I. Les rois carolingiens : de la dynastie Pépinide à l'empire
1. L'ascension des Carolingiens
- Origines : Les Pépinides, initialement maires du palais, deviennent gestionnaires du royaume mérovingien.
- Charles Martel : Père de Pépin le Bref, il établit la puissance des Pépinides en remportant des victoires (notamment Poitiers, 732).
- Pépin le Bref (751-768) :
- Élimine le dernier roi mérovingien (Childéric III).
- Obtenu le soutien du Pape pour légitimer son pouvoir.
- Sacre (751) : Se fait sacrer roi, devenant élu par Dieu et les grands du royaume.
- Instaure la théocratie royale : le roi est à la fois dirigeant temporel (potestas) et spirituel (auctoritas, en association avec l’Église).
2. Charlemagne (768-814) et la construction de l’Empire franc
- Expansion territoriale : Conquiert une grande partie de l’Europe chrétienne.
- Sacré empereur en 800 par le pape Léon III à Rome.
- Crée l’Imperium Christianum (Empire chrétien).
- Notion de rénovatio imperii : renouveau de l’Empire romain sous une identité chrétienne.
- Reste "Roi des Francs" mais associe ce titre au modèle impérial.
- Administration de l’empire :
- Organise les conquêtes, impose la fidélité publique par serment.
- Réforme le droit et la justice (abolition des guerres privées, placitas humanus).
- Micis dominicis : Émissaires royaux envoyés pour surveiller les comtes.
3. Louis le Pieux (814-840)
- Successeur de Charlemagne, il conserve le titre impérial mais abandonne celui de "Roi des Francs".
- Réorganise l’empire :
- Partage du pouvoir entre ses trois fils.
- Nouvelle naissance de Charles le Chauve (fils de Judith) entraîne des conflits et affaiblit l’unité impériale.
4. Traité de Verdun (843)
- Fractionnement de l’Empire entre les trois fils de Louis le Pieux :
- Charles le Chauve : Francia Occidentalis (France).
- Louis le Germanique : Francia Orientalis (Allemagne).
- Lothaire : Lotharingie, conserve le titre impérial.
- Ce partage marque la fin de l’unité carolingienne.
II. Administration carolingienne
1. Administration centrale
- Structure issue des Mérovingiens, avec des améliorations :
- Comte du palais : Fonction judiciaire.
- Archi-chapelain : Principal conseiller ecclésiastique.
- Chancelier : Rédige les actes royaux et législatifs, conserve les archives et le sceau royal.
- Rôle croissant de l’Église, centralité de l’écrit (capitulaires, actes royaux).
2. Administration locale
- Structure hiérarchisée :
- Comtes : Administrent les pagus, responsables de la collecte des impôts et de la justice.
- Micis dominicis : Paires (un laïc et un ecclésiastique) envoyées pour surveiller l’application des lois et des ordres royaux.
- Distinction entre trois types de territoires :
- Noyau central autour du roi.
- Territoires soumis à l’autorité royale.
- Zones frontalières (marches) où le contrôle est plus lâche.
III. La chute des Carolingiens
1. Crise politique et affaiblissement du pouvoir royal
- Affaiblissement progressif :
- Noblesse prend de plus en plus d'autonomie.
- Féodalisation : Confusion entre charges publiques et bénéfices personnels.
- Capitulaire de Quierzy (877) : Charges publiques deviennent héréditaires, affaiblissant le contrôle royal.
2. Guerre et éclatement territorial
- Fractionnement de l’empire à cause de conflits entre héritiers et nobles.
- Les invasions vikings affaiblissent les Carolingiens (Normandie rattachée en 911).
3. Fin de la dynastie
- En 888, les nobles déposent le dernier roi carolingien légitime.
- Alternance entre Carolingiens et Robertiens pendant 100 ans.
- Hugues Capet (987) : Élu roi, fonde la dynastie capétienne, réinstaurant le principe héréditaire.
À retenir sur les Carolingiens :
- Pépin le Bref instaure la théocratie royale et associe pouvoir temporel et spirituel.
- Charlemagne : Expansion territoriale, sacre impérial, réforme administrative et judiciaire.
- Administration structurée :
- Centralisation renforcée avec l’écrit et les micis dominicis.
- Organisation locale issue des traditions mérovingiennes.
- Fragmentation territoriale et affaiblissement du pouvoir à partir du IXe siècle.
- Passage à une monarchie élective avant l’avènement des Capétiens.
