentaire parlé sur la Verneinung (de J. Hyppolite)

A) Synthèse

1 - Règle fondamentale de l’analyse

  • Dire tout ce qui vient à l’esprit sans critiquer les idées qui viennent (pas de honte et se forcer à dire ce qui vient)
  • Or certaines paroles prononcées par des analysant posent un problème d’ordre logique
  • Exemple : rêver d’une femme et dire “cette femme n’est pas ma mère” → Freud dit, il a bien pensé à sa mère du coup… mais l’on assortit cette idée d’une négation « ce n’est pas elle ».
  • Pourquoi ? Le processus de refoulement explique en partie celui de la négation. Freud le remarque car c’est fréquent → on avance qqch sous forme négative.

2 - Connaître le refoulé

  • Il est possible de demander à l’analysant ce qui lui semble le plus éloigné de son esprit au moment de la question. ⇒ Si le patient arrive à jouer le jeu, il dira le refoulé en répondant à cette question

3 - Les contenus de représentation ou les pensées refoulées peuvent arriver jusqu’à la conscience à condition d’être niées (« ce n’est pas ma mère ».)

  • Donc il y a une levée intellectuelle du refoulement
  • Il y a une différence entre l’affectif et l’intellectuel. Il est également possible de nier la négation (eh bien oui, c’est donc ma mère) et d’aboutir ainsi à une formule affirmative mais cela non plus ne fait pas accepter affectivement le refoulement.

4 - La fonction intellectuelle du jugement

  • Affirmer ou nier quelque chose, possède une origine psychologique : dénier quelque chose, signifie “je préfèrerai le refouler”
  • Le “non” est la marque du refoulement mais il permet à la logique intellectuelle de s’autonomiser du refoulement, de ne pas être troublé par lui.
  • La négation permet de prendre une liberté par rapport à la contrainte du refoulement = on est capable de le connaître, alors qu’il est encore refoulé du côté affectif

5 - La fonction du jugement a deux décisions à prendre :

  • Jugement d’attribution : Attribuer ou retirer une propriété / une chose : Originellement cela correspond à deux décisions : « cela, je veux l’introduire en moi » et « cela, je veux l’exclure hors de moi » (pulsion orale : « je veux le manger » ou « je veux le cracher »).
  • Le moi-plaisir originel veut s’introjecter tout le bon et rejeter tout le mauvais. Le bon est au-dedans et le mauvais est au-dehors. C’est moi ou non-moi. Ce moi-plaisir originel est le premier, fondé sur le principe du plaisir quand l’enfant n’est pas encore capable de bcp bouger et est donc guidé par le plaisir.
  • Jugement d’existence (postérieur au jugement d’attribution) :
  • Appartient à un moi qui a déjà évolué et que Freud appelle le “moi-réel-définitif” = un moi qui a introduit en lui le principe de réalité. Ce principe de réalité se développe en même temps que l’enfant peut bouger, se mettre progressivement en danger.
  • Il s’agit cette fois de déterminer si quelque chose de présent en moi peut aussi être retrouvé dans la réalité. C’est « est-ce que cette représentation que j’ai, n’existe qu’en moi, ou existe-t-elle aussi en dehors de moi ? ». En fait, le principe de plaisir seul tuerait car on prendrait trop de risque → c’est avec l’ajout du principe de réalité qu’on arrive à ce jugement. On accèderait à ce jugement après le stade du miroir.

6 - Toute représentation provient d’une perception = (tout ce qu’on appréhende en nous ou dans le monde provient de perception)

  • L’existence de la représentation est déjà une garantie de la réalité du représenté. Si on a une représentation en nous, cela veut dire que déjà, cela a été représenté en nous et correspond à une perception qu’on a eu un jour. La différence entre le subjectif et l’objectif n’existe pas au début. Elle se met ensuite en place pour deux raisons =

A) Parce que le (fait de) penser permet de re-présenter la chose perçue même si elle n’est plus là

Pour retrouver l’objet, il faut déjà qu’il soit représenté en nous. Le psychisme au départ est bombardé par plein de stimuli qui laissent des traces dans le psychisme. Au fur et à mesure que l’individu grandit, les traces s’organisent en représentation → d’abord en représentation de choses → pour qu’elles soient conscientes, on doit les associer à des représentations de mots, qui se feront quand l’enfant pourra trouver les mots.

