Définition
Croissance économique
Hausse soutenue et durable de la production de biens et de services réalisée par les agents économiques sur un territoire.
Facteurs de production
Ressources mises en œuvre pour assurer la production de biens ou de services, à savoir le facteur travail (évalué par le nombre d'heures travaillées chaque année sur un territoire) et le facteur capital, ensemble des biens utilisés durablement dans le processus de production.
Productivité globale des facteurs (PGF)
Rapport entre la quantité produite et le volume des facteurs de production utilisés. La croissance de la PGF est la partie de la croissance économique qui n'est pas expliquée ni par la croissance de la quantité de travail disponible ni par celle de la quantité de capital. Elle mesure donc le degré d'efficience de la combinaison productive et se mesure par la différence entre la croissance du PIB et les contributions à la croissance des variations du travail et du capital.
Progrès technique
Accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature appliquées à la production se traduisant par des innovations et un accroissement de la PGF.
Progrès technique endogène
Progrès technique qui trouve son origine dans les décisions économiques motivées par la recherche du profit pour les acteurs privés ou la recherche de l'intérêt général pour l'État.
Innovation
Application à des fins industrielles ou commerciales d'une invention.
Destruction créatrice
Mouvement par lequel l'innovation régénère le tissu productif en faisant apparaître de nouvelles activités qui font disparaître les plus anciennes.
Institutions
Ensemble des règles formelles et informelles qui encadrent les interactions humaines. En agissant sur les incitations, elles orientent les décisions économiques à l'origine de la croissance.
Quelles sont les sources et les défis de la croissance économique ?
Comprendre le processus de croissance
La croissance économique est l'augmentation de la production de biens et de services sur le long terme. Elle se mesure par le PIB réel. C'est à partir du XIXe siècle, avec la Révolution industrielle, que la croissance économique devient largement supérieure à la croissance démographique de telle sorte que le niveau de vie mondial (PIB/population) a été multiplié par douze entre 1820 et aujourd'hui. La croissance se caractérise par une diversité croissante de biens et d'importantes évolutions structurelles.
Les sources de la croissance : travail, capital et productivité
La croissance économique s'explique en partie par l'accroissement de la quantité des facteurs de production. La dynamique démographique, la durée annuelle moyenne du travail et le taux d'emploi déterminent le volume du facteur travail et c'est l'investissement qui permet de faire croître le facteur capital. La croissance économique excède toutefois la somme des contributions à la croissance de ces facteurs. Cette partie de la croissance non expliquée par l'accumulation de facteurs ou résidu correspond à la croissance de la productivité globale des facteurs (PGF). Cette dernière est le résultat d'une croissance intensive seule à même d'assurer une croissance autoentretenue. La croissance extensive, fondée sur l'accumulation de facteurs, s'épuise parce qu'elle se heurte au problème des rendements décroissants.
Progrès technique et productivité globale des facteurs
Le progrès technique augmente le stock de connaissances appliquées à la production. Parce que la connaissance est non rivale et cumulative, elle est à l'origine d'externalités positives et de rendements d'échelle croissants qui permettent d'améliorer l'efficience des facteurs, c'est-à-dire la PGF. Historiquement, les périodes de progrès technique intense s'accompagnent d'une forte croissance de la PGF (cas de la diffusion de l'électricité puis des technologies de l'information et de la communication aux États-Unis). La croissance de la PGF s'explique également par l'amélioration de la qualité des facteurs, à travers l'éducation pour le facteur travail et l'âge des biens d'équipements pour le facteur capital, le degré de confiance réciproque entre les agents économiques ou la spécialisation.
Quel rôle pour le progrès technique, l'innovation et les institutions dans la croissance ?
Le progrès technique est endogène
Le progrès technique endogène résulte de décisions économiques motivées par le profit ou la recherche de l'intérêt général. Les entrepreneurs contribuent au progrès technique en réalisant des innovations dans le but de percevoir une rente de monopole. L'État joue aussi un rôle essentiel en soutenant la recherche privée et en réalisant des investissements dans le capital public pour compenser le sous-investissement privé dans le capital humain et le capital technologique.
Innovation et processus de destruction créatrice
L'innovation débouche sur une redistribution des parts de marché au profit des firmes innovantes. Les activités innovantes remplacent celles qui ne le sont pas. La destruction créatrice est source de croissance parce que la réallocation des ressources vers les firmes les plus productives fait augmenter la productivité moyenne mais aussi parce que la menace de disparition incite les entreprises à ne jamais cesser d'innover. Ce processus est coûteux pour les agents économiques déclassés. Ces derniers peuvent chercher à empêcher l'innovation pour que leurs positions ne soient pas remises en cause.
Le rôle des institutions dans le processus de croissance
La croissance est stimulée lorsque les institutions créent un cadre incitant les agents économiques à investir et à innover. Pour cela, il faut notamment assurer le respect des droits de propriété, fournir des services publics de santé et d'éducation, lutter contre les barrières à l'entrée. Les économistes parlent alors d'institutions inclusives dans le sens où elles favorisent l'intérêt général. Au contraire, lorsque les institutions favorisent des intérêts privés, elles sont extractives. Par exemple, un faible contrôle du pouvoir politique permet aux firmes dominantes, à travers du lobbying ou de la corruption, d'obtenir des barrières à l'entrée défavorables à l'innovation et à la croissance.
Quels sont les défis de la croissance ?
Progrès technique et inégalités de revenus
Le progrès technique stimule les inégalités de revenus à travers différents mécanismes. Il fait fortement croître les revenus des plus qualifiés alors que ceux des moins qualifiés diminuent : le progrès technique est biaisé en faveur des hautes qualifications. Le progrès technique permet aussi aux superstars de capter une très grande partie de la demande mondiale et de s'enrichir à l'extrême: le progrès technique est biaisé en faveur des superstars. Enfin, il contribue à la polarisation des emplois en faisant disparaître les emplois à tâches routinières qui sont majoritairement les emplois des classes moyennes : le progrès technique est biaisé en faveur des tâches non routinières.
Les limites écologiques de la croissance
La croissance économique conduit souvent à l'épuisement de certaines ressources naturelles (pétrole, minerai, forêt, ressources maritimes, eau). Elle génère des externalités négatives telles que le réchauffement climatique et la pollution.
Innovation et soutenabilité de la croissance
La raréfaction des ressources naturelles se traduit par une augmentation du prix qui incite les agents économiques à innover pour trouver des substituts ou à améliorer la productivité des ressources, pour rendre la croissance soutenable. Le marché ne parvient toutefois pas à orienter efficacement les comportements des agents en cas d'externalités. Dans ce cas, une intervention des pouvoirs publics est nécessaire pour stimuler l'innovation verte.
A retenir :
La croissance économique est le résultat d'une combinaison de divers facteurs de production, du progrès technique et des institutions. Les défis de la croissance incluent les inégalités de revenus et les limites écologiques, qui nécessitent des innovations pour assurer une croissance soutenable. Les institutions ont un rôle fondamental en orientant les incitations vers des activités innovantes et productives.