I. Les rois carolingiens : de la dynastie Pépinide à l'empire
1. L'ascension des Carolingiens
- Origines : Les Pépinides, initialement maires du palais, deviennent gestionnaires du royaume mérovingien.
- Charles Martel : Père de Pépin le Bref, il établit la puissance des Pépinides en remportant des victoires (notamment Poitiers, 732).
- Pépin le Bref (751-768) :
- Élimine le dernier roi mérovingien (Childéric III).
- Obtenu le soutien du Pape pour légitimer son pouvoir.
- Sacre (751) : Se fait sacrer roi, devenant élu par Dieu et les grands du royaume.
- Instaure la théocratie royale : le roi est à la fois dirigeant temporel (potestas) et spirituel (auctoritas, en association avec l’Église).
2. Charlemagne (768-814) et la construction de l’Empire franc
- Expansion territoriale : Conquiert une grande partie de l’Europe chrétienne.
- Sacré empereur en 800 par le pape Léon III à Rome.
- Crée l’Imperium Christianum (Empire chrétien).
- Notion de rénovatio imperii : renouveau de l’Empire romain sous une identité chrétienne.
- Reste "Roi des Francs" mais associe ce titre au modèle impérial.
- Administration de l’empire :
- Organise les conquêtes, impose la fidélité publique par serment.
- Réforme le droit et la justice (abolition des guerres privées, placitas humanus).
- Micis dominicis : Émissaires royaux envoyés pour surveiller les comtes.
3. Louis le Pieux (814-840)
- Successeur de Charlemagne, il conserve le titre impérial mais abandonne celui de "Roi des Francs".
- Réorganise l’empire :
- Partage du pouvoir entre ses trois fils.
- Nouvelle naissance de Charles le Chauve (fils de Judith) entraîne des conflits et affaiblit l’unité impériale.
4. Traité de Verdun (843)
- Fractionnement de l’Empire entre les trois fils de Louis le Pieux :
- Charles le Chauve : Francia Occidentalis (France).
- Louis le Germanique : Francia Orientalis (Allemagne).
- Lothaire : Lotharingie, conserve le titre impérial.
- Ce partage marque la fin de l’unité carolingienne.
II. Administration carolingienne
1. Administration centrale
- Structure issue des Mérovingiens, avec des améliorations :
- Comte du palais : Fonction judiciaire.
- Archi-chapelain : Principal conseiller ecclésiastique.
- Chancelier : Rédige les actes royaux et législatifs, conserve les archives et le sceau royal.
- Rôle croissant de l’Église, centralité de l’écrit (capitulaires, actes royaux).
2. Administration locale
- Structure hiérarchisée :
- Comtes : Administrent les pagus, responsables de la collecte des impôts et de la justice.
- Micis dominicis : Paires (un laïc et un ecclésiastique) envoyées pour surveiller l’application des lois et des ordres royaux.
- Distinction entre trois types de territoires :
- Noyau central autour du roi.
- Territoires soumis à l’autorité royale.
- Zones frontalières (marches) où le contrôle est plus lâche.
III. La chute des Carolingiens
1. Crise politique et affaiblissement du pouvoir royal
- Affaiblissement progressif :
- Noblesse prend de plus en plus d'autonomie.
- Féodalisation : Confusion entre charges publiques et bénéfices personnels.
- Capitulaire de Quierzy (877) : Charges publiques deviennent héréditaires, affaiblissant le contrôle royal.
2. Guerre et éclatement territorial
- Fractionnement de l’empire à cause de conflits entre héritiers et nobles.
- Les invasions vikings affaiblissent les Carolingiens (Normandie rattachée en 911).
3. Fin de la dynastie
- En 888, les nobles déposent le dernier roi carolingien légitime.
- Alternance entre Carolingiens et Robertiens pendant 100 ans.
- Hugues Capet (987) : Élu roi, fonde la dynastie capétienne, réinstaurant le principe héréditaire.
À retenir sur les Carolingiens :
- Pépin le Bref instaure la théocratie royale et associe pouvoir temporel et spirituel.
- Charlemagne : Expansion territoriale, sacre impérial, réforme administrative et judiciaire.
- Administration structurée :
- Centralisation renforcée avec l’écrit et les micis dominicis.
- Organisation locale issue des traditions mérovingiennes.
- Fragmentation territoriale et affaiblissement du pouvoir à partir du IXe siècle.
- Passage à une monarchie élective avant l’avènement des Capétiens.