Le XVIIIe siècle, ou le Siècle des Lumières, est une période de remise en question des croyances traditionnelles et de la promotion de la raison et de la science pour comprendre et améliorer le monde. Les philosophes des Lumières, tels que Voltaire, Rousseau, et Diderot, sont animés par le désir de combattre l'obscurantisme et de promouvoir des idées nouvelles basées sur l'analyse critique et la pensée rationnelle. Dans ce contexte, 'Candide' est une œuvre qui illustre et critique certains aspects de la société de l'époque, notamment l'optimisme excessif.

'Candide' raconte les aventures du jeune Candide, un personnage candide et naïf qui vit au château du baron de Thunder-ten-Tronckh. Élevé par le philosophe Pangloss dans l'idée que 'tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles', Candide est rapidement expulsé du château et entame un voyage à travers le monde. Il découvre la réalité de la guerre, de la misère, de la corruption, et des catastrophes naturelles. Au fur et à mesure de ses rencontres, notamment avec la sage Cunégonde, Martin le pessimiste, et Cacambo le pragmatique, Candide finit par remettre en question l'optimisme de Pangloss. Le récit s'achève par une leçon pragmatique : 'il faut cultiver notre jardin', suggérant que le bonheur réside dans le travail et la modestie.

L'œuvre aborde plusieurs thèmes cruciaux :

• L'optimisme vs le réalisme : 'Candide' est une satire de l'optimisme leibnizien, la croyance que notre monde est le meilleur possible. Voltaire démontre l'absurdité de cet optimisme en confrontant Candide à des expériences de vie terribles.
• Le voyage comme apprentissage : Chaque étape des voyages de Candide est l'occasion d'une réflexion philosophique. Le voyage, loin d'être une simple quête initiatique, devient une illustration des injustices et souffrances humaines.
• La critique sociale et religieuse : Voltaire n'hésite pas à critiquer violemment la société de l'époque, ses institutions corrompues, et l'hypocrisie religieuse.

L'ironie est une des techniques littéraires favorites de Voltaire dans 'Candide'. Il l'utilise pour se moquer des personnages, souligner les absurdités de certaines situations et critiquer les idées reçues. Le ton sarcastique et les situations absurdes renforcent l'humour de l'œuvre, tout en délivrant un message sérieux sur les travers de la société. Cette ironie permet à Voltaire de questionner indirectement, mais efficacement, les systèmes politiques, sociaux et religieux de son temps.

À la fin de 'Candide', après avoir traversé maintes épreuves et désillusions, Candide conclut qu'il faut 'cultiver notre jardin'. Cette célèbre phrase résume la philosophie pragmatique de Voltaire : plutôt que de se perdre en spéculations métaphysiques stériles, il faut se concentrer sur des tâches concrètes et tangibles pour améliorer son existence. La culture du jardin symbolise ainsi la nécessité de travail personnel et collectif pour atteindre un bonheur simple et accessible, débarrassé des illusions de l'optimisme naïf.