La socialisation est au cœur de la formation des comportements individuels. En apprenant à vivre en communauté, chaque personne intègre progressivement les règles, normes et valeurs de sa société. Cela se fait essentiellement par le biais de deux phases : la socialisation primaire durant l'enfance et la socialisation secondaire qui se prolonge tout au long de la vie et influence les ajustements et reconstructions identitaires nécessaires à la diversité de contextes sociaux rencontrés. Les agents de socialisation jouent un rôle fondamental dans ce processus : famille, école, pairs, médias, etc. C'est par leur entremise que s'effectuent les transmissions des éléments culturels qui façonnent l'individu. C'est à travers l'interaction avec ces différents agents que les modes de socialisation se déploient, apportant leur lot d'adaptations et, parfois, de résistances aux normes établies.

Les différences de comportement entre individus peuvent être expliquées par l'expérience unique de socialisation que chacune vit. En effet, selon les contextes familiaux, culturels et sociaux, les individus développent des habitus différents, c’est-à-dire des façons d’agir, de penser qui leur sont propres. Ces différences peuvent aussi découler des choix personnels, influencés par l'inné et l'acquis. L'approche holistique, qui prend en compte l'ensemble des interactions sociales, explique par exemple comment des individus issus de milieux similaires peuvent avoir des parcours de vie différents. À l'opposé, l'approche individualiste méthodologique permet de comprendre en quoi les spécificités individuelles influent sur le social et comment des trajectoires improbables ou paradoxales peuvent émerger.

La socialisation participe à la construction de l’identité de l’individu. Par l’adhésion à certains groupes sociaux et le rejet d’autres, l’individu se forge une identité qui est en partie héritée, en partie construite par ses interactions avec la société. Les normes et les valeurs véhiculées varient selon le groupe social mais aussi selon une dynamique temporelle. En ce sens, la socialisation est un processus en constante évolution, riche de ses contradictions et de ses enrichissements successifs par l’apport d'expériences personnelles uniques ou de trajectoires paradoxales.

Différents modes de socialisation correspondent à des schémas selon lesquels les individus apprennent et adoptent les normes sociétales. Ces modes varient en fonction du poids relatif des agents de socialisation, qui eux-mêmes fluctuent selon le contexte social et historique. La famille joue souvent un rôle prépondérant durant la socialisation primaire, ancrant les premières notions de valeurs et normes. Par la suite, des structures comme l'école ou les cercles de pairs prennent le relais, elles aussi influençant les comportements et la manière dont l'individu peut concevoir des trajectoires parfois paradoxales avec celles attendues de leur groupe social d'origine.