Certaines représentations sont fixées pour l’accès à la conscience (car incompatible, refoulement…) = jonction nom – chose est refoulée, mais un nouveau mot est proposé (censure dira j’accepte ou pas).

B) La reproduction de la représentation n’est pas exacte.

L’épreuve de réalité doit donc contrôler les déformations de la perception dans la représentation.

Mais pour que l’épreuve de réalité se mette en place, il faut que les objets premiers soient perdus (le sein qui était une partie du corps de l’enfant jusqu’à ce qu’il réalise que non…).

7 - Le jugement est l’action intellectuelle qui décide du choix de l’action motrice et met un terme à l’ajournement par la pensée. Le penser permet d’ajourner l’action. Originellement, cela correspond aux tâtonnements du moi à l’extrémité sensorielle de l’appareil psychique. Le moi envoie des investissements dans le système de perception pour « goûter » les excitations extérieures.

8 - Le jugement est le développement ultérieur finalisé de ce qui débute avec le principe du plaisir : introduction dans le moi (Bejahung) OU expulsion hors du moi (Ausstossung).

  • Lien avec les pulsions : la Bejahung correspond à la pulsion de vie, Éros qui unifie et l’Ausstossung et sa suite, la Verneinung, à la pulsion de mort (négativisme des psychotiques, plaisir de nier) qui correspond à la désintrication pulsionnelle
  • C'est grâce à la négation qu’on a pris une indépendance face au refoulement, pour se défaire du seul principe de plaisir.

9 - Il n’existe pas de non dans l’inconscient

Du côté conscient, la reconnaissance de l’inconscient s’exprime par une formule négative.

Quand on est absolument horrifié par qqch, parfois, il se peut que ce soit une façon de reconnaître qqch qui inconsciemment a de la valeur pour nous

B) Perspectives structurales

Le monde et les objets qui l’habitent, y compris le moi lui-même, sont constitués par tout ce qui peut être désigné, mis en langage, c’est-à-dire en termes lacaniens, tout ce qui a rapport avec le signifiant.

L’enfant fait donc par le jugement d’attribution apparaître pour la première fois une réalité générale et globale de laquelle il ne parvient pas encore à se distinguer tout à fait, une réalité cependant solide (portée par les signifiants) qui s’oppose à une non-réalité (ce qui échappe au signifiant, et que Lacan appellera le réel).

Rond = ellipse, univers dans lequel on se trouve. Chaque fois que je perçois qqch, je le nomme = je nomme chaque chose du monde, qui justement constituent le monde.

Supposons qu’il y ait un élément qui n’ait pas de représentation (mais il existe). Il y aurait alors comme un trou dans la frontière (le cercle) = qcch serait là sans que ce soit lié à un mot.

Ce trou est la forclusion du nom du père → si celui-ci n’est pas représenté, il va laisser un trou dans la trame de la réalité, et par ce trou, ce qui va pouvoir s’engouffrer, c’est du réel. Ce trou fait jonction entre la réalité (nous) et le réel. Dès qu’on a une représentation dont on n’a pas besoin, c’est comme si on ouvrait le trou, car ce qui est forclos du symbolique retourne au réel sous forme hallucinatoire. C’est ça la psychose = un trou dans le cercle, comme si un mot à une chose n’est plus jointé et donc on peut y mettre n’importe quoi d’autre, ce qui peut créer des hallucinations etc. Problème avec le réel.

Dans ce que dit Lacan à propos du réel = pour lui, la réalité, c’est la façon dont nous parlons le réel. Cela veut dire que si on ajoute des signifiants, on modifie la réalité grâce à cela.

Dans les cures, quand les personnes arrivent à introduire en elles de nouveaux signifiants, elles arrivent à changer leur réalité.

Plus tard, par le jugement d’existence, l’enfant pourra savoir si les objets qu’il perçoit existent seulement en lui-même, dans son imagination, ou bien sont également présents dans le monde extérieur. Il en viendra donc à distinguer clairement entre une réalité effective qui l’entoure et une réalité imaginaire ou psychique.

Quand l'enfant a identifié qqch en dehors de lui, sa mère, l’objet maternel / la chose maternelle = qlqn qui n’est pas moi mais auquel je tiens : à partir de là, l’accession à la réalité est très avancée.

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